Birdman aka Bryan Williams, rappeur multi-milliardaire ET pétrolier ?
En suivant un lien déposé par un internaute anonyme en réponse à un de mes articles de GatsbyOnline concernant la VW-Bugatti Veyron, je suis arrivé sur divers forums ou leurs membres en discutaient…, certains jubilaient, d’autres étaient enthousiastes… mais les fanatiques de cette marque écrivaient me haïr, que j’étais un aigri désabusé, que je n’y connaissais rien, qu’on devrait m’interdire de publier pour cause de lèse-Bugatti…
Tatatatatata…, la majorité de ces fous furieux n’auront jamais les moyens d’acheter une Bugatti Veyron, certains n’ont même pas de voiture…, ils collectionnent les miniatures et se sont créé un monde virtuel avec une quantité hallucinante de “favoris” sous le seul critère qu’on en dit que du bien…
Outre que je m’en f… totalement, tout un chacun ayant encore un peu de cervelle doit reconnaître que 2 millions d’euros pour une Bugatti Veyron, c’est un sacré paquet d’argent que seulement 400 illuminés ont pu payer dans notre univers (les taxes, assurances et frais suivent)… et cela sans nul doute en plus d’une limousine de luxe pour “tous les jours”…, une petite urbaine pour passer inaperçu…, sans oublier les voitures de Madame…, des enfants…, de la ou des maîtresse(s)… et parfois des parents…, ainsi que le parc immobilier, national ET étranger, avec un bateau et parfois un hélicoptère…
Sans quelques cadavres dans les placards, quelques escroqueries et un don pour l’exploitation humaine, à moins de gagner plusieurs fois de suite le super gros lot à l’Euromillion ou d’être le fils unique d’une des hyper-giga-fortunes mondiales, ou d’un dictateur sanguinaire…, il n’y a pas moyen…, le fisc veille à ce que pas trop de têtes ne dépassent et les faux-culs d’amis n’y sont pas étrangers…
Par ces temps de crise, alors que les plus fortunés de ces fous-furieux des forums, peinent à acheter une Clio à crédit (souvent d’occasion, mais alors maquillée via une Kustomisation “Tuningée”)…, à louer un deux pièces ou un pavillon de banlieue rustique avec 30 ans de crédit… (faut-il que Madame travaille, sinon c’est la galère éternelle)… et vont s’endetter pour partir comme chaque année en camping à Palavas-les-Flots ou à Benidorm…, je ne crois pas que je suis aigri de décrire certaines réalités…
Demandez-vous, plutôt que me traiter de tous les noms d’oiseaux, qui peut donc encore acheter des automobiles extraordinaires de plusieurs millions d’euros sans paraître suspect aux yeux du fisc et de la justice… et incivique voire asociaux vis-à-vis de ceux qui peinent véritablement et parfois se retrouvent sans plus aucun espoir d’un travail, à 10 ans d’une retraite misérable ?
Le fisc et la justice puisent dans ce vivier les bases et les éléments pour des enquêtes extraordinaires, seules les familles de dictateurs et autres du même style (les footballeurs irresponsables par exemple) peuvent échapper, pour un temps…, à leur chasse…, tant qu’ils ne dérangent pas trop et font ce que les Maîtres du monde attendent d’eux : amuser les foules qui aiment les footballeurs… et laisser les grandes puissances et leurs dictateurs exploiter les ressources énergétiques des pays tiers…
De mon coté, simultanément, je me demande comment les footballeurs et les rappeurs, qui s’affichent avec ce type de voitures (et avec des nuées de jolies femmes toutes presque nues qui coûtent chacune une soupière pleine d’or), parviennent à maintenir leur rythme de vie invraisemblable…, avant que le fisc ne vienne tout prendre…
Pour imager mes dires, ceux (et celles) qui peuvent capter en TV ou sur YouTube les émissions de “Discovery Channel”, peuvent voir des footballeurs et rappeurs bling-bling, tous totalement crétins…, débarquer chez Ted Vernon (un marchand d’automobiles de luxe basé en Floride) ou chez Foose (un customiseur qui opère en Californie)…, mais, pour la suite de mon article, je vais mettre les footballeurs (temporairement) de coté, pour mieux cibler quelques rappeurs…, du moins les plus dingues…
On sait, grâce à Billboard, la bible musicale américaine qui paraît chaque semaine, que Lil Wayne et Kanye West récoltent plus de de 150 millions de dollars chacun et chaque année depuis 2008…, notamment grâce à leurs concerts à travers le monde…., mais comment font-ils et comment font les autres ?
Bryan Williams, plus connu sous le nom de “Baby”, est l’heureux fondateur du label Cash Money Records (qui a régné en maître sur le sud des USA dans les années ’90)…, il a “démocratisé” le bling-bling en vendant des millions d’albums aux pochettes et vidéos tellement scandaleuses qu’elles en sont devenues cultes…
Birdman aka Bryan Williams, de son vrai nom Bryan “Baby” Williams, né le 15 Février 1969 à la Nouvelle-Orléans, en Louisiane, était un pauvre hère, sans guère plus d’avenir que d’autres noirs du même bled…, mais il aimait le rap et s’est mis à en chanter dans le style Gangsta Rap, Dirty south et Crunk…, il a gagné un peu de dollars, juste assez pour créer, en 1991, avec son frère Ronald, le label Cash Money Records…, Bryan Williams utilisait alors le surnom de “B-32” (Baby With the 32 Golds) avec lequel il a sorti son premier album “I Need a Bag of Dope” en 1993.
Les dollars ont continué de s’amonceler…, en 1997, il a formé, avec le DJ Mannie Fresh, le duo Big Tymers…, Birdman a ensuite collaboré avec des artistes tels que : Rick Ross, DJ Khaled, Young Jeezy, Jadakiss, T-Pain, Hurricane Chris et Jim Jones…, avant d’adopter “spirituellement” le rappeur Lil Wayne…, il a ensuite continué pépère… et en 2008, le monde entier a été stupéfait de savoir que le petit rappeur était devenu multimillionnaire en se foutant de la gueule de tout le monde…
La presse économique (Forbes) écrivait deux ans plus tard : “Cash Money Records fait partie des labels qui connaissent un grand succès commercial, avec pas moins de 50 millions d’albums vendus et des revenus annuels de plus de 100 millions de dollars. Birdman possède une copropriété de 30 millions de dollars à Miami ainsi qu’une Bugatti Veyron 16.4 de deux millions de dollars ainsi que l’unique Maybach Exelero acquise 5,4 millions d’euros. La fortune de Birdman est évaluée à 125 millions de dollars, ce qui fait de lui le quatrième rappeur le plus riche du monde derrière Dr.Dre, Jay-Z et Diddy”…
Manager/père de substitution/petit ami occasionnel de Lil Wayne précédemment cité…, pour ceux qui ne comprennent pas, une photo montrant “Baby” et Wayne s’embrassant sur la bouche a créé la polémique, d’autant plus que les intéressés n’ont pas démenti… prétendant, pour faire diversion, que c’était une marque de respect entre mafieux, qui soulignait leur relation “père/fils” (sic !)…
Lorsque peu après, Birdman aka Bryan Williams : “Baby”…, a offert 1 million de dollars en petites coupures dans une valise Vuitton à Lil Wayne pour ses 26 ans…, on s’est dit qu’il allait se prendre un violent contrôle fiscal sur le coin de la figure (et aussi que Lil Wayne doit lui faire des trucs sexuels vraiment dingues)…, sauf qu’apparemment, “Baby” aurait judicieusement investi les millions amassés grâce aux ventes de disques de ses poulains, dans l’achat d’une plate-forme pétrolière, à la barbe d’un multi-milliardaire Saoudien…, ce qui lui aurait rapporté illico… plus de 100 millions de dollars…
En cette suite “Baby” s’est fait tatouer, sur le crâne, un puits de pétrole avec écrit BRONALD (diminutif de Bryan et Ronald, les deux frères Williams)… et personne ne comprend trop pourquoi un mec de 45 piges (on dirait pas, je sais) s’est fait tatouer un truc aussi ignoble sur la tête, à part pour narguer tout le monde.
Alors si vous y croyez ou si vous ne croyez toujours pas que Birdman, père d’adoption de Lil Wayne et tête pensante du label Cash Money, fait fructifier les millions de dollars que lui rapporte son poulain aux locks imbibées de sirrup en investissant massivement dans les matières premières énergétiques, faites donc un tour sur le site officiel de Bronald Oil & Gas…, c’est le site-web de la compagnie pétrolière développée par Birdman et son frère Ronald, en attendant la mise en place de stations service aux couleurs du crew, avec Birdman à la caisse, Nicki Minaj au lavage et Drake en pompiste (oui, il y a peut être des métaphores).
Allo, allo, mais allo quoi…, y a pas d’pétrole, allo, y a personne au téléphone ?
Il y a effectivement un puits de pétrole tatoué sur la tête rasée de Bryan “Birdman” Williams… mais le site Web pour une société appelée Bronald Oil & Gas LLC qui indiquerait que les deux hommes connus pour leurs puits jaillissants de dollars dans la musique rap se lancent dans le secteur de l’énergie…, n’existe pas…, ni d’ailleurs que la dite société…, leurs dires concernant leur incursion dans l’énergie avec Bronald (un nom qui allie Bryan et Ronald), a incité la banque d’investissement Tudor Pickering Holt & Co, à Houston, à en savoir plus… et ne trouvant rien, a déposé un rapport indiquant que cela pouvait être un signe de la fin…
“Les médecins et les dentistes qui investissaient dans des puits de pétrole, c’était typique des années 1980, mais qu’il y ait des rappeurs qui investissent dans les puits de pétrole dans les années 2000 et 2010, c’est du cinéma”…, a indiqué la banque la semaine dernière dans une note à ses clients, les mettant en garde : “Ce peut être une manoeuvre pour laisser croire…, laisser venir des investisseures, et leur vendre du vent”…
La publiciste, Kia Selby, chargée par “Bronald Oil & Gas” de créer le logo, les annonces, publicités et communiqués de presse, a été interrogée et a déclaré qu’elle était incapable de fournir la moindre information sur la compagnie pétrolière : “Bronald n’a pas de véritable numéro de téléphone. Les éléments déposés auprès du gouvernement pour l’adresse à la Nouvelle-Orléans et en Floride qui sont liés à Bronald dans les registres de l’Etat sont faux. Bryan et Ronald Williams sont les seules personnes figurant sous les rubriques de gestion et comme directeur sur le site Web de Bronald. Sous la rubrique concernant le personnel technique…, il est indiqué “à venir”. Bronald se décrit sur le site comme une société pétrolière et gazière indépendante et axée sur l’exploration et le développement des actifs dans plusieurs États de la côte américaine du Golfe et à Osage County, dans l’Oklahoma”…
À Oklahoma City ou est basé Chaparral Energy Inc. qui exploite environ 40% des puits de pétrole dans le comté d’Osage, Jim Miller, vice-président senior de la société a affirmé qu’il n’avait pas entendu parler de Bronald ou aurait été contacté par cette entreprise qui en réalité n’existe que sur la tête de “Baby”…
L’adresse que Bronald utilise pour correspondre avec la Commission pétrolière de l’Oklahoma est une copropriété en bord de mer, en Floride (un condominium, c’est-à-dire une copropriété)…, une autre adresse à la Nouvelle-Orléans a été renseignée par Bronald dans des échanges d’émails avec le secrétaire d’État de la Louisiane…, les frères Williams s’y présentent comme étant des employés de Bronald…
Les organismes de réglementation qui s’occupent des permis de pétrole et de gaz ainsi que des licences d’opérateurs dans le Texas et la Louisiane n’indiquent nulle part dans leurs registres de l’existence de Bronald… pas plus qu’aux bureaux des Secrétaires d’Etat du Texas et de Floride.
Lil ‘Wayne classé 12e sur la liste des moneymaker de Billboard Magazine après avoir gagné 57,4 millions de dollars, a plaidé coupable en début octobre au tribunal de la Nouvelle Orléans pour une accusation découlant de son arrestation en 2007, après qu’une arme à feu avait été trouvée dans son bus de tournée à New York…, sa condamnation a plusieurs années de prison ferme a été retardée cette semaine en raison d’une chirurgie dentaire en cours, le rappeur étant occupé à enlever toutes ses dents pour les remplacer par des dents en or…
Cash Money Records pue le fric et le carat à plein nez, sans compter que depuis “Fast Money”, Lil Wayne, qui a maintenant pris une proportion immense dans l’industrie du Hip Hop, est toujours auprès de lui pour lui souffler un refrain ou un couplet qui rameutera ses fans…, Brian Williams, est ainsi devenu le puissant patron du plus bling-bling des labels sudiste !
De manière philosophique, on pourrait résumer tout cela à: “frimer pour exister”…, mais à force de cuisiner la même recette, les gens ne vont-il pas faire une indigestion ?
A noter aussi qu’une grosse majorité des tracks dépassent les 4 minutes tout de même et c’est du “Mo’ money, mo’ money, mo’ money”… (il doit le répéter un milliers de fois dans tout ses CD), non-stop…, et oui, l’argent fait tourner les têtes, mais même si musicalement c’est assez répétitif, difficile de leur reprocher le fait de ne parler que d’argent… vu que c’est écrit sur les pochettes…, une stratégie tape-à-l’œil forte et efficace qui a porté ses fruits comme ce fût le cas pour le rival No Limit Records, ce qui lui a permis de se dorer de nouvelles dents !
Les rappeurs ont tendance à recevoir quelques-uns des plus grands chèques de paie connus de l’homme…, en gardant cela à l’esprit, il n’est pas étonnant que Birdman aka Bryan Williams est récemment devenu le propriétaire d’une Maybach Exelero (ex-Arnaud Massartic), pour laquelle il a payé 8 millions de dollars…
En plus, il possède également une Maybach Landaulet et une Bugatti Veyron (L’Exelero est propulsée par un moteur V12 biturbo qui développe 700 chevaux à 5000 rpm et 753 lm.ft de couple maximal à 2500 tours/minute).
Dans leur dernière vidéo : “Otis”…, les rappeurs Jay-Z et Kanye West ont fait l’impensable et détruit une très bonne limousine Maybach…, non, ce n’était pas un accident, ces gars-là l’ont fait exprès…, mais pourquoi ?
Apparemment, ils ont voulu personnaliser la Maybach 57 pour leur vidéo…, néanmoins, cette Maybach 57 de 2004 “customisée”… a peu après été vendue 75.000 euros (contre 450.000 euros pour une Maybach 57 neuve) aux enchères par la maison Phillips de Pury, au profit de “Save The Children”, qui a pour objectif d’améliorer la vie d’enfants dans le monde et qui reversera le bénéfice de la vente au profit des enfants d’Afrique de l’Est victimes des catastrophes de la sécheresse…, donc, c’est réjouissant de constater qu’il y a des gens qui aiment réellement ce que ces gars ont fait.
Suite à mon article, j’ai reçu l’émail d’une jeune femme qui tient à garder l’anonymat :
From: nath.c
Sent: mercredi 9 octobre 2013 12:59
To: gatsbyonline
Subject: [GATSBYMAGAZINE] Birdman aka Bryan Williams, rappeur multi-milliardaire ET pétrolier ?
Je n’arrive pas à m’habituer, suis-je devenue pauvre ? Non, je ne me sens pas dans cette catégorie, bac +7, consciente de la misère du monde, essayant d’œuvrer pour plus d’égalité, plus de conscience écologique, plus de, plus de…
Un jour, suite à une perte d’emploi économique, je me suis retrouvée au chômage, puis ne trouvant pas d’emploi à la hauteur de mes espérances financières, j’ai bien été contrainte d’accepter un emploi dont le salaire est amputé de 1000 euros et emploi assez intéressant en plus. On va s’organiser, ai-je pensé, optimiste, il y a bien des trucs dont je n’ai pas besoin.
Ma nouvelle paye ? 1600 euros par mois, net ! Mon loyer ? 900 euros par mois, à Paris, je précise ! Ma situation ? Célibataire, sans enfant. Mon âge ? 35 ans.
Première réaction, il faut que je déménage, pas plus de 500 euros dans le loyer. J’ai vite déchanté, puisqu’il faut quatre fois le montant du loyer et une caution. Mes parents sont décédés, je suis fille unique, je n’ai pas de tantes ou d’oncles en France. Demander à des amis de se porter caution, pas question. J’ai commencé à regarder ce qu’on me proposait pour 300 à 400 euros par mois, pff, des chambres de bonnes. Partir en banlieue ? Mince, je travaille à Paris et j’ai la chance de n’être qu’à 1/4 d’heure en métro de mon bureau. Je dois dire aussi que j’aime mon appartement, il fait 65 mètres carrés dans le XIIe, 3 pièces, je l’ai décoré avec goût en chinant sur les puces et vide-greniers, c’est mon nid, mon chez moi, alors partir, c’est trop dur. Non, je vais le garder cet appartement, je vais me restreindre ailleurs, tant pis !
Il me reste donc 700 euros par mois pour le reste… J’avais pour habitude d’aller à Monoprix, j’y trouvais les produits commerce équitable, les produits bio et autres bons produits culinaires, oui, je suis une fine bouche ! J’avais pour habitude de ne pas regarder les prix, manger sain avant tout, c’est important pour moi, mais là, aie, ça se complique !Qu’est-ce que c’est cher ! “Mais pourquoi tu ne vas pas au magasin Lidl, c’est vraiment pas cher ?” me dit un ami. Quoi, aller dans les magasins pour pauvres, les temples de la malbouffe, moi, ah non, ça jamais…
Un mois plus tard, dans l’impossibilité d’honorer mes factures, heureusement couvertes par un découvert encore autorisé, j’y suis allée à Lidl. Rien que pousser la porte, vous ne pouvez pas vous imaginer ce que cela m’a fait, comme une grande claque, une descente aux enfers. J’épiais les gens du coin de l’œil, ils sont tous pauvres, ils doivent être différents des clients de Monoprix. Mais, en étant franche, je ne voyais pas trop de différences… Ce sont les chaussures qu’il faut regarder, oui, les chaussures. Bon, ben, vraiment, pas trop de différences non plus. Des airs fatigués peut-être ? Bof, pas plus qu’à Monoprix. Je me suis senti rassurée et j’ai fait quelques courses. A vrai dire, si on cherche bien, on peut trouver quelques trucs à se mettre sous la dent. Mais pour le café, juré, promis, je reste au commerce équitable, ce sera mon seul luxe.
Mais comment je vais faire pour le reste ? Qu’est-ce qui est obligatoire, primordial et que je dois conserver ? C’est ma banquière qui m’a conseillé de faire ce récapitulatif, parce que le découvert autorisé est passé de 1000 euros sur le mois à 500 euros sur 15 jours. Et puis si je bouffe le découvert, c’est ça de moins pour le mois prochain. Heureusement, aucun crédit sur le dos, ouf !
Donc récapitulons : L’assurance habitation, la taxe d’habitation, les impôts (un salaire, c’est plein pot pour moi et je n’ai pas de 13e mois), l’électricité, l’eau, l’abonnement Internet (indispensable), l’abonnement téléphone mobile, l’abonnement téléphone fixe, la carte de transport, quoi d’autres ? J’en oublie certainement, c’est sûr, je n’ai jamais eu l’habitude de budgétiser.
Pour l’abonnement téléphone fixe, je me pose des questions, si je prends un tout-en-un Internet, je peux téléphoner. Mais c’est un copain de France Télécom qui m’a toujours dit, garde une ligne analogique et un téléphone à fil, s’il y a une coupure d’électricité, tu as toujours le téléphone. Alors j’hésite !
Ensuite, allez…, par mois, un restaurant, un cinéma, une soirée théâtre, une exposition, une soirée tournée des bars (c’est le plus cher)… et ce sera tout, c’est déjà pas mal, j’ai diminué par trois au moins, parce que vous comprenez, je suis célibataire, faut que je sorte ! Mince, j’ai bouffé tout le budget !
Mais comment je vais m’acheter une Bugatti Veyron, toute rouge, celle à deux millions d’euros, alors que je n’ai même pas le budget pour une Twingo neuve de 9.000 euros à crédit, ni même de quoi acheter une Lada d’occasion à 1000 euros en 5 fois ? Mais comment je vais m’habiller, moi qui faisais attention de ne pas acheter made in China (veux pas faire travailler les esclaves) et qui choisissais des tenues confortables en coton, laine, lin ou soie naturelle, des chaussures solides aussi, chères à l’achat mais qui durent et si possible commerce équitable aussi et coton bio ? Les marques, je m’en fous, mais la qualité non. Et la qualité ça se paye, l’avantage, c’est que ça dure, alors, je peux attendre encore avant de renouveler la garde-robe, par contre je ne sais pas et ne le saurais jamais si une Bugatti Veyron à 2 millions est 222 fois plus fiable qu’une Twingo. Mais…, j’ai le choix, soit une Bugatti Veyron, soit 222 Renault Twingo…, c’est fou ça !
Et les clopes, mon dieu les cigarettes, faut que j’arrête, en attendant je vais passer au tabac à rouler. Et les vacances, oh non, je ne pourrai plus me payer de vacances…
Ah, j’oubliais, je suis grande consommatrice de presse et de livres, oh la la, je vais devoir aussi diminuer ça, je vais me contenter de l’internet ! Sauf que…, faut payer la ligne chaque mois et acheter un ordinateur… et j’ai plus de budget !
Donc, l’heure des choix a sonné, si je sors, pas de vêtements, pas de vacances… Si je ne sors pas, un peu de vêtements, un peu de vacances, et encore…, un peu plus de livres peut-être… Je crois que je vais m’inscrire à la bibliothèque du quartier. Et le taxi, mince le taxi, je le prends le soir quand je sors pour rentrer chez moi, j’ai pas de Bugatti Veyron ni même une Twingo, alors, hein, on ne va pas me priver de taxi non plus ! Ah aussi, je vais devoir arrêter les dons aux Restos du cœur, à Greenpeace, au Téléthon et à la Croix-Rouge. C’est eux ou moi !
Suis-je devenue pauvre ? Non, je mange, j’ai de l’eau au robinet, j’ai un toit, je peux communiquer, j’ai un travail. Que demander de plus, hein ? Je ne suis pas au Darfour en train de crever, je devrais m’estimer heureuse. Mais je suis heureuse, seulement, ce n’est pas ce que j’avais espéré. Oh non, je n’espérais pas devenir riche, mais j’espérais pouvoir vivre sans trop de soucis matériels, j’espérais que le fruit de mon travail m’apporte des satisfactions supplémentaires autres que le strict nécessaire.
Mais, voyez, ce qui me chagrine le plus, c’est que tout mon mode de consommation est en train de disparaître, j’essayais d’être une consommatrice responsable et je ne peux plus parce que la responsabilité aujourd’hui, c’est cher ! Alors, oui, je suis dépitée, triste, l’inutilité est en train de m’envahir ! Il va falloir sérieusement que je pense à avoir d’autres satisfactions, oui, mais lesquelles ?
Ah, j’oubliais, je suis déjà bénévole dans deux associations de quartier, je vais peut-être m’y investir un peu plus, ce sont des associations pour les pauvres, alors vous pensez !
Bien, bravo à Quelqu’un pour son article sur Birdman aka Bryan Williams, ce n’est qu’un sale type égoïste, pareil que Johnny Halliday, Florent Pagny et toute la clique qui viennent nous bercer de chansonnettes puis disparaissent dans leurs paradis fiscaux, à Saint-Bart’ compter leurs sous-sous par milliards. Nous sommes bien stupides d’accepter tout cela.
Nathalie C.
Suite de la suite (l’émail de Nathalie C.), voici un autre émail anonyme :
From: roger.dupuis
Sent: mercredi 9 octobre 2013 15:28
To: gatsbyonline
Subject: [GATSBYMAGAZINE] Birdman aka Bryan Williams, rappeur multi-milliardaire ET pétrolier ?
Je me suis senti visé dans votre article, c’est que je suis l’un de ceux qui vous critiquent dans les forums. Oui, je passe mon temps dans quelques-uns et il m’arrive de casser du sucre sur votre dos, surtout quand vous critiquez les Ferrari et les Alfa Romeo dans votre site GatsbyOnline. Je les collectionne dans ma vitrine du salon, ça m’aide à vivre, ça me fait rêver, quand vous racontez vos expériences qui ne sont que des déboires, j’arrive pas à me dire que je devrais être heureux de n’avoir qu’une Citroën Berlingo ! Voyez-vous je n’y connais rien en économie et en finances, mais on n’arrête pas de nous dire que pour sauver la croissance, il faut consommer. Tout tient sur ce mot magique, la Con-Sommation. Et attention, pour consommer, il faut avoir le moral.
C’est qu’il est testé régulièrement par l’INSEE le moral des consommateurs, le moral de la ménagère. Elle a intérêt a avoir le moral la ménagère et ne pas dépasser 50 ans, attention parce qu’après elle n’est plus “baisable”, heu, testable, pardon.
Excusez-moi, j’ai le cerveau un peu lobotomisé parfois.
Après, on ne parle plus de la ménagère, mais des seniors, on mélange les deux sexes, la vieille ménagère et le vieux à ménager, si, si, c’est dans les cours de marketing.
Il y a aussi le panier moyen du consommateur comme indicateur du moral des troupes.
C’est quoi un panier moyen ?
Des pommes de terre, des carottes et des saucisses ou du foie gras et des huîtres ? Ainsi, il faut être guilleret pour sauver l’économie, joyeux, optimiste, plein de frénésie d’achat.
Renault a vendu moins de voitures, le semestre dernier, – 13,1 %, je crois qu’ils ont dit à la télé.
“Hein”, “quoi”, “horreur”, les Français n’ont plus le moral et ils font souffrir Renault, oui, car Renault souffre, ils l’ont dit dans le journal.
Mon Dieu, pardonnez-moi de ne pas avoir acheté assez de Renault le semestre dernier, j’ai fais souffrir ce constructeur automobile.
Je répéterai trois fois ce soir agenouillé devant mon lit, “je garderai le moral pour pouvoir acheter une Renault dès que je peux”, “je ne ferai plus souffrir l’économie, dorénavant, j’achèterai tous les jours une Renault, veuillez me pardonner, mais mes moyens ne me permettent pas d’en acheter plus, je promets d’être joyeux et plein de confiance en l’avenir pour acheter des produits qui permettent à l’économie de résister, de créer le plein emploi, de rendre le marché euphorique”… Non, mais, c’est vrai tout cela ?
Je ne rêve pas là ?
Dites-moi que je rêve et que ce n’est pas possible qu’on en soit arrivé là !
Certains n’ont peut-être pas encore lu la nouvelle.
Personnellement, je n’étais pas au courant et pourtant cela a été voté en 2007, mais voilà, les décrets d’applications vont bientôt paraître.
Si cela ne vous ennuie pas, je vais vous raconter un peu mon histoire. J’étais commerçant, enfin commerçant ambulant.
Je vendais des chaussures avec ma femme Janine.
On n’était pas trop de deux pour ce genre de métier, on se soutenait l’hiver quand il fallait démarrer à 5 heures du matin pour être à l’heure au marché.
Plus de vingt ans qu’on faisait ce boulot !
Le problème, c’est que je suis tombé malade, genre maladie longue durée, vous connaissez ?
Très dur pour Janine, elle m’a épaulé tant qu’elle a pu : “Non, Rémi, ce matin, tu restes couché, je vais bien me débrouiller toute seule !”
Seulement, elle n’arrivait plus à faire tout, toute seule, aller se fournir en marchandise, les marchés tous les matins, les enfants (on a deux ados à la maison, 14 et 16 ans), tout gérer, le boulot et la maison, c’était trop.
Elle n’en pouvait plus !
Et petit à petit, on n’arrivait plus à payer les charges sociales, on commençait à avoir les huissiers à la maison, un coup pour l’URSSAF, un coup l’Organic, et aussi les impôts, nous avons été obligés d’arrêter l’activité. Les dettes, on les a toujours, ils ont bien voulu échelonner, c’est tout.
On s’est renseigné, Janine a pensé reprendre une formation, elle n’a que 40 ans, elle n’a pas de diplôme, mais aide-soignante, on lui a dit qu’il y avait du boulot, elle a commencé à préparer le concours pour rentrer à l’école de formation.
Le problème, c’est qu’on n’a droit à rien.
Eh oui, quand on est commerçant, pas droit à l’erreur, pas d’assedics, rien de versé après fermeture.
Et le petit pécule qu’on avait en banque a commencé à fondre comme un glaçon dans le whisky.
Restait plus qu’à demander le RMI, comme nous l’a conseillé une assistante sociale, pas de gaieté de cœur, oh non.
Moi, qui avait dénigré les rmistes, fut un temps, je n’étais pas fier.
Mais la faim fait sortir le loup de la honte, et puis la maladie aussi, ça m’a fait voir les choses autrement, avec moins d’importance. Quoi qu’il en soit, nous voilà avec les aides de la CAF, ça nous aide à ne pas mourir de faim et à payer certaines choses.
Oh pas tout, certes, la petite de 16 ans donne quelques cours de math (eh oui elle est douée en math, 18/20 de moyenne, on n’est pas peu fier, c’est pour ça que je le dis) à des collégiens, ça lui paye son portable et quelques cinés.
Et si Janine ne revendait pas la fin du stock de chaussures sur Ebay, on serait obligé de vendre la voiture et la maison pour payer les huissiers et se retrouver à la rue. Cela ne va pas tarder d’ailleurs, parce que nous n’avons plus de chaussures à vendre.
Janine dit qu’elle ira faire des ménages. Le RMI, c’est vraiment l’aide nécessaire mais non suffisante pour vivre ; avec les allocations pour les enfants, on a presque 1000 euros par mois.
C’est sûr, si je vais mieux, je vais rechercher du boulot, mais j’ai 48 ans, malade, ça va être dur !
Janine dit de ne pas désespérer, elle va réussir le concours.
Quand même le RMI, c’est une bonne chose, ça permet de passer des caps difficiles, alors quand j’ai su qu’ils allaient évaluer le train de vie des rmistes, cela m’a tout retourné !
Apparemment, voila ce qu’ils vont évaluer :
“Un quart de valeur locative annuelle de logement détenu ou occupé par l’allocataire, 80% du montant des dépenses de travaux, charges et frais d’entretien des immeubles, 80% des dépenses en personnels et services domestiques, 6,25% de la valeur vénale d’une voiture si elle dépasse 10 000 euros, 0,75% de la valeur des objets d’art, bijoux et métaux précieux, 80% des dépenses de voyages ou de clubs de sport. L’évaluation pourra être demandée par l’organisme payeur (principalement les Caisses d’allocations familiales), après croisement de fichiers entre services sociaux. Néanmoins, la suppression des prestations ne sera pas automatique, le directeur de la CAF conservant une marge de manœuvre en cas de ’circonstances exceptionnelles’ liées à la situation économique et sociale du foyer. Le droit au RMI sera ainsi remis en cause lorsque le montant de l’évaluation atteindra ou dépassera la moitié du montant annuel du revenu minimum”… Notre maison, on l’a achetée à crédit en 1980, aujourd’hui elle a fini d’être payée.
C’est un pavillon de 120 m2 en banlieue sympa, pas trop loin de Bordeaux, 3 chambres, un grand salon et une cuisine où on peut manger dedans.
Nous avons même un jardin et un garage.
C’est sûr, aujourd’hui, impossible de me payer une baraque pareille.
S’ils comptent un quart de la valeur locative, on est presque foutu !
C’est 800 euros par mois une baraque comme la nôtre actuellement.
Ben, il n’y a plus qu’à espérer que le directeur de la CAF soit sympa.
Je vois d’ici la tête de l’inspecteur s’il vient à la maison.
“Oh, mais vous avez une jolie maison, et une belle voiture avec ça !” (C’est la Citroën Berlingo qu’on a mis cinq ans à payer, on avait privilégié cet achat pour remplacer le vieux camion du marché quand il était en panne et au garage, on pouvait toujours déballer un peu.) Je me vois penaud, regardant mes chaussures et disant embarrassé : “Heu, oui, monsieur l’inspecteur de la CAF, mais nous avons mis 15 ans à nous la payer cette maison, nous avons beaucoup travaillé pour ça”… en tentant de me justifier.
Et s’il voit les deux bagues de ma femme ?
L’alliance en or et la bague de sa grand-mère, une belle émeraude entourée de brillants…, il va les compter aussi ?
Et les meubles anciens de mon grand-père ?
Les travaux, on a quand même refait toute l’électricité l’année dernière, ça devenait dangereux, ils vont les compter aussi ?
Parce que là, on va y arriver à la moitié du montant, faut pas grand-chose en plus… Qu’est-ce qu’ils veulent, qu’on vende tout, qu’on se retrouve à la rue, qu’on soit bien bien pauvre, au bout du rouleau, misérables, à genoux pour faire l’aumône ! Qu’on puisse plus se relever, quoi !
Mon Dieu, si j’avais pensé à 20 ans que j’en arriverai là !
Mais par contre, je jure que si je gagne au loto, là je me paye la Ferrari de mes rêves, une 308 neuve, targa, comme Magnum, je vous interdit d’en dire du mal. Salutations
Roger