Comment l’armée américaine pénètre t-elle l’Afrique ?
Plutôt que de vous laisser lobotomiser par les merdias aux ordres gouvernementaux, vous devriez vous poser deux questions et y chercher réponse :
– Est-il possible que l’armée américaine soit présente dans plus de pays et dans plus d’endroits maintenant qu’au faîte de la Guerre froide ?
– Qu’en est-il des centaines de bases militaires secrètes érigées en Afrique et au Moyen-orient par les Etats-Unis d’Amérique…
S’il est vrai que les Etats-Unis réduisent leurs forces et le nombre de leurs bases géantes en Europe et que leurs troupes sont sorties d’Irak (à l’exception de cette gigantesque ambassade militarisée à Bagdad), il y a :
– cette installation terrestre, aérienne, navale massive dans le Golfe Persique, le “pivot” vers l’Asie de l’administration Obama (qui inclut des troupes et des navires),
– ces nouvelles bases pour drones dans la région orientale de l’Océan Indien…, quelques autres en Amérique latine (y compris une nouvelle base au Chili)…, et un très grand nombre en Afrique, où moins d’une décennie en arrière, les Etats-Unis n’avaient quasiment aucune présence militaire.
Maintenant les forces spéciales américaines, les troupes régulières, les sociétés militaires privées, et les drones s’étendent à travers le continent Africain avec une rapidité remarquable, pour autant qu’elle soit remarquée. Rassembler les morceaux sur l’Afrique n’est pas aisé. Par exemple, il a été révélé que trois commandos de l’armée américaine dans un Toyota Land Cruiser avaient fait une embardée sur un pont au Mali. Ils s’affichaient aux cotés des rebelles qui sont maintenant combattus par la France… Ils sont décédés tous les trois, ainsi que trois femmes identifiées comme des “prostituées marocaines”. C’est ainsi que nous savons que les forces spéciales américaines opérent dans un Mali chaotique, précédemment démocratique, après qu’un coup d’Etat orchestré par un capitaine entraîné par les Etats-Unis a accéléré l’effondrement du pays, menant plus récemment à son démembrement virtuel par les rebelles touaregs et les insurgés islamistes, payés par les USA. Il s’agit d’un échantillon de la “course pour l’Afrique” des Etats-Unis dans une coquille de noix louche et nimbée de secrets.
Alors voici d’autres questions :
– Qui a décidé en 2007 que le commandement américain en Afrique devrait être mandaté pour commencer un processus de transformation de ce continent en un réseau de bases américaines et d’opérations diverses ?
– Qui a décidé que chaque groupe rebelle islamiste en Afrique, peu importe son implantation locale, était une menace pour les Etats-Unis nécessitant une réaction militaire, alors que les USA financent ces groupes ?
Certainement pas le peuple américain, qui n’entend rien à cela, à qui on n’a jamais demandé si l’extension de la mission planétaire militaire américaine en Afrique était quelque chose qu’il approuvait, qui n’a jamais entendu le moindre débat, ou même un seul mot de Washington sur le sujet.
Guerre secrètes, bases secrètes… et la “Nouvelle Route des Epices” du Pentagone en Afrique.
Ils l’appellent ainsi en référence au réseau médiéval de commerce qui reliait l’Europe, l’Afrique et l’Asie, même si la “route des épices” d’aujourd’hui n’a rien à voir avec la cannelle, les clous de girofle et la soie. A la place, il s’agit de la super-autoroute d’une superpuissance, sur laquelle des camions et des bateaux transfèrent du carburant, de la nourriture et de l’équipement militaire par le biais d’une infrastructure de transport terrestre et maritime vers un réseau de dépôts de fourniture, minuscules campements, et terrains d’aviation, censés être au service d’une présence militaire américaine en Afrique grandissante. Peu aux Etats-Unis connaissent cette super-autoroute, ou les douzaines de missions d’entraînement et les exercices militaires interarmées conduits dans des pays que la plupart des Américains ne pourrait situer sur une carte. Encore moins savent que les militaires invoquent les noms de Marco Polo et de la reine de Saba, alors qu’ils établissent une empreinte militaire plus grande en Afrique.
Tout cela se produit dans les ténèbres de ce qui était connu comme le “Continent Sombre” d’un âge impérial antérieur.
Dans les ports d’Afrique de l’Est d’énormes conteneurs en métal arrivent pleins du nécessaire pour une armée en chasse. Ils sont ensuite chargés sur des camions qui prennent la route pour des bases poussiéreuses et des avant-postes éloignés. Par exemple, sur l’autoroute entre Djibouti et l’Ethiopie, on peut voir la silhouette nue de cette guerre de l’ombre, aux relais routiers où les chauffeurs locaux prennent une pause pendant leurs trajets long-courrier. C’est également vrai pour d’autres pays africains. Les nœuds du réseau expliquent en partie l’histoire : Manda Bay, Garissa et Mombasa au Kenya ; Kampala et Entebbe en Ouganda ; Bangui et Djema en République centrafricaine ; Nzara dans le Sud Soudan ; Dire Dawa en Ethiopie ; et la base africaine vitrine du Pentagone, le Camp Lemonnier, à Djibouti sur la côte du golfe d’Aden, parmi d’autres. Selon Pat Barnes, porte-parole du commandement américain en Afrique (Africom), Camp Lemonnier sert de base américaine officielle unique sur le continent. Il a récemment indiqué au site TomDispatch qu’il y avait “plus de 2000 militaires américains stationnés là-bas” et que “L’organisation primaire de l’Africom à Camp Lemonnier est la Combined Joint Task Force Horn of Africa (CJTF-HOA). Le travail de la CJTF-HOA est de se concentrer sur l’Afrique de l’Est pour y développer des partenariats avec les pays afin de les aider à renforcer leurs capacités de défense”...
Pat Barnes a également noté que des militaires spécialistes des guerillas du Département de la Défense sont affectés dans les ambassades américaines à travers l’Afrique, y compris 21 bureaux autonomes de coopération pour la sécurité, chargés de faciliter les activités interarmées avec les “pays partenaires”.
Il a identifié les forces engagées comme étant des équipes menant des missions précises de destabilisation des Etats existants.
Barnes a même souligné que : “dans plusieurs zones en Afrique, l’Africom dispose d’une présence militaire. En tous les cas, ces militaires sont les invités des entités des nations-hôtes, et travaillent en collaboration et se coordonnent avec les militaires des nations-hôtes”.
En 2003, lorsque la CJTF-HOA était installé là-bas, il était effectivement vrai que le seul avant-poste américain majeur en Afrique était Camp Lemonnier.
Dans les années qui ont suivi, de manière tranquille et c’est largement passé inaperçu, le Pentagone et la CIA ont étendu leurs forces sur le continent. Aujourd’hui, toute sémantique officielle mise à part, les Etats-Unis disposent d’un nombre surprenant de bases en Afrique. De plus, le “renforcement” des armées africaines devient une rubrique véritablement élastique pour ce qu’il en est, d’autant qu’en réalité, les USA cherchent à systématiquement destabiliser les pays d’Afrique et du Moyen-Orient qui n’acceptent pas d’être à leurs ordres…, d’ou les pseudos “révolutions arabes” dirigées et financées par les USA et Israël.
Sous la présidence Obama, en fait, les opérations en Afrique se sont accélérées bien au-delà des interventions plus limitées des années Bush : la guerre de Libye l’année dernière ; une campagne de drones localisée avec des missions menées depuis les bases et aéroports de Djibouti, l’Ethiopie et l’archipel des Seychelles dans l’Océan Indien ; une flottille de 30 navires dans ce même océan qui soutiennent les opérations dans la région… Il existe une campagne militaire et de la CIA sur de multiples fronts contre la population en Somalie, y compris des opérations de renseignement, l’entraînement des agents somaliens, une prison secrète, des attaques d’hélicoptères, et des attaques commandos américaines.
Cela inclut un afflux massif d’espèces pour les opérations de contre-terrorisme en Afrique de l’Est ; une guerre aérienne conventionnelle menée “en douce” dans la région, qui fait appel à une aviation traditionnelle, pour donner “le change” médiatiquement ; des dizaines de millions de dollars en armes pour les mercenaires et les troupes africaines alliées…, la tactique est de mettre l’Afrique et le Moyen-Orient à feu et à sang en finançant tout le monde afin de créer un chaos gigantesque… pour en finale exploiter l’ensemble qui sera financièrement et militairement exangue.
Il y a également une force expéditionnaire dédiée aux opérations spéciales (appuyée par les experts du Département d’Etat), déployée pour aider à la capture ou à l’assassinat de Joseph Kony, meneur de l’Armée de résistance du Seigneur, et de ses lieutenants.
Et ceci ne fait qu’entamer la surface des projets et activités de Washington dans la région. Pour soutenir ces missions florissantes, ses opérations d’entraînement presque permanentes, et ces exercices interarmées servant à construire des alliances…, des avant-postes de toutes sortes poussent sur tout le continent, reliés par un réseau logistique expansif fantôme.
Beaucoup de bases américaines en Afrique restent petites et austères, mais grandissent et se pérennisent en apparence.
Par exemple, des photos de Camp Gilbert en Ethiopie examinées par TomDispatch, montrent une base couverte de tentes climatisées, de conteneurs en métal, et de fûts de200 litres et d’autre matériel sanglé à des palettes, mais aussi des installations de divertissement avec des téléviseurs et des jeux vidéo, et un gymnase bien équipé avec des vélos d’appartement, des poids libres et d’autres équipements.
Après le 11 Septembre 2001, qui fut programmé par les USA pour servir de prétexte à l’anéentissement du monde hors USA, l’armée américaine s’est installé dans trois grandes régions de manière significative :
– l’Asie du Sud (l’Afghanistan en premier lieu),
– le Moyen-Orient (l’Irak en particulier),
– la Corne de l’Afrique.
Aujourd’hui les Etats-Unis se retirent d’Afghanistan et ont largement quitté l’Irak, se rendant compte que pousser plus avant va les placer en étau avec l’Iran, la Chine et la Russie qui en ont plus qu’assez des diktats américains…
Seule l’Europe achetée via ses politiciens, est maintenue dans l’ignorance de ce plan global qui se calque sur une sorte de ré-écriture des fameux Protocoles des Sages de Sion…. L’Afrique est en effet une opportunité de croissance pour le Pentagone.
Les Etats-Unis sont maintenant engagés, directement ou par procuration, dans des opérations militaires et de surveillance visant une liste étendue d’ennemis régionaux. Cela inclut le Maghreb d’Afrique du Nord ; le Nigeria ; la Libye post-Kadhafi ; la république Centrafricaine, le Congo et le Sud Soudan ; le Mali, la Somalie, la péninsule arabo-persique par le golfe d’Aden au Yémen.
Une enquête récente du Washington Post a révélé que l’aviation de surveillance gérée par une SMP installée à Entebbe, Ouganda, écume le Nigéria par ordre du Pentagone, et que 100 à 200 commandos américains partagent une base avec l’armée kenyane à Manda Bay. Par ailleurs, des drones américains sont envoyés depuis l’aéroport éthiopien d’Arba Minch et depuis les Seychelles dans l’Océan Indien, tandis que des drones et des bombardiers F-15 ont opéré hors de Camp Lemonnier dans le cadre des guerres de l’ombre menées par l’armée américaine et la CIA au Yémen, au Mali et en Somalie.
Des avions de surveillance utilisés pour des missions d’espionnage au-dessus du Mali, de la Mauritanie et du désert saharien partent également en mission depuis Ouagadougou au Burkina Faso, et, d’après certaines informations, des projets sont à l’œuvre pour une base similaire dans pays nouvellement né du Sud Soudan. Les forces des opérations spéciales américaines sont stationnées à l’orée de postes opérationnels avancés sur le continent, y compris un à Djema en République centrafricaine et d’autres à Nzara au Sud Soudan et Dungu en République démocratique du Congo. Les Etats-Unis ont aussi des troupes déployées au Mali, ayant collaboré au coup d’Etat.
Selon une étude de TomDispatch, la marine américaine dispose également d’une base opérationnelle avancée, principalement habitée par le génie (Seabees), des personnels des affaires civiles, et des troupes de protection, comme à Camp Gilbert à Dire Dawa en Ethiopie.
Les documents militaires américains indiquent qu’il pourrait y avoir d’autres installations américaines de plus petite taille encore dans le pays. En plus de Camp Lemonnier, l’armée américaine conserve aussi un autre avant-poste perdu à Djibouti, une installation portuaire de la marine qui n’a même pas de nom… l’opération Unified Protector en éliminant par la main de ses barbouzes Mouammar Kadhafi et laissait derrière elle les ruines de l’État libyen, démoli par plus de 10.000 frappes. Et les séquelles sont nombreuses. Les fractures qui ont été mises en avant par l’attaquant pour saper les fondements de la Jamahiriya, se sont aujourd’hui étendues.
À Bani Walid, encerclée et bombardée par les milices de Misrata, il y a maintenant toute une population qui résiste. Tripoli ne contrôle qu’une petite partie de la nouvelle Libye en proie à des affrontements armés entre les milices, à des assassinats et disparitions. Selon le président Mohamed Magarief, cela est dû à des retards et négligences dans la formation d’une armée nationale. Rien d’inquiétant car le problème est en passe d’être résolu. Pas à Tripoli mais à Washington.
Les États-Unis, après avoir ordonné l’opération Unified Protector, s’enquièrent aujourd’hui de protéger la nouvelle Libye en la dotant d’une armée.
Le Pentagone et le Département d’État travaillent d’arrache-pied pour former une unité d’élite de 500 hommes qui devraient constituer en quelque sorte le noyau autour duquel se formerait la future armée. Le financement initial de cette opération est de huit millions de dollars, somme résultant en partie de la réduction de l’aide apportée au Pakistan dans le cadre des opérations anti-terroriste. La mission officielle de cette unité d’élite dont la formation a déjà été approuvée par le Congrès sera de combattre et vaincre les organisations terroristes et les violences qui en découlent. Les hommes qui intégreront cette unité d’élite font l’objet d’une sélection draconienne des responsables du Pentagone, du Département d’État et de la CIA, sélection visant à évaluer leur capacité physique et leur manière de raisonner (en clair, l’attitude adoptée vis-à-vis des Etats-Unis). Ne pas parler la langue anglaise s’avèrera rédhibitoire puisque les ordres seront donnés en anglais. Ces recrues seront en fait formées et entraînées par les forces spéciales américaines récemment envoyées en Libye après un séjour au Pakistan ou au Yémen. Nous assistons là à une manœuvre stratégique de haut vol. Ces troupes recrutées, formées et contrôlées par le Pentagone appartiendront officiellement à la nouvelle armée libyenne, mais elles joueront concrètement le rôle que jouaient les troupes coloniales indigènes en leur temps. D’autre part, la formation de cette armée va prendre des années. Le déploiement des forces spéciales américaines en Libye sera par conséquent tout sauf transitoire. Les États-Unis disposeront donc en Libye de leurs propres bases militaires, couplées à celles qui existent déjà en Sicile.
Aujourd’hui, Benghazi et d’autres villes sont déjà survolées par des drones décollant de Sigonella et guidés par les États-Unis. Les bases serviront non seulement à des opérations en Libye, mais aussi dans d’autres parties du continent africain et au Moyen-Orient (des milices libyennes ne sont-elles pas déjà infiltrées en Syrie ?). Enfin, les États-Unis disposeront d’un instrument de pouvoir (militaire, politique et économique) qui leur fournira un accès préférentiel au pétrole libyen. Mais quid des alliés européens ?
Ils seront probablement appelés à renforcer le dispositif mis en place…, mais toujours sous commandement américain. La France, forte d’une expérience coloniale séculaire, pourrait apporter une contribution importante, notamment dans l’approche qu’a l’armée française des populations autochtones.
Ce qui n’a jamais été à vrai dire le point fort des Américains… À tout bien comparer, le bon temps des colonies n’est finalement pas si loin…
Murray Gell-Man expliquait que l’entropie peut être considérée comme une mesure de l’ignorance.
Partir du connu pour imposer l’inconnu, implique que l’on sache qui l’on est, où l’on va et ce qu’on veut, aussi bien que la nature de l’adversaire.
Sinon, prévient Sunzi, on perd inéluctablement toutes les batailles. La question sur le conflit en cours au Mali, n’est pas de savoir s’il est justifié. Après tout, selon Machiavel une guerre est juste quand elle est nécessaire. Mais l’est-elle vraiment et si oui, pourquoi et pour qui ?
La justification…, comme disait Rome qui s’est créé un empire sans jamais mené une guerre offensive, sans intervention extérieure le Mali était perdu.
Mais ne s’était-il pas perdu de lui-même, noyé dans des montagnes de cocaïne que les plus hauts gradés de sa propre armée acheminaient vers l’Europe, avec l’aide d’une partie de ceux que l’on désigne aujourd’hui comme des terroristes du désert et contre lesquels on part en guerre ? Ne l’avons nous pas déjà sabordé avec les plans de réajustement structurels que le FMI lui avait imposé cassant croissance rationnelle, économie durable, celle-là même que l’on propose comme modèle à une Europe économiquement déboussolée ?
Ses institutions démocratiques que l’on montrait comme modèle à suivre, n’étaient pas elles-mêmes ce que l’on désirait à défaut d’être celles dont le pays avait besoin ?
Dans un gigantesque troc des dupes, une grande partie de l’Afrique (dont le Mali, la Mauritanie, le Tchad, la Cote d’Ivoire, le Sénégal, le Ghana, le Niger et le Nigéria) exportent ce dont nous avons besoin (matières premières et stratégiques, services immatérialisés, produits des cultures de rente, etc., et importent nos institutions.
Ils exportent aussi ce dont on fait semblant de ne pas en vouloir, car en réalité il sert à perpétuer des discours aussi maximalistes que ceux que l’on accuse d’être des terroristes, et qui participent informellement à notre propre économie que ce soit pour des activités intégrées (bâtiment, services) qu’interdites (trafics, contrefaçon, etc.). Cette partie, dite informelle, floue et obscure, n’en procure pas moins des profits et des dividendes, concentrés à plus de leurs deux tiers dans nos propres pays.
Ils sont le fait du crime organisé, européen et international, dont les africains en perçoivent une part (pour une fois non négligeable).
Les bandits caravaniers (aujourd’hui considérés comme la menace terroriste prioritaire) jouent dans ce trafic leur rôle, et des potentats (plus ou moins à notre solde) rationalisent et supervisent leur trafic, et garantissent, entre autres, les quotas supportables car, pour paraphraser Emmanuel Kant, on mesure l’intelligence à la quantité d’incertitudes qu’on est capable de supporter.
La destruction systématique des sociétés africaines, vendue comme des bonds en avant vers son intégration à la ville, monde et la mondialisation, connaît aujourd’hui des soubresauts qui auraient du, de la part des protagonistes de cette déstructuration structurelle, être au moins attendus.
Qu’elles prennent la forme du printemps arabe, des coups d’Etats, de la renaissance fondamentaliste (faute de mieux) de l’atomisation et de l’autonomie de certains de ses acteurs informels dans les casernes les ports ou dans les déserts, ces contestations ne sont que le feedback, la fuite contrôlée de vapeur permettant que la cocotte minute n’explose pas.
Les considérer comme la menace principale et partir en croisade contre elles, ne fait, comme dit Dominique de Villepin, qu’augmenter le chaos dans la région, c’est à dire qu’il atteigne un niveau d’incertitude que les dirigeants de l’Occident ne peuvent plus supporter.
Il propose de faire semblant de laisser l’initiative aux forces africaines, en les soutenant, comme l’explicite formellement le mandat onusien, ce qui permet d’intégrer le feedback entropique au sein du connu.
Le président de la république a décidé de partir en guerre, et en sortira quand il pourra, toujours selon Machiavel.
L’ancien Premier ministre voudrait que rien ne change sous une forme de fausse autonomie africaine assistée.
Tous les deux, cependant, ont tort.
Car l’un et l’autre sont les victimes d’une idée et d’une réalité qu’ils ont voulu perpétuer et promouvoir mais qui n’est plus hégémonique.
Martin Heidegger insistait sur le fait que l’Histoire est une projection dans le passé que l’homme se choisit.
Jusqu’ici, cette Histoire n’était pas projetée de manière égale : celle qui est à nous était à nous, et celle de l’Afrique était à nous aussi.
Dès lors que l’histoire de l’autre est niée et le présent continue à être raconté comme une fable qui en découle, il y a des fortes chances que toute version désirant maitriser le chaos de manière unilatérale en génère un autre, complètement inattendu et surtout insupportable…
Source : http://www.tomdispatch.com/ et http://www.theatrum-belli.com/