Hot–Rod RoAcH CoAcH...
Le “RoAcH-CoAch” est sans doute l’un des Hot-Rods les plus marquants du genre post-apocalyptique qui fit fureur dans des années 1970, encore perturbées par la peur de la guerre nucléaire (qui revient en 2024 avec la guerre d’Ukraine)… Réalisé au départ d’une idée originale de la société “RoAcH Inc” qui existe depuis 1962 : “Faire parler les médias de notre firme de création de T’shirt’s personnalisés par le biais d’un Hot-Rod démentiel”… L’engin, considéré comme étant “LE” Hot Rod “Ultime”, a été conçu par Ed Newton et construit par Dan Woods, Don Boeke et une bande de joyeux lurons qui ont presque tous 80 ans en 2024…
L’engin (démentiel) n’était qu’un “Hot-Rod-Show-Car non-fonctionnel” destiné à figurer statiquement dans l’ISC-Tours, une exposition itinérante de Hot-Rod’s et Kustom-Car’s dans tous les USA des années Rock’N’Roll… Toutefois, pour faire “bonne figure” auprès du public (on dit aussi : “Pour impressionner les foules”), il fut rendu “roulable”… Le moteur utilisé étant un Ford V8 DOHC Indianapolis, basé à l’origine sur un bloc SBF qui deviendra plus tard le fameux moteur Indy Foyt-Coyote des années ’70. Le châssis était un Granatelli-Indy-Car modifié et l’essieu arrière était un Hewland provenant d’un dragster accidenté.
Après une année de folie et avoir remporté une multitude de trophées, le “RoAcH-CoAcH” est resté plus de 40 ans dans un box de la fabrique de T-Shirt’s.
En 2010, RoAcH Inc qui continuait vaille que vaille à créer et commercialiser des T’Shirt’s, a confié le “RoAcH-CoAcH” à la carrosserie “Egyptianbody”, elle même créée par les mêmes fous et joyeux lurons qui avaient conçu et fabriqué ce Hot-Rod… L’équipe s’était toujours distinguée par une imagination délirante, réussissant l’exploit de créer un univers vraiment original.
L’inspiration provenait des véhicules de “Mad Max” (bien évidemment), mais aussi de “New York 1997” et même, un petit peu de “La Guerre des Etoiles”… Tout ça aboutissant malheureusement à un débordement parfois de (très) mauvais goût quoiqu’absolument fascinant, mais en réussissant à amuser vraiment le public, de quoi mériter d’entrer dans la légende. Toujours intrépide, je me suis rendu chez “RoAch Inc” qui appartient maintenant exclusivement à Don Boeke et Irma Boeke, son épouse lubrique, le genre de “MaDam” sur le retour qui s’habille chic et choc pour essayer de cacher les méfaits de l’âge…,
Irma avait trois tours de perlouzes sur le goitre, dont un qui représentait une calandre de Ford B’32 tout en diamants, deux suspensions avec éclairage indirect aux étiquettes, des bracelets importés directement de Thaïlande et une dizaine de bagues qui semblaient être en ciment armé véritable, toutes choses qui la faisaient scintiller comme un arbre de Noël… Son dentier était en or, ses boutons de jarretelles idem, de même que la fermeture “Éclair” de sa gaine… Bref, elle devait s’habiller dans une chambre forte de Banque… et ne se déplaçait qu’en camionnette blindée customisée.
Elle avait un visage large et plat dont les fards se fendillaient comme une terre trop cuite, ses cheveux initialement blancs étaient dorés comme un soleil couchant dans un tableau de Van Gogh… et devant ce tableau, je me suis amusé à lui faire un baise-main, respectueux comme on l’est plus ou moins devant cinquante kilos d’or pur. Si votre foi dans le Kustom est inaltérable, allez donc au garage “Egyptianbody”, vous verrez… Moi, je me suis gavé du spectacle affligeant des ignobles déambulant un pneu partouze alentours, doctes, graves, contents d’eux, blasés de la magnificence de leurs vieux Hot-Rod’s.
Ils étaient ivres de l’esprit du Kustomizing, se faisant voir, étudiant les engins des zôtres, s’observant avec de l’apothéose dans le calcif et une lumière de vitrail sur la frime, des conquérants du Cruising, subjugués par leur originalité, ennoblis par leurs pédantisme ! Ah ! les nombrils ! Que dis-je : les trous ! Car ce sont des cavités en marche ! Des lambeaux de rien ! Les pets du néant ! Je me suis senti organique, merveilleusement précaire et putrescible, ça m’a réconforté de me sentir à leur image (ils ont 80 ans et moi bientôt 75 en mai 2024), mais mon moral en acier, m’a direct consolé de disparaître un jour !
Je me suisse regretté (sic !) moins d’avance en mesurant combien j’étais pneu de chose, décidant de grand cœur de léguer à ma mort, mon azote, mon glucose, mon calcium, et mes entrailles à l’univers superbe et triomphant, espérant qu’il les transformerait “pluche tard” en monuments… Irma voulant créer une diversion intellectuelle, m’a expliqué que dans les années ’50 et ’60 le “tee-shirt-art” était à son apogée, qu’il était rapidement devenu populaire et hyper lucratif de par le “génie-affairiste” d’un petit groupe d’individus se regroupant en mini-entreprises qui se sont développées sur la décoration des tee-shirt’s…
Ces tee-shirt’s étaient destinés à une génération qui grandissait sur et par les Kustom-Car’s, Hot-Rod’s, Street-Machine’s, mais aussi avec le surf, les motos et les sports extrêmes, établissant une tendance érigée en mode, générant des milliards de dollars de ventes au détail chaque année. Les premiers pionniers dont les noms sont devenus légendaires étaient : “Hang Ten™”… “Kenneth Von Dutch™”… “Howard et Ed Big Daddy Roth™”… et “Roach Studios™”, ce dernier ayant conçu et produit les “peinturlurations” les plus acclamés jamais placées sur des tee-shirt’s… et s’est ainsi hissé à l’avant-garde de cette révolution…
J’ai considéré ses cuisses plissées autant qu’une serpillière en service, ses têtes de fémur en porte-manteaux. C’est surprenant la vie, comme ça s’accroche à tout et à rien. La momie de Néfertiti était beaucoup plus sexy que cet échassier éthique et pourtant elle restait farouchement femelle. Elle a accompli alors quelques mouvements gymniques qui l’entraînèrent jusqu’aux rives de l’épuisement, ensuite elle s’est arrêtée, haletante, me convoitant d’un regard tapi au fond de ses prunelles gélatineuses et me dévoilant ses seins qui m’ont de suite paru fort encombrants….
“Je dois vous avouer une chose : si d’aventure mon corps vous inspirait quelque appétit, ce serait un grand bonheur pour moi de vous accueillir. Votre prodigieuse vitalité textuelle dans www.GatsbyOnline.com et surtout dans Chromes&Flammes magazine, m’a toujours fascinée et m’aura déclenché bien des rêves lubriques”… Ses yeux se sont faits infiniment soumis, presque humbles, dominant ma répulsion, je me suis saisis de son sein gauche, aussi flasque que la couille survivante anémiée de son époux… J’eus l’impression débectante d’empoigner un morceau de fraise de veau… Plus elles sont vieilles, plus elles ont d’appétit !
“Ne dites plus rien, vous me feriez perdre la tête, ce que je ne me pardonnerais jamais !”… Notre conversation a rapidement évolué, je l’ai entrepris de si belle façon qu’elle en perdit tour à tour : ses chaussures, son string, sa jupe, son chemisier, son soutien-loloches en dentelle noire et son faux sens des convenances.
Ce fut une séance assez hard, avec sécrétions à discrétion, pâmeries répétitives, initiatives outrancières, gamahuchages forcenés, arrêts sur images, et branleries… Pour la première fois de ma tumultueuse existence dépravée de bonnes intentions, ce fut là un moment de ma vie plus sexuelle que textuelle…
Laquelle vie serait presque aussi intense que mon activité cérébrale si je lui consacrais davantage de temps… Mais chez moi, l’âme prime la chair et j’ai connu des orgasmes spirituels en priant, comme quoi les desseins du Saigneur sont impénétrables… Ces efforts conjugués eurent raison de ma réticence opposée par pure coquetterie et l’intense jouissance en résultant fut de brève durée… Ce genre d’aventure déjantée typique de l’esprit Chromes&Flammes reparait actuellement encore plus déjanté que dans “les années ChromesFlammes ’70 et ’80“…
Ensuite, j’ai pu constater que Brian Peterson, fils de l’un des fondateurs, ressuscitait l’étiquette “Roach Inc”, en s’appuyant sur le passé d’une mode rétro, y incorporant le look, les tissus et le style des ’50, ’60 et ’70 avec des T’Shirt’s, bien sur, mais aussi une ligne de vêtements et accessoires qui transcendent ces produits consuméristes en racontant une histoire… Celle du “RoAcH-CoAcH” qui est 100% basique, à tel point que l’histoire est inexistante… En résumé : “Le RoAch-CoAch part en mission dans divers shows et se lance à la recherche du dernier espoir potentiel de la famille Peterson : relancer la fabrication de T’Shirts”…
En chemin, la famille a évidemment été victime de nombreuses chausse-trapes de la part de méchants égarés plus ou moins dégénérés… Les horreurs de la guerre, la folie des hommes, tout ça… Bref la ringardise incroyable du “RoAcH-CoAcH” et son aspect de diffuseur de produits chimiques anti-moustiques de l’espace qui prétend impressionner les foules (ahuries) avec la remise à jour de figurantes sexy’s à l’agitation mammaire grotesque, me parait totalement adéquat pour susciter diverses érections (intempestives mais jouissives) qui n’ont le risque que d’être considérées comme le viol de vierges par des pépères !
L’atelier de carrosserie “Egyptianbody” qui l’a réalisé, est un des top de la personnalisation automobile de l’Amérique profonde depuis 1957, grâce au savoir-faire de Don Boeke surnommé “L’Egyptien” parce qu’il est né non pas en Egypte, mais à Egypte, Ohio, USA en 1940… L’homme et sa femme Irma (à l’aspect surchargé) ont l’un/l’autre, un look cool vieux temps de la vieille époque, le style Hot-Rodder désabusé… Leur garage-usine est en fait mêlé à une boutique reconstruite dans un hangar ou étaient fabriqués des luminaires. Don a toujours été un leader dans le monde de la personnalisation automobile,
Don a débuté comme pinstriper, peintre et customizeur, principalement autodidacte depuis son plus jeune âge, plus tard, post-ado, il s’est rendu en Californie et a eu la chance de pouvoir travailler avec certains des plus grands Customizeurs. Il revint ensuite à Dayton, Ohio, USA en 1966 (c’est à Dayton qu’on fabriquait les fameuses jantes à rayons Dayton) pour se mettre en ménage avec Irma, son ex-voisine, la première qui l’a branlé un soir dans la grange de la ferme familiale… Tout ça pour finalement ouvrir une boutique-garage où il s’est mis en affaires (et ce depuis plus de 50 ans)…
Don n’a toutefois pas fait que des Hot-Rod’s et des Kustom-Car’s, il a également “réincarné” (modifié) des Porsche’s, des Corvette’s, des Packard’s et des Bentley’s… Il a aussi personnalisé des clubs de golf, des mallettes et des réfrigérateurs et s’est essayé à la décoration d’intérieurs ainsi qu’au design-industriel pour Hobart food Inc. (un mélangeur pour pommes d’amour)… Il a également barbouillé les parois de la piscine d’un milliardaire excentrique avec des figurations en 3D de dauphin et peint un crâne avec le mot “Fossoyeur” sur le nez d’un F-16…
Il a aussi utilisé la carrosserie d’une authentique 356 Speedster Porsche pour en faire un lit-canapé… et utilisé son moteur pour en faire une table de salon…, voilà quelles sont les œuvres les plus marquantes de ce Barbu de octogénaire qui vit avec Irma dans un loft faisant partie de leur boutique-garage… Ceux qui le connaissent disent qu’il a développé dernièrement un intérêt accru pour le pinstriping auprès du public, grâce à quelques émissions de télévision ou il a touché une nouvelle génération tout en régénérant les vieux de la vieille génération qui n’y croyaient plus.
Bob Bond, ex-éditeur/rédacteur en chef du Magazine AutoArt, basé à Kansas City, Missouri, m’a dit que ce fou de Don avait réussi à passionner le public (américain) non seulement pour les Hot-Rods déjantés, mais aussi pour la décoration des WC…, dont certains sont actuellement exposés dans des foires d’art et se vendent dans des ventes aux enchères ! Darrell Mayabb, un designer automobile et illustrateur, m’a confirmé que Don était maintenant bien connu dans l’industrie de la personnalisation de WC et qu’il aurait pu se faire un encore plus grand nom pour lui-même… Sauf si….
Sauf s’il n’avait pas juste mis l’accent sur sa vie sexuelle avec Irma : “Il ne fait pas que créer des objets et transformer des voitures improbables, Don les met en scène, privilégiant les décors d’usines plus ou moins désaffectées, les sous-sols de centrales électriques et les décharges d’ordure, réussissant l’exploit de créer l’illusion d’un univers futuriste à peu près cohérent, mais à mon sens, sans pour autant effacer une tenace impression de bricolage, entre le spectacle avant-gardiste et le défilé de Mardi-Gras, ses créations sont en outre désopilantes par la succession de modifications grand-guignolesques”…
“Don, se paie en outre le luxe de se composer un personnage de flibustier immoral, essentiellement pour son propre intérêt ; en somme une sorte de Barbe-Noire, pirate du futur !”. Ancien coureur automobile, John Dixon de Dayton, se rappelle avoir confié sa Corvette roadster à Don pour un pinstriping dans les années 1970 :
“Il personnalisait les camions d’incendie de la ville de Dayton avec lettrage, pinstriping et feuille d’or. Il a fait de même pour ma voiture, c’était extraordinaire”… Don Boeke, dont l’uniforme est un sweat-shirt RoAch-CoAcH, un blue jeans et des baskets blancs, a 88 voitures dans sa boutique-garage…
Dixon a récemment confié à Don sa 2005 Chevrolet SSR pour être peinte en orange : “Don est un artiste, il a inventé une teinte perle orange absolument magnifique, mais il m’a compté 45 $ l’heure pour réparer, restaurer et personnaliser mon Chevy SSR, il lui a fallu un an et la facture est montée à $ 146.000. C’est un escroc, mais un ami… Don m’a dit que mon Chevy SSR pourrait se vendre $ 160.000 si je le plaçais dans une vente aux enchères… Une personne de de mon âge ne peut se permettre d’attendre de le faire”… Ses automobiles sont des mutantes, certaines sont décorées d’effets gore période “Blood Feast”…
“Blood Feast” ??? De quoi s’agit-il ? Don Boeke vit dans un véritable hangar aux merveilles, accumulant les surprises jusqu’à l’orgie de rigolade… Rien ne fonctionne vraiment au premier degré… et pourtant, on finit par se prendre au jeu et suivre avec un vrai intérêt le coté débile de l’ensemble… Des fantômes, du sexe, des décors hilarants avec des vaisseaux spatiaux, des pistolets lasers… C’est à croire qu’on entre dans une autre dimension, où le bon goût traditionnel n’a plus cours : car après avoir vu tout cela, particulièrement le RoAch-CoAch, rien ne vient à l’esprit sinon : “Vite, une autre folie”…
Le standing, c’est le bien le plus précieux des hommes, plus ils ont une belle vitrine, plus ils sont prêts à toutes les saloperies pour lui conserver sa pompeuse apparence, la façade bien briquée, un nom, des fringues, des bagnoles… et du subjonctif ! Je ne sais pas pourquoi, soudain, dans ce garage, j’ai eu la désagréable impression que la réalité n’était pas réelle ; que tout n’était qu’illusion, mirage et consorts… Il est vrai que la vie elle-même est un mirage, une monstrueuse escroquerie à l’illusion, mais la vie a franchement droit à un tour d’honneur dans le domaine du farfelu…,
Don Boeke ou sa femme Irma sortiraient un lapin russe de leurs falzars respectifs que je n’en serais pas autrement surpris : “Ma femme est une nymphomane depuis toujours, mon cher monsieur… Le premier mois de notre mariage, elle a violé un des clients du garage. Lorsque j’ai compris qu’il n’y avait rien à faire contre ses débordements, j’ai fermé les yeux pour éviter le scandale ! C’est ce qu’on appelle la part du feu !”… La part du feu au cul, oui… Mais plutôt la part du lion, car ce digne homme se foutait pas mal qu’elle roussisse la toile des draps pourvu qu’il puisse faire fructifier son flouze…
Le fric qui abîme tant de choses en arrange beaucoup d’autres, il rend compréhensif et même tolérant : “Je suppose qu’une balade dans le “RoAcH CoAcH” vous ferait plaisir ? Surtout que vous venez de loin”… Il a pris place dans son véhicule, m’a invité à y entrer et a démarré… C’était comme un hasard prodigieux, ensuite ce furent les mille milles, quel téméraire… Il roulait à tombeau ouvert… Je me suis dit que cette balade infernale était plus ridicule qu’un Bardot (produit, selon le dictionnaire, de l’accouplement d’un cheval et d’une ânesse)… M’était avis que j’aurais mieux fait d’interviewer ce qui restait de sa femme…
Egyptian Body Shop – 1953 East 3rd.St – Dayton Ohio 45403 – USA – Tel: (937) 252-0401 – Fax: (937) 252-8451 Email : DBoeke@bizwoh.rr.com
2 commentaires
Maître, je félicite pour la publication de cet article remarquable. L’iconographie est source de réjouissance, les texticulles captivants, constituant ainsi une nouvelle démonstration de votre talent et de la richesse de vos expériences extraordinaires. Merci de les partager avec nous. À titre informatif, pourriez-vous identifier le bâtiment présent à l’arrière des images ? Son esthétique singulière suscite mon intérêt, mais je peine à en définir les caractéristiques… De plus, je n’ai pas non plus su dire à quoi sert le boîtier avec afficheur LCD. Contrôle des fonctions de bord , compte-tours ?
Je ne sais vous répondre, non point que la mémoire me joue des tours pendables, donc potentiellement mortels, mais parce que mon GPS reste inerte sur la simple photo… Il en est de même pour le boitier et son afficheur LCD dont j’ignore les fonctions bien qu’ayant regardé à l’arrière de l’écran… Cette action a bouleversé ma représentation linéaire explicative des fonctions annexes des éléments que vous avez indiqué, ce qui m’a toutefois permis d’une part de conjurer les pensées que j’exprime généralement à la fin de mes articles, embrouillant les périodisations voulues et calculées en biffant les assignations quasi séculaires employées qui permettent surtout de penser à l’usage des éléments cités en termes de strates temporelles et de polychronie. Tel est par ailleurs l’un des enjeux de mes réflexions qui sont d’insister sur la dimension profondément active qui se loge dans l’expérience du révolu ou du désuet, car ne plus considérer l’explication donnée comme éternelle équivaudrait dans le même geste à la réinscrire dans un autre devenir. Il me semble que la distinction entre deux modes est peu opérante pour les expérimentations comme autant d’embrayeurs pour des explorations nouvelles, en multipliant les écarts et les diffractions. Il s’agit de réaffirmer que les morts et les spectres suscitent un trouble dans l’histoire, imposent une énergique paradoxale vitale, en déstabilisant le champ du présent. Ensuite, mes réflexions résument au final à confronter deux modèles chronologiques en concurrence, celui de la clôture et celui du contretemps ou de l’anachronisme : ce qui me semble saisissant, c’est de voir combien ces deux modélisations du temps sont parfois énoncées dans un même geste. Que vous ne l’ayez pas perçu m’angoisse…
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