Fête des mères … Lettres aux dieux …
Le premier cri “maman” c’est la première note du solfège de l’amour, c’est encore ces myriades de nuits tissées de peurs et de peines, d’affres et de transes, de prières et de pleurs.
Depuis les premières eaux du monde, quel océan plus pur et plus profond que les larmes confondues de toutes les mères de la terre ?
Un jour de fête par an, c’est bien peu car qui peut connaître le jour où il faudra poser à côté de la pierre du souvenir les lilas qui auraient pu la faire sourire ?
Se souvenir d’un jardin, d’une maison toujours ouverte aux siens, ou l’on a aimé et souffert, ou sont rangé les étapes de plusieurs vies et même lettres et carnets d’école primaire pour promettre d’être sage, travailleur et courageux.
Avant, en ce temps, la vie était comme une pâtisserie ou les enfants recevaient gratuitement des merveilleux chaque jour qui passait.
Puis, livrés au monde, ils doivent faire la file pour acheter des croissants, puis du simple pain… et au fil du temps la file devient parfois de plus en plus longue et les pains de plus en plus durs !
Certains sont même parfois mis à la porte du magasin, par manque de piécettes, d’amour aussi.
Plus de merveilleux, plus de croissants, même durs.
Quelques grands enfants alors comme des vieux chiens errants vont trouver pitance au fond des poubelles et doivent faire les beaux pour recevoir un vieil os à ronger.
Certains boivent ou se droguent dans les moments difficiles pour s’enfoncer une bouteille ou une seringue dans la tête afin qu’elle y prenne la place des mauvais souvenirs.
D’autres ragent, se révoltent, jettent des pavés dans les vitrines ? Même de la pâtisserie de leur enfance.
D’autres encore se résignent et deviennent des ombres.
Quelques-uns continuent, construisent, se font démolir, et tentent encore de reconstruire comme Sisyphe condamné à rouler au sommet d’une montagne une lourde pierre qui retombe sans cesse.
Mais ce n’est là que narration de diverses de vos vies pour préparer l’hiver du monde, quand les cheveux des enfants seront comme ceux de leurs parents, des orchidées blanches… , et que la solitude pèsera pour ceux et celles qui ne sont pas encore admis au dernier voyage…
Beaucoup d’amour aux mères et pères… quelques reproches aux dieux de nos misères pour rappeler à tous et toutes que les dieux…c’est nous !