Délicieuses perversions …
Internet serait-ce Elektra, un opéra lyrique ?
Internet, comme Elektra, puiserait-il au mythe ancestral de la malédiction des Atrides qui seraient alors des pseudos maudits ?
Serait-ce la malédiction des pseudos, comme dans un creuset ou bouillirait la psychanalyse universelle ?
Ma présence sur la toile ne tient qu’à l’alliage cohérent d’une mise en scène flamboyante, qui ne laisse pourtant place qu’à une forme de folie.
Ma statue de Quelqu’un, déboulonnée, a été assassinée par un groupuscule de jaloux, du moins le croit-on.
Dans les creux et replis de sa mémoire un nouveau Quelqu’un se cache.
Internet me tient lieu de palais de Clytemnestre, une figure simple pour une pluralité d’images et de messages, que les pseudos déposent inlassablement comme s’ils jouaient Sisyphe…
Des messages de bêtises, de recherches, de solitudes, de sexes, de désirs, de corps, de fantasmes et d’animalités humaines.
C’est comme un échafaudage sacrificiel ou pendent les restes dépecés de quelques pseudos oubliés.
Une tornade de fantasmes, une démesure qui symboliserait presque la maîtrise de leurs exacerbations.
La pulsation sauvage de ce tissu et la turgescence implacable des membres, laissent surgir des extases Straussiènes annonciatrices de jouissances virtuelles….
Pourtant, certains pseudos flappissent et certains s’interrogent sur la réalité de certaines virtualités….
Serait-ce par peur que les sites ou l’on recrée de délicieuses perversions, ne seraient que des pompes à injections de chloroforme pour assoupir le moteur du cerveau qui devrait commander d’extraordinaires érections ?
Si j’étais parano, j’écrirais que ces sites existent pour tranquilliser…
N’étant pas parano, je vous prends à témoin que mon pseudo n’a pas rédigé ces lignes qui peuvent tenir du fantasme.
Quoique…
Mais ma vraie peur est ailleurs.
Avant, on cultivait le souvenir pour marcher en avant.
Mais c’est oublier que le spasmodique désir du presque vrai cache une angoissante réaction devant le vide du vrai…vrai…
Le faux absolu est le fils de la conscience triste d’un présent qu’on a laissé sans épaisseur.
Dehors d’ici, hors du virtuel, dehors d’ici de ça, l’aspiration à l’original est plus rude à réaliser que la facile possession de sa représentation.
Que préférez-vous ?
Repu et ivre de ces choses, je vous ai écrit…