Débilités transcendentales…
Je commence ce texte par deux citations…., puis je me laisse aller à en écrire.
“Les femmes rougissent d’entendre nommer ce qu’elles ne craignent aucunement à faire.” (Montaigne, Essais, XVIe siècle
“La pudeur des femmes tombe avec leur vêtement.” (Hérodote, Ve siècle av. J-C)
Ne tentez pas de placer de telles formules dans vos discours, vous seriez traîné en justice si vous êtes un mâle. Si le Moyen Age a vu naître la culpabilisation de l’amour, notre époque condamne la drague et souvent la courtoisie. Certes l’homme est gauche, collant, maladroit et se croit irrésistible. Mais, comment pourrait-il s’améliorer, s’il ne peut s’entraîner ?
Les couturiers, les pires ennemis de la femme, eux peuvent tout se permettre. Ils rendent les mannequins ridicules, les affublent de vêtements stupides, bêtes et méchants mais les femmes se prêtent au jeu avec délice. Ce qu’une danseuse de cabaret n’oserait porter par crainte d’apparaître courge, devient miracle de la création quand la belle défile devant la presse. Les gens du monde partagent volontiers la connerie. Ah, si les médias pouvaient nous priver de ce triste spectacle. Quand je veux un journal de cul, je peux encore l’acheter sans devoir lire “l’illustré des familles” ou un quotidien. Respectons les genres. Cela me remet en mémoire d’autres citations…
“Les femmes se donnent aux hommes discrets. Elles aiment les secrets”
(Narcisse Niclass, mise au point)
“Déshabille une femme avec décontraction, tu découvriras une tigresse dans l’action” (Moi-même)
Les Chinois à qui nous attribuons une grande sagesse et une profondeur de la pensée disent : “Les trois dixièmes de la beauté féminine sont dus à la nature, les sept dixièmes à la parure.”
Le mandarin (en tant que langue, sinon j’aurais écrit “le chinois” mais j’ai eu peur que cela fasse chinoiserie), ne connaît pas les verbes conjugués. Il n’emploie pas les prépositions, ni les articles. Les phrases sont composées grossièrement. Je pense que ce sont nos traductions qui apportent une grande part de finesse aux pensées asiatiques. Nous préférons, en occident : “Un rien habille une femme.” C’est bien connu qu’un simple T-shirt blanc déchiré, sur une jupe noire de trente centimètres, suffisent à nous faire baver. Les femmes n’ont pas besoin de nous ruiner en habits de théâtre. Nous les aimons comme elles sont, en pur produit de la création. C’est beau une pomme, deux cotes à côte, c’est bandant (Oupsssssss cela m’a échappé) !
“Il est plus facile d’être généreux que de ne pas le regretter.” (Jules Renard)
“Il faut savoir dire non pour ne pas passer pour un con” “Les lois sont comme les proverbes, on en trouve toujours une qui justifie la violation de l’autre.” (Henry Maret)
Plus simplement, la sagesse populaire dit : “Les lois sont faites pour être contournées.”
Il est tellement agréable d’avoir l’air intelligent en déclamant les paroles d’un illustre personnage, souvent inconnu. Quand le nom vous échappe, vous pouvez toujours avoir la mine réfléchie et changer un peu le ton de votre voix. A toute situation vous trouvez la sentence, le proverbe, la citation qui vous tirera d’embarras. Pourquoi ne pas fabriquer vos propres sentences et même pourquoi ne pas fabriquer vos hommes célèbres ? Une chose est certaine, vous pourrez toujours prêter un bon mot intéressant à Lao-Tseu, Bouddha, Jésus-Christ, Voltaire, Rousseau, Mao, Kennedy et même Einstein. S’ils ne l’avaient pas dit, ils l’avaient pensé. Naturellement, il faut cultiver un minimum ses classiques et les citations en grec et en latin ont perdu un peu de leur superbe. Il ne faut pas embarrasser toute une tablée avec votre culture. La connaissance doit unir et non séparer. Vous devez naturellement avoir des sources sûres pour certaines phrases et elles doivent être dans le ton et dans le temps. Avec la guerre économique, vous pouvez citer largement les généraux en commençant par Sun Tsu Ve siècle avant J-C, pour passer par Brunschvicg, Napoléon, Machiavel, Bismarck, Eisenhower et même Schwarzkopf héros de la Guerre du Golfe. Par contre il est de mauvais ton de citer Hitler, d’ailleurs qu’a-t-il dit d’intelligent ? Plus inquiétant, ce fou démoniaque n’était même pas militaire de carrière, c’était un politicien, élu. Ca donne froid dans le dos. N’est-il pas ? Si les lois sont faites pour être contournées, les proverbes ont toujours leur contraire. C’est très pratique et c’est ce qui fait leur succès. Construisez-vous quelques couples de dictons pour des réactions immédiates et cinglantes. C’est toujours du plus bel effet et souvent définitif, aussi veillez à ne pas casser la conversation. Vous seriez obligé de placer “Un ange passe.”
Jouons aux paires célèbres. “A père avare fils prodigue” “Tel père tel fils”. Ou encore, “La nuit porte conseil” “Il ne faut jamais remettre au lendemain ce que tu peux faire le jour même.” Continuons “Un tien vaut mieux que deux tu l’auras” “Petit poisson deviendra grand.” Plus sophistiqué “L’argent n’a point d’odeur” “La caque sent le hareng.” Nous reviendrons sur les oppositions qui rendent service mais n’oublions pas “Pierre qui roule n’amasse pas mousse” “Les voyages forment la jeunesse.”
Certaines formules qui reflètent une manière de penser propre à une époque ne peuvent guère être placées en ces temps dilués. “On ne saurait être trop soigneux dans le choix de ses ennemis” (Oscar Wilde) devient très difficile à glisser dans une conversation de travail. Aujourd’hui, les ennemis sont partout et il y a plus de faux-culs qui tentent de vous glisser des peaux de bananes que de gens à l’esprit combatif. Les nouvelles organisations d’entreprise, sans organigramme hiérarchique, font que vous devez regarder, comme par le passé, en haut et en bas mais aussi sur 360 degrés.
“Penser global, agir local.” Vous la connaissez celle-ci ? Vous devez traduire par “Surveille ta chaise, la jungle est partout” Dans les fameuses Start-Up, il est de bon ton de prendre son sac de couchage au bureau et un plan de carrière ne va pas au-delà de 3 ans. Les requins de la finance, tels qu’ils apparaissaient dans les caricatures, sont morts. Maintenant, il y a des piranhas partout et ils ont des ailes. Ces dernières années, est-ce qu’il vous est arrivé une fois d’entendre chanter quelqu’un ? Dans sa salle de bains peut-être. Dans des champs certainement (humour involontaire) mais, dans un ordinateur, jamais plus. Matière à réflexion. Jusqu’où iront-ils ? Jusqu’où irez-vous ?