Après avoir vu à la télévision une intervention argumentée d’un fervent représentant de la cause écologique, Nicolas Hulot, qui dans son discours général particulièrement hystérique prétend que si nous ne changeons rien nous courons à la catastrophe planétaire, de saines, sages, sereines réflexions ont fusé de ma cervelle impartiale. Dans mon esprit clair, critique, apte à la réflexion et pas encore contaminé par l’exaltation collective, des éclatantes évidences se sont opposées aux obscures, approximatives constructions intellectuelles de Nicolas Hulot.
Je commence à me demander si le problème de la pollution de la planète ne serait finalement pas une vaste chimère, une énorme psychose mondiale, un fantasme planétaire comme il y eut en d’autres époques des fantasmes cosmiques (par exemple avec les passages de comètes), religieux, astrologiques, magiques, ainsi que moult autres terreurs irrationnelles… Bref, une pollution universelle des esprits par des fumées médiatico-scientifico-politiques.
L’obsession écologique me semble avoir des point communs avec certains mythes obscurantistes. Hier les sorcières, aujourd’hui la pollution.
Que dit l’adepte de la verdure à tout prix ?
Que nos rivières polluées vont répandre mort, maladie, désastre, que nos pots d’échappement vont provoquer des raz-de-marées, faire fondre la banquise, empoisonner l’atmosphère, que nos activités économiques vont déclencher des cataclysmes, faire gronder le ciel, la terre et encore ébranler les océans…
Et pourquoi pas déclencher l’écroulement des montagnes, faire pâlir le soleil, éteindre -ou raviver- les volcans, provoquer la chute des étoiles ? Soyons sérieux. Cessons d’adhérer à la sottise ambiante, redevenons sensés.
Les rivières françaises sont polluées, je ne le nie pas. Et alors ? Cela fait belle lurette que nous ne mangeons plus de poissons péchés dans les rivières ! Il y a les piscicultures pour satisfaire nos exigences : des truites toujours bien dodues, saines, disponibles à profusion. Dieu merci, l’homme civilisé a su depuis longtemps imiter et même améliorer les bienfaits de la nature. Il n’a pas attendu que les rivières soient polluées pour produire des fruits de la nature encore plus savoureux que la nature jamais ne le fera elle-même… Par conséquent je ne vois pas en quoi la pollution de nos rivières est si catastrophique. Certes cela n’est guère réjouissant et même assez ennuyeux que nos rivières soient ainsi polluées. Je l’admets. Et j’aimerais mieux qu’elles ne le soient point, cela s’entend. Mais c’est ainsi, nos rivières sont polluées et ce n’est pas une raison pour ajouter à cette pollution chimique une inutile bêtise à notre réflexion.
Le problème de la pollution des rivières n’est de toute façon pas si grave qu’on le prétend puisque la blessure que nous avons infligé à la nature s’est tout naturellement accompagnée de son remède. En effet, nos usines de retraitement des eaux ne sont-elles pas nées pour contrer ces pollutions, précisément ? En ce cas où est le problème ? De quoi nous plaignons-nous ? N’avons-nous pas de l’eau pure à la sortie de ces centres de retraitements des eaux ? N’est-ce pas là un réel progrès ? Nous sommes étrangement -et de manière parfaitement stupide et irrationnelle- plus prompts à nous désoler de voir couler l’eau sale en amont de nos usines que nous réjouir à la voir jaillir, claire, en aval… Nous grossissons de façon outrancière la boue initiale tout en occultant l’onde limpide qui en naît. Et pourtant, en cela l’homme a fait bien mieux que la nature : il l’a purifiée en un temps record. Là où la nature aurait mis des années à régénérer ses eaux polluées, l’homme avec son génie a été cent fois, mille fois plus vite !
Et puis qui se baigne encore dans les rivières ? Les plages depuis presque un siècle ont remporté les suffrages des vacanciers.
Que prétend encore l’écologiste ?
Que nos émanations carboniques vont étouffer le globe terrestre à petit feu, le réchauffer, le vider en partie de ses hôtes, jusqu’à changer les contours des côtes par l’effet de la fonte des glaces aux pôles… Rien que cela. Depuis la création de la terre aucune éruption volcanique n’est jamais parvenue à engendrer de tels bouleversements, encore moins à éradiquer la vie sur la planète. Sérieusement, quel est l’impact de l’action de deux milliards de pots d’échappement durant cinquante ans sur une planète dont le poids et le volume de l’atmosphère sont infiniment plus consistants que ces rejets de fourmi ? Cela n’équivaut même pas -du moins je le suppose- au dixième d’une seule éruption volcanique de type Vésuve en 79 de notre ère en terme de masse de matières “polluantes” !
Que des espèces disparaissent, en quoi cela est-il catastrophique ? Depuis la création de la terre, des millions d’espèces sont apparues, puis ont disparu. De manière parfaitement naturelle, dans l’ordre normal des choses, à l’image de tout ce qui existe dans l’univers. Des espèces animales et végétales disparaissent de nos jours sous l’action de nos activités économiques, culturelles, gastronomiques, voire politiques. Je ne vois là que minuscules événements amplifiés par la subjectivité humaine. Des étoiles disparaissent également dans notre propre galaxie et partout ailleurs sous le simple effet du temps qui passe, sous l’action des atomes, bref sous le vent du destin… Telle est la loi des choses. Les écologistes n’échapperont pas à cette loi : eux aussi disparaîtront.
Que ce soit sous le poids de nos activités économiques ou sous les nécessités bien plus féroces encore de la nature, tout change, disparaît. Espèces, montagnes, océans, astres, systèmes galactiques, rien n’est épargné par le grand ordre naturel. Pourquoi les ours et les loups échapperaient-ils à cette loi ? Et pourquoi ne pas inclure l’action humaine dans cet ordre naturel ? L’homme avec sa réflexion, ses choix, sa volonté, son action sur la matière, les saisons, l’ordre “naturel” des choses, n’est-il pas issu de la nature lui aussi ? N’en n’est-il pas d’ailleurs le chef-d’oeuvre ? En quoi les effets de l’action humaine sur la nature seraient-ils pervers ? La disparition du loup, du choléra, de la peste ou du moustique vecteur de la malaria seraient donc des malfaisances selon la logique écologiste ? La nature ne s’occupe-t-elle pas elle-même de faire disparaître des espèces, et par milliers encore ? Certes elle le fait à l’échelle géologique. On reproche à l’homme de le faire à son échelle. Fondamentalement, je ne vois aucune différence. Ni perversion. Il est vrai que la volonté de préserver les espèces est également dans l’ordre naturel des choses humaines, fait partie de notre pensée. Je ne suis pas contre la préservation des espèces. A condition de ne pas sombrer dans la folie consistant à s’ingénier à réintroduire un corps étranger dans un système déjà bien établit. On ne met pas de loups dans une bergerie, pas plus qu’on ne lâche des ours en pleine nature ! Et pourquoi pas la réintroduction des lions à l’orée des villages africains, des tigres tueurs autour les agglomérations du Bengale ?
Entendons-nous : je ne fais nullement l’apologie de la pollution et de la destruction de la nature. Certes j’aimerais que la pollution n’existe pas sur notre planète, que les océans soient nets, les terres propres, les eaux claires. Qui ne le souhaiterait pas ? Simplement je prétends que nous avons fait de la pollution une sorte de quête du Graal moderne, un mythe idéologique et social fou, et donc par définition irrationnel, inutile, voire dangereux.
La pollution de la planète est réelle et ses pires effets se font sentir actuellement, je l’admets. Les effets de cette pollution planétaire sont catastrophiques, il est vrai. Mais dans les têtes.
Et rien que dans les têtes.
Raphaël Zacharie de Izarra
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