En belgitude état, tout est toujours plus démesuré, encore plus énorme ! Plus pitre !
Aucune dramatisation… C’est récession, quasi la guerre, pas encore famine, mais ça vient… Pas besoin d’en rajouter, on y est dans la dèche, le flouze s’en va, le pétrole flambe, un euro cinquante le litre des sens, le baril à plus de 100 dollars… Nous sommes dans la merde. Crever n’est rien, le truc le plus humiliant, la vexation super-infecte, ça serait qu’on ressuscite dans la suite de ce fourbi, qu’on nous réincorpore dans la horde funeste des transis furieux, damnés, pervertis cocus.
Je laisserais donc les choses courir, les circonstances s’aggraver, s’envenimer… J’attendrais l’issue fatale avec une dignité pépère, j’irais peut-être me blottir quelque part dans dans un lit douillet d’amante, ou si pas pour cause de décadence, un fond de cave, pour mourir en tout dernier, pour voir bien d’abord crever tous les autres, bien souvenir d’avoir joui, combien j’avais raison… Las ! Même au tréfil des abîmes, sur le rebord des cataclysmes, pendant que certains traumatisent, y a encore des cons qui flamboyent, installent, se surpassent en mics-macs dévergondés. Les voilà qui se touchent, pervers, tout au vice, s’attrapent la canule de droite, de gauche et de travers dans des contorsions si infectes qu’on peut vraiment plus supporter. Tel quel. Ce sont les bardes fanfarons qui me font sortir de mes gonds.
J’observe la catastrophe annoncée Belgique, ses cheminements, ses perfidies, en résolue placidité, si tout le monde se tenait de même, mais il s’en faut ! Mais pas du tout ! Au contraire ! Putois ! Quelle pétulance ! Jamais les parties bavardes ne furent aussi divagantes ! Ce ne sont à travers l’espace, les câbles et les paragraphes que défis, clameurs, propos outrés, manifestes énormes, tumultes outrecuidants. Tous les esprits forts bardent, paradent, salvent, s’ébrouent, virevoltent, propagent. Les échos éclatent, c’est la foire des mots qui vrombit. Toute la clique des connus romanciers, gazetiers, colonnistes, échotiers, journaleux fameux, affirmant, sans rire que la Belgique était terrassée, poignée, dissoute, résoute, tordue, confondue, foutrée de stances magnifiques, par la seule force de divers Flamands en ras-le-bol d’une wallonne duperie, exangue par la crapulerie de ses socialisants escroqs! Une argumentation stylistique, pulvérisante, magistique, unr dialectique du tonnerre de Dieu ! Ah ! C’est pas des piquettes mineures ces écrivains vertigoïdes révérés sensationnalissimes par les cénacles de ceusses qui craignent que leur porte-feuille rabougri, mazette, c’est 7 milliards d’euros que la Flandre donne en vases communiquants à ces wallons honnis, qui n’ont pas compris qu’Agusta scandale et Charleroi racaille c’est la même carambouille rouge, le socialisme pourri… Et il continue le noeud papillon, il continue de donner des leçons, pour rien il menace encore, sort de ses gonds, fulmine, vocifère, tempète, menace et postillone en donnant des leçons en tintamarres, suivi par tous les autres, ses sbires qui s’affichent avec des billets d’euros qui dépassent… du slip, du calecif, des chaussettes, tatanes, falzard et cols blancs en attendant du bonnet d’Astrakhan… ! Ah ! que non ! Pardon ! Pfoui ! Raca ! Oultre ! Poultre ! Tout est vendu, c’est grosse manoeuvre du formateur aux 800.000 voix, une enculade plus profonde que les grottes de Han, plus complexe que les boules de l’atomium, l’à imaginé le poulpe, faux tralalas, et Hop, la porte ouverte, vous comprendrez plus tard, oh ! belges stupides pourquoi vous avez mal à votre si majestueux trou du cul… Bien profond ! Les arrogants ! Les simulants ! Les empétrouillés tartufieux miteux ergotoïdes gratouilleux ! pas regardables du tout ! Que je les pique au forfait ! Ah ! que je vais les retourner ! Clamer leur honte tout net ici ! Présomptueux ! Sur tous les toits ! Comme je le pense ! Ces vantards m’ignominent ! Venteux à mort ! C’est trop de culot sans foudroyement ! Jamais ils n’ont autant enculé, reculé, basculé, masculé, les rien du tout qui croyaient en eux ! Ces perruchelets paoniformes, pas la moindre miche boniche, la moindre complicature, désourcillé, rabiboché le plus frêle litige mitigieux ! Rien du tout ! Jamais ! Miteux ! Bobardiers laryngiques ! Furies râlantes, ravagières, se faribolant à perte d’enfer de tous émois crougnotteux ! Tâteurs de situations ! Chiasses ! Je m’enfulmine je l’avoue ! Je brouille ! Je bouille ! Je taratabule ! Je fatigue ! Je m’époumone ! J’essouffle ! J’éructe cent mille vapeurs ! Torves rapaces ! Trompeuseries ! Je vous matte depuis lurette… Je vous vois filtrer, chancres échus, noires comploteries… ! Velus chenilleux stratagèmes ! La Paix ? La Paix avec les Flamands ? Paix donc vous-mêmes ! Je sais bien ce que vous allez troufignoliser, ourdir, sinueux, en ces tréfonds… L’estouffatoire ! Le boyautissime nougat ! Je dis ! Pour qui m’escroque !
Le jour de bander enfin arrive ! À poil ! Et que chacun son tour, à sa chance les affronte ! En lice !… Que le plus allégrant, incitant dandillant lui file deux doigts dans le trou du cul ! Qui dit mieux ? Trois ? Qui dit mieux ? Quatre ? Toute la poigne ? Ils sont vainqueurs ! C’est enlevé ! Paix ! Pluie d’or ! Ondée miraculeuse ! Dont enfin le succube Royal, ne tondera pas un fifrelin ! cornu sorcelleux ! C’est lui qui fera l’expert quand même, retors regardant, il saura bien si on l’arnaque, il s’y connaît en passes faisanes ! Si c’est pas moi, si c’est pas vous… Qui c’est donc qu’est le coupa-a-able ! Si c’est pas moi, si c’est pas vous… Qui c’est donc qu’a fait le coup ! La Royale Comédie Belgitude Patrie n’est plus qu’une carambouillerie électorale très dégueulasse, une fantastique entreprise de duperie pour belgo-naïfs, brimés, saignés, escroqués cent et mille fois cruellement par les socialisants escrocqs et par le pouvoir monarchique absolu. Elle entre en agonie. Gangrenée plus qu’il n’est possible, elle se décompose par scandales. Ce ne sont plus que lambeaux purulents que les politicards s’arrachent malgré tout chaque jour encore quelques nouvelles gâteries, bribes cadavériques, s’en bâfrent, bombance ! Prospèrent, jubilent, exultent, délirent de charogneries. Nous sommes, cons et belges mélangés, parvenus de compromis en soumissions au stade pré-mortuaire, stade frémissant, intensif, des politiques complots, l’Heure de la Transe, où toute la faune des hyènes de pouvoir engage à fond toutes ses batteries, tous ses politiciens, toutes ses troupes militantes, journaleux, bancaires Knockois-le-zoute blanchis, à l’assaut des pouvoirs suprêmes, de toutes les commandes, de tous les échanges, prébendes, fauteuils, trafics, bénéfices, où l’on mate une bonne fois pour toutes l’indigène, le belge, lui rive à la déglingue, au martyr, son carcan, toutes ses ferrures.
L’orgueil commande ! Dépeçage, goinfrage de toutes les richesses de la belgitude, la nôtre ! Conquise, asservie. Énorme partouze d’assassinats spermatiques. Grands massacres de belges indigènes bien crétinisés, saoulés, effondrés, au préalable, par le sport, inimaginable, irrésistiblement hypnotique baratinage, encore Justine qui compte et conte ses milliards d’euros au soleil Monégasque et est toujours encensée par les journaleuses affaires comme la princesse des Belgo-cons, même applaudie par la Majesté et le Ministre fiscard. La honte… L’entourloupe, la divine comédie… Ca cache le gros qui va chercher ses diam’s en Afrique et qui a placé son rejeton qui a compris toutes les leçons… Pas que lui, y a d’autres fils qui gargarisent, qui comptent aussi les billets, par paquets, la monnaie aussi. Malheureux, critique pas, tu seras fiscalisé comme lobotomisé…Le Processus est infaillible. Le programme éternel ! Banques, Industries, Ministères, Commerce, Loges… Tous les leviers, tous les profits, tous les privilèges, toutes les immunités, toutes les cartes blanches. Simple surcroît de pavanerie. Vanité. Cet État constitue bien la plus ignoble escroquerie du Patriotisme que l’on puisse rêver. Nous sommes asservis, brimés, opprimés, cocufiés, dépouillés, minimisés, ridiculisés, à chaud, à vif, autant qu’il se peut, admirablement, implacablement, frénétiquement, trahis il faut ajouter, minutieusement, perpétuellement, inlassablement, par nos politiques goinfreurs, en toutes poubelles, en tous déchets, meute à la curée, à la ripaille de toutes les gangrènes d’agonie, éperdus au sifflet… Aucune résistance. Ils s’installent, exploitent, rançonnent en définitive où ils veulent, comme ils veulent, où leur caprice les chatouille. Ils nous enculent, si telle fredaine les anime, publiquement, très impunément. Auriez-vous rêvé d’une Maîtresse de l’Instruction Publique ? Vous l’avez. En voulez-vous un autre, Maître de nos économies ? Vous l’avez ! Juste retour des choses ! Demain ordonnateur de nos abattoirs, s’amusant de savoir à quel point l’on peut nous avilir, nous faire ramper, avaler des couleuvres, des hontes, des glaviots.
Et notre belgitude-bourgeoisie ? Si par miracle elle pouvait cesser tout un mois de se surmener la tripe, de travailler du foie gras, de ramper dans les indigestions, qu’on la retrouve en train de réfléchir, enfin, à autre chose qu’à son ventre (le bourgeois chie, il a faim, c’est tout), elle éprouverait peut-être une petite surprise de se reconnaître aussi effrénément trahie par ses larbins-politiciens attitrés. C’est à qui de droite et de gauche, plaquera, désertera plus vite la mangeoire menacée, ira, le plus dévotieusement, se faire mettre, virevolte ! désinvolte ! en pleine démagogie ! Le bourgeois, tout en côlon, si mufle, si fécal, si vil ne s’aperçoit même pas que ses larbins de classe, de plume, le sèment, se disposent à gigoter, à bambouler éperdument autour du bûcher, pendant qu’il grésillera… C’est la panique générale des larbins à moins cinq, l’exode en masse vers la démagogie renforcée, le nouveau conformisme ! Une affaire ! On se place, on se case, on se loge passionnément. C’est la panique au compromis, à moins cinq. L’ignominie, la bassesse alimentaire, la goujaterie de tout ce monde, maîtres et valets mélangés ne dégoûte plus personne, le chien suit la pâtée, voilà tout. Personne n’est plus conscient, tout le monde est insensible à force de pourrir, comme la viande trop avancée ne souffre plus d’aucune entaille. Tout est dit. Maîtres et valets s’en vont en gangrène, conjointement, les uns dans les autres, en fange, en mélasse, sans qu’une seule fibre plus ne réagisse. Trahis et traîtres, charognes de même, amalgamés, confondus….
Dans l’énorme bacchanale propagandiste, les télévisions donnent leur maximum. On pouvait s’y attendre. Les reportages sont exorbitants de haine démocratique. Absolument démonstratifs de la fantastique dégueulasserie, irréfutables, tandis que tout transportés au contraire à l’admiration palpitante pour les chevaleresques politiciens démocratiques de leur bord, de plus en plus pacifiques, protecteurs des opprimées minorités linguistiques, défendeurs du droit menacé, remparts des libertés démocratiques. Ce ne sont qu’atrocités, villes carambouillées, hideurs, décombres intellectuélisants, martyrs pantelants partout où la Bête linguistique s’est abattue. Atroces rapines, ruées diaboliques. Des heures de spectacle permanent. On nous gave de documentation catastrophique. Le remède est à côté du mal, heureusement ! On nous le présente. Il défile… Pour sauver, protéger, la libre démocratie royale ? Quel moyen ? Quel remède ? Je vous le demande ? Sur qui cette belgo-démocratie peut-elle compter ?… Mais sur votre viande ! Vous êtes servis ! Et figures toujours plus émouvantes d’olympiens, binoclés, scellés, secréteux dignement réprobateurs. Faux témoins. Crapules exécutantes des grands desseins. Tartufes effrénés, pousseurs au crime, pompeux digresseurs, pourvoyeurs fanatiques, provocateurs en tous carnages. Pour porter au comble l’enthousiasme de cette lumineuse propaganderie, de prodigieuse portée libératrice, l’on nous donne à présent la touche royale, le dernier recours ! Le bouquet ! En personne ! Au plus immense agrandissement ! Toute la grimace ! Contorsion, baverie, hurlerie imprécatoire ! En belgitude état, tout est toujours plus démesuré, encore plus énorme ! Plus pitre !
Je vous fascine ! Je vous tance ! Vous admoneste ! Vous adjure ! Vous hypnotise ! Et ça gronde et ça tempête ! Ça tonitrue ! Qu’on s’élance dans les conflagrations tout de suite ! Purificatrices ! Tous ils répètent la même chose ! Ils nous déclarent bien équivoques dans nos façons de lambiner, de réfléchir sur les détails… Le devoir, la Nation Belge, unis, l’onion fait la farce…Et c’est pesé immédiatement, très irréfutable ! Ils nous l’annoncent, ils nous promettent, si nous sortons de nos torpeurs, des épurations linguistiques des deux bords, pharamineusement triomphantes, des victoires démocratiques absolument libératrices, de quoi bien tous nous passionner, de feux fuyants en faux fuyants, pendant encore au moins quelques temps…, nous aurons sauvé la belgitude ! La gâterie dépasse toute estimation ! Que l’on pavoise ! C’est gagné ! Qu’on lampionne tout de suite ! Et que ça lambille de Knocke à Virton ! L’avenir est à nous ! Le formateur nous le confectionne ! Il insiste encore… Ah ! nous voici sonoriquement prévenus ! Rien à réfuter. L’avenir tout saignant, pâmant, juteux à point, bleu de mouches, savoureusement cadavérique. Il nous met les points sur les i ! : Que ça doit pas recommencer l’histoire de la petite Belgique ! Comprenez le tortueux tartufier, les complotiques ghettos linguistiques folies…La ruée de l’infâme ! Écoutez ces fumiers qui sont déjà tout bandant, affutant, spumeux à la porte… C’est révoltant pour des âmes pures, comme moi…
Ah ! Vous avez juste une minute pour conjurer la catastrophe ! L’écroulement de la belgitude patrie, le roi et sa famille en clochardisation, juste occupés à compter et recompter l’or du carnage-congo, l’or des 10 millions génocidés, caoutchoutés ! La calamité inexpiable ! Allons que ça fonce ! Aux dépôts ! Eperdus de joie ! À la géante échauffourée en hordes salvatrices puantes le meurtre et l’oignon qui fait la farce belgïe ! Ah ! C’est pas par des propos nuancés, des philosopheries insidieuses, c’est par des injures très tonitruantes, des engueulades catégoriques, des provocations bien rugies, des sommations d’ultime urgence, qu’on nous réveille les sentiments. En des temps moins équivoques, on aurait trouvé facilement les motifs de 12 ou 15 ultimatums. Des “casus-belli” plein la crèche. Personnellement je trouve les anciens dictateurs fabuleusement débonnaires en comparaison, admirablement magnanimes, infiniment trop, à mon sens, pacifistes bêlants pour tout dire, hors concours, par acclamations ! Ça durera peut-être pas toujours. Les glaves ça retombe quelquefois, et tout en vitriol. Mais c’est bien trop espérer des astres et des vents de ce monde.
L’adorable c’est que ces conneries terribles, c’est pareil que dans les rues à putasseries viandées, ou les chiefs rutilent, flamboyants, en pleine prospérité, gloire… Les mêmes singeries, sans aucune prétention artistique, mais alors directement sadiques, catégoriquement érotiques, lupanaresques, cruellement onaniques, dont le client est langue pendante, queue perdue, sperme en poison. Le traquenard à la miche folle, le chantage au cul bouillant. Comme spectacle c’est pas difficile, on comprend tout de suite, ça consiste rien qu’en coïts, mais mimés, des “eaux à la conasse” fougueusement simulées, par des artistes typiquement splendides, des créatures bouleversantes, bandatoires à mort, faut reconnaître…, des brunes, des blondes, des longilignes, des rouquines, des menues, des trapues, des langoureuses, des chichiteuses, des sauvages, des dodues, des vampiriques, des fulgurantes, tous les goûts. Pas de dégoût. Un assortiment diabolique de carnations éblouissantes. Du sex-appeal vertigineux, le tout en convulsions égarantes, ondulatoires. Offrandes, reptations, trémulations, extases hypnotiques… En musique toute cette fantasia, insistante, baratinante, impitoyable. Comble de la Tentalerie. Ces stupres ne nous sont offerts qu’après d’interminables, très réticents déshabillages, allées, venues, voltes, échappées, revenez-y de croupes, gigoteries de fessiers, fricoteries vibratoires, effrénésies de charmes, écartement de toisons, délires de moules, tribulations merveilleuses de tous les trésors au pavois… Ça va mal ! Ça va trop bien ! Des séances pareilles seraient impossibles ailleurs qu’en belgitude patrie. Saloperies bien documentaires sur nos manières si révoltantes, notre dégénérescence célèbre, nos débordements obscènes, nos moeurs de tarés monstrueux, légendaires, excellentes, éducatrices au possible, vrais spectacles de préservation sociale. C’est un tout. Le cycle est fermé. C’est du rapprochement linguistique ou je ne m’y connais pas. On nous a vu aux actualités franchouillardes, le beau présentateur costumé a dit que c’est tout comme nous allons aux singes, au Jardin des plantes… La Frnce se marre de leurs facéties, de nos saloperies, de nos trouvailles trouducutières, de nos branleries désopilantes, de notre priapiste Daerdenais atterrant. On ne demande pas aux macaques d’être réservés dans leurs moeurs. On nous en demande pas tant non plus ! Au contraire ! Ça serait une grande déception pour toute la France, si on nous trouvait un jour autrement qu’invinciblement dégueulasses, hantés par le Palais, hallucinés par la conasse bleue, éperdus d’éjaculations pour ses divins maquillages, dans toutes les conditions possibles et les plus grotesques, les plus infamantes, les meilleures, les plus belges, forcément, les plus pittoresques à regarder. D’ailleurs, pour plus de certitude, pour la garantie d’origine, le pitre Daerden, foudré, fardé, en grande tenue d’officier de Hussards, parade, vocifère, ameute ! : Entrez ! Entrez ! Vous serez contents ! Vous regretterez pas votre temps ! Vous allez voir à l’intérieur, Messieurs, Mesdames ! Le plus beau spectacle ! L’inoubliable spectacle ! absolument belgo-belge ! Le plus véritablement royal ! L’officiel !… La vie amoureuse des belges ! Spectacle que tout français doit avoir vu ! Entrez !
Nous sommes maintenant tombés si bas dans l’estime universelle (la conscience universelle dont nos cancans sont pleins), que la connerie universelle qu’est pourtant bien une fiente affreuse, peut tout de même se payer le luxe de nous glaver gratis. Ils n’oseraient jamais faire ça aux métèques les plus dépréciés, les plus mal blairés, même au Japonais, même aux Mexicains, même aux pires moudjikans tordus. Ils auraient peur des histoires. Mais avec nous ! Pourquoi se gêner ? Qu’ils auraient bien tort ? Qu’ils ont vraiment rien à craindre ? Que c’est entendu qu’on est merdes ! Encore un truculent spectacle à ne louper à aucun prix. Par contre, à l’inverse de la dite décadence wallone, les flamands sont considérés comme des gaillards prestigieux, des vicieux de la folle ceinture, qui se prélassents dans l’inédit, les trucs les plus exorbitants, le caviar à la louche. C’est plus de la passion, c’est de la vraie furie pour renifler, machillonner tout le sortilège du luxe, toute l’opulence, pour la gigantesque panse, le fantastique tout en or, avec d’éblouissants coffrets, dessous, dessus, de l’or ! Boutiques, terrasses, coiffeurs, piscines, bars, sur-bars, et contre-bars tout ruisselants d’or ! Ascenseurs, musiques, absolument garantis or ! Plaqués or ! Sertis or ! Fondus or ! Tout or !… Le flamand se nourrit d’or, s’en bâfre, s’en regorge, s’en dégueule, s’en évanouit. La Flandre selon les wallons, en gicle partout, ça pisse l’or, les bienheureux flamands tombent malades d’or. Ils vont, surgavés, crever d’or. Le formateur flamand, accourt tout en or pour émollir un peu les tripes wallones, obstruées, les faire filtrer. Douleurs trop divines ! C’est le Paradis ! La divine grouillerie… L’unanimité, la communion dans l’or ! La haine des autres c’est pour nous. Toute la Flandre en transe, affolée de condiments, d’omnipotence, bâfre sept jours sur sept nuits sans désemparer, toutes les provinces à la curée des menus de plus en plus formidables, à rugir d’extase, de transsubstantations alimentaires, par langoustes, limandes en or, artichauts d’or, épinards de même, poulardes à la fraise, en or. On ne sait plus. Des stupres de matières avalables à faire rouler les vagues de la mer di nord, bord sur bord, c’est l’exquis vertige jubilant, ruisselant, épanoui, abracadabrant d’or… Au point où nous en sommes, dans l’extrême péril royal, en pleine cancérisation fumière, où nous enfonçons à vue d’oeil, stagnants, ce qui demeure, ce qui subsiste de la population belge devrait être pour tout réel patriote infiniment précieux, intangible, sacré. À préserver, à maintenir au prix de n’importe quelles bassesses, compromis, ruses, machinations, bluffs, tractations, crimes. Le résultat seul importe. On se fout du reste ! Raison d’État ! La plus sournoise, la plus astucieuse, la moins glorieuse, la moins flatteuse, mais qui veut éviter une guerre linguistique. Rien ne coûte du moment qu’il s’agit de durer, de maintenir la royale majesté et sa suite pour qui se serait la fin de la musique, la bascule définitive, le départ en Suisse, ou au sud, rejoindre Justine…., animés d’une ténacité atroce, unanime, d’un esprit de suite infernal…
Nous voici parvenus à ce degré d’hébétude, de décrépitude abjecte, où même l’instinct de conservation nous abandonne, dégoûté. Plus un seul patriote en belgitude. Tous vendus, trouillards, pourris, éperdus d’honneur soi-disant, transis de pétoche, de toutes les trouilles, trouille de louper un nougat, trouille de perdre l’appétit, le sommeil, la transpiration, la petite amie, la concierge, le facteur, la jaquette, le petit ami, le demi-tarif, mes civilités empressées, la queue pluvieuse au cinéma, leur petite tête, une plus énorme décoration Léopoldine. Comme patriotes nous n’avons plus, patentés, que ce terrible ramassis de vénérables politicards en rupture, perclus à prébendes, fantoches infiniment repoussants, ventriloques pour toutes trahisons, encaisseurs. Mais ça cause, ça n’arrête pas, ça chevrote, ça beugle, ça redonde d’un vent dans un autre. Ça obstrue tout. …Dans cette royale démocratie larbine, ça n’existe plus les chefs patriotes. En lieu et place c’est des effrontés imposteurs, tambourineurs prometteurs d’avantages, de petites et grandes jouissances, des maquereaux d’avantages. Ils hypnotisent la horde des désirants, aspirants effrénés, bulleux d’avantages. Pour l’adoption d’un parti, d’un programme, c’est comme pour le choix d’un article au moment des réclames, on se décide pour le magasin qui vous promet le plus d’avantages. Quand ça devient des racailles pareilles y a plus besoin de se gêner. C’est du temps perdu. Des efforts pour le caca… tout à fait inutiles… Plus de mystique possible. Aucun rétablissement possible. C’est fini. Culbute. Que des boyaux avides partout. Juste des conflits d’égoïsmes, implacables, que les politicards, de pères en fils, admirablement truquent, tripatouillent, irritent, enflamment, étouffent, embringuent, tarabiscotent à leur profit…. La conjuration politicarde seule véritable réussite de notre belgitude. Nous n’avons plus de patriotes. C’est un regret de bétail, on en a presque jamais eu de patriotes. On nous a jamais laissé le temps. D’une trahison dans une autre, on a jamais eu le temps de souffler… D’une guerre dans une autre…On nous a toujours trafiqués, vendus comme des porcs, comme des chiens, à quelque pouvoir hostile pour les besoins d’une politique absolument vide, toujours désastreuse.
Qui mijote, sème, propage, fricote, je vous le demande, magnifie, pontifie, virulise, sacremente cette saloperie suicidaire ? Ne cherchez pas ! Nos farceurs gueulards imposteurs Patriotes, notre racket nationaliste, nos chacals provocateurs, nos larrons patriotes à tout vendre, tout mentir, tout provoquer, tout fourguer, transitaires en toutes viandes, maquereaux pour toutes catastrophes. Patriotes pour cimetières fructueux. Des vrais petits scorpions apocalyptiques qui ne reluisent qu’à nous faire crever, à nous fricoter toujours de nouveaux Déluges. De notre petite vie personnelle, de notre vie, ils se branlent effroyablement. C’est le cadet de leur souci. Inutile de dire ! Ils se doutent même pas que ça existe ! Nous ne tenons aucune place dans leurs préoccupations sauf pour nous à la pipe. Ça leur paraît même infamant, trivial, révoltant, cette manie d’être renseignés, cette folie qui nous pousse à demander le pourquoi on se tape dessus entre communautés, flamands contre wallons et inversément ? Des chichis devant l’abattoir ? C’est une vraie ignominie anti-démocrate ! Anti-humanitaire, anti-progressiste, anti-tout ! Notre petite vie personnelle leur est bien égal, à plus forte raison notre existence collective. Je parle pas de plus, ils se pouffent ! Pas la moindre place nous tenons dans l’esprit entreprenant de nos patriotes à tout faire. Ça les embarrasse jamais ce qu’on va devenir nous autres, dans les fantasias de la guerre linguistique, ça leur semble moins que rien comme contingence. Des véritables insultes que toutes ces rages d’explications ! Ces scrupuleuses ! Ces analyses ! Ces farfouillages plus que douteux dans les dessous patriotiques ! Ils se formalisent. Ils nous traitent d’obscènes. Dans le bastringue aux pires tapins, dans les plus ramoneux bordels, y a des questions qu’on ne pose jamais, des mots qu’on peut pas se permettre. Toujours, partout, y a de l’étiquette, il faut connaître, il faut se souvenir.
Vous aurez beau regorgez d’or, de cuivre, de blé, de laine, de pétrole, posséder toutes les mécaniques les plus mirobolantes du monde, toutes les richesses, tous les trésors imaginables, si la démagogie travaille vos masses, vous n’arriverez quand même à rien, vous serez pourris au fur et à mesure, vous crèverez de matérialisme, de surenchère. Rien ne vous sauvera. Vous n’aurez le temps de rien faire. Vous ne rencontrerez jamais devant vous que des gueules ouvertes, des langues pendantes. Vous ne construirez, vous n’achèverez jamais rien. Vous n’aurez jamais le temps de rien édifier, vous serez sapés par les ouvriers même de votre oeuvre. Vous vous effondrerez dans votre propre chantier, vous n’élèverez que des ruines. Vos masses envieuses, muflisées, rationalisées, prosaïsées, enragées de matérialismes, exigeront toujours plus de matière que toutes vos mécaniques, les plus productrices, les mieux tourbillonantes vous permettront jamais de leur distribuer, surtout égalitairement. Vous êtes frits. Rien ne vous sauvera. Vous n’arriverez jamais à joindre les deux bouts. Vous aurez beau promettre, surpromettre, et promettre encore, vous faire éclater de promesses, vous ne contenterez jamais personne. Vous serez toujours distanciés par cent mille autres nouveaux bobards. La rage, le chantage, le délire matérialiste surpasseront toujours et comment, vos pires mirages, vos pires engagements, les plus éhontés, les plus culottés, les plus faribolants. Même l’armature de votre boutique sera saccagée en fin de compte. Votre propre système à produire les richesses s’écroulera comme tout le reste, sous les assauts du peuple, dans la boulimie délirante populaire. L’imagination matérialiste nous condamne à l’infini dans la destruction, la philosophie matérialiste, la poésie matérialiste nous mènent au suicide par la matière, dans la matière. Tous ces acharnements prosaïques ne sont qu’autant de trucs de la matière pour nous dissoudre, nous rattraper. Les hommes épris de matière sont maudits. Lorsque l’homme divinise la matière il se tue. Les masses déspiritualisées, dépoétisées, sont maudites. Monstrueuses cafouilleries, virulentes anarchies cellulaires, vouées dès le chromosome à toutes les cancérisations précoces, leur destin ne peut être qu’une décomposition plus ou moins lente, plus ou moins grotesque, plus ou moins atroce. Les Mystiques ne proviennent d’aucune âme avouable, ce sont les produits honteux de têtes crapautiques, les jus de quelques épileptoïdes, de quelques camouflés satrapes, en complot. Pourquoi nous le dissimuler ? Éperdus de matérialisme, passionnés de choses, de luxe, de pondérable, de raisonnable, de bouffable, de roulable, de vendable, de ventrable, la matière nous a muflisés, avilis, banalisés, ahuris, affadis, asservis à en dégueuler de nous connaître. Spirituellement, nous sommes retombés à zéro, atterrants, ennuyeux à périr. Tous nos Arts le prouvent, nous rabâchons à peu près, avec quelques futiles variantes, les mêmes éculeries sentimentales… Amour ! Re-Amour ! Pas d’Amour ! Plus d’Amour ! La rage du cul sous toutes ses formes : Jalousies… Caresses… Tendresse… Tristesse… sempiternellement… La hantise charnaîle, toute la bandocherie si banalement éjaculatoire travestie mystique ! La dégueulasserie même ? Notre âme ! Toute notre fierté spirituelle ? L’Amour !… Plus d’amour ! Re-encore de l’Amour ! Éperdus d’Amour ! Sans jamais nous lasser, sans même plus y penser, sans y croire. Obscènes, grotesques sans le savoir, très pompeusement, machinalement. Les lamas dans toute leur crasse tourbillonnent aussi leurs petits moulins à prières, machinalement, majestueusement.
Le fond d’un homme est immuable. Ce pays, Royaume des Larves, des enflures saoules, par le bonneteau politique, le jeu des paniques, des grèves perlées ou formidables, les fripouilleries endémiques, se trouve aux 9/10ème ruiné. Et puis encore le petit dixième qui reste, l’ultime subsistant, faudrait pas se faire d’illusions, il a aussi pris le train de même. Si les politicards hésitent un tout petit peu à nous ruiner à zéro, comme ils pourraient très bien le faire du jour au lendemain, c’est pour pas vider la bête complètement, avant qu’elle arrive aux Arènes, à la suprême Corrida, qu’elle fournisse encore une course à peu près décente, que les spectateurs lointains en aient tout de même pour leur pognon. Mais, enfin, ça va se terminer. Ça ne peut pas durer toujours, les sursis. Le petit bourgeois ce qui le tracasse, le coagule, le chiffonne énormément c’est la destruction des rentes, la fonte des économies, il ne peut pas s’y faire, ça le dépasse. Ça le démoralise. C’est trop d’escroqueries coup sur coup. Qu’à cela ne tienne ? Toutes les concessions doctrinales pourvu que Petit Bourgeois laisse pas tomber la royale famille… Voilà l’essentiel ! Les petits cadres ne se recrutent bien que dans la petite bourgeoisie, évolutions de masses impossibles, plus de raccrochage au terrain. La ténacité, le ressort, la tête de cochon dans le malheur, la fierté du devoir accompli, le sens hargneux du sacrifice, toutes ces balancelles sinistres sont des vertus petites-bourgoises, très proches parentes traditionnelles du “très bien savoir se priver”, du “jamais rien prendre à crédit”, de la “prévoyance du lendemain”, de la “féroce économie”, de “l’existence pauvre mais honnête”, du “rien demander à personne”, du “faire honneur à ses affaires”. Ces dignités cafardeuses font merveilles. Elles valent aux ministères leurs extraordinaires petits cadres, admirablement sérieux, valeureux, de bravoure tranquille, sans limites, infiniment prévoyants de toutes les embûches, inlassablement redresseurs de toutes les situations, les plus précaires, les plus effroyables, même si défaillants, déprimés, vautrés, saouls comme Daerden, exigeants pour les autres, gaspilleurs, d’hommes, de mots, toujours regardants, toujours soupçonneux, pas spectaculaires pour un rond, petits gradés parfaitement irresponsables, toujours les premiers à la pipe du midi dans lesbordels voisins, sans arrière-pensée. Citations et médailles peuvent les régaler vu leurs dispositions jalouses, hargneuses, dénigrantes. Les honneurs pour autrui les vexent. Petits Bourgeois de la sorte, si crasseux, si rebutants, si dégueulasses, si peu lyriques en temps de rien, deviennent facilement martyrs extrêmement susceptibles qui calanchent comme ils ont vécu, dans la haine. C’est pas les cohortes ouvrières rugissantes de bourdes conasses, perdues en pitanche, pourries de slogans marxistes, absolument hébétées, larbinisées, vachardisées par les jérémiades revendicatrices, qui vont comme ça, du jour au lendemain, relever les petits-bourgeois dans les petits cadres ! Clopinettes !Prolo a pas le sens du devoir, il faut que le boulot le conduise, sans pointeau il n’existe pas. Sans la gradaille bourgeoise au cul, tout seul, c’est plus qu’un robot jouisseur, un anarchiste fade. Le peuple il est rien du tout, que de la gueule et du moindre effort. L’ouvriérisme c’est pour la gueule, pour les élections, pour les chorales, pour l’humanité, pour le théâtre, c’est pas pour les moments tragiques.
Attendez mes turlupins ! Vous allez jouir ! On vous estime à vos valeurs en très haut lieu ! On vous prépare des fins d’artistes ! Des révélations mirifiques sur vos authentiques natures ! Bougez pas ! Des reluisances royales ! Je vous le dis, y a du profit, des pintes de la meilleure humeur à parcourir les journaux, radios et télévisions, à s’ébahir, se tamponner, un peu plus encore, sur les façons qu’ils peuvent mentir, troufignoler, travestir, exulter, croustiller, vrombir, falsifier, saligoter le tour des choses, noircir, rosir les événements selon la couleur des subsides, dérober, pourfendre, trucider, rodomontader, pirouetter, selon l’importance des enveloppes. D’offusqueries en extases, c’est merveille ce qu’ils peuvent éteindre, rallumer, bouillir, congeler l’opinion des truands mornes. La voltige entre les lignes. C’est un régal par exemple la manière qu’ils surpassent autour des mics-macs ! Même les cons ils en bectent, ils s’en délectent, de cette putasserie tragédique. Ils en reveulent, ils en redemandent. Les plus insurgés d’habitude, qui vont au pétard pour des riens, pour un petit frêle soupçon, comment ils foncent ce coup-ci se faire endormir ! C’est merveille ! Elle ne nous oublie pas non plus “la sécréture d’état” pendant les crises. Elle connaît nos presses, nos radios, nos TV, comme pas une. Elle décuple tous les effets du mystère, de l’anxiété, par des distributions pépères, à pleines rédactions, corbeilles, de toutes bouleversantes réticences, confidences, dessaleries, redondances, mille et cent chichis, extrêmement propices à faire perler, bouillir, cailler, rebondir le trèpe. C’est repris par nos larbins journaleux, ça se diffuse en nuées si denses, affolantes, que déjà des années d’avance, on ne discerne plus rien du tout des choses des contours, des horreurs. La presse aux ordres, vogue et frétille après les bobards qu’on lui jette, comme les cabots tortillent, s’acharnent après leur os en caoutchouc. Pendant que les gens s’épuisent, se crèvent pour des morceaux de vent, les chefs aux cuisines fricotent, farcissent, tarabisquent nos restes, ils nous refilent aux arlequins, aux vomissures du destin, en énormes “Bouchées Catastrophe”.
Toute vénalité mise à part, toute coquinerie personnelle, les frais d’un parti sont énormes, avec journaux, dispensaires, réunions, procès, affiches, urgences, etc… C’est un déficit perpétuel. Il faut du plâtre, il en faut de plus en plus, tout de suite, beaucoup, liquide, sans phrases…Toutes les échéances sont tragiques…Les cotisations du rang, la vente au public du cancan, ça ne peut pas boucher tous les trous, ça peut servir que d’accessoire. Il faut des dotations sérieuses, des souscriptions très massives pour renflouer la trésorerie sans cesse implorante, des bienfaiteurs, connus en Bourse. C’est la condition vitale pour tous les partis d’aller piquer le blé où il se trouve… Personne n’échappe… tôt ou tard…Tous les partis, tous les journaux, sauf rarissimes, stoïques exceptions, ne sont en définitive qu’autant d’arrière-Loges, tambouilleries maquillées, ardents subterfuges, miroirs pour alouettes. L’opinion démocratique sort toute chaude de ces guets-apens, continuellement améliorée, renforcée, de plus en plus fébrilement. Qu’importe donc les étiquettes ! Les dénégations offusquées, furieuses, judiciaires, puisque malgré tout c’est qui tient les ficelles et la caisse ! En politique démocratique c’est l’or qui commande. Le reste c’est des mots. Celui qui veut parler aux foules doit d’abord s’adresser aux possesseurs d’or, demander l’autorisation pour ensuite jouer les castagnettes. Après ça, il peut bien hurler… tout ce qu’il voudra, sur n’importe qui, pour n’importe quoi, Fourons, BHV, Orange bleue, flamands, wallons ! Aucune importance ! Tout lui est permis, il trouvera toujours du pognon, s’il respecte les conditions, s’il ne parle jamais de la petite chose… sauf en bien… S’il répète très ponctuellement les bonnes phrases taboues… au moins deux fois par semaine… Les ralliements essentiels de la Grande Boutique… C’est la méthode voyez-vous de l’habileté, du jeu finaud sur deux tableaux… dont nous crevons, malice des malices ! De plus en plus habiles, strabiques redresseurs rampants, plongeants, pourris confirmés, boursouflés, marrants putricules à grimaces, chavirés en tous lieux immondes. Pas le moindre petit sursaut, le plus abrévié hoquet, dans tout cet étal d’agonies, dans tout ce tripier d’infections, le plus frêle indice de révolte, que vomir, dégueuler à la fin des fins. Rien du tout.
Peut-être vais-je vous fasciner vous aussi ? Peut-être que je vais vous faire rendre ? Peut-être allez-vous me trouver odieux ? Assommant au possible ? Peut-être allez-vous me honnir ? Si vous m’avez lu jusqu’ici c’est déjà du tempérament, c’est déjà la preuve d’une haine solide. Mais la suite est admirable. Je vous préviens très courtoisement. L’émouvant récapitulatif de toutes les tergiversations des 50 chapitres liminaires… Vous n’aurez pas à vous plaindre !… Avec toutes conclusions “ad-hoc !”… Extra fortes !… Architecturales !…Moi c’est vers la fin que je triomphe, dans l’envol pathétique, le surpassement, le bouquet ! Je suis de ces auteurs qu’ont du souffle, du répondant, du biscoto. J’emmerde le genre entier humain à cause de mon répondant terrible, de ma paire de burnes fantastiques (et bordel de dieu je le prouve !) Je jute, je spermate, je conclus, je triomphe, je trempe la page de plein génie… De vous à moi, c’est ce qu’on me pardonne pas du tout, à la ronde, ce qu’on ne me pardonnera jamais, jamais, la façon que je termine, que j’achève les entreprises, que je vais au pied comme une reine, à tous les coups. Ils voudraient bien me faire mourir, mes émules, par chagrins, par méchants propos, me faire périr sous les morsures d’une foison de cancrelats, sous les venins d’une pullulation atroce d’aspics effroyablement voyous, martyrivores. Mais ma peau de vache me protège, jusqu’ici j’ai réchappé. Il n’y a pas besoin de se frapper. La roue tourne. Elle en écrasera, sûr, encore, des hommes et des hommes. Des millions et puis des millions. Ceux-ci, ceux-là et puis bien d’autres, ça n’en finira jamais. Ils fonceront toujours aux tueries, par torrents de viandes somnambules, aux charniers, de plus en plus colossaux, plantureux. Il n’y a pas de raison que ça se termine. C’est leur nature. Y a pas besoin de les exciter. Ils se précipitent. Personne peut jamais les retenir. Ils parlent que de leurs “avantages”, ils n’en comprennent pas le premier mot. Ils veulent rien apprendre du tout. Ils sont fainéants d’âme et de tête. Les événements s’accompliront. Ils iront se faire écrabouiller. Ainsi de suite. Puisqu’ils ne veulent rien comprendre, puisqu’ils ne veulent rien apprendre, puisqu’ils veulent rabâcher toujours, toujours les mêmes conneries, très bien ! Très bien ! Ils seront gâtés les belges ! Ils passeront l’examen quand même ! A la grande kermesse des Têtus! C’est un monde ! D’une façon toute fantastique, par prodigieux écartèlements, feux grégeois munificents, flamboyantes enrageantes mitrailleries fiscales, très extravagantes fournaises judiciaires, gigantesques bengalades policières, pyrogénies hallucinantes… Mirifique belgitude patrie !