Sur la photo il y a Ambroise Aïello en empereur romain, Maurice Barraza à sa gauche, la sœur d’Ambroise, Marie, à sa droite, plus loin un ami Charlie, et le petit enfant son neveu Vincent.
Ambroise Aïello : inventeur…
Mon ami depuis 1966 est décédé…
Né le 10/05/1942
Décédé seul et oublié, entre le 17/11/2015 12h14 et le 10/12/2015…
Ambroise Aïello, était un personnage “à part”, une sorte de génie entre Robert Crumb, Jules Verne et Léonard de Vinci…, qui, en tant qu’inventeur, auteur, parolier, dessinateur et passionné d’automobiles, a passé sa vie à imaginer toutes sortes de choses.
Ambroise, est décédé un jour ou une nuit, ou entre deux, entre le mardi 17 novembre 2015 12h14 et mi décembre 2015, seul, oublié, pauvre, mais toujours riche dans sa tête…
Ambroise, mon ami depuis si longtemps, à Tournai/Belgique dès les années ’60…, 50 années d’amitié…, on était frères, potes, amis, il faisait déjà le gaga, le fou, il était Donjuan, puis chauffeur de Maître à Knockke-le-Mazout en Merde du Nord, Belgitude… il était beau et fanfaron, un talent fou aussi, inventeur…
Ambroise, j’écris dans le vide, ici…, j’écris à plus personne, y a pas même quiconque pour papoter de toi, de tes rêves, envies, joies, malheurs…
Ambroise, mon Tony…, vieux salaud, tu me laisses seul ici au monde, au sud, en Paca, avec Blacky, mon Cocker, tu avais promis de venir passer les fêtes, je t’avais dit que tu serais comme chez toi, on allait rire…, boire à la santé des cons, de ceusses qui n’ont rien compris, qui ne comprennent rien… et aussi draguer les femmes, parce que les filles c’est “plus loin”…, trop loin… trop jeunes pour des vieux bardons couillons comme nous qui nagent dans les soixante-dix…, ou alors “trop chères”…, mais tu n’en avais pas peur…
Ambroise, tu me cassais parfois les pieds avec un peu beaucoup de politique, des Israéliens aussi…, en finale ça nous faisait rire…, alors on trinquait à distance, tu promettais de venir dans mon sud qui était au nord de ta Corse…, mais tu avais toujours quelque chose, je sentais bien que c’était trop peu d’argent, je te disais : “Pas grave, viens, tu ne devras t’occuper de rien, rien à payer”…, mais tu ne pouvais pas…, puis tu ne pouvais plus…, ni répondre aux mails, à Facebook, des pannes selon toi, mais plutôt des manques…
Ambroise, maintenant c’est plus rien, c’est silence, un gouffre de solitude et de tristesse, ne restent que quelques mots, quelques (mauvaises) photos, tes chansons écrites pour “Par qui ce scandale” et “Chromes&Flammes”, quelques dessins d’inventions et c’est tout…
Ambroise, c’est pas vrai que c’est kitch, ou alors c’est pas grave, c’est beau quand même, c’est de toi, c’est de l’amitié, de l’amour…, tu étais grand, tu sais…
Ambroise…, ne me reste que ta voix sur le répondeur téléphonique, c’est tout…”laissez-moi un message”…
Je pleure, Ambroise…
Je te pleure, toi, mon ami, mon frère…, c’est fini maintenant… et pourquoi je t’écris, tu n’es plus là pour lire, sourire, me dire que demain…
Y a plus de demain… il n’y aura plus de demains, du moins pas ensemble… et le pire c’est que tu es parti comme ça, sans rien, ni personne prévenir, dans le vide, le silence, l’indifférence…, tu n’es pas parti là, pas d’aujourd’hui, mais là-bas, tout seul, il y a quelques semaines…
En plus, maintenant, je constate que tu avais eu la pudeur de me cacher que tu vivais dans 10m² de solitude, depuis plus d’un an je te demandais de venir…
Je t’aime en frère, toujours…
Quand je vois tes photos secrètes, toutes “tes femmes” gardées, capturées en photos mais envolées depuis longtemps… et d’autres comme des rêves, des mirages, jeunes et belles…, pas une pour te dire encore quelques mots à l’oreille, te tenir la main, personne pour l’au-delà du rien…
On est bien seul au monde !
Mais ici tu vis encore un peu, magie du web…
Tient, vieux frère, tiens, lis encore, tiens, tu te souviens, je t’avais retranscrit un jour de sérieux, quand tu allait conquérir le monde…, relis…
– Le développement progressif de l’humanité dépend largement de ses inventions qui sont les produits par excellence de son esprit créateur. Son but ultime est la maîtrise totale du monde matériel, l’exploitation des forces de la nature pour les besoins de l’homme. C’est en cela que réside la tâche difficile de l’inventeur qui est souvent incompris et mal récompensé. Toutefois, il trouve d’amples compensations dans le plaisir d’exercer ses pouvoirs et dans le fait de savoir qu’il appartient à une classe exceptionnellement privilégiée, sans laquelle la race aurait péri depuis longtemps dans une lutte pénible contre les éléments impitoyables. Pour ma part, j’ai déjà pu jouir plus que je ne le demandais de ce plaisir exquis, tant et si bien que pendant plusieurs années, je vécus de manière quasi permanente dans l’extase. J’ai la réputation d’être un travailleur acharné ; cela peut être juste, à condition que l’activité mentale soit synonyme de travail, car c’est à elle que j’ai pratiquement consacré toutes mes heures de veille. Par contre, si on définit le travail comme étant une performance définie, à réaliser en un temps donné et selon des règles strictes, alors, je dois être le pire des paresseux. Chaque effort entrepris sous la contrainte demande le sacrifice d’un peu d’énergie vitale. Je n’ai jamais payé ce prix-là ; au contraire, je me suis toujours épanoui dans mes pensées. Nos premières tentatives sont purement instinctives ; elles nous sont suggérées par une imagination vive et indisciplinée. À mesure que nous grandissons, la raison s’impose et nous devenons de plus en plus ordonnés et méthodiques. Toutefois, ces impulsions de la prime enfance, bien que n’ayant aucune productivité immédiate, sont de la plus haute importance, et peuvent modeler notre destin. En effet, je pense aujourd’hui que si je les avais comprises et entretenues au lieu de chercher à m’en défaire, mon legs à l’humanité en aurait été considérablement enrichi”…
Ses premières maquettes étaient confectionnées à partir de tubes de dentifrice en laiton…, Ambroise Aïello venait tout juste de quitter ses couches-culotte.
Ensuite, il a puisé ses mille et une idées dans un dictionnaire reçu en cadeau.
Dans cet ouvrage, il a découvert l’existence de Pégase, cheval ailé légendaire.
Dans la foulée, l’idée d’équiper les voitures d’éoliennes, lui a traversé l’esprit, ça l’a hanté… et histoire de les rendre un peu plus écologiques, d’ailleurs, en Belgique, pays où il a exercé le métier de chauffeur privé, il était surnommé “Ecoloman”.
C’est là, qu’en tant que Big-Boss de ma maison d’édition Tournaisienne (Promotion N°1), je lui a donné la possibilité matérielle de pouvoir recréer différentes idées passées, les ré-adapter, pour ensuite réussir à les transcender.
Dans la foulée, il a composé des chansons et s’est fait connaître sur le plan Européen avec “Par qui ce scandale”, une mélodie un peu Kitch qui soulignait le livre éponyme dénonçant le scandale du détournement de l’Escaut à Tournai.
Il a créé quelques années plus tard le thème musical (un peu naïf) des magazines Chromes&Flammes ainsi que Calandres… et affiner ses idées créatrices dans la technologie et le design automobile, avec entre-autre, une automobile à éolienne… qui sera présentée au salon de l’auto de Bruxelles et ensuite dans divers médias belges et français…
Parmi les nombreuses inventions ou projets tous plus délirants les uns que les autres, ses projets n’étaient pas vraiment plus délirants que d’imaginer qu’un jour tout le monde puisse se déplacer avec un véhicule à moteur de plus d’une tonne pour ne transporter en moyenne que 70 kilos…
La tête de ce natif d’Ajaccio, âgé fin 2015 d’un peu plus de 70 ans, a toujours fourmillé d’idées.
Généralement, il puisait son inspiration dans les accidents de voitures ou les crashs aériens…
– Quand il y a une catastrophe, je cherche toujours les moyens d’éviter qu’elle se reproduise à l’avenir…, précisait-il.
C’est ainsi qu’il a bricolé son tout premier airbag à l’aide d’une bouillotte et d’un extincteur en surcompression dans les années 1960.
Puis qu’il a mis au point un siège d’avion qui se gonfle et assure une protection aux passagers en cas de crash.
En tout, il avouait avoir déposé une douzaine de brevets et moins d’une trentaine de modèles : Roues à turbo ventilation qui refroidit rapidement disques et plaquettes…, voiture avec six roues (quatre à l’avant, deux à l’arrière)… ou son automobile “losange”…, sont quelques-unes de ses créations.
Ambroise Aïello a historiquement eu très tôt l’intuition d’un véhicule hybride qui s’affranchirait des dépendances énergétiques actuelles au pétrole ou au nucléaire… et son concept permettait ainsi de combiner les deux alternatives classiques à l’automobile.
Mais il est allé bien plus loin…, il a ré-actualisé différentes inventions perdues, oubliées…
Ambroise Aïello a imaginé avant tout le monde des véhicules adaptés pour desservir les banlieues pavillonnaires du périurbain, la fameuse suburbia américaine…, une solution pour la future crise majeure que va connaître le périurbain avec le pétrole cher.
Avec les zones d’abandon de l’automobile, Ambroise Aïello a commencé à répondre à des questions très concrètes, ces zones d’abandon constituant en effet une vision très contemporaine d’automobilistes qui fuient les embouteillages à proximité d’un train et qui renoncent volontairement à leur voiture.
Une sorte d’anticipation destructurée de nos actuels parcs-relais…, ou peut-être la vision prémonitoire de la fin du pétrole et de l’automobile ?
Mais, conscient que de nombreux automobilistes continueraient envers et contre tout de vouloir rouler dans un véhicule “privé” (non public), il défendait bec et ongles son idée d’une voiture à éolienne…
– La voiture fonctionne avec des éoliennes coniques intégrées au carénage…, expliquait très doctement Ambroise Aïello.., la voiture fabrique ainsi de l’énergie éolienne et solaire. Le surplus est stocké dans la batterie et peut éventuellement servir à recharger les voitures électriques…
Ambroise Aïello avait déposé le modèle, baptisé Corsicar Éole, et disposait d’une maquette couchée sur le papier.
En 2012 il était en pourparlers pour récupérer une voiture de course et la transformer selon son modèle…, avec comme objectifs de relier Ajaccio à Waterloo, puis de participer aux 24 heures du Mans en 2013.
– C’est révolutionnaire, affirmait-il…, si on m’en donne les moyens, je peux fabriquer cette voiture avec l’aide d’une ou deux personnes. Mais je m’attends à ce que les firmes pétrolières me mettent des bâtons dans les roues. Mon prototype a été conçu pour être installé non seulement dans dans une automobile, mais aussi dans les habitations ainsi que sur d’autres moyens de locomotion, comme les trains à grande vitesse. Avec les éoliennes sur les locomotives, il n’y aura plus de problèmes de circulation à cause de câbles endommagés…, glissait-il.
– Je suis tellement à gauche et à droite que je n’ai pas pris le temps de me marier…, reconnaîssait cet homme affable qui se révélait intarissable sur ses inventions.
Dans sa mallette, un épais classeur renfermait six kilos de matière grise et un nombre incalculable de nuits blanches.
Une vie entière consacrée à la recherche d’adaptations en faveur de la sécurité des autres et du respect de l’environnement.
Mais si aucun de ses brevets ou modèle n’a été repris, ils ont été adaptés…
– Je les protège avec les brevets et les modèles déposés ainsi que les coupures de presse relatives à mon activité, mais il y a toujours un salopard qui trouve le moyen de les détourner et de me voler…, constatait-il.
– Toutes mes inventions participent surtout d’une démarche altruiste. Je voudrais donner aux pays riches mes idées gratuitement pour aider davantage les pays pauvres…, Bill Gates a donné 50 % de sa fortune à des associations caritatives, moi je suis riche en idées. Alors je les donne. D’ailleurs, je suis sûr qu’un Chinois va, grâce à ce reportage dans www.GatsbyOnline.com détecter le côté révolutionnaire de la Corsicar Éole….
Au dernier Salon de Paris, il arpentait les stands avec son projet d’autoréducteur de choc “à effet force de percussion”….
En clair et suivant le principe de l’airbag, des cartouches pas plus grosses qu’un poing et placées à des endroits cruciaux (derrière les pare-chocs par exemple), amortiraient le premier choc à l’aide d’un ressort jouant le rôle d’amortisseur.
C’est fini tout ça…
Dernier message d’Ambroise sur son Facebook… mardi 17 novembre 2015 12h14…
Suite à son silence après plus de 3 semaines, on va le découvrir décédé dans son “chez lui” de 10m².
J’en pleure et suis révolté…
– https://www.facebook.com/friends/requests/?fcode=AY_JZqCbYKftogBj&f=100008383935119&r=100001153384548#!/ambroise.aiello.5
– http://www.easyzic.com/annuaire/ambroise-aiello,167414.html
1 commentaire
Maurice BARRAZZA Amboise le 23/08/2019 27 rue du cardinal georges d’Amboise 37400 Amboise – mauriceba@hotmail.fr
Monsieur,
J’étais en train de penser à mon cousin Ambroise et par curiosité je tape son nom sur Google. Immédiatement et à ma grande surprise, votre hommage en son honneur apparait à l’écran.
Un texte d’une grande sensibilité, le décrivant tel qu’il était avec beaucoup de gentillesse sachant ne voir que ses qualités, allant même avec beaucoup de cœur, transformer ses erreurs en probables grandes réussites.
C’est un texte de pure amitié qui fait transparaitre toute la douleur de perdre un véritable et vieil ami. Cette amitié qui comme le bon vin s’est amélioré d’année en année pour devenir une peine sans fond quand il nous quitte.
Plus jeune de 4 ans, j’ai grandi avec Ambroise. Régulièrement j’allais chez lui rendre visite à son père et sa mère que j’adorais. Sa mère était une femme très gentille pleine d’affection, son père qui avait perdu un œil et un bras avait la réputation d’un homme dur, mais moi je l’aimais aussi.
Ambroise était un enfant très gentil et obéissant et j’avais beaucoup de plaisir à partager des moments avec lui malgré nos quatre ans de différence. Souvent l’été nous allions à la plage d’Ajaccio ou, plonger ensemble dans le port. A cette époque le port d’Ajaccio était un petit port pas encore pollué comme actuellement. Il était aussi d’une grande honnêteté, je me souviens qu’un jour nous avions trouvé un portefeuille plein de billets. Même si on était sans le sou, Ambroise a tenu à ramener ce portefeuille au commissariat. Il a raconté ensuite cette histoire à son père qui nous a félicités.
Puis son père a fait construire pendant les vacances d’été un cabanon en bois sur un petit bout de terrain en bord de mer à Sagone. Il n’avait qu’Ambroise pour seule aide qui devait être âgé d’une douzaine d’années.
C’était un cabanon sans aucun confort, pas d’électricité, on s’éclairait à la lampe à acétylène, pas d’eau courante non plus. Nous dormions sur de vieux lits superposés. En dessous du cabanon il y avait une grotte qui donnant sur la plage. Ambroise avait creusé un tout petit puits qui se remplissait d’eau potable que nous avons bu pendant des années. Ce puits était recouvert d’un couvercle de lessiveuse rempli de béton marqué d’une date qui était encore visible 50 ans après quand par le plus grand des hasards je me suis retrouvé sur cette plage. Sur une des parois de la grotte, Ambroise avait creusé une cavité qui nous servait de frigo car elle gardait le frais.
C’est là que j’ai passé les meilleurs moments de ma vie. Ambroise n’avait pas les mêmes sentiments car pour lui c’était synonyme de travail forcé pour construire ce cabanon assez grand pour abriter jusqu’à 8 personnes.
Pourtant nous avons tous ensemble passé des moments inoubliables. Le matin nous partions pécher le poisson. Ma tante à midi nous préparait parfois une bouillabaisse à se rouler par terre.
L’après-midi avec Ambroise nous allions nous baigner ou plonger avec masque et tuba dans une mer transparente avec des fonds de toute beauté. Ambroise souvent fabriquait des bateaux avec des morceaux de liège trouvés sur la plage. Equipés d’une petite voile en papier, nous les mettions à la mer et nous les regardions voguer vers le large. Nous les imaginions découvrir de nouvelles régions lointaines et peut-être nos esprits, profitant du voyage, les accompagnaient.
Nous n’avions pas la radio et encore moins la télévision et souvent le soir Ambroise sortait son harmonica et il nous jouait quelques airs de musique à la mode. Ambroise avait appris tout seul à jouer de l’harmonica, et il en jouait formidablement bien.
Parfois on se créait des événements ainsi un jour nous avons décidé de nous déguiser avec ce que nous avions sous la main. Sur la photo il y a Ambroise en empereur romain, moi à sa gauche sa sœur Marie à sa droite, plus loin un ami Charlie et le petit enfant son neveu Vincent. La photo n’est pas très nette mais elle est importante pour moi, car elle témoigne d’un bonheur passé.
Jusqu’à ce qu’il parte à l’armée j’ai passé de nombreux moments avec Ambroise, puis ensuite la vie nous a séparés. Lui en Belgique, moi loin de la corse nous n’avons eu que très peu de contacts.
En septembre 2015 pendant mes vacances, j’ai rencontré Ambroise, nous avons bu un verre à une terrasse d’un bar sur la route des sanguinaires. Je l’ai trouvé vieilli et désabusé. Toutes ces femmes à qui il avait donné beaucoup de sa vie était parties. Il ne lui restait rien que cette cabine de bateau comme il l’appelait à jamais ancrée au-dessus de la place des palmiers.
Il était encore fier de me dire qu’il allait encore se baigner seul au large de la jetée. J’essaie en vain de le dissuader, mais il était confiant car il ne fumait pas il ne buvait pas, il se sentait indestructible.
Quand j’ai appris son décès et surtout dans quelles conditions, j’ai trouvé cela révoltant et je me suis indigné. Cela parait d’autant plus invraisemblable qu’ayant passé ma jeunesse dans ce quartier je sais que rien ne passe inaperçu.
Mais Ambroise a toujours été très discret et souvent il s’absentait de son domicile et cela pendant plusieurs jours de sorte que personne n’a été surpris de son absence. Malgré tout, chaque fois que j’y pense je sens une profonde douleur en moi de savoir qu’il est mort tout seul comme une bête.
Maintenant, soit Ambroise ne tenait plus à la vie soit il n’a pas su se prendre en compte un sérieux avertissement qu’il avait reçu quelques jours avant son décès Pendant une visite au cimetière sur la tombe de ses parents, il a fait une syncope et il est tombé sur le sol. Dès cet instant il aurait dû immédiatement consulter un cardiologue d’autant plus que son frère était mort d’une crise cardiaque. Là se trouve le vrai drame de la solitude, car il n’y a eu personne pour le conseiller d’aller voir un docteur.
Parfois la vie est injuste, elle a été particulièrement avec Ambroise, mais malheureusement nous n’y pouvons rien. Chacun doit mener sa barque du mieux qu’il peut. Cela ne nous empêche pas, nous qui l’avons connu et aimé d’avoir de la peine.
Dans son malheur il a eu beaucoup de chance d’avoir un vrai ami comme vous sur qui il pouvait compter. Mais ce n’était pas dans sa nature de demander de l’aide, c’était un homme fier et droit qui ne voulait vaincre que par lui-même.
J’ai relu plusieurs fois votre texte tant il est émouvant et je vous remercie d’avoir participé à réhabiliter sa mémoire. Très souvent je pense à lui, et comme pour toutes les personnes que j’ai aimées je me sens pris d’une profonde tristesse.
Ambroise, j’écris dans le vide, ici…, j’écris à plus personne, y a pas même quiconque pour papoter de toi, de tes rêves, envies, joies, malheurs…
Mais non, vous n’avez pas écrit dans le vide puisque je l’ai lu votre message, et je le relirai encore tant il est touchant et plein d’informations, sur lui, sur vous et sur la nature humaine en générale dans ce qu’elle a de pire et vous concernant dans ce qu’elle a de meilleur.
Ce texte n’est pas un simple texte lancé à la volée, il est très profond car il vient du cœur et Ambroise de l’endroit où il se trouve doit en être très heureux.
Monsieur, je ne vous connais pas mais j’aurais été fier d’avoir un ami comme vous capable d’exprimer son amitié avec autant de délicatesse.
Si d’aventure vous passiez par Amboise, je serais heureux de vous rencontrer pour parler en toute simplicité de notre cher Ambroise.
Bien cordialement
Maurice BARRAZZA
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