Game Changer !?!?
Derrière cette appellation se cache un jeu qui, dans ses mécaniques de jeu, dans son histoire de jeu, dans son univers de jeu, a tellement impacté les esprits que ce jeu a créé son propre genre.
On peut citer comme exemple GTA, Rogue, SimCity…, autant de jeux qui ont marqué leur époque.
“Game changer”, c’est également l’expression américaine pour dénoter un événement qui, dans le cadre d’une procédure établie, change non pas les règles du jeu mais la donne.
En sophistique on appelle ça, et je vous le balance sans état d’âme mais en vous épargnant le terme grec ancien : Un argument renversant, une catastrophe pour ceux qui n’ont rien vu venir et sont restés enferrés dans leurs habitudes et visions d’un “politiquement correct” dépassé…
Les “publicitaires” ont-ils compris le “Game Changer” pour autant qu’ils puissent le connaître…, il est à craindre que non… et ils ne le peuvent pas puisqu’ils raisonnent à partir du stock rhétorique d’images fausses fourni par la doxa roborative du “politiquement-correct” qui oblige à transformer jusqu’aux informations afin de “faire passer” les messages publicitaires ainsi que les “publi-reportages” qui ne sont que des images toutes aussi inventées que fantasmées…
Une publicité qui choisit un support favorable qui lisse ses informations pour n’avoir aucune couleur, c’est le message du créatif ET de son client, seuls devant “leur” public choisi et ciblé qui ne leur contestera pas le droit de s’adresser à lui !
Toutefois, ces publics ne sont pas abstraits : ils sont vivants, réels… et si devant “son” public choisi, c’est facile de ne montrer qu’une image reflet…, cela ne permet nullement d’acquérir de nouveaux marchés !
Avant, il suffisait de mettre les consommateurs devant une publicité pour qu’ils aient envie d’acheter, en prenant bien sûr le temps de répéter le message inlassablement pour qu’il s’imprime dans leurs têtes…, mais avec les “Millennials”, on a affaire à une génération “Game Changer”…, qui comprend les règles de la publicité, accède plus vite que jamais à l’information…, ce qui a des conséquences sur leur façon de consommer.
Un “Game Changer” est un produit, un concept (Chromes&Flammes et GatsbyOnline), des personnalités (Patrice De Bruyne et Philippe Pernodet) qui bousculent les règles, modifiant définitivement les standards du marché et réenchantant le quotidien des lecteurs et lectrices par l’innovation des contenus et leur “désirabilité”, par des textes créatifs, par un changement de paradigme, par la façon dont un magazine devient un mythe
Mais, faut-il comprendre ce que sont réellement devenus les médias…
Bienvenue dans le monde enchanté des médias français…, la Société Civile des Auteurs Multimédia (SCAM) a publié son Livre blanc sur la situation des journalistes français… et ce n’est pas une “fake news”.
Cette analyse s’intitule : “De quoi vivent les journalistes ?” et l’organisme pointe :
– une précarisation toujours plus croissante de la profession (le salariat a chuté de 16% et 52% des employés sont devenus auto-entrepreneurs)…
– une fragilisation statutaire (intermittence, auto-entrepreneuriat, paiement en droits d’auteur)…
– un effondrement de la culture professionnelle car soumise aux diktats…, aux tensions sociales…, aux chocs technologiques (nécessité d’avoir des outils informatiques ultra-performants, donc très couteux)…, à un “entre-deux modèles économiques”… et surtout à l’obligation d’un “politiquement-correct” imposé par les agences de publicité qui exigent que tout soit lissé, sans heurts, sans remises en causes…, un système très élaboré car les “News” et les “Infos” ainsi que les “articles de fond” existent, élaborés par les mêmes agences.
Que le commerce soit roi est l’ultime aboutissement admissible et cela dirige les rédactions quasi totalement inféodées aux publicités qui sont INDISPENSABLES aux finances…, sans elles, les merdias “se cassent la gueule”…, une situation qui rend les journalistes tous semblables aux yeux d’un public de plus en plus écœuré, à l’art des péripatéticiennes de luxe…, de fait, 50% des journalistes doivent cumuler plusieurs situations car ils ne sont plus libres d’écrire et le peu qu’ils vendent ne couvre pas grand chose de leurs besoins…
Les rémunérations pratiquées ne consolent pas : 20 % des journalistes touchent moins que le Smic annuel et 28 % moins de 20.000 € par an…
Les journalistes en situation d’emploi permanent évoquent des salaires globalement bas, des revalorisations faibles ou inexistantes… et celles et ceux qui ne sont pas en situation d’emploi permanent dénoncent en premier lieu la difficulté à se faire payer en salaires…, car si une faible majorité des journalistes sont rémunéré exclusivement en salaires, une majorité doit s’astreindre à percevoir d’autres modes de rémunération (cachets, droits d’auteur, factures aux délais interminables)…, le salaire net mensuel moyen d’un ou d’une journaliste en CDI varie sensiblement selon le média : il est d’environ 3.600 €/mois à la télévision contre 3.000 € en presse écrite ou en radio et 2.500 € sur le web…
La pige en presse écrite est rémunérée 68 € le feuillet A4 en moyenne !
Dans ces conditions, les situations professionnelles journalistiques tiennent du bricolage, seuls 50 % des journalistes disent avoir une assurance quand ils partent en reportage… et si l’assurance est prise en charge par l’entreprise pour 80 % de ces 50% de journalistes, 20 % de ces 50% doivent payer leur assurance professionnelle… et pour ce qui est des autres 50%, il n’y a aucune assurance, c’est à leurs risques et périls !
Ce rapport de force entre employeurs et journalistes pigistes donne le sentiment d’une nasse désespérante, on peut comprendre que la Commission de la carte de presse n’ait pas envie d’ouvrir les vannes aux journalistes entrepreneurs et ajouter encore de la précarité à la précarité, obtenir ou conserver sa carte de presse reste dès-lors un frein au développement massif de l’auto-entrepreneuriat dans le journalisme, mais n’est-ce pas aussi une double peine pour ceux qui ne peuvent résister à la pression des employeurs ou qui n’ont pas d’autre choix comme certains correspondants à l’étranger ?
La SCAM qui milite depuis des années pour une reconnaissance des journalistes en tant qu’auteurs, constate l’auto-dénigrement des professionnels sur l’évolution de leur métier et de leur statut, 50% des journalistes se considèrant auteurs…, pourtant, nul texte n’a jamais privé les journalistes d’une qualité d’auteur qui leur était reconnue par la société dès l’origine, lorsque l’on appelait libelliste, puis journaliste celui ou celle qui écrivait dans “le journal”, quelles que soient les activités exercées par ailleurs.
En attendant une robotisation accrue des tâches rédactionnelles, beaucoup d’entre eux vivent comme de simples fournisseurs de contenus, subissant le formatage industriel de l’information.
Le résultat final est que la presse n’est plus du tout LA grande presse d’avant…, les articles s’écrivent “à domicile”, “en chambre”, sur base de communiqués de presse pré-écrits et formatés… et sur directives des maisons d’éditions de plus en plus dépendantes et même inféodées à leurs clients annonceurs.
C’est ce qui explique la rage des médias traditionnels envers les francs-tireurs du web ainsi que les campagnes d’intoxication envers les prétendus “Fake-News” qui ne sont évidement pas “politiquement-correct”..., le comble étant atteint par certains magazines et journaux qui prétendent vouloir assainir les “vraies” News en débusquant les “Fake-News”… en utilisant systématiquement ce qu’ils dénoncent…, prétendre que des News dérangeantes publiées sur le Web sont des “Fake-News”, en réalisant de vraies “Fake-News” débitées en News “authentiques” est d’un manichéisme abject qui achève de discréditer le peu de respectabilité encore restante dans les rédactions…, c’est d’ailleurs cela qui fait que la population (et surtout le mouvement des Gilets Jaunes) critique de plus en plus ouvertement les “journaleux” qui sont traités de “putes”…, le fait de les traiter GLOBALEMENT “d’antisémites” parce qu’un isolé à dit au Filousophe Finkielkraut de retourner en Palestine, étant la démonstration que la presse manipule et n’informe plus, d’autant que cette “non-information” a été bombardé partout, surtout en TV !
Il n’y a aucune conclusion à publier en finale tant l’écœurement me submerge…, sauf vous écrire que réaliser/publier un magazine “autre” et “politiquement incorrect” tel que Chromes&Flammes, ainsi que le site-web GatsbyOnline, est un sacerdoce…, putain de vie !
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