Briser les miroirs !
Chaque soir, je me fais piéger à mon corps consentant…, les bras de Morphée m’entrainent au fond de la nuit… et je me laisse cauchemarder à l’idée des heures qui s’égrèneront lentement jusqu’à ce que je puisse me sortir de l’oubli du sommeil.
Qui a donc inventé l’obscurité pour nier la lumière ?
Qui a mis des étoiles dans le ciel, planté des réverbères dans les rues… et des lampes dans les maisons !
Eteignez les étoiles et contemplez le ciel…, que voyez-vous ?
Rien !
Vous êtes en face de l’infini que votre esprit limité ne peut pas concevoir… et vous ne voyez plus rien.
Et cela angoisse.
C’est angoissant d’être en face de l’infini.
Rassurez vous, vos yeux s’arrêteront toujours sur les étoiles qui obstruent leur vision et n’iront pas plus loin. Aussi ignorez vous le vide qu’elles dissimulent.
Eteignez la lumière et ouvrez grand les yeux…
Je porte la malédiction de la lucidité, les yeux de mon esprit sont grands ouverts sur la vie et contemplent le vide.
On tente de se distraire, on fait la fête, on cherche l’amour !
On tente de jouer avec la vie pour se faire croire qu’on la maîtrise.
On roule trop vite, on frôle l’accident.
On prend trop de coke, on frôle l’overdose.
Ça fait peur, des gènes de banquiers, de PDG, d’hommes d’affaires, qui dégénèrent à ce point-là, c’est quand même incroyable.
Il y en a qui essaient de faire quelque chose, oui…, mais quoi ?
Il y en a d’autres qui déclarent forfait.
Il y en a qui ne sont jamais là, qui ne disent jamais rien, mais qui signent des chèques.
Et on les déteste parce qu’ils donnent tant… et si peu.
Et on finit par ne plus savoir ce qui compte, justement.
Les limites d’estompent.
On est comme un électron libre.
On a une carte de crédit à la place du cerveau, un aspirateur à la place du nez… et rien à la place du cœur, on n’a que des faux amis… et deux cents numéros dans notre répertoire qu’on n’appelle jamais.
On est exactement “des valeurs occidentales vivantes”, quoique bientôt mortes, ce pour quoi Georges Buch a dit que des méchants terroristes nous en voulaient, en voulaient aux valeurs occidentales que nous sommes…
Et le monde qui nous protège s’est alors mis en branle pour nous laisser valoriser les statistiques du bonheur éphémère en génocidant l’entièreté des autres sans valeur.
Et on n’a pas le droit de s’en plaindre, parce qu’il paraît qu’on a tout pour être heureux.
Et on crève toutes et tous doucement dans nos “chez-nous” trop grands, des moulures à la place du ciel, repus, bourrés d’antidépresseurs… et le sourire aux lèvres…
On bosse comme des dingos, on crève comme des esclaves ou on jouit de faire mal aux autres, il n’y a aucun autre choix, toujours la fuite en avant, les discours lénifiants, les parades de bons sentiments et l’Etat policier qui surveille qui veut quitter les rangs…
Il n’y a plus de saison, ni de sexe non plus…, à l’ère des “métrosexuels” suivis des “ubersexuels”, des “femmes guerrières” et de l’unisexe…, les branleurs sortent du lot…
Bref les frontières entre les hommes et les femmes deviennent de plus en plus floues.
La féminisation des hommes et la dévalorisation de la virilité nous amène dans une “Bite génération” ou baiseurs et baisés sont à la queue-leu-leu en regardant la grand-messe porno du 20 heures.
Il y est de plus en plus question de vagins, de sperme, de viols, de contusions génitales et autres joyeusetés entrecoupées de publicités pour des lessives.
Les hommes de pouvoir aujourd’hui, c’est nouveau et ça sort beaucoup, ont une bite.
Ils nous en arrosent généreusement à notre corps défendant et à l’heure de l’apéricube.
La bite fait le moine et si t’en as une, sers t’en…, tel est le slogan…
Le président lui-même sacrifie à la tendance puisqu’il couche avec sa propre femme, la célèbre bitophile à l’agenda lourdé… et l’engrosse sous notre nez en chantant Claire Fontaine…
Un futur président déchu, qui a déçu et qui a des sous de par sa femme et de par ses enculades du bon populo, des saloperies qui lui rapportent des dollars, au bon voeux des ricains qui ont décidé qu’on était de trop dans leur monde si petit…
Toute cette gabegie, ces traitrises…, nous montrent qu’il n’est pas maître de la sienne, le petit président à la chienne de bite, qui n’en fait rien qu’à sa tête (de noeud) et t’embroche même les moches à boutons pourvu qu’elles soient pourvues d’un vagin.
Ces histoires, ce n’est même pas gai parce qu’ils sont moches et pas sexy.
On n’envie ni l’une ni l’autre.
Enfin, je ne sais pas vous, mais moi, pffffffff !
Bref, je vous écris tout ça pour vous montrer que maintenant la bite s’expose à tous vents, qu’elle est popu…, surtout lorsqu’elle joue les Arlésiennes.
Voyez cette excellente planche de photos de phallus de tailles toutes plus impressionnantes les unes que les autres…, ne prenez pas cet air pincé : c’est de l’art.
Ça faisait partie d’une des manifestations annuelles “Rencontres d’Arles” et ça se reluquait même dans les hangars de la SNCF.
Et si vous l’avez petite, rassurez-vous, Mimi Mathy fait toujours partie du trio des préférés des Français !
Comme quoi small is also beautiful.
Ce bazar établit le postulat que filles et garçons ont des différences anatomiques et psychologiques !
Fort de ce constat, les sociologues ont identifié divers modèles aujourd’hui en activité sur la planète hétéro : warrior conjugal…, serial puceau…, casanova en panique…, mère célibataire mariée…, pin-up à testicules…, princesse à crédit…
Tout un programme !
Vous n’êtes pas ici par hasard, le hasard n’existe jamais, un jour prochain vous comprendrez.
Je ne sais pas qui vous êtes, ni pourquoi vous êtes là à me lire…
Qui peut savoir ce que vous faites sous la table en me lisant, sûrement des cochonneries…
Encore plus si vous restez ici, entre mes lignes.
Ou si vous êtes déjà partis.
Je ne sais pas grand-chose et encore moins sur vous mais ce dont je suis certain c’est que vous êtes capables de revenir me piquer des informations.
Des informations du réel dans le virtuel.
Du réel de là où je suis.
En ce moment vous êtes ici, en ce moment vous êtes là.
L’humain se doit d’être vertical, avec l’âge on se voûte, il faut y prendre garde, les torts comme les neurones ça ne se redresse pas.
En ce moment vous êtes ici et ça veut dire des choses, des choses très importantes.
Que vous êtes vivants par exemple, encore vivants, peut-être pas pour très longtemps, mais un petit peu vivant quand même.
Et puis aussi, surtout, qu’à cet instant précis vous ne regardez pas la télévision.
Vous êtes l’élite n’est-ce pas.
Ou pire : un tibia fracturé social qui feint la cicatrisation, vaudou cataplasme culturel.
Vous n’êtes plus partisans de rien, si ce n’est de l’optimisation.
Des glaucomes clématites s’épanouissent pleines fissures, hélas la moelle hélas la vôtre, se nie d’être infectée.
Alors évidemment, la télévision du réel, du réel de là où je suis, ça ne vous intéresse pas tellement.
D’ailleurs vous ne la regardez jamais, la télévision, jamais vraiment, sinon vous comprendriez mieux ce qu’il s’y passe.
Ce qu’il s’y passe exactement !
Vous pensez : rester droit c’est ne pas s’abaisser à la télévision.
Vous croyez que les courbatures sont inhérentes aux faux mouvements.
Vous dites : je ne suis pas concerné par la télévision…
Vous dites : la télévision ça ne me concerne pas…
Le Petit Robert définit ce qui suit :
– Etre concerné : être intéressé, touché par.
– Concerner : avoir un rapport à, appliquer à.
Vous feriez mieux de comprendre, c’est un conseil que je vous donne.
Vous affirmez : je me refuse aux statistiques…
Trop singulier, vous, l’exception…, attendu que la moyenne d’espérance de vie des Français est de 78,6 ans.
Vous cyniquez : j’ai su me préserver de la télévision.
Attendu que la moyenne de temps passée par les Français devant la télévision est de 3h30 par jour…
Ahahahahahahahahah !
Vous assurez : je suis dans le réel et le réel est tout sauf la télévision.
Il a été convenu que les Français ont pour espérance 11 ans et 4 mois de vie dans la télévision.
J’ai dit : onze ans et quatre mois plein temps les paupières en éveil permanent, soit un peu moins du double pour rester rationnel.
Vous vous dites au réel et surtout au village, parfois même au château mais toujours appréciant votre panorama.
Vous dites : je suis dans la vie, la vie n’est pas la télévision.
Parce que chacun en ses régions s’y rend trois heures trente par jour mais que vous tellement moins.
Parce que chacun s’y rend vingt-quatre heures trente par semaine, quatre jours et neuf heures par mois, soit mille deux cent soixante heures par an et que vous pas du tout.
Parce que tant qu’à aller quelque part pendant cinquante deux jours et douze heures cette année, vous préférez de loin une île ou sa simple possibilité, juste sa simple possibilité, au bondage boréal de la télévision.
Alanguis fauteuil à oreilles, vous dites : je possède une télévision.
Vous avez beaucoup de mal avec les transitifs et la passivité pénètre principe actif au creux de votre peau. Crâneurs vous ajoutez : j’ai une télévision chez moi mais en fait je ne l’allume jamais.
Vous avez à l’espace un rapport peu concluant…, j’ai vécu où vous êtes, tout y est inversé, ce n’est pas votre faute, pour socle une nausée d’ange d’avoir trop toupiné.
Avachis sur canapés, mythes élimés, vous dites : chez moi la télévision c’est comme si elle n’existait pas. Je vous aurai prévenu.
La technique des tenailles exfoliantes, c’est tout sauf une très bonne idée.
Ça n’extirpe pas que les comédons, ça râpe l’âme en miroir sans tain.
Vous suintez le négationnisme, vos pores sécrètent le jus de l’oubli, vous vous faites masque d’une amnésie qui vous dessèche de votre claustration, vous vous extrayez du réel, du réel de là où vous êtes.
Le sébum cireux d’amaurose vous ronge les nerfs saindoux optique, votre esprit se complet au gras.
Patrick Lelay a dit : Il y a beaucoup de façons de parler de la télévision. Mais dans une perspective business, soyons réaliste : à la base, le métier de TF1, c’est d’aider Coca-Cola, par exemple, à vendre son produit.
Vous ne regardez pas alors vous ne voyez pas, je crois que ça tombe sous le sens.
Le vrai du vrai, non impossible, même quand vous essayez la cécité perdure.
Alors vous retournez aussitôt dans le faux, on connaît du mensonge le confort obséquieux de Drucker et compagnie, le mec carrément ignoble qui joue l’assurance des bonnes familles dont la mathermarcat grosse comme une truie, rêve que sa fille épouse un clône du clown télévisuel.
Le milliardaire féru d’hélicoptère, lui, il se tape une bonne grosse nananoire comme la nuit de l’ennui des ménages, qui lui fait même ses écrits…, mais le pépère lavertu y paye que dalle, juste ses roupignoles à sécher, qui n’en a plus rien de comestible qui en sort… juste ses amis qui pontifent en éclusant tout les biftons qui traînent et les mènent au banquet annuel de l’Elysée, ou on prèche les convertis, les extravertis de la bitte circoncise, qu’ils baisent tellement que s’est comme un signe de ralliement…
Taiauttttt, c’est la curée, la bonne purée…
Patrick Lelay a dit : Pour qu’un message publicitaire soit perçu, il faut que le cerveau du téléspectateur soit disponible. Nos émissions ont pour vocation de le rendre disponible, c’est-à-dire de le divertir, de le détendre, de le préparer entre deux messages. Ce que nous vendons à Coca-Cola c’est du temps de cerveau disponible.
Vous savez, le problème, c’est que votre tête est pleine d’oiseaux morts.
Il y en a vraiment beaucoup.
Des tas d’oiseaux morts dans vos têtes, alors que moi, non, pas du tout.
Il n’y a absolument aucun oiseau mort dans ma tête.
Aucun.
Parce que moi on m’a déjà tué du moins on a essayé, que je vis encore, ça remonte à un sacré bail et l’ornithologie n’a rien à voir là-dedans.
Je sais que vous ne comprenez pas !
Que vous ne comprenez pas l’enjeu, le jeu ni l’intérêt.
Vous ne pouvez pas comprendre.
Huit heures par jour vous sous-louez votre corps à l’entreprise XYZ, vous louez vos compétences et donc votre cervelle à un groupe quelconque.
Et encore, j’écris louer….
Ce n’est pas un loyer, il n’y a pas de quittance.
Patrick Le Lay ne dit pas : bail, caution, F3 meublé.
Patrick Le Lay dit : Ce que nous vendons à Coca-Cola c’est du temps de cerveau disponible.
Votre cerveau est acheté.
Votre cerveau n’a plus de temps.
Votre tête est pleine d’oiseaux morts.
Patrick Le Lay dit : Rien n’est plus difficile que d’obtenir cette disponibilité.
La télévision propose avec ses programmes de télé-réalité juste des divertissements, rêvez-vous.
Juste des divertissements que l’on sait lénifiants.
Vos devriez vous inquiéter d’un songe empoissé glue euphémistique.
Mieux vaut encore un oracle bègue que l’échine d’un fils de cyclope.
Le Petit Robert dit : Divertir : 1. Détourner, éloigner. Soustraire à son profit… 2. Détourner de ce qui occupe. Détourner d’une préoccupation dominante, essentielle, ou jugée telle… 3. Distraire en s’amusant…
Le Petit Robert ajoute : Distraire : I.1. Séparer d’un ensemble… I.2. Détourner quelqu’un d’un projet, d’une résolution… II.1. Détourner quelqu’un de l’objet sur lequel il s’applique, de ce dont il est occupé… II.2. Faire passer le temps agréablement à quelqu’un…
Tiens, on cause de moi dans le Petit Robert…, la gloire !
A quoi bon s’exposer à la dégradation, radotez-vous sans cesse, l’haleine encore chargée de votre surclassement…, à quoi bon s’imposer ce vulgaire narcotique alors qu’est nôtre l’accès sybarite…
Délassements, snobinez-vous sans cesse juchés montres à gousset.
Et puis surtout, évidemment : votre planning ne vous laisse guère de temps disponible, aussi votre cerveau vous voulez l’épargner.
Surtout ne pas gâcher.
User de votre temps de cerveau disponible pour plus utile et plus rentable qu’un divertissement lénifiant.
Pour plus utile et plus rentable, pour une narration sur support papier, par exemple, n’importe quelle narration, mais reliée.
Peu vous chaut la méthode du traitement appliquée, artisanale, industrielle, l’important c’est l’objet, chez vous toujours l’objet.
Vous baptisez Salon du Livre sans sentir en vos paumes les échardes du manche, alors qu’avide la pelle mordait déjà pleines mottes jusqu’à la fosse.
Vous êtes tant obsédés par le rendement de votre temps de cerveau disponible que vous n’avez rien fait aux germes mutation.
La terre était bonne, trouviez-vous.
Friable et riche après jachère.
Vous avez enterré le mot littérature.
Vous ne lisez pas des textes mais vous achetez des livres.
Vous êtes à l’épicentre de ce qui vous poursuivra.
Mais ce n’est pas le problème.
Pour vous ce n’en est pas un et pour moi ça ne l’est plus.
Ça fait longtemps déjà.
Ce n’est pas un problème, d’ailleurs vous êtes partis et ça ne me dérange pas.
Le soliloque c’est tout ce qui me reste et je sais que c’est déjà beaucoup.
J’ai dit : User de votre temps de cerveau disponible pour plus utile et plus rentable qu’un divertissement lénifiant.
Pour un film, autre exemple, pour un film, qu’importe lequel mais un film.
Une fiction authentique, agréée.
Rituel moelleux, défection corporelle aux caveaux de velours, rétine captive cervelle lascive, grille de lecture enclenchée, ceci est une histoire d’encodage familier et ce n’est pas pour de vrai…
De la fiction comme loisir culturel, ça rassure Drucker sur sa virilité en collectionnant les conquêtes tout en craignant toute forme d’engagement, il résulte de l’émergence du matriarcat.
C’est un fils à maman ultra-choyé, grand narcissique, en représentation permanente mais qui ne se supporte pas !
C’est une réincarnation de Valmont qui consomme activement sans virilité.
Il serait en voie d’expansion, à l’en croire, lui qui les croise tous les soirs, veste en velours, chemise blanche ouverte singeant BHL, attaquant les filles qui sont attirées par son côté garçon de bonne famille.
Il est un peu l’équivalent de la “femme fatale”, à la beauté du chant du cygne qui vous brûle et vous entraîne dans sa chute…, le sociotype de “la princesse à crédit” qui comme son nom l’indique doit être une dépensière compulsive, une folle de fringues et de mecs aux actes de consommation destructeurs, une forme de libération face aux frustrations exacerbées par les médias et la publicité.
“Quand Dieu ne répond plus au téléphone, il faut bien s’en sortir et combler le vide laissé par les déceptions et les désillusions”, a t-il ironisé.
Pour lui, bien campé sur ses millions grâce à la télévision, le monde entier est à crédit : “On est à une époque de consommation frénétique où les rapports ne peuvent être qu’excessifs et obsessionnels”.
Mes conseils pour la sauver ?
La lecture, la contemplation et surtout… briser les miroirs !