T’as du chagrin ?
Alors viens par ici, avant de te laisser aller, de boire une tasse au fond d’un magnum et de fumer jusqu’aux filtres, viens, embarque et découvre www.GatsbyOnline.com, viens lire, viens regarder (écouter aussi, parce qu’il y a aussi des vidéos ici)… et tu sauras ce que je veux dire quand j’écris sur les hommes…, quand je décris ce que pensent les pauvres des riches et les riches des pauvres…, quand je compare nos démocraties à un immense panier de crabes…, quand j’affirme qu’il convient de baiser le cul des dieux… et d’arrêter de nous plomber avec ce nid à merde que nous construisons tous les jours !
Finalement, j’explique comment on survit avec une plume acérée… et plein d’humour noir, de l’humour qui fait mouche à toutes les pages, dans chaque section… et qui pourrait dynamiter le plus inhibé des mouligasses d’un imaginaire parti pris politique.
Viens passer quelques heures à me lire… et puis après tu iras pleurer, parce que çà fait du bien, parce qu’il n’y a que les gens bien qui pleurent… et tant qu’à faire j’en mettrai une louche de plus pour tout vider tes larmes et rincer jusqu’au sel…
Parce que pleurer, c’est écrire un mot d’amour à l’encre salée.
Je suis pour la manifestation du noir désir, une “manif” qui ne se décrète pas, mais qui s’impose, même au milieu de la nuit.
Elle enflamme, elle embrase, jusqu’à bouillir la sève… et tord pèle-mêle les corps et les âmes jusqu’à nous rincer d’absurdes certitudes.
Elle s’évanouit dès l’aurore.
Restent fumées, braises incandescentes et barricades bousculées comme des draps défaits.
En même temps que les larmes d’amour, parfois quelque chose surgit de l’homme, quelque chose de hideux, qui n’est pas humain… et c’est pourtant l’essence de l’homme, sa vérité profonde.
Tout le reste n’est que mensonge !
Un rêve des fois, çà me ramène au creux de la nuit, comme une tonne d’aussière enroulée sur un touret emporté par une lame, quand le nez du monstre maritime pique dans la plume et m’emporte comme une merde sur une pelle en bois…
Rien n’est précaire comme vivre,
Rien comme être n’est passager,
C’est un peu fondre comme le givre,
Et pour le vent être léger,
J’arrive où je suis étranger.
Un jour tu passes la frontière,
D’où viens-tu mais où vas-tu donc,
Demain qu’importe et qu’importe hier,
Le coeur change avec le chardon,
Tout est sans rime ni pardon.
Passe ton doigt là sur ta tempe,
Touche l’enfance de tes yeux,
Mieux vaut laisser basses les lampes,
La nuit plus longtemps nous va mieux,
C’est le grand jour qui se fait vieux.
Les arbres sont beaux en automne,
Mais l’enfant qu’est-il devenu ?
Je me regarde et je m’étonne,
De ce voyageur inconnu,
De son visage et ses pieds nus.
Peu a peu tu te fais silence,
Mais pas assez vite pourtant,
Pour ne sentir ta dissemblance,
Et sur le toi-même d’antan,
Tomber la poussière du temps.
C’est long vieillir au bout du compte,
Le sable en fuit entre nos doigts,
C’est comme une eau froide qui monte,
C’est comme une honte qui croît,
Un cuir à crier qu’on corroie.
C’est long d’être un homme une chose,
C’est long de renoncer à tout,
Et sens-tu les métamorphoses,
Qui se font au-dedans de nous,
Lentement plier nos genoux ?
O mer amère ô mer profonde,
Quelle est l’heure de tes marées,
Combien faut-il d’années-secondes,
A l’homme pour l’homme abjurer ?
Pourquoi pourquoi ces simagrées ?
Rien n’est précaire comme vivre,
Rien comme être n’est passager,
C’est un peu fondre comme le givre,
Et pour le vent être léger,
J’arrive où je suis étranger.
Sur les quais des ferrys, embarquement vers l’Angleterre…
Je suis rangé avec ma remorque qui porte une Mustang, dans une file d’attente, coincé entre les poids lourds et les camping cars.
Sur ma droite, des touristes Irlandais rentrent chez eux après des vacances sur le continent.
Pour se dégourdir les jambes et tromper l’ennui de l’attente, ils se baladent, avec leurs enfants entre les voitures, fourgonnettes et semi-remorques.
Leur chien fouine, piste…, il aboie, s’excite, s’énerve, le couple suit le regard du chien qui éructe et se faufile sous un camion, l’énervement du clebs redouble, invectives du couple de vacanciers.
Ils alertent des vigiles.
Trois uniformes avec des hommes dedans déboulent…, cris, ordres, gesticulations…, accoudé à la vitre ouverte de ma Jeep Grand-Cherokee, j’observe, sous le camion, entre les essieux, une jambe qui dépasse tout à coup, puis deux, puis un tronc, puis un homme, puis deux hommes, puis trois, quatre, cinq…, ils se redressent et font face maintenant au chien des touristes qui continue d’aboyer.
Celui qui semble être le chef des vigiles remercie d’un pouce triomphant les touristes Irlandais qui semblent fiers de leur prestation.
Le petit chef vocifère dans un mauvais anglais à un des clandestins qui le dépasse de trois têtes : “Seat down Hands-up” (Assis, mains en l’air)…, mais rien ne perturbe celui qui semble être Afghan, ce dernier sourit et le toise avec fierté…
Il n’obéira pas malgré l’insistance du petit énervé en uniforme…
Je regarde les touristes Irlandais à présent, très fiers et heureux de serrer leurs enfants contre eux.
Les Afghans les regardent avec tristesse, sans colère apparente.
Je pense à la fierté que portent les Irlandais à leurs ex-compatriotes émigrés (souvent clandestinement) aux États Unis et qui endossent avec courage et vaillance l’uniforme des pompiers ou des policiers de New York…
Je pense au télescopage de l’histoire, au sac de nœuds des tragédies humaines, à tous ces gens qui croient bien faire, à tous ceux qui se retrouvent dénoncés et condamnés au seul motif d’être nés du mauvais côté, au mauvais moment… et pour qui le seul devoir qui incombe est de survivre…
Et ma file démarre vers le ferry…
Du bleu, rien que du bleu,
Tout ce qui reste collé à la rétine,
De l’œil qui niche au fond du cœur.
Y avait pourtant du gris des fois, du froid aussi,
Des vagues à l’âme par hasard,
Mais du bleu, toujours du bleu, de la nuit,
En veux-tu par paquets de bleu,
Sous les enseignes des bars du bleu, de la fumée,
Les bas des femmes au bar de la marine,
Du Habanna où il fait soleil au milieu de la nuit,
Mourir en bleu au bord d’un quai, glisser dans l’eau,
Et à jamais se fondre en bleu…
De l’imagination ce matin au réveil il m’en fallait pour envisager que le bruit d’une mobylette pétaradant sous les fenêtres de mon chez-moi, pourtant loin de la civilisation, n’était pas la fin d’un rêve mais le début d’un cauchemar.
En guise de mobylette, ce n’était en fait que le bruit d’une sulfateuse équipée d’un moteur deux temps et surmontant un humanoïde au cerveau bridé.
Une caricature d’un saucisson humain : un Justin Bridou coiffé d’une casquette Ricard.
C’est qu’il traitait ses patates avec ce genre de produits qui vous met la rate au court bouillon, qui change le sexe des poissons, en attendant de s’attaquer joyeusement au votre et à celui de vos enfants s’il vous reste le temps d’en envisager la construction.
Chaque année il le fait, chaque année je lui dis de ne pas le faire, et rien à faire…
Alors je suis allé dans ma cuisine, faire “cuire” l’eau pour un Nescafé Cappuccino chimique… et j’ai allumé France Inter, qui était agréable puisque c’était la grève.
La grève c’est bien, en buvant à petites gorgées le pt’it chimique crémeux, et puis il y avait “Avec les mots des pauvres gens, ne prend pas froid, ne rentre pas trop tard…”, putain, “Avec le temps” de Léo Férré, je pensais à mon père disparu qui, de son vivant râlait des grèves de tous tous les enculés qui ont pourtant un salaire, des indemnisations, des allocations, des remboursements et des défraiements, sans compter le chômage et les extras en noir… et qui, pas content, lui rognaient sa radio…, sa seule joie vu qu’étant “indépendant” (il était Maître tailleur et cousait des costumes à longueur de jours et nuits), il n’avait ni salaire, ni indemnisations, ni allocations, ni remboursements, ni défraiements, ni chômage, ni extras en noir…
La seule chose qu’il recevra en fin de vie sera une pension de semi-handicapé de guerre pour avoir sauvé une famille juive… et y perdu la moitié d’un jambe…, famille qui l’ignorera ensuite…
Les “Justes” c’est de la poudre de perlimpinpin pour les gogos…
Le pire, c’est que mon père roulera en VW juste après guerre…, comme quoi, à quoi ça sert les guerres et toutes les décisions prises à leur sortie, inspirées par les Conseils Nationaux de la Résistance ?
Résistance, combien étaient-ils vraiment à s’opposer, 60.000, 80.000, je ne sais pas.
Sûrement moins que les résistants au nouveau nazisme actuel qui gangrène nos démocraties au nom de la lutte contre le terrorisme mondial…, une pure invention…
Tout ça, sur ma chaise, sirotant un café chimique en écoutant Léo Férré dans un fond sonore de sulfateuse qui brouille le message.
Ici l’ombre, poum, poum, poum….poummmm, ici la face cachée et le côté obscur, combien de temps encore ?
Combien de massacres au cancer et d’émasculation de nouveaux nés faudra-t -il pour nous faire entendre que la fabrication de ces produits sont un crime contre l’humanité ?
J’ai oublié le bruit de l’épouvantable machine et je me suis concentré sur les raisons de la grève.
La retraite et oui, c’est vrai, je l’entends de plus en plus souvent autour de moi cette phrase : “Tu vois c’est pas pour moi, je m’en fous, je sais bien que j’en aurai pas, mais quand même, c’est dégueulasse, ce qu’il font”…
Hier, je me rendais compte que dans tout ce tripatouillage, il s’agissait bien de faire payer par les cotisations des ouvriers, la retraite des cadres…
Ouais, France-Cul c’est moins insolent qu’Inter-Cul, mais les infos sont plus détaillées…, ou bien, surfer de décote en décote afin de diminuer la pension de ceux qui auront trop changé de métiers, geste pourtant encouragé par ceux là mêmes qui manient la décote.
Alors j’ai fini d’un trait le pt’it noir chimique…, faut s’habituer petit à petit, jusqu’à ce que tout devienne insupportable… et je suis allé tapoter ce que vous lisez, qui devrait donner à espérer qu’au fond du puits de la bêtise humaine, il y a une suite et une journée de plus à vivre.
Tous ceux qui avaient à mourir sont morts.
Ceux qui croyaient une chose et puis ceux qui croyaient le contraire…