Au moins, maintenant, les choses sont claires, on sait que c’est les Ricains qui valident les lois européennes.
On sait maintenant que l’Europe est contractuellement sous lobbying, sous tutelle américaine.
Soumission, abdication, démission, trahison, voilà les mots qui me viennent à l’esprit, en plein scandale “Panama papers”, le Parlement européen a validé son projet de directive sur le secret des affaires et voté massivement en faveur de l’adoption du texte.
On nous dit que ce texte vise à mieux protéger les entreprises européennes, réputées vulnérables face à l’espionnage économique et industriel, surtout les PME…, c’est sûr que les petites entreprises Française ont une telle avance technologique qu’il leur faut protéger leurs données !
Je connais personnellement une petite entreprise de carrelage qui sait poser plus vite que les autres, grâce un petit secret de Manuel, le portugais qu’elle vient d’embaucher… et qui ne dévoilera son secret que sous la torture voire quelques bières.
La liberté est un joli mot, beaucoup utilisé à tort en ce moment, la liberté c’est la possibilité de choisir collectivement un destin, dans le cadre de notre souveraineté.
Cette souveraineté est nationale, je pourrai même me laisser convaincre qu’elle pourrait être européenne, si l’Europe était autre chose qu’une grosse commission malodorante qui déféquait allègrement sur nos libertés pour se soumettre aux intérêts du totalitarisme marchand des multinationales prédatrices.
On nous dit que c’est pour harmoniser les règles entre pays amis, mais qui s’espionnent un petit peu quand même…, c’est surtout un labyrinthe de procédures qui ont pour but de ligoter nos libertés, sur la sécurité alimentaire, la protection de l’environnement et de la santé et surtout sur les services financiers des banques qui nous dépouillent à hautes fréquences.
Harmoniser les règles et faire taire ceux qui osent penser autrement !
Le “secret d’affaire” permettra à Monsanto de ne pas publier ou de laisser publier des rapports sur les risques du maïs transgénique ou sur cette saloperie de Glyphosate, appelé Roundup chez certains vignerons, pas beau pas bio, et que nous retrouvons parfois dans nos verres et assiettes.
En France, un champ de blé sur trois est traité au glyphosate cancérigène.
En Europe, pas moins de 400 entreprises en commercialisent, à travers 30 désherbants différents.
Ailleurs dans le monde, une bonne partie des maïs et soja OGM ont été conçus pour être “Roundup Ready”, c’est-à-dire résistants au glyphosate…, ce qui permet d’épandre du glyphosate sur un champ et y tuer toutes les plantes sauf les OGM…, ce qui permet à Monsanto de vendre à un agriculteur à la fois la plante et l’herbicide.
L’Europe poison est en marche.
Quand le Business devient génie !
Pour eux, cette directive tombe à pic.., la coïncidence n’en est peut-être pas une puisque cette directive permettra à Monsanto, et aux autres, d’attaquer les chercheurs qui chercheront trop bien et les lanceurs d’alertes qui lanceront trop loin.
Voter cette directive à l’heure où on apprend que les riches planquent leur pognon dans des paradis fiscaux, que les grosses multinationales pratiquent l’évasion fiscale comme d’autre pratiquent le curling ou l’abstinence, à l’heure où on apprend que Google paye 3% d’impôt quand mon ami carreleur en paye 33%, c’est nous inciter à penser que les commissions sont plus versées que renversantes.
Nos eurodéputés sont même les rois de l’évasion fiscale, ils ont réussi le tour de force de faire disparaitre l’impôt et les charges sociales, mais seulement pour eux !
Pour une PME, le préjudice, ce n’est pas de se faire voler ses données par la NSA, mais son fric par une grosse commission européenne “lobbytomisée” par les multinationales.
Ce totalitarisme n’a pas de leader connu, revendiqué, il n’est ni de droite, ni de gauche, il n’a pas d’armée d’occupation, pas d’armes létales, mais il est aussi dangereux et violent que tous les autres totalitarismes.
Je suis atterré d’entendre le silence assourdissant qui entoure l’adoption de cette directive qui va faire de l’information un délit.
Je me demande même si évoquer cette complicité entre eurodéputés et multinationales, ça ne serait pas déjà violer le secret des affaires…
Préparez-vous à souffrir, puisqu’il est déjà trop tard !