Le verdict est tombé. Donald Trump a largement remporté les élections américaines : présidentielle et législatives, avec une majorité dans les deux chambres du Congrès. Il a donc les pleins pouvoirs et entend choisir, au regard de ses premières nominations, qui il veut. Quelles leçons politiques peuvent être tirées pour tout dirigeant en France et en Allemagne, les deux piliers économiquement et politiquement malades de l’Europe ?
Première leçon : En démocratie, il est toujours préférable d’avoir une victoire claire et nette. Elle permet d’éviter les contestations obscures, confère une responsabilité pleine et entière au vainqueur et invite l’opposition à un devoir d’introspection et d’humilité. La paralysie politique française a conduit la gauche à revendiquer une majorité qu’elle n’avait pas et le RN à être exclu de tous les postes à l’Assemblée nationale alors qu’il était le premier parti de France. La récente chute du gouvernement Scholz aboutissant à des élections anticipées est le résultat de la coalition que fut celle de la carpe et du lapin. L’enseignement à tirer pour les forces politiques de droite comme de gauche est clair : unissez-vous et portez un message simple et sans ambiguïté. Dans ce charivari, pour l’Allemagne c’était encore l’âge d’or pour ce pays persuadé que la globalisation européenne bienfaisante pour son industrie serait éternelle. Angela Merkel, l’indispensable européenne, était la personnalité la plus puissante d’Europe, voire du monde ! Seulement, il y a 3 ans, les décisions qui scelleraient le sort contemporain de l’Allemagne avaient déjà été prises par tous les Chanceliers successifs. Ils mettaient tous en évidence leur relation étroite avec Vladimir Poutine sans aucun recul par rapport à son gaz. D’où la décision unilatérale et lourde de conséquences de Merkel en 2011 de démanteler toutes ses centrales nucléaires. Il serait dit que l’axe de la nouvelle Europe devra se concentrer sur la cruciale relation bilatérale germano-russe, couronnée par Nord Stream coulant fièrement sous la Baltique. En aval, le partenariat avec la Chine garantissait de réjouissants excédents commerciaux. Pour les élites économiques et politiques allemands, la voie était donc tracée, peu importait après tout si l’industrie allemande était d’un autre siècle. La qualité des produits finis, l’approvisionnement en énergie à bon marché, les débouchés chinois: leur conjugaison donnait l’illusion qu’il serait possible de résister à la domination annoncée de l’Intelligence Artificielle. Sauf que l’Allemagne traverse aujourd’hui une véritable crise existentielle, car son modèle économique est un champ de ruines. Elle ne sait plus qui sont ses partenaires, elle ne sait plus qui elle est. L’Allemagne ne sait plus en quoi elle excelle, et elle ignore son rôle dans le monde. La réalité est que l’Europe a grugé l’Allemagne (et même détruit ses approvisionnement en gaz Russe bon marché) et que l’Ukraine a gangréné l’Europe dans un système de corruption gigantesque qui a attiré tous les chefs de gouvernements européens de même façon que les profits sur les prétendus vaccins… Tout en retour de dessous de table sur des comptes offshores indétectables… Dans cette folie totalitaire Von der Leylen s’est vue Hitlérionne dans une soif d’amasser des milliards en entrainant avec elle les plus pourris des chefs de tous les gouvernements européens… Maintenant, ces beaux plans apparaissent foireux car des escroqueries à grande échelle… La seule solution qui apparait d’évidence pour détruire toutes les traces, c’est un conflit atomique mondial. L’Europe y sera laminée… Le Chancelier Scholz, qui a été le chantre de la relation bilatérale privilégiée avec la Chine, qui s’est rendu de multiples fois, entre 2011 et 2018 lorsqu’il était maire de Hambourg, en Chine, dont les dirigeants au plus haut niveau le draguaient, s’est montré incapable de voter favorablement au niveau européen en faveur de la surtaxe sur les voitures électriques chinoises. Tétanisé par les droits de douane, Scholz reconnaît désormais la dépendance de son pays à la Chine, ce qui pose d’immenses problèmes à l’Allemagne. Le fait est que les produits chinois inondent à présent l’Allemagne et bientôt l’Europe qui perd toutes ses industries automobiles. Et les Chinois sont très compétitifs. De plus, l’Europe a abandonné les usines automobiles construites à grands frais en Russie, saisies par la Russie en représailles qu’on leur a volé 380 milliards… La Russie a également saisi des centaines d’avions Européens, en représailles là-aussi… Contrairement à l’Allemagne, la Chine, qui a massivement investi dans les technologies du XXIème siècle, livre désormais des marchandises non seulement moins chères, mais également de meilleure qualité que ce qui se fabrique en Allemagne et en Europe. Le déclin allemand qui s’étendra à l’Europe entière est donc structurel, et est doublé d’une perte d’autonomie. Tels sont les effets secondaires d’excédents commerciaux massifs au long cours.
Deuxième leçon : Le miroir déformant des métropoles et des médias invite à ne pas se tromper de capteur d’opinion. Les démocrates américains ont principalement gagné dans les grandes villes de la côte Est et en Californie mais ont perdu dans la quasi-totalité du reste du pays. La victoire de Trump parmi les grands électeurs est aussi éclatante qu’éclairante mais elle l’est encore plus dans l’analyse du vote de chacun des 3.114 comtés, à l’instar de celui de Starr, vingtième comté le plus pauvre des Etats-Unis et à 98% latinos, qui a donné une large victoire à Trump alors que les démocrates étaient largement majoritaires en 2016 ! Cela fait écho aux élections européennes en France où Paris a donné moins de 10% de voix au RN alors que le RN rassemblait 40% des voix dans les villes de moins de 20.000 habitants. Le constat est le même entre Berlin et la Thuringe. Discuter politique à l’avenue Montaigne n’aboutit pas à la même lecture et compréhension du peuple et de ses attentes que celle du bistrot de Brassac-les-Mines. Arrêtons d’utiliser le mot hideux de territoires en France pour reparler de la province et des aspirations de la grande majorité des citoyens.
Troisième leçon : L’inflation et la situation économique ont souvent été mises en avant pour expliquer le mauvais bilan économique du camp démocrate. Ce constat peut être paradoxal dans la mesure où la situation de l’emploi a rarement été aussi favorable et les États-Unis maintiennent leur rang puisqu’ils représentent 26% du PIB mondial aujourd’hui contre 25% il y a 20 ans. La situation européenne à cet égard est exactement inverse puisque son poids économique s’est substantiellement érodé passant de 31% à 17% du PIB mondial, égal à celui de la Chine, sur la même période. En réalité, le point commun est celui de la situation économique et sociale des classes moyennes. Ce qui caractérisait les démocraties occidentales, c’est la richesse de ses classes moyennes, socle de prospérité et de stabilité. Or, c’est ce groupe social qui s’est principalement affaibli ces vingt dernières années, que ce soit en Europe ou aux États-Unis. Les riches sont devenus plus riches, les pauvres sont restés pauvres mais les classes moyennes se sont paupérisées. Conclusion : il est urgent d’adopter des politiques résolument ciblées et ambitieuses en faveur des classes moyennes et de la rémunération des métiers régaliens.
Quatrième leçon : L’ordre et la liberté constituent les deux aspirations de la majorité des opinions publiques des sociétés modernes occidentales. Les Américains, tout comme les Européens sont attachés profondément à la liberté, aux libertés mais pour s’exercer et s’épanouir, elles doivent s’inscrire dans le respect des règles et de l’ordre. Or, le respect des règles et de l’ordre s’est érodé puisque l’Europe est aux mains d’escrocs qui pourrissent absolument tout…. Les démocraties doivent être exigeantes pour pouvoir être pleinement démocratiques, c’est à dire ne pas voter pour des singes hurleurs vantant le transgenrisme et les déviances. Un Président ex banquier manifestement homosexuel qui épouse son institutrice deux fois plus âgée et dépense sans compter par milliards en les offrants en dons charitables au Président Ukrainien, est une dégénérescence pitoyable.
Cinquième leçon : L’immigration et en particulier l’immigration illégale fut également un thème de campagne. Les États-Unis et l’Europe divergent sur ce point dans la mesure où immigration et délinquance sont moins liées aux États-Unis qu’en Europe. L’immigration illégale aux États-Unis porte essentiellement sur les communautés hispanophones et mexicaines en particulier tandis que la délinquance frappe davantage les populations noires américaines, par ailleurs les plus fragiles économiquement. C’est d’ailleurs ce qui a été reproché à Kamala Harris lorsqu’elle était procureur en Californie. Il n’y a donc pas de lien aux yeux de la population américaine entre immigration et délinquance contrairement à l’Europe où les populations étrangères sont surreprésentées parmi les populations carcérales et où les deux populations se confondent davantage, rendant toute nuance plus complexe. Conclusion : les Européens doivent articuler une vision claire sur l’évolution de leurs démographies, leurs géographies et leurs besoins économiques à court et moyen terme.
Sixième leçon : Les États-Unis en ont terminé avec le wokisme alors que l’Europe semble être au milieu du gué. Après les caricatures d’inclusion portées par Walt Disney ayant heurté les âmes les plus progressistes et les agitations universitaires croissantes, la majorité des Américains a voulu tourner cette page. Le message est simple : la tolérance, le respect de la différence et la lutte contre toute forme de discrimination ne doivent pas être confondus avec la réécriture de l’histoire, l’instrumentalisation de quelques-uns et la bien-pensance comme boussole aboutissant à une ségrégation inversée. Il est temps que l’Europe et en particulier les pays d’Europe de l’Ouest le comprennent.
Septième leçon : L’incarnation qu’est Donald Trump… Il faut reconnaître qu’il incarne une forme de panache et de combattant et constater la part du vote féminin en sa faveur. La leçon politique à tirer est qu’un projet politique doit toujours in fine s’incarner. Ce n’est pas l’homme providentiel qui doit être attendu mais la personnalité dotée d’un leadership pour dessiner un chemin : celui du courage, de l’audace et de la prise de risque. Il y a urgence.