L’architecte des sens…
Lorsqu’il m’arrive de discuter avec une jolie dame, je lui dis toujours dans la conversation, que le véritable sex-symbole de la femme sensée, est un homme d’âge mûr, grisonnant, un rien bohème, avec des yeux verts, qui peut dessiner un immeuble extraordinaire sur le coin d’une nappe tout en sirotant un Mojito après avoir commandé une côte à l’os saignante sauce roquefort.
Snob ? ist’nt !
L’an dernier, j’ai assisté à une partouze donnée à Manhattan/New-York (je sais, je voyage beaucoup, c’est une seconde nature chez moi), pour célébrer les 33 ans d’une callipyge beauté, amante d’Anamary (je sais, elle ne collectionne que les plus divines, snob ? ist’nt !), le genre de folle soirée où les femmes sont affamées de sexe, où les hommes font de l’épate et où tout le monde arbore un sourire qui signifie « ouvert pour visites libres ».
Alors que tous et toutes orbitaient autour de la star de la soirée aux jambes plus vertigineuses que les décolletés de Mariah Carey et qui en était à son 74 ième orgasme, je me suis trouvé coincé entre deux mondaines à bretelles spaghetti, inconditionnelles d’H&M et une bande d’acnéiques qui connaissaient Sofia mais qui ignoraient qu’elle a un père cinéaste du nom de Francis.
Il y avait aussi, bien sûr, quelques gentilles arborant des seins pendouillants sous mon nez…
« As-tu joui au delà du sub-space, ce soir ? » ai-je demandé à une amie que j’avais perdue au cours d’une autre partouze donnée au club japonais Hiro, dans le chic Maritime Hotel, dans le quartier Chelsea.
« Non, mais j’ai rencontré un architecte vraiment super ! » m’a-t-elle répondu en empoignant mon sexe…
À la façon dont elle prononçait le mot « architecte », j’aurais juré qu’elle venait de trouver dans une tablette de chocolat un des précieux billets dorés de Willy Wonka. .. et, après m’avoir branlé, sucé et constaté que j’étais vitaminé, elle est repartie tendre ses filets.
Au diable les gentilles arborant des seins pendouillants sous mon nez, aussi grands et sensuels soient-ils (les seins)…
Quoique provisoirement flappi, j’ai alors remarqué une jolie rousse que j’avais sodomisée lors d’une de mes pérégrinations mondaines, et qui n’était pas la seule à éprouver une ferveur architecturale.
Ludwig Mies van der Rohe, l’un des plus grands parmi les grands bâtisseurs et jouisseurs, a déjà eu cette phrase célèbre : « Dieu est dans les détails. »
Vrai.
Très vrai….
Un acteur populaire fait l’affaire.
Un millionnaire qui règne sur l’Univers a ses avantages.
Mais ce que désire vraiment une femme raffinée et avisée du XXIe siècle, c’est un architecte.
L’époque de l’architecte vedette, dont on nous rebat les oreilles depuis l’inauguration du fameux Guggenheim de Frank Gehry à Bilbao, a débouché, inévitablement, sur celle de l’architecte objet de désir.
Ces jours-ci, des noms comme Rem Koolhaas, Renzo Piano et Daniel Libeskind sont aussi susceptibles d’exciter les passions que n’importe quel Pitt, Farrell ou Kutcher.
Natalie Kovacs, une amie artiste, qualifie de « starchitectes » ces Casanova du devis et de la maquette, et je l’ai vue plus d’une fois tomber en pâmoison devant l’un d’eux.
Rebecca Rosenblat, conseillère matrimoniale et sexothérapeute certifiée, se lovant derrière mois, m’a alors expliqué ce phénomène par le fait que ces hommes (car ce sont surtout des hommes) se servent des deux hémisphères de leur cerveau ; ces types voient aussi bien les détails que l’ensemble. « Pour réussir vraiment, ils doivent utiliser leur imagination, note-t-elle, mais ils ont aussi besoin de leurs mains. »
Bref, ils sont à la fois dans l’action et au-dessus.
Et Cupidon apprécie.
Encore plus intéressant, comme le soulignait récemment un éditorial du Robb Report, « Le fait que les architectes sont habituellement des hommes d’âge mûr, en apparence bourrus, distants, fripés, cérébraux et introvertis, ajoute à leur pouvoir d’attraction. Comme leurs bâtiments, les architectes visent le long terme, et rien n’est plus séduisant qu’un homme qui désire s’engager ».
Les architectes, qui visent régulièrement les étoiles tout en gardant les pieds sur terre, ont de tout temps été associés dans l’imaginaire populaire à l’artiste solitaire et visionnaire.
Howard Roark, personnage de La source vive inspiré à Ayn Rand par Frank Lloyd Wright, est l’essence même de l’architecte, à la fois égoïste et sage.
Au cinéma, pour le meilleur et pour le pire, la profession est synonyme de sophistication : pensons à Tom Selleck dans Trois hommes et un bébé, à Sam Waterston dans Hannah et ses sœurs ou à Tom Hanks dans Nuits blanches à Seattle.
Ou encore, à George Costanza, personnage de Seinfeld, et à ses nombreuses tentatives vouées à l’échec de passer pour un architecte afin de tirer un coup.
Le lendemain de cette soirée mondainement sexuelle, je pouvais lire dans les cans-cans du web sous la signature d’un anonyme : “Le très célèbre collectionneur d’automobiles extraordinaires, éditeur des magazines automobiles Gatsby et Chromes&Flammes ainsi que créateur du célèbre www.GatsbyOnline.com qui fut architecte à ses débuts, a étalé ses talents de Roméo lors d’une soirée-partouze à Manhattan régie par l’innéfable et sulfureuse Anamary Del Miguel Saavedra… je l’ai vu séduire toutes les dames de sa table en dessinant à la demande un croquis pour chacune… et elles étaient toutes entièrement nues sous son charme… J’imagine qu’elles l’ont trouvé bien bâti“…