Souvenez-vous, il y a une dizaine d’années, la presse merdiatique et ses infames journaleux aux ordres de la guidance mondiale suprême avaient lancé un de leurs pilonnages favoris : un agglomérat de diverses et incessantes rumeurs sur l’utilisation des armes chimiques par le régime Syrien… Des rumeurs qui devenaient des vérités “christiques” révélées aux populaces hébétées : Vous… Nous tous…
Toute une cohorte de commentateurs (curieusement les mêmes qui insultent, menacent, discréditent ceux et celles qui appellent à la raison en apportant des moyens plus humains et efficaces), des commentateurs bétonnés en place, d’autant plus martiaux qu’ils n’étaient enrôlés que dans des studios télévisés et des journaux collaboratifs, dessinaient le tableau des forces en présence, se pourléchant d’avance d’une “confrontation finale”. Au bord du précipice, il était pourtant urgent de réfléchir et impératif de se remémorer les précédents funestes… Les mêmes (la presse merdiatique et ses infames journaleux aux ordres de la guidance mondiale suprême) ont toutefois tourné casaque en constatant que leur lectorat ne les suivait plus du tout ce qui risquait de leur couter bien plus que les généreuses subventions gouvernementales :
– En Grande-Bretagne, après avoir agité l’honneur du drapeau pour pousser les “va-t-en guerre”, la presse britannique a donc tourné casaque et a sommé David Cameron de bien réfléchir avant de jouer au Tony Blair conservateur en fonçant tête baissée sur la Syrie.
– En Italie, tout le monde a pris l’affaire des attaques chimiques avec des pincettes obligeant les merdias à faire de même.
– En Allemagne, la prudence était déjà de mise, au gouvernement comme dans les merdias, difficile de donner des leçons de morale après le nazisme.
– Aux Etats-Unis, nonobstant les déclarations d’un Obama que l’on avait connu plus inspiré (c’était il y a longtemps, c’est vrai), certains éditorialistes, à l’image de la réelle opinion américaine, étaient très sceptiques sur le soudain virage de la Maison Blanche, d’aucun allaient même jusqu’à regretter qu’Obama se soit ligoté les mains en déclarant que l’usage des armes chimiques constituait une ligne rouge.
– En France, rien de tel, tout continuait comme si le Pétain de 1940 était ressuscité, car à de très rares exceptions, la presse-purée et les éditocrates se rangeaient derrière la version officielle comme la Police en raffle aux ordres de leur Maréchal… Chacun, à sa manière, reprenant un discours répété en boucle : La ligne rouge a été franchie avec l’utilisation d’armes chimiques par Bachar Al-Assad, il faut donc le punir… Un élément de langage conçu dans les agences de communication de la Maison Blanche et repris sans modifications ni adaptations par un François Hollande transformé en petit messager, une caricature de l’époque pétainiste. On était à deux doigts de subir les pires mensonges et intox tels que les ancêtres des “Fake-News” :
– Les faux charniers de Timisoara (Roumanie) – Le mensonge des bébés assassinés dans leurs couveuses par Saddam Hussein (Koweit) – Les massacres aux auteurs inversés de Racak (Kosovo) – Les fioles exhibées par Colin Powell à l’ONU comme preuves de l’existence des armes de destruction massive de l’Irak – Le passeport intact de Mohamed Atta retrouvé par hasard dans une pochette plastique au milieu des décombres fumants du WTC désignant que c’était BenLaden le coupable !
La confirmation de l’usage de la bombe atomique était imminente, l’ordre devant venir de Washington, on allait enfin refaire Hiroshima et Nagasaki dans l’ensemble des méchants pays Arabes. Colin Powell reprenait-il une dose de sévices-menteurs à l’insu de son plein gré ?
Les Américains et les Britanniques, n’en ont cure de l’humain, ils existent car les colons européens ont génocidé les populations autochtones, pour créer les USA puis créé des guerres incessantes pour prospérer. Ils ont utilisé régulièrement de l’uranium dans toutes les guerres récentes : outre le Syndrome du Golf auprès des soldats de la coalition (USA, GB, France…), les bombes à l’uranium ont causé auprès des civils Irakiens, des défauts de fœtus, des cancers, des mutations génétiques, amenant à une grande échelle un problème de santé publique et le plus haut taux de dommages génétiques sur des populations jamais étudiées… et Israël a utilisé le même type d’arme contre la Syrie et le Liban. Notez qu’en 2004 les USA ont utilisé des bombes au white phosphorus contre la population civile irakienne sans que personne ne dise rien (le white phosphorus enflamme tout sur son passage et brûle effroyablement les tissus humains).
Pour les va-t-en guerre du cirque médiatique, la cause était entendue… BHL s’est aussitôt exhibé sur les écrans pour dire tout le bien qu’il pensait d’une opération inspirée de celle qui avait permis de tuer Kadhafi mais aussi de livrer la Libye au chaos… et Bernard Kouchner plutôt que dénoncer les viols incestueux subis par un de ses enfants par le patriarche familial champion-médaillé et donneur de leçons moralisatrices, a expliqué qu’il aurait fallu lancer l’assaut depuis longtemps !
Laurent Joffrin, du Nouvel Obs, ex-soutien enthousiaste de la guerre du Kosovo, grand moralisateur de la cause sociale, a appelé ses ouailles à la mobilisation générale, il a même expliqué dans un éditorial que “Saddam Hussein mis à part, aucun pays n’a fait l’usage de l’arme chimique au combat depuis près d’un siècle”.
On devait en déduire, donc, que l’agent orange déversé par les Etats-Unis sur le Vietnam avait vocation à permettre l’embellie printanière de la flore locale… Ou que l’aide apportée par la CIA à l’Irak de Saddam Hussein pour gazer les Iraniens lors de la guerre entre les deux pays relevait de l’intoxication au gaz de la désinformation.
En quelques lignes, on est passé du doute à la certitude, du conditionnel au présent. En fonction des seuls éléments fournis par la faction intégriste des rebelles syriens contre qui l’Occident a mené la guerre en Afghanistan et au Mali en expliquant qu’elle représentait le Mal absolu… et la veille d’un cataclysme, par la grâce de Jésus et de Mahomet réunis, ces “affreux” devennaient soudain fiables, crédibles, honnêtes !
Comprenne qui pourra. En vérité, les adeptes de l’intervention humanitaire à géométrie variable sont retombés dans le schéma binaire qu’ils adorent par-dessus tout : les Bons contre les Méchants, le Bien contre le Mal. Si l’on est contre Bachar Al-Assad, il faut soutenir ceux qui le combattent, même s’il y a parmi eux de futurs Bachar Al-Assad en puissance. Toute approche circonstanciée est à bannir. Toute interrogation sur les conséquences d’un engrenage incontrôlable dans la région est hors de saison. Il faut in-ter-ve-nir, comme si la seule forme d’action possible était le bombardement, avec sa cohorte de morts civils.
On a pourtant entendu des voix fort diverses mettre en garde contre les dangers de l’intervention, de Jean-Luc Mélenchon au Pape François en passant par François Bayrou, Pierre Lellouche, François Longuet, Pierre Laurent, ou l’évêque catholique d’Alep. Des analystes ont resitué le conflit dans son contexte régional et son héritage historique, rappelant qu’en Syrie, la France et la Grande-Bretagne, les deux anciennes puissances coloniales, pouvaient vite susciter un phénomène de rejet. Un homme comme Zbigniew Brzezinski, ancien conseiller de Jimmy Carter, a relevé non sans raison que l’occident mobilisait son armada au moment même où Damas semblait prendre le dessus face à ses adversaires. Enfin, l’opposition laïque à Bachar Al-Assad a rappelé qu’elle s’opposait fermement à toute intervention étrangère. Dans les médias, ces commentaires et ces réactions ont été balayés comme poussière après l’explosion de la bombe. Ne restait que la voix des adeptes de la guerre rajoutée à la guerre ! C’est alors que les Russes sont intervenus avec l’appui de la Chine qui n’avait pas digéré s’être fait rouler en Libye. Retour de balancier…
Ce n’est pas le doute qui rend fou, c’est la certitude, disait Nietzsche.
Certains sont fous de leur certitude.
Tout cela s’effectue grâce à la manipulation des masses, vous faites quelques pas de moins vous constatez d’autres génocides de masse, vous faites quelques pas de plus vous arrivez au Covid19… Et ça repart. Pour reconstruire à neuf, il faut d’abord tout détruire… et pour obtenir de plus grandes parts du gâteau, il faut qu’il y ait moins, beaucoup moins de bouche à nourrir…