Après la nuit…
Dans notre monde qui se déglingue, quoi de mieux que de lire ChromesFlammes/GatsbyOnline dans le silence, plutôt que d’avoir d’un coup l’envie de s’arracher les viscères à mains nues, la tête bourrée des fake-news de BDSMTiVi qui écrasent le cœur et la tête en donnant l’impression qu’on assiste à la fin du monde, à l’explosion du soleil, alors que l’existence entière disparaît en slow motion dans une atmosphère brûlée par le chagrin et l’héroïsme.
Ahhhhh !!! Pouvoir papoter, entr’imbéciles lobotomisés, du bon vieux temps, celui où l’on se déglinguait en s’explosant le cerveau sur des trucs violents, émotionnels, où l’on frôlait la déprime avec le palpitant battant la chamade. Toutes ces expériences écoulées, tous ces moments tourbillonnant encore dans ma mémoire, sont encore là, forts, intenses, mais plus apaisés, tout en gardant cette sensation lancinante de constante mélancolie.
J’ai d’ailleurs diverses chroniques avortées, non publiées, écrites durant les moments où je ne dormais plus, me sentant rongé par une sensation folle, celle de rentrer en collision brutale avec moi-même. C’est encore un peu le bordel dans ma tête de vieux briscard, car plus rien n’a de sens dans un monde dont les morceaux s’éparpillent façon puzzle. Je n’ai pas trop compris ce qui s’est passé dans ma tête.
Avec l’expérience cela devient pourtant rare d’être décontenancé comme si on m’arrachait la colonne vertébrale d’un coup sec, pour me la faire bouffer sans anesthésie avant de me précipiter dans le plus profond d’une nuit cyberpunk fantasmée… Bref, ma chronique est complexe à écrire en plein spleen nocturne sur la tristesse urbaine emplie de voix vaporeuses, qui lâchent des mots inintelligibles qui envoient mon cerveau dans un ailleurs inexistant.
Ceux qui lisent mes chroniques depuis un bail n’ont jamais trop compris le sens des non-sens, alors que ce Web-site doit s’apprécier comme un tout, comme une histoire emplie de près de 4.200 chroniques, avec leurs moments de calme et leurs charges épiques, donnant l’impression de planer sous substances en regardant des engins fantastiques se déplier sous les yeux.
Les meilleurs textes sont ceux qui plongent dans l’émotionnel, semblant perler du fin fond du monde et qui flinguent l’échine en pilotage automatique complet, on en sort des étoiles plein la tête, une goutte salée au coin d’un œil…. Draguer les âmes perdues avec des textes violents et sombres, c’est mon fort… Je m’y déploie… Le flow intense et névrotique en refroidit plus d’un à la première lecture, mais mes enchainements enflammés convertissent…
Quoique… Oui, quoique… car ils transpirent la science de la création d’une mixture trop parfaite, quasi cynique, qui aspire tout ce qui se fait de mieux avec la minutie d’un neurochirurgien textuel. Les “ceusses” qui n’en ont rien à battre n’auront que faire, mais pour ceux qui ont grandi avec les années Chromes & Flammes (génération des seventies et eighties), ils retrouvent le bonheur de chanter sous la douche…
Les chroniques glissent en effet tellement facilement dans les cerveaux que tout doit se relire plusieurs fois ce qui fait l’effet d’une déflagration dans le cerveau qui pousse à aller s’éclater dans un strip-club incongru où le temps s’est presque arrêté… Ouaisss mon Popu, tu te sens bien, tu trouves ça magnifique, triste, mélancolique en diable, c’est la perfection, alors tu te laisses porter et te rendors, fasciné par un arrêt sur image de billets et gros culs.
En rouvrant les yeux le lendemain, tu te demandes si tout cela était vrai, comme un univers parallèle touché du doigt. Qu’importe, c’était trop beau. Il est vrai que tout se désintègre et que chacun est complètement rouillé par le désespoir, laissé sur le bord de la route sous la pluie des emmerdements. Dans mon lit je me tourne, je me retourne. Nuit blanche hier, pas une minute de sommeil. Aujourd’hui ça recommence.
Tout humain normal tomberait d’épuisement après une nuit blanche. Mais bizarrement, la fatigue se fait à peine sentir alors qu’il est 5h du mat’… Evidemment, mon corps, lui, hurle de désespoir : j’ai les muscles qui tressautent, des crampes qui infiltrent mes jambes, le monde semble tanguer sous moi. Mais mon cerveau, lui, semble avoir oublié la notion même de sommeil. J’ouvre mon ordinateur et des voix fantomatiques émergent sans cesse.
C’est comme si une vieille télévision droguée aux benzos passait des bouts de films surannés. C’est magnifique. Mon cerveau, déjà complètement défoncé, à presque du mal à comprendre… Exténué, à bout de force, je me dis tout à coup que je ne suis pas à plaindre, à regarder Saint-Tropez se réveiller. Et tout à coup, pris de court, tout redémarre, et cette simple boucle répétée ad nauseam me tord le cœur de bonheur, me file les larmes, me fracasse la colonne.
Il est rare d’être ému par un algorithme se mettant à fumer du crack ! Ca me donne l’impression de flotter dans le vide spatial en voyant mon corps se dissoudre en particules de mille couleurs, et de trouver ça beau, alors que c’est simplement l’extrême manque de sommeil. Si tout ceci pourra plonger les âmes fragiles dans des pensées désespérées, voyez le pendant positif, exalté et lumineux, dans un genre complètement différent.
Je vous fais osciller entre le road trip sexuel en voiture avec une plante vénéneuse et le gros chagrin adolescent. On sent le spleen poindre, sans jamais tomber dans le pathos facile en recherche d’une crise de larmes après une violente taloche en pleine mâchoire…. Une fresque épique de pure folie, un rouleau compresseur qui passe à tabac ceux qui osent s’y aventurer. L’amour n’existe plus, quelqu’un vient de lui voler son coeur…