CHAMBRES D’ADOS : MAXI-BORDELINE…
Dans un monde parallèle au nôtre, il existe des chambres d’ados pimpantes, fleurant bon l’ordre et la propreté, rangées au cordeau, où rien ne traîne ni ne souille…, dans la vie la nôtre, c’est, comment dire : un poil différent ?
Alors oui, on sait, sa chambre c’est son espace, son lieu, sa tanière (non je n’ai pas écrit : son bouge) …, elle est le reflet des bouleversements internes et externes que traverse le cher ange…, mais en fait, si on y réfléchit bien, cet enfant fait de la science sous plusieurs formes, il se cultive tout en cultivant.
Voyez son intérêt manifeste pour la zoologie, sous toutes ses formes : des troupeaux de moutons qu’il élève sous chaque meuble, aux colonies de bestioles diverses et variées qu’il nourrit consciencieusement avec une nourriture toute aussi diverse et variée : pain, gâteau, yaourt en voie de décomposition, mac do momifié, pomme moisie (on l’ignorait si soucieux de faire respecter l’adage 5 fruits et légumes à ses locataires).
Ce n’est plus une chambre, c’est un biotope, fragile et en équilibre instable, ce qui explique qu’il ne faille ni ouvrir la fenêtre ni introduire un balai ou un aspirateur : tout souffle d’air mal maitrisé risquerait de détruire irrémédiablement ce remarquable exemple de biodiversité.
Les voies de protection de la planète sont impénétrables.
L’autre aspect scientifique, c’est la géologie…, une étude rapide, voire superficielle, vous livrera moult informations sur l’évolution de votre Ado.
On peut ainsi repérer (première strate) la dernière fois qu’il a rangé sa chambre.
Vous exhumez un devoir daté du 2 mars ? (3,5 /20 en histoire, non il ne s’en est pas vanté) …, avant de tirer plus avant sur la page, vérifiez son emplacement précis : à même le sol ? C’est quasi aussi sûr que du carbone 14… le 1er mars, ce sol était vierge.
Ensuite, vous pourrez retracer le fil de sa vie… et à ce titre, les filles sont plus lisibles que les garçons.
Ce petit haut noir, bordé de dentelles ? Bon sang, mais c’est bien sur ! la fête (ne dites surtout pas boum, c’est humiliant passé 13 ans) de sa copine Léa !
Un jogging roulé en boule vous renseignera efficacement sur la dernière fois où il a bien voulu honorer son cours d’EPS… et vous confirme que donc, il a séché les derniers…
Pulls et sweat-shirt donnent un aperçu intéressant des conditions météos de la dernière ère… tout réchauffement printanier se traduit pas une couche de débardeurs/ jupettes/ short, voire tongs (si, si !) …, recouverte de pulls, manteaux et parsemée de chaussettes ? Ben oui, les giboulées.
Des connaissances entomologiques vous permettraient de dater plus précisément les couches en fonction des insectes (comme dans les Experts et NCIS).
Je suis certain que l’apparition d’araignées est un indice de la plus haute importance (et aussi un excellent déclencheur de rangement).
Mais bon, nous ne sommes que des parents…, en revanche, on peut piquer un tas de trucs à la police scientifique…
Une cigarette vidée de son tabac indique clairement une utilisation annexe du dit tabac.
50 centimètres plus loin, vous trouvez un morceau de carton roulé ? Bingo vous venez de reconstituer un pétard.
Et puis, soudain, au détour d’un tas de linge immonde (vestige d’une tentative de rangement) vous croyez voir, non, vous voyez, de vos yeux qui voient, mais oui, la manche de votre pull en cachemire !!!!!
Oui, celui que vous cherchez depuis 3 semaines est là, en boule, puant la clope.
L’adrénaline -dans ce cas précis, mot scientifique pour la pulsion de meurtre…, vous envahit.
Gardez soigneusement cette preuve (doublée d’une possible circonstance atténuante).
Faites 18 fois en courant le tour du pâté de maison pour essayer de vous calmer…, vous réglerez ce problème plus tard.
Revenons à nos, enfin, à ses moutons.
Pour peu qu’on l’aborde sous un angle scientifique : le bordel de la chambre de votre Ado peut se révéler infiniment distrayant et instructif.
Ce qui change agréablement les idées, avant de proférer sur un ton qui n’a plus rien de scientifique le célèbre “Range ta chambre !!!”.
Si votre Ado vous répond “Je dois étudier”… ou “Je passe mon bac d’abord”…, c’est qu’il a de l’humour.
Consolant, mais inefficace.
Les parents devraient se battre pour faire passer leurs ados de l’étape “bordel organisé” à “organisation du bordel”.
L’ordre et l’entretien seraient-ils si importants que cela ?
Et bien, oui : Lorsqu’ils ont un certain âge, les jeunes aspirent à l’autonomie, mais ils résident chez leur parent et disent devoir respecter certaines règles de la cohabitation.
Pourtant, si l’adolescent dit prendre en charge l’entretien de sa chambre, en fait, c’est plutôt qu’il n’apprécie pas que sa mère vienne ranger à sa place, trop perturbé à l’idée qu’elle fouille et détruise son espace d’épanouissement.
Il faut dire qu’avant 1950, il n’y avait que les “enfants bourgeois” qui avaient le droit de se procurer un espace à eux…
Maintenant chaque ado a le droit d’avoir son propre endroit personnel, sa chambre, pour pouvoir organiser son “chez-soi”.
De plus, les chambres de jeunes ressemblent maintenant à des “mini-studios”, elles sont là pour plusieurs activités : dormir, travailler, recevoir…
Donc on y trouve toutes sortes de meubles, d’objets divers (télé, lit, bureau, bibliothèque, armoire, des fois même un canapé, un frigo… etc.).
Si sa mère décide de venir remettre de l’ordre alors elle porte atteinte à la séparation que le jeune adulte veut établir entre personnelle et familiale.
Pour l’adolescent, l’ordre dans la maison, c’est l’ordre “de” la maison, un ordre tout juste bon pour les vieux et les enfants…, une mainmise sur lui et son potentiel de libertés, s’y conformer, c’est abdiquer, se soumettre.
L’adolescent qui traverse une phase de remaniement psychique a ainsi besoin de “déconstruire” pour reconstruire ensuite, quitte à passer par l’étape “cocon”, voire “tanière”…
– Tu fais quoi dans la vie ?
-Constance : J’ai arrêté les études mais je prends des cours de théâtre et j’essaie de me faire un bon portfolio. Je fais aussi le vestiaire d’un centre d’art.
– Depuis combien de temps ta chambre est dans un tel bordel ?
– Depuis toujours. Avant, ma mère me disait de la ranger, mais maintenant j’habite avec papa et il est moins exigeant.
– Tu prévois de ranger bientôt?
– Je me le dis tous les jours.
– Tu collectionnes quelque chose?
– Je ne collectionne rien en particulier, mais j’adore les chaussures et les lunettes de soleil.
– Tu jettes des trucs parfois?
– Je remplis constamment des sacs de vêtements que je ne porte plus, mais je ne les jette jamais. J’ai encore des sacs dans mon placard. Je n’arrive juste pas à m’en débarrasser.
– T’étais bordélique quand t’étais gamine ?
– Oui, j’étais bordélique, mais ma mère m’obligeait toujours à ranger ma chambre.
– Que pensent tes amis de ton bordel ?
– Seuls mes meilleurs amis peuvent entrer dans ma chambre et ça les fait marrer. Il n’y a pas de place pour marcher et ils doivent sauter par-dessus mes vêtements. Si d’autres personnes viennent chez moi, je garde la porte fermée.
– Que disent tes parents en voyant ta chambre ?
– Je vis avec mon père donc tout l’appartement est propre, c’est juste ma chambre qui est comme ça. Mais je suppose qu’il en marre de se battre avec moi pour que je range, alors je garde la porte fermée.
– Tu dirais que tu es organisée dans ta vie, sinon ?
– Oui, niveau travail et théâtre, je suis très organisée ! Depuis que j’ai acheté un agenda, ma vie va beaucoup mieux.
– Quel est ton objet préféré ? T’as pas peur de le perdre dans ton bordel ?
– Mon objet préféré est ma vache en peluche et elle est toujours dans mon lit. Elle ne se fait pas mal quand elle tombe parce qu’il y a des vêtements partout.
– Ça fait combien de temps que ta chambre est dans un tel bordel ?
– Basia : Elle est toujours comme ça. Je trouve ça plus facile de retrouver ce que je cherche lorsque tout est par terre. Si je range un objet, je ne le retrouve plus. Mais si je le jette par terre, je me rappelle du dernier endroit où je l’ai vu.
– Tu ramènes des copains chez toi ? Ils te font des remarques sur le bordel ?
– Je pense qu’en général, les gens sont plus perplexes sur la quantité de choses que je possède. J’ai accumulé des trucs toute ma vie, la plupart de ces trucs se trouvent au même endroit. Ça compense toutes ces années où j’ai dû les garder cachés dans un placard. J’aime bien avoir tous mes trucs là, devant moi, où je les vois vivre ensemble en harmonie.
– Tu collectionnes quelque chose ?
– Les piles usagées, les bouteilles de Gatorade, les appareils photo, des animaux empaillés. Je vis juste derrière un bâtiment de l’Armée du salut alors j’y vais tous les jours et j’achète un tas de babioles que je trouve mignonnes ou intéressantes. Je fais rarement du shopping dans les grandes enseignes parce qu’à l’Armée du salut, rien n’est cher et on trouve toujours des objets uniques. Je n’aimerais pas que quelqu’un d’autre possède la même chose que moi.
– T’étais bordélique, toute gamine ?
– J’étais pareil quand j’étais gamine, je vivais dans un véritable océan de vêtements. Mes parents me faisaient ranger ma chambre, oui, mais ça prenait des semaines ou je devais la ranger le matin où la femme de ménage devait passer. Souvent, ils mettaient juste une pancarte sur la porte de ma chambre : NE VOUS INQUIÉTEZ PAS, VOUS N’AVEZ PAS À NETTOYER CETTE CHAMBRE, ELLE EST RÉPUGNANTE.
– Que disent tes parents ?
– Ils s’en foutent pas mal. De toute façon, la plupart de mes trucs leur appartiennent. Ils ont vendu leur résidence secondaire donc j’ai récupéré la plupart de de leurs affaires.
– Tu fais quoi dans la vie?
– Viviane : Je suis artiste-étudiante.
– Ta chambre est comme ça depuis combien de temps ?
– Le bordel a ses hauts et ses bas, selon mon humeur. Là, elle est plutôt bien rangée. Je passe une bonne semaine jusqu’ici.
– Tu planifies le ménage combien de temps à l’avance ?
– Parfois, quand je rentre chez moi bourrée, je fais le ménage. Mais quand je me réveille, ma piaule est de nouveau en bordel. Je ne sais pas comment ça se fait. Je n’ai pas l’intention de vivre dans un endroit propre jusqu’à ce que je puisse me payer une bonne, donc non, je ne procrastine pas.
– Tu ramènes des mecs dans ta piaule ? Que pensent-ils de ce bordel ?
– Oui, j’en ramène parfois. S’ils se plaignent, je les punis.
– T’as une collection ?
– Oui, de bijoux rares et précieux. J’accepte les dons.
– T’étais une enfant bordélique ?
– J’ai toujours été bordélique. Ma mère s’en foutait, mais ça dégoûtait mon frère parce qu’il est Vierge. Ça ne dérange toujours pas ma mère que je vive de cette manière. Mon frère ne vient jamais dans ma piaule. Ça ne me dérange pas parce que je l’emmerde.
– Que disent tes parents ?
– Je m’en f…
– Quel est ton truc préféré ? Ça ne t’inquiète pas de le perdre dans ce bordel ?
– Mon objet préféré, c’est un secret. Je ne vais pas te dire si je l’ai caché ou non parce que je ne veux pas que les gens se mettent à fouiller quand ils viennent me voir.
– Combien de temps à l’avance prévois-tu de ranger ta chambre ?
– Elaine : Je ne planifie jamais. Je le fais quand ça commence à puer, ou si je suis défoncée et que j’ai envie de mettre un peu d’ordre. Le seul truc que je fais régulièrement, c’est la litière des chats, et j’ai dû me forcer au début, juste parce que j’adore mes chats.
– Tu fais collection de quelque chose ?
– Oui : des jouets de toutes sortes, des vêtements couleur pastel, des chaussures à plateforme, des bijoux, des magazines porno vintage, des trucs pour les chats, des objets vintages d’Halloween. Dans les jouets il y a : des figurines Mon petit poney de première génération, des Barbie, des sextoys, des cristaux, des godemichets et des jouets en vinyle comme les Friends With You. J’aime bien jouer et je pense que mon bordel est intimement lié à ma gaieté. Je dois avoir un problème d’accumulation d’objets ou quelque chose comme ça, mais j’aime bien être entourée d’objets mignons, et j’aime bien les voir tout autour de moi et les retrouver spontanément là où ils ne devraient pas être.
– Que disent tes parents de l’état actuel de ta chambre ?
– Mon père me critique pas mal, mais il est assez bordélique aussi. Il m’a dit une ou deux fois que je devrais ranger pour que je trouve un copain… Je dois être une sorte d’anti-femme féministe. Ma mère ne me juge pas, elle aime le fait que je ne sois pas comme tout le monde.
– Quel est l’objet que tu préfères dans ce que tu possèdes ? Tu n’as jamais l’impression que tu pourrais le perdre dans ton bordel, à tel point que tu lui trouverais une cachette spéciale ?
– En fait, j’ai une boîte secrète dans mon armoire. À l’intérieur, il y a quelques photos de mon enfance, quelques trucs d’un ami décédé, un journal intime dans lequel j’écrivais il y a quelques années, et des cheveux que m’a envoyés mon copain. Sinon, si je veux retrouver quelque chose facilement, je le mets sur mon bureau…, on va dire des trucs comme des sextoys ou du lubrifiant. Les seuls trucs que je perds, c’est l’argent et la drogue, et je suis super contente quand je les retrouve par hasard.
– Depuis combien de temps ta chambre est-elle dans un tel état ?
– Hannah : Trop longtemps.
– Tu prévois combien de temps à l’avance de la ranger ?
– J’ai découvert que je devais attendre que l’envie m’en prenne. D’habitude, ça arrive quand je suis défoncée et que j’ai regardé tous les derniers épisodes de mes séries préférées, mais que je n’ai toujours envie de faire mes devoirs, alors je range. Mais ouais, je procrastine tout le temps.
– Tu ramènes des mecs dans ta chambre ? Que pensent-ils de ce bazar ?
– Des fois, je préviens avant qu’ils ne viennent mais j’essaie de ne pas m’excuser. La plupart du temps, ils disent qu’ils s’en foutent. Mais ils finissent par ne plus s’en foutre quand ils sont aux toilettes et qu’il n’y a plus de papier.
– Tu fais collection de quelque chose ?
– Je collectionne des babioles et des choses que j’aime. Pour une raison quelconque, je n’arrive pas à jeter les piles usagées, je me dis toujours qu’elles ont encore un peu de jus à l’intérieur.
– T’étais bordélique quand t’étais gamine ?
– J’étais assez bordélique, oui. De temps à autres, mes parents me forçaient à ranger ma chambre et une fois que je commençais, j’aimais plutôt ça, mais je ne le faisais quand même jamais. Je me rappelle qu’une fois, j’ai caché tout mon linge sale dans ma boîte à jouets parce que j’étais trop paresseuse pour aller le mettre dans le panier dans le couloir. J’ai eu des emmerdes à cause de ça.
– Quel est ton objet préféré ? Ça ne te fait pas peur de le perdre dans ce bordel ?
– J’ai une sorte de ver de terre en peluche que ma mère m’a fait et que je garde dans mon lit. J’ai aussi la tête d’une Barbie avec laquelle ma sœur et moi on jouait ÉNORMÉMENT, j’essaie de la garder en sécurité en haut de quelque chose.
– Ta chambre a toujours été aussi bordélique ?
– Claire : Ça fait longtemps qu’elle n’avait pas été dans un tel état.
– Tu prévois combien de temps à l’avance de la ranger ?
– Oh, je repousse le nettoyage sans cesse, et je ne planifie jamais à l’avance. Si j’ai besoin d’être motivée pour ranger, je regarde Les Feux de l’Amour. Ça m’aide beaucoup.
– Tu collectionnes quelque chose ?
– Je collectionne les statuettes d’éléphant, les posters et les photos de vieux films d’horreur, les pierres et les trésors trouvés sur la plage comme des morceaux de verre, des os ou du bois flotté. Et bien sûr les classiques : des films, des livres, des disques. Quand j’étais petite, j’avais une grande collection de cartes postales des endroits où j’allais camper.
– T’étais une enfant bordélique ?
– J’ai toujours eu une chambre en désordre. Pour moi, une maison propre signifie qu’on a trop de temps à perdre.
– Que disent tes parents ?
– En voyant mes bouteilles de vin vides, ils radotent : Oh Claire, j’espère que tu ne dépenses pas tout ton argent en alcool.
– Tu dirais que tu es organisée dans les autres aspects de la vie ?
– J’aime être organisée de manière visuelle dans certains domaines. Mes livres et films sont classés par couleur, tous mes tee-shirts sont pliés et parfaitement empilés, par couleurs également. À mon travail, je suis beaucoup plus propre qu’ici, ça c’est sûr !
– Quel est ton objet préféré ? Tu n’as pas l’impression que tu pourrais le perdre dans ce bazar ?
– Mon objet préféré est une bague en onyx noir qui était autour du doigt de ma grand-mère dans son cercueil. Je ne la perdrai jamais. Je la mets tous les jours et je m’assure de savoir où elle est quand je ne la porte pas. Pour quelqu’un de bordélique, je ne perds quasiment jamais rien.
– Ça fait combien de temps que ta chambre est dans un tel état ?
– Stéphanie : Aussi loin que je m’en souvienne, elle a toujours été comme ça. Mes parents ne me faisaient jamais ranger ma chambre ou faire mon lit. Je suis un peu une sale gosse de ce côté-là. Je suppose que c’est une mauvaise habitude que j’ai prise – ou pas d’habitude du tout, d’ailleurs. Ma grande sœur est comme moi.
– Tu ramènes des mecs en douce ? Ils te parlent de ton bordel ?
– Pas souvent, mais ils n’auraient pas intérêt – je les foutrais dehors.
– Tu fais collection de quelque chose ?
– Plein de vieilleries. J’adore faire des collections, des BD, des statues, des valises, plein de trucs inutiles. Maintenant que j’y pense, ça doit aggraver la situation.
– Tes parents pensent quoi de ta piaule, tu crois ?
– Mon dieu… Ils pensent que j’ai un problème de drogue ou d’argent.
– Et dans la vie, tu te décrirais comme quelqu’un d’organisé ?
– Ouais. Je viens de me faire payer un ordinateur par un vioque de 35 ans qui me drague, ça m’aide pas mal pour les cours.
– T’as pas peur de perdre des trucs précieux ? Est-ce que t’as une planque spéciale ?
– Nan, pas vraiment. J’ai déjà perdu plein de trucs, je me demande toujours où ils sont passés.Mais je finis toujours par les retrouver dans des endroits pas possibles, ça fait partie du truc.
– Tu fais quoi dans la vie ?
– Je m’emmerde et je baise…, parfois je vais quand même aux cours. Je pense me laisser sauter par le Proviseur pour avoir mon diplôme.
– Ça fait combien de temps que ta chambre est un dépotoir ?
– Ça a toujours été le bazar, mais là c’est de pire en pire. J’ai été hyper occupée ces derniers temps, dès que je rentre chez moi je m’écroule sur mon lit.
– Tu prévois de nettoyer combien de temps à l’avance ?
– Je ne prévois jamais, je suis une procrastineuse de première. J’aimerais bien être payée pour procrastiner, j’excelle vraiment à ça.
– Tu ramènes des types ici ?
– J’ai un copain, il accepte ce bordel comme une extension de ma personnalité. Au fond de moi, je sais qu’il aime ça.
– Tu fais une collection ?
– Les bouteilles d’eau. J’en ai une qui date d’il y a deux ans, derrière mon lit.
– T’étais bordélique, gamine ?
– Ouais. Je suppose que je ne me suis pas sortie de mon adolescence rebelle.
– Tes parents disent quoi ?
– Rien, ils ont trop peur que je les tape !
– Et dans la vie, sinon, tu te trouves organisée?
– Je n’arrive pas à bien baiser si j’ai pas plein de trucs autour de moi.
– C’est quoi ta plus précieuse possession ?
– Tous mes tee-shirts teints à la main. Je les aime tous autant. Ils sont pendus d’une manière bien ordonnée.
– Tu fais quoi dans la vie ?
– Xavière : Je fais des études.
– Ça fait combien de temps que ta piaule est un dépotoir ?
– Depuis toujours.
– Tu procrastines pour le rangement ?
– J’ai pas beaucoup de temps libre.
– Quand t’amènes des mecs ici, ils pensent quoi de ton bazar ?
– Pas de commentaire.
– Tu collectionnes quelque chose ?
– Les disques, les fringues, les bijoux et les livres.
– Gamine, t’étais bordélique ?
– Peut-être encore plus qu’aujourd’hui. Mes parents essayaient de me faire ranger, mais je me rebellais.
– Que disent tes parents de l’état de ta chambre ?
– Ils sont horrifiés.
– Et dans la vie, sinon, t’es organisée ?
– Ma vie est parfaitement organisée. C’est ça qui est marrant.
– C’est quoi ton objet préféré, ici ? T’as pas peur qu’il se fasse ensevelir ?
– J’ai quelques bagues qui me tiennent à cœur. Mais je ne suis pas très matérialiste.