La Roulette Russe…
Chaque matin depuis quelques jours/nuits, je me réveille de bonne humeur en me disant qu’enfin Vladimir Poutine a ordonné à ses troupes d’atomiser l’Ukraine et les pays membres de l’OTAN, mais que Saint-Tropez a été oublié/épargné de toutes les parties engagées directement et indirectement dans ce conflit qui se joue en mises et en dons par milliards de dollars et d’euros de notre argent des impôts, détournés vers l’Ukraine, mais ristournés pour moitié aux donataires sur des comptes off-shores de paradis fiscaux, de même façon que pour les fumeux vaccins… Jusqu’à présent tout se joue façon Poker-menteur “à l’américaine”... Mais on n’en voit plus la fin, ça s’éternise, ce qui fait le bonheur (et de gros profits) aux chaines TV des milieux des nuits spécialisées en désinformations et lobotomisations des masses d’ahuris qui pullulent comme des rats sur les réseaux asociaux.
Vladimir Poutine envisage donc de faire table rase, en ce compris la suppression des dessous de ces mêmes tables de jeu de Poker-Menteur, les fameux pots de vins Français (très capiteux et renommés), et l’élimination simultanée des méthodes utilisées en Iraq et en Libye par des coalitions spécialisées dans le génocidaire… Poutine va donc jouer à la “Roulette-Russe”, un jeu généralement mortel, qu’il améliore, consistant à mettre une bombe atomique comme balle dans l’équivalent du barillet d’un revolver représentant son armement nucléaire, puis à tourner ce dernier de manière aléatoire et pointer le revolver non sur sa tempe avant d’actionner la détente, mais sur celle de l’Ukraine. On croirait le jeu de la roulette russe vieux comme le monde tant il a inspiré auteurs et cinéastes depuis son apparition. Pourtant, il nous faut examiner la naissance de la roulette russe au XIXe siècle.
Le premier témoignage tangible d’un scénario de roulette russe laisse penser que ce jeu a fait son apparition pendant la première guerre mondiale 14/18 lors du séjour de l’armée russe en Roumanie qui est à coté de l’Ukraine. Les choses allaient de mal en pis et les officiers sentaient qu’ils avaient à perdre non seulement leur prestige, leur argent et leur famille, mais aussi l’honneur qui leur restait. Dans des moments de désespoir, ils sortaient leur revolver, peu importe l’endroit où ils auraient été, mais toujours en compagnie de leurs camarades, tournaient le cylindre, en introduisant une cartouche au hasard et arrêtaient le cylindre, menaient le revolver à la tempe et appuyaient sur la gâchette, ayant cinq chances contre une d’être tué. Parfois ça se passait, parfois, non.. Des scénarios de roulettes russes se retrouvent dans une multitude de romans et de films.
Vous pouvez vous rappeler plus particulièrement de ces films : “Voyage au bout de l’enfer”, de “Arizona dream” ou encore de “Sonatine, mélodie mortelle”. Brrrr! La littérature n’est pas en reste, beaucoup d’écrivains ont mis en scène leurs héros à la roulette russe, à l’instar d’Alexis Tchkotoua qui use remarquablement des mots pour retranscrire l’ambiance unique dans laquelle cette expérience peut plonger la psyché humaine. Mais cette prise de risque extrême n’est pas l’apanage de la fiction et il existe des exemples de personnalités célèbres s’étant livrées à cette pratique. Bien qu’il s’agit de cas isolés, ils méritent cependant toute votre attention car ils suscitent une quantité impressionnante de productions artistiques et amènent ainsi à s’interroger sur les fantasmes auxquels ce jeu fait appel suite au réveil des expériences très archaïques de l’individu “homme”…
D’un rapport à l’autre régit par un sentiment de toute puissance, d’une volonté de se confronter à sa propre disparition et à une sexualité très primaire, l’homme est d’abord génocidaire et extermine ceux qui le gênent dans ses conquêtes, tels les natifs d’Amérique et d’Australie ainsi que les “Noirs” et “Basanés” d’Afrique que divers classifient de “Bougnoules”... Coloniaux nous sommes, crapules nous restons… Et ce, jusque dans nos vies, si par exemple on prend les nuisances découlant du système AirBnB… Nous sommes conduits à penser que la roulette russe est en lien avec les premières expériences de jeu de l’enfant avec la bobine, lorsqu’il n’atteint pas la deuxième étape du jeu, c’est-à-dire l’étape de l’élaboration. C’est dans ce moment que le joueur est dans le “gambling” sans pouvoir accéder au “playing”, le second se différenciant du premier par la créativité qu’il autorise…
La roulette russe concentre en une scène unique, à la fois, toutes les formes que peuvent recouvrir la notion de “prise de risque”, mais également la dimension ludique de cette mise en danger. Si nous tentons d’analyser les enjeux psychiques de ce cliché, cet instantané du quitte ou double. Nous pourrions ouvrir des pistes de réflexion pour appréhender ce qui se passe du côté du jeu pathologique où la ruine vient figurer le “rien” de la mort. Mais aussi du côté des conduites à risque de façon plus générale, comme dans la pratique des sports extrêmes, des prises de toxiques ou des conduites ordaliques chez l’adolescent. La règle implicite au jeu de la roulette russe est l’impératif de s’y livrer sous le regard d’un autre, car chacun des exemples que j’ai pu répertorier, qu’ils soient réels ou tirés de la fiction, supposent un observateur. Cette dyade joueur/spectateur va permettre la mise en relief des rapports de toute puissance…
Il s’agit bien d’une mise en scène de son possible suicide qui implique une assistance. L’importance du regard de l’autre est tel, que l’idéal est d’avoir un vrai public. Ici avec la guerre Russie/Otan, c’est le monde entier… C’est dans cette dimension spectaculaire que ce procédé n’a, a priori, d’autre intérêt que d’affecter celui qui offre son regard aux joueurs. Les sergents russes de la première guerre mondiale se trouvaient devant l’armée ennemie et cherchaient une issue honorable à leur échec imminent. Dans leur détresse, le courage était la seule valeur qu’ils pouvaient sauver. Mais il eut été tout aussi valeureux d’anticiper leur mort dans un geste suicidaire. L’histoire militaire est pleine de ces anecdotes de soldats préférant se donner la mort plutôt que d’être capturé par leurs ennemis. Mais s’en remettre au hasard, c’est-à-dire précisément se jouer de la mort confère un prestige supplémentaire.
Il y a, dans l’idée même de pouvoir en réchapper, ce “plus” insoutenable. Accepter de mourir, c’est grand… accepter de mourir ou pas, c’est grandiose… Car il ne s’agit pas seulement de se résigner à mourir mais de prendre une distance avec sa propre fin, tourner en dérision ce qu’il y a d’insoutenable pour l’humain. Les sergents russes avaient donc bien compris qu’ils ne se limitaient pas à sauvegarder leur honneur, il y avait dans leur geste, une part de victoire, une domination morale sur l’ennemi. En notre affaire avec Vladimir Poutine, il est d’emblée une figure de leader, car étant homme politique leader, il est habitué à convaincre des auditoires. Ces rituels représentaient-ils un moyen supplémentaire de subjuguer les militants au-delà de ses idées politiques ? Il faut bien qu’un certain charisme lui permette de déclencher un transfert particulier si puissant. Tout portant à croire qu’il a été désigné par le destin comme meneur…
C’est un élan mégalomaniaque qui permet de penser que la mort ne peut l’atteindre. Un homme capable de prendre de tels risques, ne peut que susciter le soutien des foules qui lui attribuent alors, un pouvoir hors du commun parce qu’il échappe à la crainte universelle de la mort et montre que sa volonté est sans limites : il n’a peur de rien ! Poutine se rend fort et s’il gagne, montre qu’il est invulnérable… Il est maintenant trop tard pour y changer, la cupidité et l’imbécilité de nos dirigeants tartuffes et clowns ont placé Vladimir Poutine sur un socle de Tsar de toutes les Russies…Comparativement, les magouilles financières de nos dirigeants, s’ajoutant aux bassesses des sabotages et actions putrides de Zeelinsky précédemment clown jouant au piano avec son pénis et dirigeant le pays le plus corrompu de la terre entière, qui plus est repaire d’anciens nazis qui sont toujours célébrés comme des légendes…
Tout ce qui a ébloui nos chefs corrompus, c’est la corruption (sic !) encore bien pire en Ukraine, la possibilité de créer un système de retour sur dons et la pauvreté extrême des Ukrainiens pouvant les faire travailler en esclaves pour le quart des salaires européens… Ne manquait que l’Ukraine soit intégrée à la communauté européenne afin d’éviter taxes et TVA. Il n’a jamais été question d’autres choses.. Tout ce qui s’est ensuite déroulé, c’est du banditisme des crapuleries étatiques… et les déjà milliardaires qui allaient encore bénéficier de produire à encore moindres couts ont agi en colons avides de générer encore plus de profits, avec en prime un système de corruption phénoménal… BHL qui est allé haranguer les pauvres au Maïdan, n’a pas gagné sa fortune en travaillant mais en héritage de l’exploitation des “Pov’nègres” et le vol de leurs ressources…
Nous savons bien à quel point cette absence de limites peut renvoyer à la toute puissance. Les USA ont cassé nos avancées en Iran, détruit nos implantations et usines automobiles… La Russie ne pouvait pas survivre… Est arrivé Poutine qui n’était pas Eltsine… Il a vite compris que tendre la main était peine perdue… Il a choisi sachant que défier la mort, c’est se placer par rapport à l’autre comme le meneur. Le cas militaire des sergents russes nous ramène directement au texte de Freud “Psychologie des foules et analyse du Moi”… Le père du groupe est immortel ou bien il doit donner l’illusion de l’être. Le joueur Poutine prend donc ici une place de père symbolique par rapport au groupe, mais, à ce même moment, il se défait lui-même des images paternelles qui pouvaient le gouverner auparavant, et pour permettre une expérience de toute puissance, il lui faut au préalable destituer un quelconque pouvoir de l’autre.
Seulement, la roulette russe ne peut être comprise comme la seule volonté d’emprise sur l’autre en tant qu’altérité, elle peut également être entendue comme un duel contre soi-même… La lecture d’un comte d’Alexis Tchkotoua “Les cataleptiques”, permet d’aiguiser cette réflexion. Le personnage principal joue à la roulette russe, seul, face à un miroir. Il agit ainsi pour laisser à son reflet l’impulsion du tir. Le joueur peut donc se trouver dans cette double position d’être à la fois le joueur et le spectateur de son geste. Il opère une extériorisation de lui-même, un dédoublement de son regard que le miroir permet qui présente le procédé comme un psychodrame suicidaire où le sujet joue et se voit jouer en même temps. La roulette russe ne permet que deux issues : non pas la mort ou la vie, mais la mort ou la renaissance qui est plus que la vie puisque accompagnée d’une suprématie sur la mort.
Soit le joueur meurt, soit il peut se targuer d’avoir atteint cet au-delà, et s’identifier à l’idéal tant désiré. Le jeu de la roulette russe en tant que tout ou rien est alors le jeu du mélancolique par excellence (de la même manière que la relation à la perte chez le joueur traditionnel peut-être conduite à être interprétée comme un signe mélancolique). Les preneurs de risques aiment à dire qu’ils se mettent volontairement en danger pour tromper l’ennui, vivre des moments d’adrénaline, se surpasser, jusqu’à l’exaltation… et c’est ce que représente le barillet du pistolet “atomique” : la chute ou le sublime… Sauf qu’ici, le révolver va tirer une bombe atomique, et même des milliers, sur l’Oxydant tout entier… Sur nous, qui laissons faire nos dirigeants en ne comprenant rien à rien à cause des fake-niews des TV appartenant à divers milliardaires qui ont calculé que l’Ukraine quadruple leurs avoirs…..
Ce qui va sans doute se jouer est une version différente du dispositif où les rapports de domination entre le regardant et le regardé s’inversent, ce sont les joueurs (tout l’oxydant) qui sont objectualisés. Ne pouvant plus fuir, nous n’avons plus d’autre choix que de laisser faire ou de jouer via nos armées en perdant tout de l’humanité, une désubjectivation… Nos vies, notre présence, notre mort sont un ensemble qui n’a d’autre but que de servir l’avidité des multimilliardaires qui payent les armes et les bombes atomiques. Ahhhhhhh, mes chers, nous voilà en position délicate, mitigés entre une sympathie naturelle pour les opprimés désignés (qui sont également bourreaux) et la délectation, l’excitation du spectacle de mort générale qui nous rend complice des bourreaux. Le terme d’excitation prend ici tout son sens et vient faire résonner les propos de Freud,…
Il attribuait à l’excitation du jeu une charge sexuelle : “Effectivement, la passion du jeu est un équivalent de l’ancienne compulsion à l’onanisme. Le caractère irrésistible de la tentation, les résolutions solennelles et pourtant démenties de ne plus jamais le faire, l’étourdissant plaisir et la mauvaise conscience, tout cela demeure inaltéré dans la substitution”... Si le jeu provoque une tension pulsionnelle évidente, nous assistons ici à une orgie orchestrée par des pervers que nous avons élus… Il n’est pas lieu de s’étendre sur la symbolique phallique. Cette métaphore s’entend de façon évidente, le tir tient lieu d’une décharge orgasmique qui ne serait plus alors une “petite mort” mais une mort réelle. La chute pulsionnelle qui correspond à un retour à l’état anorganique est prise au sens propre. On comprend mieux l’intensité des minutes précédant le tir atomique, la montée pulsionnelle sera corrélée à ce qui attend le joueur, pas la mort.
Ces sensations nous rapprochent de ce que les preneurs de risques décrivent comme une montée d’adrénaline. La mort est une notion complexe que les grandes disciplines cherchent à appréhender depuis toujours : la philosophie, la médecine, les sciences, la religion, l’art… La psychanalyse, elle, a pris le parti d’admettre son impossibilité à être saisie : “Au fond, personne ne croit à sa propre mort, et dans son inconscient, chacun est persuadé de son immortalité” nous dit Freud. La mort, mise en jeu dans le risque n’est donc pas tant une expérience surprenante et elle constitue une étape normale de l’individu. Le risque peut être une nécessité à condition d’adopter des formes compatibles avec le désir de vivre qui nous anime, par exemple sous forme de fantasmes, d’angoisses, de phobies (phobies d’impulsions). En somme il reste normal de jouer à se faire peur.
Les formes de risque extrême comme peut l’être la roulette russe, relèvent justement d’une impossibilité à faire cette expérimentation qui confronte à la castration et est animée d’une volonté de dépasser l’interdit de la mort. S’il peut exister un savoir sur sa propre mort, celui-ci s’acquiert en traversant l’angoisse de mort. Cette angoisse est ici à entendre comme élaboratrice et symboligène. Il semble que la recherche de limites soit un passage parfois nécessaire pour l’individu, afin de voir ce savoir sur la mortalité se muer en vérité… Le syndrome de “La fureur de vivre” n’est pas nouveau, les penseurs Grecs avaient bien compris que la limite est ce par quoi une chose commence. Ainsi pour acquérir ce sentiment de vivre, il conviendrait à un moment donné, d’expérimenter la mort, car la vie n’est pas une continuité infinie, elle ne prend sens que si l’on peut avoir la certitude qu’elle se terminera.
La recherche de sensations de limites est alors un moyen de justifier son existence parce que, comme le souligne Freud, il y a en nous cette petite voix qui persiste à nier la fatalité, tout semble nous pousser à nous dire : “Après tout, pourquoi la mort ne ferait elle pas une exception pour moi ?”… Il ne suffit pas d’exercer sa pensée opératoire ou d’observer la mort d’un autre pour se faire une idée précise de sa mort, le savoir sur la mort de l’homme lui vient à travers cette émotion spécifiquement humaine qu’est l’angoisse. Dans le fond, les conduites ordaliques ne mériteraient pas tant d’attention, si elles ne prenaient pas cette inquiétante tournure addictive chez certains parce qu’elle ne sont pas toujours anxiogènes et restent dans la pure excitation. La répétition n’est pas suivie d’une phase symboligène, il s’agirait d’une sorte de jeu de la bobine où la deuxième étape du jeu serait manquante.
Nous pourrions ainsi, plutôt parler de récidive que de répétition. Il ne s’agit plus alors d’une expérience qui vise à acquérir une connaissance par la pratique, mais d’une expérience vécue pour elle-même, pour la décharge pulsionnelle qu’elle suscite. Or, l’expérience de la mort est, à priori, impossible selon Epicure pour qui la mort n’est rien… Bien d’autres l’avaient déjà pensé. Lorsque nous mourrons, nous ne pouvons plus vivre cette expérience, et aucun mort ne peut pas non plus nous apporter son témoignage. Ainsi c’est impossible à objectiver. Cet impossible de la mort hante les fantasmes de l’humanité depuis toujours et nourrit les mystiques, les croyants, tout comme les cinéastes et les écrivains. Il s’agit au fond d’un rêve humain que de s’emparer de cette phase, terra incognita à jamais énigmatique et qui pourtant ne peut se défaire du sentiment d’exister.
Vladimir Jankélévitch parle de l’espèce de pudeur que la mort nous inspire et qui tient en grande partie à ce caractère impensable et inénarrable de l’instant létal, nous allons voir que plus qu’une pudeur, il s’agit d’un véritable interdit. Certaines personnes seraient donc tentées d’approcher cette mort via le risque. La roulette russe fait-elle cette promesse ? Les quelques instants qui précèdent le tir peuvent s’imaginer comme un moment de blanc total : désertion de la pensée, impossibilité d’appréhender la temporalité. Cocktail semblable au rien de la mort ? Pourtant ce n’est pas ce rien que les joueurs vivent, puisqu’il reste cet en plus, qui fait que nous ne pouvons pas être mort : la tension pulsionnelle… Les “personnalités risqueuses” (selon un terme d’Éric Toubiana) évoquent cette absentéisation de soi-même avec délice. Ces moments d’ailleurs s’apparentent à des moments de volupté, instants qui ne se racontent pas,..
Ils sont insondables par essence, et échappent justement aux mots et à l’élaboration qui font de la clinique du risque à la fois une clinique riche et un casse-tête pour le praticien en tant que clinique de l’instantané ! Lorsque l’on pense à la roulette russe, bien sûr on voit se profiler la mort, mais cette confrontation offre un avantage extraordinaire : elle laisse une (ou plusieurs selon le nombre de balles dans le barillet) chance de survie. C’est ce qui lui confère le privilège : offrir au joueur la possibilité de vivre et surtout revivre une expérience inédite. Le survivant de la roulette russe peut donc légitimement croire qu’il a vaincu la mort et continuer de s’appuyer sur cette croyance en son immortalité : “Encore une fois, si l’expérience n’aboutit pas sur un sentiment de vérité”. Cela peut le pousser à multiplier les prises de risque, avec un défi toujours plus audacieux.
Dans la roulette russe comme dans tout autre conduite ordalique, il y a tout de même une autre puissance qui est convoquée comme juge, c’est une autorité radicale et pas toujours impartiale : la chance ou le fatum, qui fait la loi dans les casinos, comme dans la prise de risque. À un moment où, en occident, les valeurs familiales se réagencent, que pouvons- nous faire de notre liberté nouvellement acquise et dont nous ne savons que faire ? Après nous être affranchis de nos maîtres, voilà que nous nous en remettons à l’inaccessible. Les mathématiciens ont eu beau plancher sur les probabilités, elle continue de nous échapper : personne dans un casino ne peut prédire les prochains coups ! C’est pourtant bien elle qui décide de la fortune des uns et de la ruine des autres. En définitive, les joueurs et les autres risqueurs, n’ont qu’une seule idole : la chance, à laquelle on voue toutes sortes de rituels de superstitions…