Apollo et lâempire du mensonge
par Laurent Guyénot
Seuls les hĂ©ros des mythes et des contes peuvent voyager physiquement dans lâAutre Monde et en revenir vivants1. LâAutre Monde est alors reprĂ©sentĂ© comme un pays lointain et inaccessible au commun des mortels. Dans certaines traditions asiatiques, comme dans « Le Conte de la Princesse Kaguya », la lune joue ce rĂŽle. Ce nâest pas le cas en Occident. NĂ©anmoins, sur un plan archĂ©typal, un voyage sur la lune est un exploit surnaturel de dimension mythologique. Cela fait des astronautes Apollo les Ă©gaux des anciens demi-dieux, et cette aura a illuminĂ© les Ătats-Unis dans leur ensemble. Telle Ă©tait lâimportance des alunissages : câĂ©tait le rĂ©cit fondateur dâune nouvelle religion qui Ă©levait les Ătats-Unis au rang de nation messianique propulsant lâhumanitĂ© vers lâavenir radieux technologique2. Le discours du prĂ©sident Nixon, diffusĂ© tandis que le module dâApollo 11 traçait sa route vers la lune, invitait lâhumanitĂ© Ă communier dans ce nouveau culte universel :
« Apollo 11 est en route vers la lune. Elle transporte trois braves astronautes ; elle porte Ă©galement les espoirs et les priĂšres de centaines de millions de personnes ici sur terre, pour qui ce premier pas sur la lune sera un moment de drame transcendant. Jamais lâhomme ne sâest embarquĂ© dans une aventure aussi Ă©pique. [âŠ] Alors que les astronautes vont lĂ oĂč lâhomme nâest jamais allĂ©, alors quâils tentent ce que lâhomme nâa jamais fait, nous sur terre voudrons, comme un seul peuple, ĂȘtre avec eux en esprit ; partager la gloire et lâĂ©merveillement, et les soutenir avec des priĂšres pour que tout aille bien. »3
Une fois que Neil Armstrong et Buzz Aldrin eurent posĂ© le pied sur la lune, le mĂȘme Nixon rĂ©alisa « the most historic telephone callever made from the White House », rĂ©cupĂ©rant ainsi une partie de leur pouvoir surnaturel de communication avec lâAu-delĂ .4
Mais qui fait lâange fait la bĂȘte, ou le dĂ©mon. Comme le fait remarquer le trĂšs sceptique chercheur allemand Gerhard Wisnewski dans « One Small Step ? The Great Moon Hoax and the Race to Dominate Earth From Space », ce glorieux voyage lunaire mondialement tĂ©lĂ©visĂ© qui aurĂ©olait les AmĂ©ricains dâune quasi divinitĂ©, dĂ©tournait opportunĂ©ment lâattention de lâenfer quâils imposaient Ă un peuple ici-bas. Apollo 11 atterrissait sur la lune deux mois aprĂšs les bombardements illĂ©gaux au Cambodge ordonnĂ©s par Nixon. Et le programme Apollo cessa peu aprĂšs que les derniĂšres unitĂ©s amĂ©ricaines aient quittĂ© le ViĂȘt Nam.
« Alors que les Ătats-Unis dâAmĂ©rique assassinaient des milliers de Vietnamiens, brĂ»laient un hectare aprĂšs lâautre de forĂȘts vierges et empoisonnaient la terre avec des pesticides, ils essayaient en mĂȘme temps de fasciner â ou plutĂŽt dâhypnotiser â le monde avec une conquĂȘte dâun tout autre genre. »5
Ă vrai dire, en 1972, les gens sâĂ©taient un peu lassĂ©s. MalgrĂ© lâarrivĂ©e de la tĂ©lĂ©vision couleur, lâajout de quelques gadgets distrayants comme le moon buggy, un suspens redoublĂ© par la longueur des missions (72 heures sur la lune pour Apollo 17), et lâintroduction de gags comme les sauts de Kangourou de Eugene Cernan6, lâenthousiasme du public nây Ă©tait plus.
Certains se grattaient mĂȘme la tĂȘte: les astronautes nâavaient-ils rien de mieux Ă faire sur la lune que de planter le drapeau amĂ©ricain et ramasser des cailloux (380 kilos, toutes missions Apollo confondues) ? « Never come to the moon without a hammer », plaisanta Alan Bean dâApollo 12 devant la camĂ©ra.
Pourquoi nâavaient-ils pas apportĂ© plutĂŽt un tĂ©lescope pour observer les Ă©toiles, par exemple ? Les Ă©toiles, quelles Ă©toiles ? « I canât remember seeing any !» rapporta Michael Collins en confĂ©rence de presse le 15 juillet 19697. Les suivants ont bien pensĂ© Ă regarder le ciel, mais seulement pour constater que, vu de lâespace, le ciel Ă©tait totalement noir, « an immense black velvet sky â totally black », selon les mots dâEdgar Mitchell, le sixiĂšme homme sur la lune.8
Tout cela devenait obscur. Il Ă©tait temps de faire tomber le rideau. Nos glorieux astronautes quittĂšrent dĂ©finitivement la lune le 14 dĂ©cembre 1972, avec la derniĂšre cargaison de prĂ©cieux cailloux lunaires (115 kilos). Voici les images authentiques de ce fameux dernier lift-off, filmĂ©es par une camĂ©ra commandĂ©e Ă distance depuis Houston (non, personne nâest restĂ© sur la lune). Il faut le croire pour le voir !9
Ci-dessous Ă droite, le mĂȘme Ă©tage supĂ©rieur du module lunaire dâApollo 17 en papier mĂąchĂ©, avec sa trappe de pressurisation en carton, photographiĂ© par Ronald Evans depuis le module de commande orbitant autour de la lune. Ă gauche, ce module de commande, photographiĂ© depuis le module lunaire (depuis quel hublot ?) avant amarrage des deux modules.10
Une fois les deux modules amarrĂ©s, Harrison Schmitt et Gene Cernan vont transiter dans la capsule conique du module de commande, et ce dernier va se diriger vers la terre. ArrivĂ©e trois jours plus tard dans lâatmosphĂšre terrestre, la capsule se dĂ©tachera du reste du module et tombera en chute libre, telle un mĂ©tĂ©orite, avant dâĂȘtre ralentie par trois parachutes.
Cinquante ans aprĂšs, on continue de se gratter la tĂȘte, et de plus en plus Ă©nergiquement. Pourquoi lâexploit nâa-t-il jamais Ă©tĂ© reproduit ? Imaginez ce quâauraient pensĂ© les gens en 1977 si, depuis Charles Lindbergh en 1927, aucun avion nâavait jamais plus traversĂ© lâAtlantique : on aurait beau leur expliquer tous les dix ans que la mĂ©tĂ©o Ă©tait dĂ©favorable, ils commenceraient Ă se poser des questions.
En 2004, pour nous faire patienter, Bush Jr. nous avait promis un remake, une nouvelle tentative pour « mettre à nouveau pied sur la lune » faisant remarquer :
« Au cours des 30 derniĂšres annĂ©es, aucun ĂȘtre humain nâa mis le pied sur un autre monde, ou ne sâest aventurĂ© plus loin dans lâespace que 386 milles, soit approximativement la distance entre Washington D.C. et Boston. »11
Rien ne sortit de cette dĂ©claration. Le scepticisme sur les missions Apollo explosa autour du 40Ăšme anniversaire, lorsque les analyses critiques des films et des photos de la NASA sont se sont rĂ©pandues sur Youtube : en Grande-Bretagne, les mĂ©crĂ©ants reprĂ©sentaient alors un quart de la population12. Huit ans plus tard, en 2016, on rapportait que plus de la moitiĂ© des Britanniques Ă©taient atteints du syndrome de complotisme lunaire13. On a arrĂȘtĂ© les sondages.
Aujourdâhui, le retour sur la lune est toujours au programme, mais repoussĂ© dâannĂ©e en annĂ©e. Câest plus compliquĂ© quâon pensait, nous dit-on. Dâabord, les combinaisons ne sont pas prĂȘtes. Câest important, les combinaisons, surtout sur la lune, oĂč il faut 100°C au soleil et moins 100°C Ă lâombre.
Ensuite, la NASA nâa pas pensĂ© Ă archiver les plans des missions Apollo. Son astronaute vĂ©tĂ©ran Donald Roy Pettit nous explique : « Le problĂšme est que nous nâavons plus la technologie pour le faire. Nous lâavions, mais nous avons dĂ©truit cette technologie et câest un processus pĂ©nible de la reconstruire. »14
Avec la chute du niveau scolaire, câest compliquĂ© de trouver des gens qualifiĂ©s pour tout refaire Ă zĂ©ro. Comprenez bien : il ne sâagit pas dâaller Ă 400 kilomĂštres de la Terre, comme pour la Station Spatiale Internationale, mais Ă 400 000 kilomĂštres, mille fois plus loin !
Et il y a les fameuses ceintures de Van Allen. Ă lâĂ©poque, on nâen faisait pas tout un plat. Alan Bean dâApollo 12 a dĂ©clarĂ© bien plus tard : « Iâm not sure we went far enough to encounter the Van Allen Radiation Belts ». Il a fallu que le journaliste lui explique ce quâĂ©taient ces ceintures de radiation pour quâil admette les avoir traversĂ©es sans le savoir : « Then we went right through them. »15
LâingĂ©nieur de la NASA, Kelly Smith, nous explique maintenant, dans un documentaire sur le programme Orion (Orion Trial by Fire), que les Ceintures Van Allen posent des dĂ©fis si sĂ©rieux que « We must solve these challenges before we send people through this region of space »16. Et outre les Ceintures Van Allen, nous explique la NASA dans cette dĂ©claration du 24 juin 2005 :
« Lâespace au-delĂ de lâorbite terrestre basse est inondĂ© de radiations intenses Ă©mises par le Soleil et par des sources galactiques profondes telles que les supernovas. [âŠ] Le moyen le plus courant de traiter les rayonnements consiste simplement Ă les bloquer physiquement, comme le fait le bĂ©ton Ă©pais qui entoure un rĂ©acteur nuclĂ©aire. Mais fabriquer des vaisseaux spatiaux en bĂ©ton nâest pas une option. »17
Il existe des centaines de documents Ă©manant dâingĂ©nieurs de la NASA expliquant pourquoi les dĂ©placements au-delĂ de lâorbite terrestre basse restent impossibles pour les missions habitĂ©es. En voici encore un exemple :
« Le rayonnement spatial est trĂšs diffĂ©rent et plus dangereux que le rayonnement sur Terre. MĂȘme si la Station Spatiale Internationale (ISS) est situĂ©e juste Ă lâintĂ©rieur du champ magnĂ©tique protecteur de la Terre, les astronautes de lâISS reçoivent dix fois plus de radiations que ce qui se passe naturellement sur Terre. Outre le champ magnĂ©tique, il existe des rayons cosmiques galactiques (GCR), des Ă©vĂ©nements de particules solaires (SPE) et les ceintures de Van Allen, qui contiennent un rayonnement spatial piĂ©gĂ©. La NASA est en mesure de protĂ©ger lâĂ©quipage de lâISS en leur conseillant de sâabriter dans une zone contenant du matĂ©riel de protection supplĂ©mentaire. Cependant, il est beaucoup plus difficile de se protĂ©ger des GCR. Ces particules hautement Ă©nergĂ©tiques proviennent de toute la galaxie. Elles sont si Ă©nergiques quâelles peuvent dĂ©truire les mĂ©taux, le plastique, lâeau et les matĂ©riaux cellulaires. Et lors des chocs de ces particules Ă©nergĂ©tiques, des neutrons, des protons et dâautres particules sont gĂ©nĂ©rĂ©s dans une cascade de rĂ©actions qui se produisent dans les matĂ©riaux de protection. Ce rayonnement secondaire peut parfois crĂ©er un environnement de rayonnement pire encore pour lâĂ©quipage. »18
Pourtant, lâĂ©quipage dâApollo 11 ne semble pas avoir souffert de ces quelques neutrons, protons et autres rayons cosmiques. On dirait mĂȘme que ça leur a fait du bien, Ă les voir de retour sur terre, aprĂšs 8 jours dans lâespace.
Il est vrai quâils ne faisaient plus la mĂȘme tĂȘte lors de leur confĂ©rence de pressele 15 juillet 1969. On sâattendait Ă plus dâexaltation chez ces hĂ©ros surhumains qui venaient de rĂ©aliser le plus grand exploit de toute lâhistoire de lâhumanitĂ©.19
Il faut croire quâils se la jouaient modestes. Au fond, que la vie dâun astronaute est moins en danger sur la lune que sur terre. LâexpĂ©rience le prouve : aucun astronaute nâest mort aprĂšs avoir quittĂ© la terre, alors que lâĂ©quipage dâApollo 1, Gus Grissom, Ed White et Roger Chaffee, mourut carbonisĂ© dans leur capsule durant un test au sol, le 27 janvier 1967. Certains disent que Grissom sâest portĂ© la poisse Ă lui-mĂȘme en exprimant ses doutes et inquiĂ©tudes Ă droite et Ă gauche20. Sa famille croit quâon lâa Ă©liminĂ©21 : complotistes ! Est-ce que Johnson aurait fait une chose pareille ?
Grissom parlait trop. Les suivants ont bien compris que câĂ©tait mauvais pour la santĂ©. On sent quâArmstrong pĂšse chacun de ses mots dans son interview de novembre 197022 (voir lâanalyse de Peter Hyatt).23
Par la suite, Armstrong fut tenu Ă lâĂ©cart des interviews. Il fit une derniĂšre apparition en 1994, en prĂ©sence du prĂ©sident Bill Clinton, pour se comparer Ă un perroquet, « le seul oiseau qui pouvait parler » mais « ne volait pas trĂšs bien », et conclure par une remarque Ă©nigmatique sur « la couche protectrice de la vĂ©ritĂ© »24. Puis il est retournĂ© dans son isolement lĂ©gendaire. Hollywoodattendit nĂ©anmoins quâil ait quittĂ© dĂ©finitivement la terre pour raconter son histoire.25
Tout de mĂȘme, câest bien dommage que les astronautes de la NASA soient si taciturnes. On aimerait tellement connaĂźtre les dĂ©tails de leur expĂ©rience. Comment passaient-ils leurs journĂ©es dans le minuscule espace de leurs modules ? Que mangeaient-ils ? Comment fonctionnaient les toilettes ? Est-ce que ça sentait mauvais ? Nâavaient-ils pas trop chaud ou trop froid ? Certains, comme ceux dâApollo 17, sont tout de mĂȘme restĂ©s plus de 12 jours dans lâespace, dont 76 heures sur la lune, dont 22 heures en sorties extra-vĂ©hiculaires hors du module. Ils devraient en avoir des choses Ă raconter. Et bien non !
Assez plaisantĂ© ! Toute personne raisonnable qui sâest penchĂ©e sur le dossier a aujourdâhui compris quâon nous a fait marcher sur la lune au sens figurĂ© seulement. Rien ne rĂ©siste Ă lâexamen dans cette histoire Ă dormir debout.
OĂč sont les preuves ? Car quâon ne sây trompe pas : la charge de la preuve revient Ă la NASA, et non aux sceptiques. Si je vous dis que jâai marchĂ© sur la lune, vous me demanderez de le prouver, et vous nâaccepterez pas pour rĂ©ponse : « Non, câest Ă vous de prouver que je nây suis pas allĂ© ». Est-ce que cela fait une diffĂ©rence si je suis la NASA ? Oui, mais seulement parce quâenvisager la possibilitĂ© que la NASA ait menti vous conduira Ă remettre en question tout ce Ă quoi les gouvernements et les mĂ©dias grand public vous ont fait croire, et mĂȘme une grande partie de lâĂ©ducation que vous avez reçue. Câest un pas de gĂ©ant, vertigineux, terrifiant, qui sapera dâun coup ce qui vous reste de confiance dans lâinformation de masse. Les citoyens honnĂȘtes ont tendance Ă rĂ©primer les preuves de la malveillance des puissants qui les gouvernent.
Ainsi, les gens choisissent de croire Ă lâalunissage, sans mĂȘme demander de preuves, simplement parce que : « Ils ne nous auraient pas menti pendant plus de 50 ans, nâest-ce pas ? Les mĂ©dias auraient dĂ©noncĂ© le mensonge il y a longtemps (pensez Watergate) ! Et quâen est-il des centaines de milliers de personnes impliquĂ©es dans le projet ? Quelquâun aurait parlĂ© ! » Je mâentends penser moi-mĂȘme comme ça il y a Ă peine 10 ans.
Ces objections doivent ĂȘtre prises en compte. Mais avant cela, la chose scientifique Ă faire est de commencer par poser la question : la NASA peut-elle prouver quâelle a envoyĂ© des hommes sur la lune ? Si la rĂ©ponse est non, la prochaine Ă©tape consiste Ă dĂ©cider si nous les croyons sur parole ou non. Pour cela, il faut se demander quelles auraient pu ĂȘtre les raisons dâun mensonge dâune telle ampleur. Ce sera lâobjet dâun autre article : nous nous intĂ©resserons au contexte gĂ©opolitique des missions Apollo, aux rĂŽles de Kennedy, de Johnson et de Nixon. Nous parlerons, non pas des modules lunaires bricolĂ©s par trois stagiaires, mais des fusĂ©es de lancement Saturn V, car câest Ă©videmment dans cette technologie-lĂ quâest allĂ© lâessentiel du budget de la NASA. Spoiler : Savez-vous quelle est la diffĂ©rence entre une fusĂ©e de lancement et un missile balistique intercontinental ?
Alors, la NASA peut-elle fournir des preuves tangibles des alunissages ? Bien sĂ»r ! Il y a toutes ces roches patiemment ramassĂ©es par nos astronautes. Certes, lâune dâelles sâest rĂ©vĂ©lĂ©e ĂȘtre du bois pĂ©trifiĂ©26, mais admettons que ce petit « canular lunaire » avĂ©rĂ© ne prouve pas le grand Moon Hoax.
Ce quâil faudrait, câest un examen systĂ©matique des centaines dâautres Ă©chantillons, dont ceux distribuĂ©s Ă travers le monde comme de prĂ©cieuses reliques de la nouvelle religion. Malheureusement, la plupart sont perdus, comme le rapportait Associated Press le 13 septembre 2009 :
« Lâadministration Nixon a donnĂ© Ă des pays Ă©trangers prĂšs de 270 roches ramassĂ©es par des astronautes amĂ©ricains. [âŠ] Sur les 135 roches de la mission Apollo 17 donnĂ©es aux nations ou Ă leurs dirigeants, seules environ 25 ont Ă©tĂ© localisĂ©es. [âŠ] Les chances de retrouver les 134 roches dâApollo 11 dispersĂ©es semblent encore plus minces. Les emplacements de moins dâune douzaine seulement sont connus. »27
De toute maniĂšre, trouver ces roches et les expertiser ne prouverait pas la rĂ©alitĂ© des missions Apollo. PremiĂšrement, on peut trouver des pierre lunaires sur terre. Comme expliquĂ© ici, « des mĂ©tĂ©orites ont Ă©tĂ© trouvĂ©s en Antarctique qui ont les mĂȘmes caractĂ©ristiques que les roches lunaires »28. Comme par hasard, en 1967, la NASA organisa une expĂ©dition en Antarctique, Ă laquelle participait Wernher Von Braun. DeuxiĂšmement, mĂȘme en admettant que les roches lunaires aient bien Ă©tĂ© prĂ©levĂ©es sur la lune, elles ont pu lâĂȘtre par sonde automatique sans Ă©quipage humain, comme lâont Ă©tĂ© celles collectĂ©es par la Russie en 1970 et 1972.29
Les meilleurs Ă©lĂ©ments de preuve restent les films. Ce sont les images retransmises par la NASA qui ont convaincu le monde que lâhomme avait marchĂ© sur la lune. Malheureusement, ce sont ces mĂȘmes images qui ont par la suite convaincu les sceptiques de lâimposture.
Le premier problĂšme est la qualitĂ© trĂšs mĂ©diocre des sĂ©quences tĂ©lĂ©visĂ©es. Elle est due au processus par lequel elles ont Ă©tĂ© obtenues : « Les Ă©quipements de la NASA nâĂ©tant pas compatibles avec la technologie tĂ©lĂ©visuelle de lâĂ©poque, les transmissions originales ont dĂ» ĂȘtre affichĂ©es sur un moniteur et refilmĂ©es par une camĂ©ra pour diffusion tĂ©lĂ©visĂ©es » (comme expliquĂ© dans un rapport du 15 aoĂ»t 2006 de Reuters)30. Pour ĂȘtre plus prĂ©cis, selon la NASA, les images transmises depuis la lune Ă©taient en couleur et ont Ă©tĂ© projetĂ©es sur un Ă©cran cathodique, puis transformĂ©es en un film de 16 mm noir et blanc (puis couleur Ă partir dâApollo 14) par un kinĂ©scope, câest-Ă -dire une camĂ©ra focalisĂ©e sur lâĂ©cran cathodique, ce qui implique une perte de qualitĂ© considĂ©rable.
Pour toute analyse sĂ©rieuse, les chercheurs ont besoin dâavoir accĂšs aux bandes magnĂ©tiques originales de la NASA. Des chercheurs universitaires les ont rĂ©clamĂ©es pendant des dĂ©cennies, en vertu du Freedom of Information Act. En 2006, ils ont reçu une rĂ©ponse. Grey Hautaluoma, porte-parole de la NASA, a dĂ©clarĂ© : « Nous ne les avons pas vues depuis un bon bout de temps. Cela fait plus dâun an que nous cherchons, et elles nâont pas Ă©tĂ© retrouvĂ©es ». 700 cartouches de cassettes vidĂ©o magnĂ©tiques seraient manquantes, indique le rapport prĂ©citĂ© de Reuters, qui ajoute :
« La NASA a admis en 2006 que personne nâavait trouvĂ© les enregistrements vidĂ©o originaux de lâalunissage du 20 juillet 1969. Depuis lors, Richard Nafzger, ingĂ©nieur au Goddard Space Flight Center de la NASA dans le Maryland, qui a supervisĂ© le traitement tĂ©lĂ©visuel sur les sites de suivi au sol pendant la mission Apollo 11, les cherche. La bonne nouvelle, câest quâil a dĂ©couvert ce quâils sont devenus. La mauvaise nouvelle, câest quâils faisaient partie dâun lot de 200 000 cassettes qui ont Ă©tĂ© magnĂ©tiquement effacĂ©es et rĂ©utilisĂ©es pour Ă©conomiser de lâargent. »31
Toutes les enregistrements vocaux, ainsi que toutes les donnĂ©es sur le fonctionnement du vaisseau spatial sont Ă©galement perdues. Plus incroyable encore, les plans originaux des Lunar Excursion Modules, des Lunar Roving Vehicles (moon buggies) et de lâensemble des sections des fusĂ©es Saturne V ont Ă©tĂ© dĂ©truits.
Restent les photos. Ă leur crĂ©dit, la NASA en a publiĂ© des milliers en haute rĂ©solution en 2015. On peut les examiner en dĂ©tail sur apolloarchive.com/apollo-gallery. La plupart dâentre elles sont remarquables par leur qualitĂ©. Sur la lune, les Ă©quipages on utilisĂ© un Hasselblad 500C avec quelques modifications, dont le retrait du miroir rĂ©flĂ©chissant, qui ne leur Ă©tait dâaucune utilitĂ© parce que la combinaison des astronautes les empĂȘchait de voir lâappareil fixĂ© sur leur torse. Leur gants pressurisĂ©s les empĂȘchait Ă©galement de faire le moindre rĂ©glage (et le rĂ©glage automatique nâexistait pas encore). Pourtant, chaque plan pris par Neil Armstrong, sans exception, est parfaitement net, parfaitement cadrĂ© et parfaitement exposĂ©. Il en va de mĂȘme de la quasi totalitĂ© des photos prises lors des missions suivantes. Gerhard Wisnewski souligne Ă quel point câest incroyable. Nous devons nous souvenir que, mĂȘme dans des conditions normales sur terre, la photographie Ă©tait un mĂ©tier trĂšs spĂ©cialisĂ© Ă lâĂ©poque32. Admirez le cadrage et la nettetĂ© :
Il existe des objections techniques plus graves encore. Le film utilisĂ©, pour Apollo 11 tout au moins, Ă©tait un film diapositif Kodak Ektachrome standard, 160 ASA. Câest un film Ă©tonnamment sensible pour un endroit oĂč la lumiĂšre du soleil nâest filtrĂ©e par aucune atmosphĂšre, surtout si lâon considĂšre que certaines photos, parfaitement exposĂ©es, ont Ă©tĂ© prises face au soleil. Se pose aussi la question de la fiabilitĂ© de ce matĂ©riau dans les conditions lunaires, sous des tempĂ©ratures allant de moins 100°C Ă lâombre, Ă plus 100°C au soleil, lâappareil Ă©tant uniquement protĂ©gĂ© contre la chaleur par un revĂȘtement rĂ©flexif. Sans parler du bombardement constant de radiations : les photographes professionnels savent que mĂȘme les faibles radiations des portiques de dĂ©tection dans les aĂ©roports peuvent endommager leurs films. Est-il raisonnable de croire que les photos argentiques prises sur Apollo aient pu rester vierges de toute dĂ©gradation aprĂšs 9 ou 12 jours dans lâespace ?
Soyons rĂ©alistes : il nây a aucune preuve que lâune quelconque des photographies dâApollo fut prise sur la lune, et il y a de trĂšs sĂ©rieuses raisons de ne pas le croire. Bon nombre de ces photographies sont « remplies dâincohĂ©rences et dâanomalies », selon les termes du photographe professionnel David Percy, le premier Ă publier une analyse critique approfondie, dans son livre « Dark Moon », et dans son documentaire de trois heures « Que sâest-il passĂ© sur la lune ? » (2000).33
Ce documentaire contient une interview de Jan Lundberg, ingĂ©nieur de projet Hasselblad pour les missions Apollo. Lorsquâon lui demande dâexpliquer certaines des incohĂ©rences concernant les ombres et lâexposition (par exemple, les astronautes entiĂšrement Ă©clairĂ©s bien quâils soient dans lâombre du module lunaire, comme dans la photo reproduite sur la couverture du livre de Wisnewski), il rĂ©pond : « Je ne peux pas lâexpliquer. Cela mâĂ©chappe. »
Notons en passant que cet aveu embarrassĂ© de Lundberg illustre Ă quel point le cloisonnement a pu rendre possible la mystification. Comme les centaines de milliers de personnes impliquĂ©es dans le projet, il a travaillĂ© sur la base du principe need-to-know, qui est la clĂ© de toute opĂ©ration de ce type : chacun ne sait que ce quâil a besoin de savoir. Lundberg nâavait aucune raison de soupçonner quâil travaillait pour autre chose que ce quâon lui avait dit, du moins jusquâĂ ce quâon lui demande dâexpliquer des images impossibles. Seule une poignĂ©e de personnes devait connaĂźtre le tableau global, et il nâest mĂȘme pas certain que le prĂ©sident Nixon Ă©tait parmi eux. On estime que 20 000 sous-traitants et fournisseurs, travaillant de maniĂšre quasi indĂ©pendante aux quatre coins des Ătats-Unis, ont contribuĂ© Ă la construction des engins spatiaux Apollo : aucun de leurs employĂ©s nâavait la possibilitĂ©, encore moins lâintĂ©rĂȘt, de mettre en doute lâutilitĂ© de ce quâil faisait. Par ailleurs, comme lâillustre Wisnewski avec le programme Corona (un satellite de recherche amĂ©ricain lancĂ© vers 1959 dans le but secret dâespionner lâUnion soviĂ©tique), câest une erreur de supposer que les agences militaires, spatiales ou du renseignement sont incapables de garder un secret34. Pour prendre un autre exemple, des centaines de milliers de personnes ont travaillĂ© sur le projet Manhattan, qui est restĂ© complĂštement cachĂ© du public jusquâĂ ce que la bombe soit larguĂ©e sur Hiroshima.
Je ne vais pas Ă©numĂ©rer et examiner les anomalies des photographies dâApollo, car elles sont analysĂ©es dans le rĂ©cent film de Mazzucco, « American Moon », dont la version française est maintenant en accĂšs libre35. Mazzucco a mis Ă contribution plusieurs photographes de renom international, dont les analyses sont dĂ©vastatrices pour la crĂ©dibilitĂ© des photos lunaires Apollo.
Il existe de nombreux invraisemblances techniques dans les missions Apollo, comme les capacitĂ©s ridicules des ordinateurs embarquĂ©s, ou celles des batteries installĂ©es sur les modules lunaires (documentĂ©e par la NASA)36, insuffisantes pour la transmission dâun signal vidĂ©o jusquâĂ la terre (ce point est bien expliquĂ© dans cette vidĂ©o du photographe et ingĂ©nieur en radiofrĂ©quence amĂ©ricain Joe Frantz).37
Mais Ă mon avis, le meilleur moyen de se faire une idĂ©e personnelle, si lâon nâa pas de compĂ©tences techniques, est de passer quelques heures sur le site dâarchive de la NASA, apolloarchive.com/apollo_gallery et dâexaminer en dĂ©tail certaines des photographies des modules lunaires en haute rĂ©solution. Un minimum de bon sens suffit pour sâinterroger sur le rĂ©alisme de ces modules lunaires. Regardez par exemple les photos suivantes du module Eagle dâApollo 11 : AS11-40-5862, AS11-40-5922 et AS11-40-5928. Ătes-vous prĂȘt Ă croire quâil a pu dĂ©poser deux astronautes sur la lune et les renvoyer en orbite lunaire pour se reconnecter avec le module de commandement orbital ?
Ou bien choisissez le module Antares dâApollo 14 (AS14-66-9277), ou le module Orion dâApollo 16 (AS16-113-18332 ou AS16-107-17436) qui portait Ă son arrivĂ©e le rover repliĂ©.
Rappelons que ces fragiles petites structures qui semblent faites de papier alu et de matĂ©riaux de rĂ©cupĂ©ration grossiĂšrement rivetĂ©es et scotchĂ©es, Ă©taient prĂ©tendument dotĂ©es de puissants moteurs propulseurs pour se poser en douceur sur la lune, puis en dĂ©coller Ă nouveau. Ils devaient aussi ĂȘtre pressurisĂ©es hermĂ©tiquement dans un environnement sous vide, Ă chaque fois que les astronautes y pĂ©nĂ©traient aprĂšs leurs sorties extra-vĂ©hiculaires.
Dans les annĂ©es 1970, les missions Apollo Ă©taient un mensonge trop gros pour Ă©chouer. Le gouvernement des Ătats-Unis bĂ©nĂ©ficiait encore dâun immense capital de sympathie et de confiance dans le monde, la notion dâĂtat profond Ă©tait encore largement inconnue, et les gens avaient confiance dans les images tĂ©lĂ©visĂ©es.
Sur la scĂšne internationale, les Ătats-Unis avaient adoptĂ©, depuis les annĂ©es 1950, une stratĂ©gie fondĂ©e sur la thĂ©orie des jeux (Game theory), mise au point Ă la RAND Corporation. La thĂ©orie des jeux modĂ©lise les stratĂ©gies de dĂ©cision entre individus rationnels mus par leur seuls intĂ©rĂȘts personnels, dans un contexte compĂ©titif, Ă lâexclusion de toute norme Ă©thique. AppliquĂ©e Ă la Guerre froide, elle pose comme principe quâil ne faut accorder aucune confiance Ă la parole de lâennemi, que celui-ci doit ĂȘtre au contraire supposĂ© prĂȘt Ă toutes les turpitudes et trahisons, et quâil doit ĂȘtre battu Ă son propre jeu : le gagnant sera le meilleur menteur38. Les USA ont gagnĂ© la Guerre froide comme on gagne au poker : par le bluff et le mensonge. Mais ils ont, Ă long terme, ruinĂ© leur crĂ©dibilitĂ©. Non seulement sur la scĂšne internationale, mais, en fin de compte, aux yeux de leur propre peuple : car on ne peut mentir Ă lâennemi sans mentir Ă son peuple.
Il faut replacer les missions Apollo dans ce contexte de la Guerre froide, et câest ce que je ferai dans un prochain article. Nous verrons que la « course Ă la lune » nâĂ©tait quâun dĂ©guisement de la course Ă lâarmement. Apollo fut un mensonge dâune audace extraordinaire, mais ce fut le mensonge de trop, dont les Ătats-Unis paieront finalement le prix fort. AprĂšs lâaveu de la NASA sur la perte de toutes les archives Apollo, les Russes ont dĂ©jĂ Ă©mis des demandes officielles pour une enquĂȘte internationale39. La pression ne va cesser de monter40. Les retards indĂ©finis du projet Artemis vont contribuer Ă saper la lĂ©gende Apollo et faire de la NASA la risĂ©e du monde. Progressivement, le Moon Hoax entre dans lâhistoire comme la preuve que les Ătats-Unis mĂ©ritent le nom que leur a donnĂ© Poutine : lâEmpire du Mensonge.
- Cet article reprend des Ă©lĂ©ments dâun article Ă©crit par moi-mĂȘme et publiĂ© sous le pseudonyme « The Moonlandig skeptic » sur la Unz Review, https://www.unz.com/the-moon-landing-a-giant-hoax-for-mankind, puis complĂ©tĂ© en version française sur https://www.egaliteetreconciliation.fr/Dossier-special-E-R-Il-y-a-cinquante-ans-Apollo-11
- Sur ce thÚme, voir le clip de la chanson « Amerika » de Rammstein
- https://www.presidency.ucsb.edu/proclamation-3919-national-day-participation-honoring-the-apollo-11-mission
- « President Nixon talks to Apollo 11 astronauts on the moon »
- Gerhard Wisnewski, « One Small Step ? The Great Moon Hoax and the Race to Dominate Earth From Space », Clairview Books, 2008, p. 131.
- « Astronaut Eugene Cernan runs and jumps on the moon »
- « Lying Apollo 11 astronauts busted »
- https://books.google.fr/books
- Comparez cela avec la poussĂ©e fournie par les fusĂ©es Saturn V pour quitter lâattraction terrestre et demandez-vous si la diffĂ©rence est compatible avec le rapport de 1 Ă 6 entre les gravitations terrestres et lunaires. https://www.youtube.com/watch?v=9HQfauGJaTs
- Photos disponibles sur la page Wikipedia dâApollo 17, https://fr.wikipedia.org/Apollo_17
- Cité dans Wisnewski, « One Small Step ? » op. cit., p. 329.
- https://www.telegraph.co.uk/Apollo-11-hoax-one-in-four-people-do-not-believe-in-moon-landing
- https://www.iflscience.com/52-percent-of-the-british-public-think-the-moon-landings-were-faked-claims-survey
- « Did we go to the Moon ? Don Pettit âWe destroyed that technologyâ »
- « Van Allan Belts NASA Hoax Alan Bean »
- « NASA engineer admits they canât get passed the Van Allen Belts »
- https://science.nasa.gov/science-at-nasa/2005/24/06/electrostatics
- https://www.nasa.gov/space-radiation-won-t-stop-nasa-s-human-exploration
- « Apollo 11 post flight press conference »
- https://www.youtube.com/watch?v=Q0aefJ5QskI
- https://www.unexplained-mysteries.com/apollo-astronaut-was-murdered-son-charges
- « Neil Armstrong interview, BBC 1970 »
- « Neil Armstrong Deception Analysis »
- « Neil Armstrongâs cryptic speech »
- Bande-annonce du film « Apollo 11 » sorti en 2019
- https://www.telegraph.co.uk/Moon-rock-given-to-Holland-by-Neil-Armstrong-and-Buzz-Aldrin-is-fake
- Toby Sterling, « Apollo moon rocks lost in space ? No, lost on Earth », 13 septembre 2006, https://phys.org/2009-09-apollo-moon-lost-space-earth
- « The swindle of the âmoonâ rocks »
- https://en.wikipedia.org/List_of_lunar_probes
- Maggie Fox, « Moon landing tapes got erased, NASA admits », 16 juillet 2009, https://www.reuters.com/moon-landing-tapes-got-erased-nasa-admits
- Maggie Fox, « Moon landing tapes got erased, NASA admits », 16 juillet 2009,https://www.reuters.com/moon-landing-tapes-got-erased-nasa-admits
- Wisnewski, « One Small Step ? » op. cit., pp. 144-149.
- Version française « Que sâest-il passĂ© sur la lune »
- Wisnewski, « One Small Step ? » op. cit., pp. 121-126.
- « American Moon par Massimo Mazzucco » [Version Française]
- https://ntrs.nasa.gov/citations/20090016295
- « Joe Frantz regarding NASA & Moon Landing Hoax : Impossible to broadcast that signal from the moon »
- Voir le documentaire dâAdam Curtis pour la BBC, « The Power of Nightmare », 2005
- https://www.dailymail.co.uk/Russian-official-demands-investigation-really-happened-moon-landing-original-footage-disappeared
- https://www.sciencealert.com/russia-says-it-will-verify-whether-the-moon-landings-ever-really-happened