Il n‘y a plus de piles dans le sex–toy!
J’ai enfin (presque) tout compris l’histoire…, je remercie sincèrement les organisateurs de l’univers et du monde pour l’extraordinaire spectacle participatif obligatoire (en live), ou la seule chose évidente est que tout le monde finit par mourir dans le labyrinthe d’un parcours complexe, dans lequel, chacun/chacune, pour survivre aux non-sens infinis de la bêtise humaine, est remarquable de courage ET de pleutrerie…, de sincérité ET de fausseté…, dans un ballet surréaliste alternant scènes de cul, de tortures et de philosophies psycho-illogiques dans un même mouvement dérisoire et désespéré qui associe l’orgasme à la vengeance, la mort et le sexe…, dans une danse macabre et sans dénouement heureux possible… (c’était long comme introduction analytique, mais sexuellement bon !)
Enfin ce n’est pas trop grave, malgré les tortures subies pendant le cauchemar permanent… Et le début presque expérimental ! Cela prouve que créer un univers fut un projet ambitieux et peu commun qui a trouvé son public, nombreux et captif qui plus est : il faut l’avoir vécu pour s’en convaincre. Durant la période qui me fut dévolue, la programmation générationnelle fut une fois de plus alléchante, il reste des vivants, certes, mais ce n’est qu’une question de temps…, bref il y a de quoi se féliciter que ça se termine. Seule ombre au tableau, véritable scandale, on prend vraiment le public pour des cons…, car la vie n’est pas réservée qu’à un ramassis d’imbéciles ahuris venus applaudir leur mort prochaine en se congratulant de la mort des autres…
Le but de ma conférence est de prouver à quel point la symbolique est importante et ce qu’elle suggère. Bien sûr on a droit à des one man show à base de lecture de tarots ET de concepts psychologiques plus ou moins fumeux ET de grandes envolées lyriques (je vous le fais avec l’accent espagnol pour apporter une note d’humour noir à cet aspect sombre : Yé souis lé passage lumineux qui condouit à mon moi intérieur et yé trouve lé trois concepts alchimiques classiqué qué sont l’énergie créative sexouelle, les pieds et l’intellect etc… C’est plus ou moins intéressant selon que l’on adhère ou pas à des théories, mais c’est en tout cas très drôle, il faut bien le reconnaitre, de découvrir durant le parcours, de grands talents d’orateurs et divers charismes qu’on peut mesurer au nombre des groupies.
Assez souvent… (Et c’est assez fatiguant)… on nous oblige à regarder un tableau déchirant mettant en scène un homme qui au sommet de la gloire se retrouve abandonné et humilié (par un bourgeois évidemment) et trahi (par une femme évidemment), qui au fond du gouffre se découvre artiste amoureux ! Ouiiiiiiiiiiii… Et il trouve, dans la plus extrême misère, une raison de vivre en enchainant frénétiquement des masturbations intellectuelles pour essayer de faire réagir le reste du monde, peuplé de geek’s lourdauds lobotomisés, rendus insensibles à force de masturbations sexuelles répétées sur des pornos sans âmes…, déversoir de tous les maux du siècle ! C’est une danse entre les nus et les morts, incarnés par les peurs de profanes ayant entendus des mots qu’ils ne méritaient pas ! Hallucinant !
Désolé mais c’est difficile à expliquer ou à résumer, les flots de paroles sont souvent chaotiques à l’extrême, les gens sont victimes d’hallucinations, tout se détruit à mesure que tout se concrétise, puis ça explose dans un gigantesque bordel, le présent est tué par le réel dans des torrents de folies qui emportent tout ce qu’il reste des choses bâties et établies. Autant vous dire tout de suite qu’aucun scénario d’aucune des histoires qu’on vit n’a strictement aucun intérêt…, les histoires sont les mêmes (dans les grandes lignes) que celles des autres, chacune est une construction basique : naissance/apogée/chute avec son lot de conneries certifiées authentiques qui font verser une larme… mais qu’on oublie rapidement.
OK…, bon…, ben il ne reste quand même pas grand chose quand on prend un par un les leviers du système…, tout le monde ne sniffe pas de la coke, ne se torche pas le cul défoncé et pisse sur une guitare en hurlant que c’est trop rock’n’roll. De ce côté-là soyez tranquille, la posture type du rock’n’roll a tendance a disparaitre : manteaux en cuirs, chaînes, doigts tendus pendant les concerts, scènes de bad trips…, des nananas qui crachent et se masturbent devant tout le monde… Ohhhhhhhhhhhh ! Putain !… Si maintenant j’accumule trop de clichés et narre des détails trop vrais, en suivant une chronologie paisiblement et en adoptant une narration chiante à mourir, toute velléité artistique sera anéantie.
C’est du toc tout ça, aucune ellipse, aucun mystère, pas de volonté de tout bousculer, c’est d’une pauvreté abyssale interminable… Le rock c’est des marginaux, des rats crevés, des mecs qui haïssent la vie, qui veulent juste baiser mais qui y arrivent difficilement, qui n’ont jamais compris dans quel monde ils vivaient ou qui l’avaient tellement bien compris qu’ils en pourrissaient sur place, dont le seul moyen de rendre la vie un peu plus belle c’était d’envoyer valser tous les codes qui maintiennent un semblant de calme là où il ne devrait y avoir que fureur… Tout ces biopics “people” et ces documentaires de chanteurs milliardaires qui se congratulent les uns les autres c’est juste l’appropriation par l’industrie du cinéma de l’industrie du disque…, en économie on appelle ça une concentration verticale, et en cinéma ou en musique on n’appelle pas ça du rock !
J’aurais aimé que cet esprit ravagé et désespéré ne traverse pas que les personnages de l’œuvre générale du monde, mais l’œuvre elle-même, grouillante de silhouettes pressées et avides, ou semble passer l’humanité entière, fourmilière chaotique ou les alvéoles sont des boutiques qui essaient de happer les hommes, les femmes… C’est très étrange et redoutable, que passer de la contemplation béate de la nature, des massacres en tout genre et des traques vicieuses… à la plate monotonie du comment dissoudre les derniers relents de la bestialité humaine… Dans le genre, les politiques lobotomisent leur peuple avec des messages “énaurmes” qui passent aussi finement que des CRS’s dans des camps de Rom’s…, c’est d’ailleurs aussi réfléchi qu’un discours de Miss France…
Bah ouais, la guerre qu’on nous vend, c’est comme se faire violer un après l’autre par les membres de sa famille… Les cons osent tout mais ne se “spermattent” rien ! De ces paradoxes on atteint là, l’incapacité à traiter le mal, la perversion et l’excès…, quand la chance tourne, quand les rencontres se passent mal, c’est le tapis qu’on tire sous les pieds…, le tapis qui cache le gouffre. C’est un numéro d’équilibriste, car on tombe des deux côtés de la corde avant de faire le malin et de pouvoir dire qu’on a trouvé un sens à sa vie…, la plupart des gens tombent d’un côté ou de l’autre…, restent là où ils sont tombés et crèvent sans voir qu’ils ont donnés naissance au siècle le plus individualiste de tous. C’est très émouvant écrit comme ça, et en même temps ça fait New Age… Oui c’est vrai… Pauvres humains apeurés.
Bon…, là je commence à saturer, c’est la fin de l’article qui s’annonce, il n’y a plus de pile dans le sex-toy ! J’imagine qu’un viol c’est comme un sex-toy qui ne marche plus, enfin c’est peut-être pire, je ne sais pas, mais là c’est trop surtout qu’avant de vous décrire faire violer, je vais partir discrètement ! Oui c’est ça, je prends mon sac je me faufile, je sors, une lumière… putain, c’est quoi ce truc ?