Le feu était dans le ciel.
Jamais le soleil n’avait été si oppressant, écrasant hommes et bêtes, campagnes et cités. L’astre avait des ardeurs inhabituelles. Ses rayons agressaient, brûlaient, blessaient.
Tout mourait à petit feu sous son éclat.
Effrayante saison de fin du monde ! Hélios se faisait vieux… Il approchait les dix milliards d’années. L’Homme, toujours là, n’ignorait rien des mystères de la matière, ni de sa destinée. Les temps bibliques mille fois révolus, il était devenu sage, savant, puissant. Mais non invulnérable aux effets fatals de l’étoile qui s’embrasait.
Les temps des temps étaient finissants. La fin des fins arrivait. Le ciel semblait sombrer dans un abîme sans nom. Pour parler de cette chose prodigieuse, des mots jamais émis furent prononcés, qui firent frémir l’Homme… Bien que devenu fabuleux et pénétré de sciences, l’Homme s’émouvait encore : la peur, l’irrationnel l’étreignaient comme un enfant. La fin des fins… L’effondrement du ciel et de la terre !
La Création vivait le premier été signant la lente agonie du brasier perpétuel, les prémices perceptibles de son extinction future qui devait avoir lieu vingt millions d’années plus tard.
Vingt millions d’autres étés à venir, de plus en plus chauds, de plus en plus longs, puis permanents, formeraient l’inéluctable processus qui réduirait la planète à un amas de cendres incandescentes.
La grande et complexe mécanique cosmique des éléments qui s’ébranlent sous un feu ultime pour renaître à la prochaine aube sidérale était engagée, implacable.
Raphaël Zacharie de Izarra
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