GatsbyForum…
Pour bien se diriger, il faut suivre les frétillements de sa boussole, se caler sur les vibrations de l’aiguille, surtout celle que la nature a fichée entre les cuisses des mâles heureux ! Marcher à la queue, comme d’autres à l’étoile, ou certains au canon, telle est la méthode de tout roi mage en route vers un en-deçà de jouissances permanentes, le pénis comme cap unique. Il faut néanmoins le truchement malin d’une damoizelle ou dame avenante… des ombres capiteuses, des sièges moelleux… pour ouvrir les écluses d’une mémoire libertine bondée de noms, soûlée de frottements, frôlements, épanchements multiples, postures et caresses complices.
Le coup d’envoi a lieu… Rafale de petits noms d’amours, parade méticuleuse d’instants choisis et de jouissances précises en spasmes annotés avec humour par des notes d’une érudition caustique. Les variations semblent infinies, de la petite mélodie physiologique, pays, physique, circonstances… le carrousel n’a de cesse de tournoyer, l’aiguille de vibrer. Le pôle sexe est en vue, toujours à reconquérir, jamais atteint. Entre mon indolence acérée et mes frénésies… mon minutier érotique et mes vaginales annales ne sont que rêveries masturbatoires…
Ecrire de tels texticules et les publier dans un site… créer et faire vivre un forum, est-ce bien raisonnable ? La question m’est venue à l’esprit tellement les diktats Facebookiens agacent et la pauvreté intellectuel d’Instagram désole… Les raisons ne manquent pas à cette interrogation surtout quand il s’agit d’un lieu de causerie illégitime. Je m’explique… Lorsqu’il est l’émanation d’un club ou d’une association, le forum en tire sa légitimité et compte d’emblée un réservoir de participants potentiels. L’administration, la modération s’appuient sur des statuts connus et acceptés par tous. A priori ! L’affaire est toute autre s’il s’agit d’une création individuelle, quelles qu’en soient les modalités. GatsbyOnline se situe-là.
Avec l’arrivée de nouveaux inscrits, j’ai vu peu à peu s’éloigner le spectre de la réunion dans une cabine téléphonique… tout en redoutant de me retrouver dans un hall de gare. Il ne faut pas se leurrer… en lançant ce forum, j’avais certaines idées sur son mode de fonctionnent et son esprit. Le voir grossir m’a offert une certaine satisfaction. On l’a compris, pour un bon forum, il faut des membres. Des laids, des beaux, des durs, des mous, des gros touffus, des p’tits joufflus… Oups, je crois que je m’égare !
Dans un forum, le membre (érectile ou non) est à la fois sa force et sa faiblesse. Sans membres, il ne se passe pas grand-chose (et ce n’est pas sexuel, quoique…) ! Avec, on n’est jamais à l’abri d’un coup de grisou. Comme dit ailleurs, on est plutôt dans un long fleuve tranquille. Enfin, tranquille pour ceux qui acceptent les règles (non écrites pour ainsi dire) ou devrais-je dire les non-règles ? Je dois avouer que le côté totalement déjanté de GatsbyOnline me sied à merveille. Car au milieu des digressions qui hantent parfois (vous avez dit souvent ?) les sujets, y compris les très sérieuses conversations techniques, se trouvent toujours les bonnes réponses. Tant pis si cela en rebute certains, mais c’est ainsi et j’espère que ça ne changera pas. Je n’ai jamais voulu en faire un lieu consensuel. Le consensus, c’est mou. Et le jour où GatsbyOnline sera mou, il faudra arrêter.
Il suffit d’observer un groupe de motocyclistes autour d’un congénère dans l’embarras. Deux ou trois vont faire profiter le malheureux de leurs lumières (surtout si c’est un deux temps) pendant que les autres, cannette à la main, vont y aller de commentaires plus ou moins caustiques et narquois. Si on veut de la causerie sérieuse en gants blancs, autant aller directement dans une concession Piaggio… Donc sur GatsbyOnline on rit de tout, ou presque, entre adultes consentants. Il ne faudrait donc pas craindre de se faire chambrer. Et comme, rien n’est tabou, je ne devrais pas être le dernier à me faire vanner. Vannes oui, mais jamais empoisonnées.
La plupart de ceux qui arrivent ici à travers les méandres du net, ou par ouï dire, ne viennent pas partager leur passion, mais chercher des réponses (qui qui-je, d’où viens-je, où vais-je ?) et hantent ensuite avec une régularité plus ou moins régulière les couloirs du site, histoire de profiter et faire profiter de toutes ces petites choses de la vie qui nous titillent les neurones. On y parle vraiment de (presque) tout avec ce mélange de mauvaise foi, de raison, de réflexion qui font les bons et beaux échanges. Et puis, ce qui au final représente peut-être le mieux GatsbyOnline, c’est son coté déjanté et politiquement incorrect qui a pris corps… et qui se manifeste sous différentes formes, dans de joyeux moments et de plus tragiques. “Pourvou qué ça doure” comme le disait si bien madame Bonaparte mère… Pas raisonnable peut-être, mais tellement bien !