Ceci est un texticule couillu…
J’ai d’abord rempli la casserole d’eau.
Je n’ai pas gratté une allumette et attendu que la flamme ait fini de consumer le souffre pour s’attaquer au bois…
Non !
Puis je n’ai pas délicatement ouvert le gaz, ni approché l’allumette qui aurait pu me brûler les doigts …
Non !
J’ai versé le contenu de la casserole “A” dans la bouilloire “B” sur laquelle se trouvait un bouton que j’ai placé en position “On“… (le bouton “On” se transforme en bouton “Off“, mais ici n’est pas le sens de ce propos qui tend vers le “On“)… et, rapidement l’eau s’est mise à frémir… (ne me demandez pas pourquoi j’ai d’abord versé de l’eau dans une casserole pour la verser dans la bouilloire alors que j’aurais pu verser directement l’eau dans la dite bouilloire, parce que si vous me posiez cette question, je vous répondrais que c’était ainsi et aussi parce que ça permet d’avoir une introduction plus “couillue” pour ce texticule, que si j’avais versé directement l’eau dans la bouilloire…, ok ?).
Avant qu’elle ne boue (ne confondez pas avec la boue, il s’agit ici du verbe bouillir…, l’eau boue, mais l’eau peut faire devenir toute terre en boue…, ok ?), j’en ai versé une partie dans une tasse dans laquelle j’avais préalablement déposé le contenu poudreux d’un sachet de Nescafé Capuccino instantané.
La tasse était brûlante parce qu’en terre cuite et son anse avait été cassée, je ne sais comment, par je ne sais qui, quoique… (sûrement ma “femme de ménage“, dite “femme d’ouvrage“, voire “femme de peine” ce qui n’a rien à voir avec un chagrin d’amour malgré qu’elle avait eu sûrement de la peine d’avoir cassé cette tasse)….
J’ai pris comme j’ai pu la tasse entre mes doigts, ignorant la douleur, pour approcher le breuvage fumant de mes lèvres.
J’avais beau souffler dessus, des volutes de vapeur continuaient de monter au plafond.
Et le liquide chimique s’est jeté sur ma langue.
Elle s’est mise à gigoter de manière incontrôlée, comme un corps sur lequel on aurait versé de l’acide.
Puis ce sont mes amygdales, innocentes et sensibles, qui se sont enflammées sans retenue.
Le café fautif a glissé dans une folle descente le long de mon tube digestif et, des larmes me sont montées aux yeux.
Je ne sais plus qui de la tasse ou de la larme est allé s’écraser la première sur le carrelage froid.
Alors que mon corps absorbait la douleur, la tasse m’a échappé des mains et la larme s’est arrachée à mes cils.
Une folle chute s’est engagée entre les deux éléments.
Qui de la tasse ou de la larme a touché le sol avant l’autre ?
Les plus scientifiques d’entre-vous seraient tentés de dire que c’est la tasse, d’autant qu’elle est tombée de plus bas.
D’autres parieraient sur la larme, pressée par la douleur.
Moi je ne vois pas l’intérêt de telles supputations, d’autant que ma langue occupe désormais toute la surface habitable de ma bouche et que mes amygdales ont trouvé refuge dans mes sinus.
Mon avenir culinaire à court terme se résume à des litres de yaourt.
Alors, je n’ai pas vraiment le cœur à répondre à des questions pareilles… par respect pour mon chat (qui est une chatte, mais quand on dit ou écrit “chatte” les gens sourient bètement, ce qui n’est pas en rapport avec l’animalité de la chatte, mais de l’appelation argotique qui signifie le sexe de la femme, la vulve en fait avec tout le bazar qui est autour et dedans, par rapport à son aspect “poils” qui n’existe pas chez les femmes épilées…), chatte donc, qui mangeait sa patée en face de moi et ce pourquoi je n’avais pas envie de perturber son repas en me levant pour aller tapoter ma réponse sur le web (ou d’autre ?)…
L’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt”.
J’ai toujours vu derrière ces mots une absurdité supplémentaire à mettre au profit des nantis, des propriétaires, de ceux qui sont plus riches au coucher qu’au lever du soleil.
Pourtant, cette révélation m’est apparue entre deux Mojitos, pas plus tard qu’hier.
J’ai pris conscience de ma propre absurdité, de cette vision bien trop mercantile de la vie et de ses principes.
Après une rasade punitive de cet excellent breuvage, j’ai décidé d’élargir le sens de ce proverbe jugé débile il y a peu.
Je tombais sans m’en rendre compte dans cette routine qui défraîchit et assombrit le visage de tant de citoyens qui partent travailler tous les matins comme une armée de playmobiles décolorés, ces petits bouts de plastiques qui n’ont de signe distinctifs que leurs vêtements.
Ces derniers temps, mon lever se déroulait selon une régularité métronomique.
Sans l’avoir réellement décidé, mon corps descendait fébrilement la mezzanine pour éteindre le réveil et titubait jusqu’aux toilettes évacuer une urine dont l’odeur de fermentation finissait de me dessiner les plus belles valises que des yeux n’aient jamais porté.
Puis salle de bain pour un rasage méticuleux suivi d’un bain…
Savon, shampoing, crème hydratante et cotons tiges.
Je ne sais comment l’ordre de ces différents soins matinaux s’est imposé à moi.
Jamais je n’ai enfilé un coton tige dans mon oreille droite sans avoir préalablement inspecté l’oreille gauche.
Plus surprenant encore, je ne me baigne (longuement dans ma baignoire tout en lisant un magazine) qu’après m’être rasé (de près).
Pourquoi pas l’inverse ?
Ne me posez surtout pas la question, parce que je vous répondrais que le bain est un réel plaisir de détente qui, en sus, hydrate la peau qui est plongée dans l’eau qui constitue le contenant de la baignoire, d’ou le terme “Bain“, qui n’a rien à voir avec le mot “thermes” sauf que c’est la même chose mais en plus grand dans un ensemble…, OK ?.
Toujours est-il que ces premiers gestes quotidiens sont le début d’une longue série d’habitudes qui vont ponctuer ma journée comme autant de signes rassurants et sécurisants.
Empêcheur de tourner en rond par nature, j’ai décidé de réagir à la monotonie de l’existence.
J’ai donc décidé de me lever tous les matins une heure plus tôt.
Paf.
Une grève d’habitudes en quelque sorte.
Sauf que je n’ai pas d’heure pour me lever…
Se lever une heure plus tot que l’heure improbable d’un levé, correspondant à une cessation de sommeil ET à l’envie soudaine d’uriner…, ne pouvait donc être une réalité…
Non, je ne suis pas fou, quoique…
Oui, j’ai bien mesuré les conséquences de cette décision sur mon équilibre déséquilibré, sur l’avenir de l’Europe et sur le trou de la couche d’ozone.
Mais c’est comme ça, quand je prends une résolution, j’aime m’y tenir.
Sauf si ça devient une habitude…
Désormais, parce que je sais maintenant que je me lève une heure plus tôt tous les matins, je renais.
Dans la pénombre matinale, tel un voleur de temps, je prépare le petit-déjeuner tel que décrit en début de mon texticule…
Puis je m’assois silencieusement dans mon fauteuil préféré avec un Nescafé Cappuccino fumant.
Les secondes s’égrènent et rien ne se passe (sauf quand je me suis brûlé la langue, versé une larme et lâché héhé ma tasse qui s’est dès-lors précipitée vers le sol sous le principe de la gravitation terrestre).
Elles laissent (les secondes, qui passent en première position) la place aux minutes et toujours rien.
Après, debout derrière la fenêtre, j’accompagne le lever du soleil.
Je baille maice n’est pasas grave.
Demain, peut-être que je ferai des pompes, après-demain une omelette.
C’est mon heure perso, tout tourne encore rond.
Cela me laisse le temps de penser…
Qui décide des lois universelles ?
Pourquoi la Terre tourne suelle-mêmeme dans un mouvement aussi répétitif ?
Autant de questions que je me pose chaque matin.
Heureusement, mes ignorances sur le sujet me permettent d’imaginer un autre scénario.
Ca doit être lassant un tel mouvement sur soi-même depuis des millions d’années.
Même quand on s’appelle la Terre.
Quelques météorites lui chatouillent l’atmosphère de temps en temps mais c’est une maigre compensation.
Les planètes, les satellites, le soleil, les étoiles.
Un univers aussi statique, c’est ennuyeux.
A l’occasion, des étoiles filantes rompent cette monotonie intersidérale mais la plupart du temps, le système solaire prend la pose.
J’imagine qu’une autre loi pourrait pousser la Terre à rouler comme un caillou entre les planètes voisines, évitant les météorites, s’arrêtant au feu rouge, comme dans un flipper.
Les travailleurs (les autres s’en f…) auraient des journées de 30 ou de 4 heures selon la position de la Terre par rapport au Soleil.
Obligé de s’adapter en permanence.
La sélection naturelle serait bien plus efficace et seuls les moins cons survivraient (il y en a tant).
Et puis, tous les soirs la lune et la grande Ourse dans le ciel, j’en ai ras la patate…
J’aimerai voir des étoiles en forme de femmes-à-poils sans poils (si j’avais écrit “épilées“, cela aurait été moins poétique) ou de billets de 500 euros.
Marre des casseroles.
Celui qui nous a peint le ciel ne s’est pas foulé.
Je le vois d’ici.
Du bleu déposé au pinceau grossier au petit bonheur la chance.
Une rasade de Mojito, et hop, miracle de l’alcool, un ciel plein d’étoiles.
Le créateur mon c… !
Hier, j’ai renversé mon verre de vin sur la nappe de la table à manger du restaurant ou j’étais allé me sustenter (quand on va au restaurant, c’est pour manger, boire du vin est un accompagnement de l’action de manger, de plus on peut manger sans boire du vin, certains boivent de l’eau ou du Coca-Cola ou de la bière…).
Le hasard a dessiné une tâche qui ressemblait à s’y méprendre à la silhouette de Monica Bellucci dans le plus simple appareil ! (l’appareil en question est une expression, signifiant qu’elle est “à poils” mais sans certitude d’être épilée, ce qui par ailleurs me laisse de marbre, c’est à dire “froid” dans le sens que je m’en f… sauf qu’être “à poils” mais épilée donne du sex appeal qui se pronnonce “à piles” alors que le sens littéral est une “attirance” due au sexe…, OK ?).
Le temps qu’un ange pète, j’ai bien été tenté de…(oui, les anges pètent, si vous prétendez le contraire, prouvez-le)…
Mais je suis resté de marbre (donc “froid“)…
Au fur et à mesure que la nappe buvait mon vin, la silhouette italienne s’est transformée.
Elle a vieilli jusqu’à devenir floue et que je ne distingue plus qu’une tache informe.
Si la Terre continue à tourner comme ça sur elle-mêmeme et autour du soleil, on va tous devenir fou.
J’habite le sud d’une grande ville, dans un quartier dit Huppé proche d’un observatoire de renom…
Mais il m’arrive de quitter ce quartier sécurisé et sécurisant pour m’en aller réaliser des “affaires” dans des endroits peu recommandables que je ne vous recommande donc pas….
En l’occurence, il me fallait “descendre” dans le “bas de la ville” comme on dit ici pour marquer la différence entre les gens biens et gens de biens, avec les gens en général qui ne sont ni biens et n’ont pas de biens…
L’endroit ciblé était un revendeur de bagnoles pourraves, dont l’officine se trouve à un jet de pierre (ou de crachat, tout dépend des groupes qui peuplent ce coin pas très reluisant, comme souvent les quartiers autour des gares.
Ce cliché à la vie dure, mais qui se vérifie dans mon cas.
La voisine du revendeur d’épaves est une vieille prostituée alcoolique qui n’adresse la parole aux gens qui l’interpellent qu’au dessus de 3 grammes par litre de sang.
C’est une gentille, toujours tirée à quatre épingles, qui se fait raquetter par tous les miséreux du coin.
Des clopes et du vin, de la bière, une ou deux pièces…
Sous ses fenêtres, jour et nuit, nuits et jours, c’est un défilé de poivrots qui viennent gueuler leur saoulerie pour un peu de fumée, entre quelques clients pas très frais qui viennent jouir (quoique le but n’est pas toujours atteint, la dame n’offrant aucune garantie)…
En face de ce cloaque en claque, une église dont la façade a été ravalée et nettoyée mais dont les flancs sont toujours d’une noirceur à faire pâlir un mineur de fond.
Jamais vu grand monde entrer dans cette église.
Encore moins de mariés descendre ses marches.
Les putes vieillissent mal, alors pourquoi pas l’Eglise et ses principes.
Les flics sont aussi très présents dans ce quartier.
Rapidement mais bruyamment, ils passent régulièrement dans un crissement de pneus non contrôlé.
Ils sont aussi ponctuels que les cloches de l’église.
L’envie de pisser ?
L’heure de l’apéro ?
Ici, on sort les sirènes comme on reluque les jambes des péripapéticiennes, l’habitude, le réflexe…
Le gyrophare et la sirène sont aux flics ce que la virgule et le point sont à la ponctuation.
C’est dans ce climat glauque que j’ai senti l’inhumanité de l’humanité, le non devenir sans avenir…
En revenant de cette “expédition”, j’ai eu envie de campagne, de champs de patates et d’arbres centenaires.
J’ai eu envie de m’animer au chant du coq ou des oiseaux, et plus (sens négatif à défaut de sens interdit) au chant du flic.
Je ne veux, pour seul horizon, que les pis nourriciers d’une vache.
Allongé sur l’herbe folle, je regarderai le soleil se coucher entre les jambes de la fermière en train de labourer son potager (j’ai toujours aimé avoir le beurre, l’argent du beurre, la vache et la crémière et son pot..)…
Je veux faire l’amour dans un silence de campagne.
Pas un silence de cathédrale, froid, inquiétant et morbide, plein de sous-entendus…, mais un silence de dimanche après-midi qu’on peut écouter tranquillement avant de s’endormir dans le canapé du séjour, avec en fond le son lointain des hélices d’un petit avion de tourisme tandis qu’un rayon de soleil darde à travers la véranda et me réchauffe le corps.
Je ne sais pas trop si c’est cette bronchiolite aigue qui m’aggrave la voix comme un moteur de 4 CV après un aller-retour Paris-Dakar, ou ces longues heures que je passe à ne rien branler d’autre que ma souris à boule devant l’ordinateur qu’elle anime…, mais toujours est-il que mes paupières sont lourdes.
Je voudrais bien faire croire au monde entier qui regarde mes texticules…, que je travaille, que j’œuvre actuellement pour la croissance irrésistible de www.GatsbyOnline.com, cette bonne fée.
Il pleut sur ma ville et mes chaussettes sont humides.
Sentiment d’amertume envers cette journée que j’aurais pu passer à la chaleur d’un oreiller.
Ce matin, quand je me suis réveillé une heure plus tôt d’une heure non programmée, un premier tremblement pulmonaire ne m’a laissé aucun doute.
Ce jour s’écoulera sur le lit du service minimum.
Je me suis donc traîné jusqu’à mon ordinateur, la goutte au nez et l’œil humide.
Pas un neurone pour rattraper l’autre.
C’est la loi de l’encéphalogramme plat.
J’ai dans la tête une plage Tahitienne et quelques vahinés qui me suc…. le d….
Vous l’aurez compris je suis en grève.
Chaque coup de téléphone est une grosse vague hargneuse qui détruit mes châteaux de sable.
Je prends ma plus belle voix (sic) pour répondre et noter les messages de clients qui se battent pour acheter l’une de mes voitures de collection.
Mais derrière cette apparente disponibilité, je combats la bétise in-humaine, sans cesse dérangé par la paresse et l’ennui.
Confit dans la brume et les sens dans le coton, je milite pour le sommeil.
Je ne brandis pas mon poing, je suis trop fatigué, mais je le pense un peu…
Il faudra quand même que je me ressaisisse avant l’heure du repas.
Si je compte une heure de concentration pour rassembler mes esprits, mes sens et mes membres éparpillés aux 4 coins de mon bureau, autrement dit de mon monde, ca me laisse juste le temps de valider ce texticule et de commencer à penser à une retraite matelassée.
Bonne nuit ou bonne journée, choisissez en fonction de l’heure ou vous lirez ceci….
J’ai réalisé passer plus de 48 heures par jour devant mon écran d’ordinateur.
Et chaque matin, je remarque, désespéré, la position plutôt lascive de mes paupières.
Jour après jour, mes yeux se creusent.
Et pour cause.
La première chose que je fais après mon rasage, puis mon bain, puis ma tasse de café chimique…, est bien d’allumer prestement l’ordinateur.
Ensuite seulement, je pense…
Réaction primaire.
J’allume, j’ôte, je parle, je bois…
J’allume, j’ôte, je parle, je bois…
J’allume, j’ôte, je parle, je bois…
C’est décidé, demain j’ôte, je bois, je parle et j’allume…
Pour prouver à Charlot, qui se la donne au paradis, que les Temps Modernes ne passeront pas par moi.
Mais il y a plus grave encore que la place privilégiée qu’a pris l’ordinateur dans ma vie.
Je prends le rythme de la machine, ce démon qui m’entraîne au bout de la nuit !
Je crois chevaucher mon ordinateur que je tiens fermement par la souris.
Mais je me mets le cigare dans l’œil.
La puissance des processeurs et la banalisation du haut débit ont rendu mon cervelet complètement hystérique.
Désormais, j’ai à peine commencé à penser que je suis déjà en train de concrétiser cette pensée.
Un clic à gauche, un clic à droite et j’y suis.
Pour reprendre une expression manouche, je mets la caravane avant la Mercedes et c’est pas comme ça qu’on quittera la décharge.
A trop passer de temps derrière un écran d’ordinateur ou de télévision, j’en ai perdu mon rythme naturel.
J’ai le cerveau sous dialyse.
Finalement, toute pensée qui ne se réalise pas instantanément peut être jetée immédiatement.
Je m’étonne encore de devoir me laver alors que je croyais qu’il suffisait d’y penser.
Il ne me reste plus qu’à cliquer sur “envoi“, ce que je fais… et vo……………………………… Click !