Amis…? Oui ? Allez…, tope-là !
Quand un homme qui nous quitte tient à rester dans les parages, il vaut peut-être mieux de se méfier…
Voilà, ça y est, il a rompu..
Drame, désespoir infini… et soudain une autre cruelle réalité nous frappe de plein fouet, il ne sera plus là…
Mais déjà le fielleux filou s’engouffre dans la brèche du désespoir affectif qu’il vient d’ouvrir :
“Tu sais, je t’adore trop, tu vas me manquer, tu es vraiment une fille super, tu ne voudrais pas qu’on reste amis ?”…
Qu’on était bête de penser qu’il allait falloir faire notre deuil, armée de notre meilleure copine !
On était déjà prête à remplir le surgé de vanille-noix de pécan et à reprendre un nouveau look, bas sexy du style chatte sur un toit brûlant…
Mais qu’on se rassure, Nounours part… mais en fait, non…
Pour un peu, on croirait qu’il va encore nous réveiller avec un bouquet de fleurs et nous apporter l’indispensable petit café au lit avec le petit pain au chocolat, nous accompagner au supermarché…
Du coup, on se demande si on a bien tout compris ce qu’il disait avant…, rapport au fait qu’il nous quitte… et on ne sait plus si on doit annuler le petit voyage en forêt noire dans ce petit hôtel si typique, ou les nuits sont blanches à rire comme des fous…, parce que le patron nous a assuré que cette fois, le lit serait beaucoup moins dur !
En fait, de nouvelle chambre oui…, mais avec exactement le même lit inconfortable, aux alentours de 11 heures, date limite du peti déj’…, cassés, dos en compote, visage chiffonné, les yeux en amande mais avec les joues pourpres et heureux…, les allemands sont si pâles le matin, si tristes, si sérieux…
“Ahhhh ces franssouzes, l’amour toujours l’amour”…
Mais rêvons à cette nouvelle amitié…, il nous semble bien, du fond de notre trou de tristesse, entrevoir une entourloupe, mais on est prête à se raccrocher à la bouée de l’amitié… et il le sait…, alors lorsqu’on lui fait remarquer que ce n’est peut-être pas une bonne idée, nounours feint l’indifférence : “Je ne sais pas amour, euhhn !, c’est comme tu veux”…
Comme ça, on ne dira pas qu’on n’a pas eu le choix et qu’on ne vienne pas pleurnicher ensuite !
Mais nous, on croit qu’il nous aime encore, qu’il va revenir, on n’imagine pas notre vie sans lui, alors on dit : “d’accord !”…
Ca y est, trop tard, on a parlé et on va bientôt le regretter, car dès qu’on aura récupéré notre jugeote, on va s’apercevoir que si notre ourson propose d’être notre ami, ce n’est pas par altruisme… et si on ne fait pas gaffe, il va nous arriver “des bricoles”, une femme avertie n’en vaut pas deux…?
Notre “futur nouvel ami” cache-t-il quelque chose…?
Mais quoi ?
Ne serait-il pas un peu lâche…?
N’ayant aucune envie de traîner derrière lui une ex-éplorée ad vitam aeternam, notre grand ourson sait néanmoins qu’on est, sous cette enveloppe charnelle, douce et délicieuse, douce et merveilleuse…, on est une femme de caractère aussi… et c’est pour ça qu’on lui a tapé dans l’oeil…, impulsive de surcroit… et son but est atteindre la porte d’entrée ou plutôt, en occurrence, de sortie en un seul morceau….
Ayant déjà anticipé les pires scénarios : “Tiens, tu le vois le muguet que tu m’as offert à Noël”…, “Les bottines à trous-hyper-tendance-fashion de la Saint-valentin”…, il espère bien que sa proposition lui permettra de se réfugier sain et sauf dans un endroit hors de notre portée…
Il se prépare déjà à recevoir pendant quelques mois des lettres de gentillesse… qu’on lui enverra avec le papier à lettre bien choisi, lettres auxquelles il ne répondra pas…, d’ailleurs, il va déménager et changer de numéro, rien n’est trop prudent pour fuir notre courroux…
Finalement, une fois la rage passée, lassée de ce lâche silence, nous allons comprendre que cet inconscient n’en a rien à faire de nous…
N’aurait-il pas un peu honte….?
Si nous ne sommes pas une fière féline prête à bondir toute griffes dehors pour défendre notre honneur bafoué et notre dignité trahie, mais plutôt un petit oisillon attendrissant, frêle et perdue, il a fort à parier que notre grand ours a honte…, forcément, depuis tout petit, on lui a répété qu’il ne faut pas faire pleurer les filles, que les filles c’est sensible, que c’est doté d’un cœur, de sentiments, oui…, c’est ça les filles et en plus, y a que les brutes méchantes qui s’attaquent aux faibles sans défense… et ça aussi c’est très mal !
Donc, il essaye d’atténuer notre nécessaire peine en nous proposant un ersatz de relation, qui n’a d’autre but que de soulager sa conscience à lui et pas notre tristesse à nous… le scrogneugneu… et quand il en aura assez de notre regard de cocker désemparée, comme dans la Belle et le Clochard…, il passera en catégorie ci-dessous et on aura perdu un mois ou deux, ou pire…
N’aurait-il pas un peu la frousse…?
Il a peur, mais pas de nous…, de son avenir, il se dit que quand-même, avoir une oreille et des yeux à disposition pour les coups de cafard, c’est tout de même important, pas avare de conseils pour règler ses prises de bec avec ses clients inexistants et ses prises de tête avec le fonctionnement de la socièté, c’était bien et il ne voit pas pourquoi il devrait s’en priver…
Et puis, avec qui il va aller au restaurant chinois, comment va-t-il faire pour préparer de nouvelles salades, en bref, qu’est-ce qu’il va devenir seul avec son chat maintenant qu’on n’est plus là…?
Et au fait, pourquoi il nous a quitté…?
Ah oui, c’est vrai, parce qu’il le voulait…, mais pourquoi déjà ?
Il ne sait plus, est-ce que nous lui manquons, ou alors c’est juste la crainte de ne jamais retrouver une fille comme nous ?
Il ne croyait plus en notre bulle ?
Mais s’il se trompait ?
Si on se voyait jeudi…?
Il y a pas mal à vouloir le beurre et l’argent du beurre, si …?
On a compris, car en plus d’écrire ses humeurs à toute heure du jour ou de la nuit, il va ralentir notre cicatrisation en nous culpabilisant et en nous empêcher de changer d’air…
Premier réflexe de survie, lui offrir un autre chat pour qu’il se sente moins seul, deuxième réflexe de survie, éteindre pour de bon le PC !
Ne serait-il pas un peu obsédé…?
D’accord, il nous quitte, mais attention, s’il est prêt à faire une croix sur la plupart des activités qu’on pratiquait ensemble, il y en a quelques-unes auxquelles il ne renonce pas : la brouette javanaise…, la fleur de lotus…, l’ours langoureux…, autant de délices charnels qu’il aimerait retrouver dans le catalogue de nos prestations la prochaine fois qu’on se verra…
Tout repose sur un subtil malentendu entre nous et lui, autour de la définition du mot “amis”…
On croit que notre conversation est fascinante, notre rire cristallin, notre petit air mutin ou boudeuse vont lui manquer, on s’émeut déjà de tant de complicité entre nous… snif…, on était si bien ensemble, qu’est-ce qu’on pouvait rire, on n’avait pas besoin de parler pour se comprendre… Et de fil en aiguille les tentatives de rapprochement se multiplient, alors on pense qu’il nous “re-aime” soudain, on craque, on se réveille en chantonnant un air de Souchon, on appelle toujours notre meilleure amie pour lui annoncer la bonne nouvelle et là, patratras !
Nounours se lève car il doit aller au brico pour remplacer la robinetterie…, ou alors il va rejoindre une Bosniaque ou une Russe qu’il a rencontré sur internet…, voire pire…, une Tessinoise pure souche…
Vade retro homme…
Déconfite, on rappelle la copine et on se met aux poupées vaudous…, et tiens !
En voilà une dans le genou !
Une autre dans la tête et pourquoi pas une aiguille dans les bijoux de famille ?
Et oui… le mal est fait, il ne fallait pas nous quitter une deuxième fois…
Ne serait-il pas un peu sadique…?
Et perfide, mesquin aussi…, il n’apparaît plus que sur le Web pour fanfaroner en essayant de montrer à quel point il s’en sort mieux que nous dans la vie…, de toute façon pour nous ce n’est pas dur, depuis la rupture, on est entré au couvent pour faire le point sur notre parcours sentimental désastreux…
En pleine déconfiture, on en refait des compotes dans l’arrière-cuisine avec soeur Marie-Bernadette, on se rend compte que cet homme ne nous veut que du bien, qu’on est bien tranquille sans lui et qu’on en assez que notre gentillesse soit payée en monnaie de singe, on réalise que ce grand ourson est en fait un méchant grizzly qui grogne, qu’il ne nous a jamais rendue heureuse ou si peu…
On remballe illico notre cornette et on arrête de lui parler du jour du lendemain…, d’ailleurs, grâce à cette histoire, on décide qu’on ne sortira plus jamais avec des hommes mariés ou non qui sont malpolis et rustres qui nous trainent comme si on était la dernière roue du carosse, même si c’est une Corvette rouge, alors qu’on est si jolie et avenante… et d’ailleurs, on trouve que c’est la meilleure idée qu’on ait eue depuis le jour où on a arreté de fumer…
Ne serait-ce pas qu’il nous adore…?
Il n’y peut rien, on le fait rire, il nous appelle pour sortir, il nous trouve intelligente et cultivée, après quelques mois de rendez-vous réguliers où on s’épuise à le trouver beau comme un orage et gentil comme une douce brise, on commence à se sentir très mal, surtout quand notre ami-chéri entreprend de nous relater par le menu ses dernières conquêtes en Bulgarie ou à Monaco…, qui sait s’il ne va pas faire le même trajet qu’il a fait avec nous…, histoire de remettre ça pour un petit bout de temps de quelques années… et tout cela autour d’un verre de vin, même qu’on en prend deux, trois ou plus… tiens des petits ballons… et on feint de friser l’alcoolisme, tellement on est encore amoureuse de lui et désespérée de ne voir que lui…
Bah, peut-être qu’il fait sa crise de séduction, allez savoir, la crise est mondiale !
Notre copine nous supplie de cesser de fréquenter ce zouave, mais il s’accroche, tout en restant clair et sans équivoque, quoique… et même si notre relation est purement et “simplement” amicale…, jamais il n’essaye de reposer une main sur nous…, on est frustrée…
On rumine notre rancœur, puis on commence à imaginer mille machinations perfides pour faire capoter ses relations naissantes et parfois on y arrive…, mais il ne nous en veut pas, on comprend, à force de voir défiler les filles dans son lit, qu’on est mieux lotie dans le cas de l’amie fidèle…
Il ne recouche peut-être pas avec nous, mais nous écrit des mails, il trouve toujours le mot qui nous fait rire, alors qu’on vit un drame… (on a lavé notre jupe en daim avec les draps, à 90° degrés…) !
Bref, sans fioritures et sans promesses qu’il ne pourra tenir, cet ex-là fait ce qu’il peut pour être un ami correct, à défaut d’avoir été d’un grand amour qui tient la route…
Finalement, on l’apprécie beaucoup, parfois on se demande si on l’aime toujours, ma copine aussi… et on sait que, lui et nous, on ne se séparera jamais, c’est impossible, c’est déjà fait…
Lolo pour ceux qui s’en souviendront un jour…
(Toute ressemblance avec des faits existants est le fruit du hazard auquel je n’ai jamais cru )
Ps : Joyeux anniverdaire Patrice…
C’est drôle
Mais bien souvent
J’ai pensé à ça
J’aurais pu changer de rôle
Aussi souvent que je changeais de pièce, d’envie ou d’état
Renaître, connaître autre chose
Demain si tout explose
On voudrait tous être
Quelqu’un d’autre
Juste une fois dans sa vie
Que tout soit si différent
Quelqu’un d’autre
Mais est-ce que ça suffit
Pour oublier des moments
Quelqu’un d’autre
Quelqu’un d’autre
Changer de peau, de décor
Quelqu’un d’autre
Quelqu’un d’autre
C’est comme ça
Que je vois les choses
Dans la tête des autres
C’est peut-être plus marrant
Parfois
On ne peut plus voir en face
Sa vieille carcasse
Et au bout d’un moment
On rêve, on crève de jalousie
On en a tellement envie
Qu’il ne faut jamais s’en priver
On voudrait tous être
Quelqu’un d’autre
Juste une fois dans sa vie
Que tout soit si différent
Quelqu’un d’autre
Mais est-ce que ça suffit
Pour oublier des moments
Quelqu’un d’autre
Quelqu’un d’autre
Changer de peau, de décor
Quelqu’un d’autre
Quelqu’un d’autre
Et se sentir ailleurs
Un autre costume
Une autre voie
D’autres coutumes
Faire d’autres choix
Se réveiller dans une autre peau
Et voir la vie sous un ciel nouveau
Le ciel de
Quelqu’un d’autre
Quelqu’un d’autre
Juste une fois dans sa vie
Quelqu’un d’autre
Quelqu’un d’autre
On voudrait tous être
Quelqu’un d’autre
Juste une fois dans sa vie
Que tout soit si différent
Quelqu’un d’autre
Quelqu’un d’autre
Pour oublier des moments
Quelqu’un d’autre
Quelqu’un d’autre
On voudrait tous être
Quelqu’un d’autre
Quelqu’un d’autre
On voudrait tous être
Quelqu’un d’autre