A peine né on commence à mourir…
Dans la vie…, y a quoi ?
D’abord il y a de l’intemporalité en cascades ; de sang, de sperme, de cyprine, d’urine, de merde et d’égorgements volontaires de notre confort de regard.
Puis il y a de la fornication, de la frénésie, des secrétions mêlées en un balai fantasmé, des suçages de bites, des léchages de vulves, des violences incontrôlables qui mènent à des petites ou grandes morts…
La vie est un combat permanent à l’esthétisme torve.
L’univers visible nous fait vomir, bander ou nous fait c…, un bain de jouvence purulent, anachronique dans lequel on ne se baigne pas mais où l’on se vautre comme un gros animal qui mange, qui défèque, qui pisse et qui écarte les cuisses.
L’univers des comportements est une fange habitée par des créatures de l’atroce.
Un monde parallèle qui est le nôtre, quoi qu’on n’en dise, quoi qu’on le refoule au plus profond des entrailles de la pensée.
Evoquons aussi les images terrifiantes et belles de nos rêves fantasmés, tout droit sorties des bas fonds de nos cauchemars originels.
Chaque rêve est une aventure hors limite, un voyage défendu au pays qui dénonce plus l’abject qu’il ne s’en glorifie.
Tout est possible dans ces irréalités plurielles, toutes les métamorphoses, tous les gestes.
La vie est un cunnilingus dans le trou béant du désespoir qui ne mène nulle part puisqu’on finit toutes et tous par mourir, un coït dans les abîmes de notre histoire intime.
N’est scandaleux que ce qui nous met en péril dans nos illusions savamment légitimées.
Ce que l’on qualifie de dérangeant, d’inacceptable, de sale ou de tendancieux n’est qu’une sonnette d’alarme pour réveiller un peuple endormi, révolution progressiste dans la réalité cosmogonique de l’inconscient.
Le monde est une douleur, une éjaculation honteuse, une branlette du dernier espoir.
Le monde est une terreur picturale envahie de monstres improbables que l’on peut voir dans chacun de nos miroirs si l’on accepte encore un fond de lucidité en soi.
L’œil est une focale déformante à l’énergie pure, ni sacrificielle, ni culpabilisatrice.
Elle est, elle trône sans délivrer aucun message, c’est à nous de faire l’effort d’une lecture, d’un parti pris, d’une audace dans la réception de l’oeuvre de la vie.
Le monde disparaîtra un jour dans une immense partouze décadente, mêlée de fièvre, de désirs assouvis ou avortés, on ne fait que précéder ce moment historique programmé.
Créer, par l’écriture, la peinture, la sculpture, la photo, le cinéma, et toutes autres choses, en ce compris l’art subtil d’être con et de paraître malin…, sont un défoulement qui combattra l’hypocrisie de l’existence jusqu’au dernier souffle, jusqu’au dernier coup de pinceau posé sur la toile en souffrance de tout un chacun chacunne…
Enlèver la crasse devant ses yeux, oser les transgressions pour s’en aller dans les annales des plus fortes poésies objectales, donner vie à ses rêves et à ses cauchemars, alimenter nos vies passives d’un spectacle insupportable, écœurant et édifiant, beau et sincère, et se donner rendez-vous avec soi-même en attente du grand final.
La vie…, à peine né on commence à mourir…