2020 Mustang Saleen Boss 302 – 800cv…
Steve Saleen (prononcez Sah-leen, pas Say-leen) construit des Mustang haute performance depuis 1980…., quarante ans plus tard, ses premières machines sont devenues des objets de collection presqu’aussi cotées que les Shelby…
Avec la bénédiction de la Ford Motor Company, Saleen produit également des versions hyper “Hot” du pick-up F-150, mais cette Saleen Mustang Boss 302 est le produit “Top High Level”.
Saleen reçoit des lots de Ford Mustang GT 5,0 litres et les modifie dans ses installations situées à Corona, Californie, selon les fiches de commandes-clients des concessionnaires Ford…, ensuite, les voitures sont distribuées chez les concessionnaires Ford ad-hoc, qui les vendent avec une certification “Saleen” à qui en a commandé une.
Question finances, c’est simple : à réception les concessionnaires payent les Ford-Saleen à Ford qui paye Saleen pour son travail…
Trois versions de la Ford Mustang Saleen Boss 302 sont proposées en tant qu’alternatives aux Mustang Shelby : la White Label de 475 chevaux (47.000 $), la Yellow Label suralimentée de 740 chevaux (73.995 $, le même prix que pour la Shelby GT500 de 760 chevaux), et la Black Label de 800 chevaux (78.495 $).
Saleen installe son propre système de suralimentation et d’intercooler, d’autres injecteurs, un système d’induction de l’air, un ECU réajusté et un autre système d’échappement…, le tout sans annuler la garantie complète de Ford .
La Saleen 800 chevaux emballe la même puissance qu’une Dodge Challenger Hellcat Redeye et dispose de presque autant de couple, le genre de voiture qui fait peur aux conducteurs “normaux”… et peut transformer ses pneus arrière de 275 mm de large en caoutchouc liquide !
Essayée sur la route sinueuse d’Angeles Crest on m’avait dit que ce serait suicidaire…, une opération défiant la mort en cause des survirages, ce qui allait mener à un crash, cela parce que les Mustang de base ont la (fausse) réputation d’avoir conservé les pires problèmes de traction au monde que les Mustang des années ’60…, mais ce n’est pas le cas.
La Saleen Boss 302 Black Label est arrivée au bout de la route sans encombre, elle n’a tout simplement pas trop de punch jusqu’au premier tiers du tachymètre ni n’émet les grognements attendus d’une bête féroce…
Il faut pousser au delà de 4000 trpm, un peu comme la Roush… il y a la une déception car la Saleen n’est pas aussi féroce qu’une Challenger Hellcat (qui est d’autre par mieux chaussée avec des 305 mm Widebody).
Il convient de noter que Saleen utilise la Mustang GT MT-82 à six vitesses, embrayage d’usine et différentiel à glissement limité avec un rapport 3,73 de l’essieu arrière avec un ratio standard de 3,55…
Mais ne vous méprenez pas, la Mustang Saleen Boss 302 Black Label est sérieusement rapide et est capable de détruire les pneus si le Drift et/ou les Burnout sont votre amusement !
Le V8 DOHC de la Mustang n’est tout simplement pas apprécié pour son couple de bas de gamme et les modifications de Saleen ne changent pas ses caractéristiques basiques…, les clients seraient heureux d’échanger une partie de ses performances en rpm supérieures… pour un peu plus de poussée et de couple.
Ajoutant au problème, le contrôle de traction intervient avec une main lourde…., mais il suffit de le déconnecter et la Saleen fait cirer ses pneus arrière jusqu’au changement de vitesse de la deuxième à la troisième vitesse…, le 0-60 mph prend alors 3,7 secondes… et le 5,0 litres devient un régal émettant un agréable bruit sourd…, mais pas aussi intense qu’une Hellcat.
Malheureusement, il y a beaucoup d’incohérences, parfois les sensations de conduites sont plus terne qu’un dictionnaire, d’autres fois elles sont si fortes qu’il est difficile de conduire la Saleen en douceur…, après un certain temps, on arrive à s’en sortir comme on tourne autour d’une équation dont on ne connait pas la solution explicative…
Un autre problème est la consommation de carburant qui dépasse de loin les 25 litres aux 100…, ce qui est aussi un problème avec la Shelby GT350…, quoiqu’elle est plus athlétique que la Saleen dont les pneus General G-Max RS de 20 pouces sont enroulés autour d’un ensemble sexy de jantes alliages à cinq rayons Carbonite Monaco en option…., ne sont pas aussi “collants à la route” que le caoutchouc des Michelin Pilot Sport Cup 2 de 19 pouces de la Shelby.
La suspension plus rigide de la Shelby GT500 offre également une sensation plus “verrouillée” que celle de la Saleen qui roule pourtant mieux que la Shelby et que la Roush…, fournis par Wilwood, les freins sont des 15 pouces ventilés avec des étriers à 6 pistons offrant une pédale ferme et plus facile à moduler en ville.
Saleen habille l’intérieur en ajoutant sa propre tapisserie en Alcantara, un volant Billet en cuir, des jauges auxiliaires…, mais pas de pression et de température d’huile comme la Shelby GT500, l’information est importante !
Le capot en fibre de verre est lourd et il ne s’adapte pas aussi bien qu’il le pourrait…, le scoop est bidon, mais les évents sont “ouverts”…., ce qui fait que lorsqu’on est à un feu rouge, on peut voir les vagues de chaleur du moteur s’échapper.
Pourtant, on ne peut nier l’impact visuel de cette Saleen Boss 302 Black Label qui fait tourner les têtes et attire les regards des automobilistes et des piétons partout.., un conducteur de Mustang Shelby GT500 a même sorti son téléphone et filmé la voiture dans la circulation, tandis que plusieurs spectateurs complimentaient le choix de la peinture Orange Fury…
Elle n’est pourtant qu’une couleur d’usine Ford typique des Boss 302, bien que Saleen propose un choix parmi 13 couleurs exclusives avec des noms cool : Burnout Black Pearl…, Tire Smoke White Pearl… et Lizstick Red Metallic.
Lors de la séance photo sur la célèbre Angeles Crest Highway de la ville, un couple de vieux retraités en BMW E46 M3 avec des jantes surdimensionnées semblaient passer leur jeudi après-midi ensoleillé à faire des passages de haut en bas de la colline…
Ils se sont approchés, ont roulé cote-à-cote le long de la fenêtre côté passager et ont crié : “American Muscle Car ? American Shiiiiiiiittttt !”…, puis le vieux con au volant m’a fait un doigt d’honneur en accélérant “à donf” avant que je puisse répondre.
Merci, qui que vous soyez…, cela m’a rappelé qu’il y a 50 ans alors que j’avais une Shelby GT350 Cabrio quasi neuve, je m’étais aperçu lors d’un essai qu’une Opel Manta GT Rallye roulait mieux et plus vite…