L’interview exclusive d’Orang-outan…
Au royaume des esprits qui ont du style, de la verve et de l’élégance anachronique, voici le roi tout puissant du web, un homme de lettres (qui n’é-mail-le jamais…), comme on n’en fait plus qu’on peut lire à foison sur Internet depuis quelques années, j’ai nommé “Orang outan, singe lubrique“, un personnage fantasque, prolifique, doué et inspiré.
Cet homme admirable incapable de compromis avec son Art a eu la grandeur d’âme et la générosité de répondre à mes questions…, un entretien qui devient automatiquement historique à plus d’un titre.
Salut à vous, Oh Braquemard érectile, cher ami Orang outan, je suis ravi de vous accueillir.
Ayez l’obligeance de vous présenter à nos lecteurs (pour les malheureux qui n’ont pas le bonheur de vous connaître). Habitez -vous toujours dans cette jolie ville de Toulouse ?
J’ai déménagé, j’ai toujours un pied-à-terre dans cette région où poussent les mauvaises herbes, mais, il y a quelques mois, je me suisse intallationné dans la région de Royan qui fut passablement honorée de me compter parmi ses nouveaux habitants.
Précisons qu’en esthète digne de ce nom je loge dans les hauteurs aristocratiques de la cité, à l’ombre des grands esprits !
Vous avez du style, vous aimez la langue comme personne et elle vous le rend bien, comment êtes-vous entré en littérature ?
J’ai de de la plume, c’est peu dire.
Cependant, qui vous dit que j’aime la langue ?
Je la respecte avant tout, la sers du mieux que je peux.
Je la crains et la courtise, la toise et l’encense.
Avec froideur, hauteur, dédain.
Parfois je me montre d’une mesquinerie inouïe envers cette très exigeante, très autoritaire et très belle maîtresse.
C’est ma manière à moi de l’aimer.
Je suis surtout à ses ordres : elle devant, moi derrière.
Je suis entré en littérature par la porte étroite.
Je ne connais qu’une vérité en littérature : le travail.
Je ne tolère que l’excellence.
Il n’y a là aucun mystère.
Ajoutons pour être honnête que mon âme est de fort belle qualité : mes rêves ont de l’éclat, mes aspirations de la noblesse, mes amours sont vertueuses.
Bien évidemment le travail ne saurait suffire dans cette affaire, il faut d’abord partir d’une base solide.
Le sous-entendu va de soi.
On peut lire plus de cinq cents de vos textes (courts) sur Internet en plus des extraordinaires “Messengers” que nous faisions ensemble…, vous êtes également occupé à ré-écrire vos poèmes aux cotés de votre mu-Muse, vous êtes très prolifique, doué et travailleur, toujours en érection spontannée, des idées lubriques plei la tête, vous spermatez pour un oui ou un non…, d’où vous vient cette frénésie sexuello-littéraire ?
Le besoin d’écrire, d’être reconnu, le besoin de briller en mondaine société comme en plus crapuleuse compagnie, le besoin de jouir aussi…
Lorsque je finis d’écrire, même les pires conneries, je spermate, c’est plus fort que moi…
J’aime les personnages rocambolesques, des plus insipides aux plus éclatants, comme mon ancien voisin Latâche et mon ex-amie Youp-Clito qui me faisait des fellations pendant que j’écrivais des conneries.
Je suis un humaniste sexuellement accompli : selon moi les six milliards de personnes que compte notre Terre sont chacune un roman passionnant, si je pouvais toutes les enculer, ce serait un vrai bonheur.
Je suis d’autant plus sexuellement prolifique, doué et travailleur, que la littérature, quand on y réfléchit, c’est bien peu de chose en regard de la sexualité.
Mes textes, ça n’est que de la littérature et la littérature, ça n’est que du sexe….
Autant dire, rien ou presque.
Du vent (je vais revenir plus loin sur cette notion de vent, ambiguë par rapport aux pets scatologiques).
De la pure vanité.
La vie est ailleurs en vérité, nichée au plus profond des culs.
Toutefois, plus rarement la Littérature a une fonction salvatrice pour le lecteur.
Les lettres peuvent faire office de béquille morale et sociale pour certains.
Combien de sots, incapables de bander ont été sauvés par la Littérature ?
Aux indigents du sexe, du coeur et de l’âme je professe l’ivresse littéraire et la masturbation.
Je souhaite faire partie en tout cas des très rares branleurs qui ne sont pas vains.
Si ma Littérature c’est du vent comme l’est en général toute littérature, j’espère au moins que le souffle d’un pet littéraire ne contient pas que du vide, qu’il est d’essence plus divine que météorologique.
Vous le savez je considère que vous êtes un des internautes les plus doués de sa génération, dommage que le temps passe si vite, non ?
J’ai ma fierté d’auteur moi aussi.
Au nom de quel petit dieu de l’édition devrais-je sacrifier mon amour-propre ?
Pourquoi devrais-je me sentir obligé de m’abaisser devant des statues de plomb ?
Mon talent d’auteur ne m’engage nullement à faire le singe lubrique savant devant les rois du cirque.
Certains le font, ça les regarde.
Le statut d’auteur ne permet pas toutes les licences illicites, à mon sens.
J’estime que ce sont les éditeurs qui devraient venir à moi, et non l’inverse.
Mon rôle est d’écrire, pas de courir après les éditeurs.
Chacun son métier.
Si les grands éditeurs ne me connassent pas encore, cela prouve qu’ils sont de mauvais éditeurs.
Leur travail devrait consister à aller dénicher le singe lubrique là où il vit, et non à attendre que celui-ci vienne à eux.
Je le répète, chacun son métier et j’ai mon amour-propre.
On pourrait vous croire anachronique mais ce serait une grave erreur, en fait vous parlez en écrivant avec un style élégant et un peu suranné de la vie moderne et de ses drames…
L’anachronisme tout comme la masturbation littéraire n’ont rien de honteux.
Détrompez-vous, je suis vraiment anachronique.
C’est voulu.
Je suis sensible à l’élégance, à la classe, à la courtoisie, aux nobles élans et surtout aux petits vices mesquins.
J’affectionne les atmosphères mélancoliques, désuètes, délicates et tristes ainsi que les atmosphères orgiaques ou la cyprine et les spermes coulent à flots ininterrompus…
Vous avez un côté totalement lubrique et on aimerait en savoir plus sur votre mode de vie… comment se passe une journée pour vous ?
Je suis un authentique branleur.
Modestement, je me lève aux aurores et je me branle immédiatement…, si un cul acceuillant se trouve dans ma périphérie, alors c’est Byzance… Ensuite je mange en me grattant les coucougnettes, je m’installe devant mon ordi et j’écris…
Vers midi, je mange et après je faise une petite sieste masturbatoire avec ma mu-Muse que je cunnilinguse à fond…
L’après midi je récupère, vers 17h j’écris encore quelques lignes et vers 20 heures je dîne.
En soirée je lis les conneries des autres et ensuite je vais copuler avec ma mu-Muse.
Parfois, en milieu de nuit j’ai encore quelques besoins….
Je crois savoir que vous avez quelque animosité envers un certain Jarod de France animateur du célèbre Blog du même nom…, quel différend vous oppose à ce crétin bien connu de la toile ?
Jarod est un con, un compilateur de savoir oiseux, autant dire qu’il est atteint d’une maladie qui s’aggrave avec le temps, il donne aux neurones en mâle d’agitation stérile les contacts nécessaires à leur bien-être primaire, c’est un déclencheur de synapses, avec lui les neurones doctement ébranlés sont voués au seul plaisir d’être oubliées
Si vous aviez un empire qu’en feriez-vous ?
Je ne vais pas faire de littérature.
Si j’avais un empire, j’en ferais un royaume.
Mieux encore : une république.
Les lettres y brilleraient d’un éclat… assez moyen.
En effet, je mets en avant l’Homme et pas la femme, c’est comme ça…
Je crois en la beauté qui est un terme général désignant Vérité, Beauté avec un B majuscule, Bien, Progrès de l’Esprit, etc.), et plus je crois en la beauté, moins je crois au mal.
Vous trouvez que les texticules sont un genre mineur, n’aurons-nous vraiment jamais le plaisir de vous lire sous cette forme érectile ?
Je n’ai ni le souffle nécessaire ni l’esprit assez corrompu par les moeurs littéraires contemporaines pour écrire un roman.
Jamais je n’accepterai d’être associé à la racaille de la plume qui amoncelle pavé sur pavé dans les librairies.
L’inflation littéraire ôte nécessairement son prix au roman.
Plus les illustres Tartempion écrivent, moins la Littérature est tirée vers le haut.
Les éditeurs ont de plus en plus tendance à ratisser large.
Nous vivons dans une société décomplexée où bien des trivialités sont devenues possibles.
Ainsi n’importe quel faiseur de mots peut se targuer d’écrire du roman au kilomètre.
Savez-vous qu’en France un livre paraît tous les quarts d’heure en moyenne, et ce tout au long de l’année ?De rares poissons d’envergure surnagent héroïquement dans cette mer pleine de crevettes, poisseuse à souhait.
Je n’écrirai pas de ces romans jetables qui polluent notre culture plébéienne.
Je n’écrirai pas de roman, ou alors ce sera une oeuvre immortelle.
L’infini ou rien du tout.
Si je parle en belles lettres, c’est pour que le Ciel entende ma voix.
Mais si je n’ai rien à dire aux anges, je la ferme définitivement jusqu’à la tombe.
Ce que devraient faire la plupart des romanciers d’aujourd’hui.
Quels sont les auteurs contemporains qui ont vos faveurs littéraires ? Houellebecq vous touche t-il davantage qu’un Beigbeder, un Zeller ou un Moix ou bien vous ne lisez que les morts ?
Je suis fièrement inculte.
Vierge de bien des influences mais non point sans avis.
Je connais les titres et les têtes des écrivains actuels, mais guère plus.
Rares sont ceux qui ont su me plaire avec leurs mots.
Je possède une intuition étrange : je sais reconnaître un auteur de valeur sans ouvrir un seul de ses livres, juste en lisant sur ses traits.
Car la Littérature transparaît sans fard sur la face des auteurs dignes de ce nom.
Sur leur front, moi je la vois dans sa vérité.
La Littérature ne m’échappe pas.
J’ai l’oeil pour ces choses.
Et lorsque je vérifie les écrits de l’auteur ainsi sondé (sexuellement ce serait mieux), je constate que je ne me trompe jamais.
Celui qui parle en auteur mais qui n’a pas l’éclat de la Littérature entre les deux yeux, je le sais avant même de lire sa première page.
J’estime sans l’avoir lu que Houellebecq, s’il possède effectivement quelque plume (pour avoir survolé de très loin une ou deux de ses pages, je n’ignore pas de quoi je parle) manque singulièrement de hauteur ne serait-ce que parce qu’il a commis l’impudeur de montrer sa face aux caméras de télévision.
Trivialité impardonnable pour un auteur digne de ce nom.
J’ai lu, par contre, tous les articles et livres de “Quelqu’un“, et en ai gardé une saveur livresque délectable. J’éprouve une réelle estime pour cet authentique écrivain qui sait raconter les vies, les personnages. Beigbeder que je n’ai jamais lu a des allures de dandy raté.
Il s’est trop fourvoyé avec la jet-set pour être crédible aujourd’hui.
Beigbeder, tout comme PPDA et les autres têtes “mercantilisées” par la boîte à abrutir, ne m’inspire aucunement le désir de lire ses productions.
Certaines vulgarités heurtent définitivement ma sensibilité.
Je ne connais ni Zeller ni Moix et je n’ai pas envie de les connaître, là, piting !
A présent vous voulez en savoir plus sur mes goûts en littérature classique ?
Ca tombe bien, ils sont tous morts.
Pour inculte que je suis, également en ce qui concerne les classiques, je vais tout de même vous dire ce qui m’agrée et ce qui me désenchante.
Mon avis sera assez limité, puisque mes lectures en ce domaine sont également limitées.
Le Bateau ivre de Rimbaud m’ennuie profondément.
Homère également m’ennuie profondément avec son interminable et soporifique Odyssée…
Lamartine, Musset, Vigny, et Nerval parfois, savent toucher mon coeur esthète, comme c’est d’ailleurs le cas pour la plupart de mes contemporains.
Rien d’exceptionnel en cela.
En tant qu’êtres humains ou simples lecteurs, nous sommes tous sensibles, sans exception.
Là encore, rien d’extraordinaire dans le fait d’être touché par quelque auteur de choix.
C’est bien pour cette raison que les grands auteurs sont de grands auteurs.
Hugo est à mes yeux un véritable génie qui domine toute la littérature française.
Par sa simplicité, sa capacité à atteindre l’universel, il s’impose à moi et à bien d’autres, comme un modèle.
Proust sait m’ennuyer avec fruit.
Et c’est un véritable plaisir que de rechercher ce délicieux ennui et de perdre mon temps en si bonne compagnie.
Daudet père m’est particulièrement agréable, léger, poétique : il n’est pas prétentieux, comme peut l’être par exemple Sartre.
Kafka est divinement fou et sa folie trouve en moi un certain écho.
Maupassant est mon péché mignon : je le dévore comme un fruit suave absolument pas défendu.
Balzac me pèse beaucoup : c’est un plat de résistance bien gras, bien trop consistant pour mon estomac délicat.
Une sorte de boulet à traîner dans mon esprit.
Flaubert écrit très bien, il est parfait dans le mode “gueuloir“.
Baudelaire est diablement talentueux.
Enfin un bon poète.
mais c’est “Quelqu’un” que j’aime par dessus tout, un génie, le plus grand, le plus tout, quoi, et plus encore, surtout dans ses derniers textes déjantés comme le sublime “Piting…, j’ai joui !”, un pur chef-d’oeuvre, non seulement dans le fond mais surtout dans la forme, son écriture haletante, hachée, ce hachis Parmentier de l’écriture est un régal pour moi, un compost de mots et de ponctuations, de la véritable bouillie littéraire de premier plan que je mange avec délectation à grande cuillères.
“Quelqu’un”est le roi dans son domaine, épique et pittoresque : c’est le prince noir de l’écriture.
On sent un poète plein de verve dans vos syntagmes en vous cher ami (Merci de ce compliment, je vous renverrai l’ascenseur)…, pourtant la Poésie, de nos jours, est ringardisée ou démodée, quel est votre programme pour lui rendre enfin la place qu’elle mérite ?
Mon programme pour redonner à la poésie son éclat perdu est simple : une refonte des sensibilités par l’abandon brutal et définitif des niaiseries Druckeriennes et de tous leurs produits dérivés.
L’industrie commerciale de la chansonnette a occasionné des ravages sur l’inconscient collectif du monde entier.
Vulgarités, violences et stupidités sont devenues la norme.
La Poésie ainsi écrasée par le rouleau compresseur Druckerien est devenue plate comme une galette : les références poétiques chez le consommateur moyen se rapportent à Bruel et ses potes.
Vertigineuse hérésie !
C’est ce que j’appelle la décadence culturelle.
Il n’y a pas de mystère : il faut revenir aux classiques, réadapter les sensibilités émoussées par le vacarme Druckérien aux délicatesses des siècles désuets. .
Vous êtes un des derniers polémistes, pamphlétaire, homme partisan, est-ce que cette liberté vous coûte cher dans cette société si procédurière et cul serrée ?
Étrangement j’ai toujours été épargné par les crachats guindés des pontifiats malmenés et par les vociférations de la gueusaille raillée.
Il faut dire que mes contemporains ayant la plupart du temps accédé depuis leur plus jeune âge à l’état vedelique (souvenez-vous : “les français sont des veaux“, clamait sans crainte de Gaulle), je peux exercer à leur encontre sans retenue ni contrainte mes foudres, à l’imparfait du subjonctif si possible.
Une chose est étrange dans votre parcours. Comment se fait-il que vous l’admirateur des siècles passés soyez un si parfait internaute à la pointe de la souris ? N’avez-vous jamais boycotté comme beaucoup de garçons de lettres cette nouvelle technologie qui éloigne de la plume et de l’encre…
Je continue de signer mes lettres d’amour et mes lettres d’injures aux cons à l’authentique plume d’oie le volatile est élevé chez ma mu-Muse et à l’encre de Chine.
Mais dans le fond, plume d’oie ou clavier informatique, l’instrument d’écriture n’est jamais que la prothèse plus ou moins affinée de la main, laquelle traduit les mouvements du coeur et de la pensée.
Encre de Chine ou octet, l’écriture est le prolongement visible de l’esprit.
Quel que soit le support, le message seul importe.
L’essentiel, n’est ce pas le mot ?
Le parchemin n’étant que le flacon, qu’importe son aspect !
Et puis la machine à écrire n’était-elle pas à sa naissance considérée par les “puristes à la plume d’oie” comme un tas de ferraille sans âme ?
La nouveauté effraie chaque époque.
Aujourd’hui la machine à écrire fait figure de chaude plume comparée au froid traitement de texte informatique.
La machine à écrire qui au début avait des allures de mécanique barbare auprès des écrivains “à la main” a pourtant gagné ses lettres de noblesse à l’ère de la haute technologie.
Gageons que l’instrument informatique entrera à son tour dans la légende.
Cela dit, je comprends que l’on puisse préférer la plume d’oie, c’est profondément humain.
Cependant le fait d’écrire au clavier informatique ne m’interdit nullement quand cela me chante d’aller écrire à la plume à la lueur de la chandelle…
Il est quand même plus noble d’écrire à la plume, je ne le nie pas un instant.
L’oeuvre littéraire dans son jet spermatique originel peut parfaitement être écrite à la plume.
L’inspiration peut ainsi apparaître sous le “règne de la plume“, dans les règles les plus pures de l’art.
L’oeuvre une fois enfantée avec les cérémonies classiques qui lui siéent, rien n’empêche ensuite de la recopier sur un ordinateur, ce que je fait….
Vous êtes un érudit mangeur de livres et dévoreur de curiosité et pourtant vous citez peu ou alors seulement vous-même, c’est assez peu courant comme attitude dites-moi…
Détrompez-vous, je suis parfaitement inculte comme je vous l’ai déjà dit.
Vous êtes victime d’une illusion, comme quoi même les plus beaux esprits peuvent se faire piéger par les plus grossières apparences…
Qui mieux que moi peut savoir que je suis un excellent auteur inculte ?
Je suis une plume dans l’âme, aussi le moindre souffle me fait-il prendre de la hauteur.
Il est plus agréable de dilapider son talent que de ne pas en avoir, c’est certain mais d’aucuns diront que vous n’êtes pas modeste. Que répondez-vous à cela ?
Je ne suis pas modeste car je n’ai pas les moyens de l’être.
C’est ce que je dis dans un de mes textes où je fais mon propre éloge.
Pourquoi devrais-je me faire passer pour le modeste que je ne suis pas, alors que je suis né fier…
La suffisance est une grande qualité. C’est elle qui fait les seigneurs.
Quelle la pire des rumeurs qui circule sur vous ?
J’avoue supporter de moins en moins les railleries stériles émanant d’esprits ineptes et être de plus en plus sensible aux flatteries (que nul n’hésite à en faire grand usage car je ne suis pas humble dans ce genre d’affaire).
Les flatteries, lorsqu’elles sont justifiées par une réelle admiration sont toujours les bienvenues.
Les critiques sont reçues avec la même attention car elles me servent à améliorer mon écriture.
Je les accepte et les écoute avec fruit et humilité lorsqu’elles proviennent de fins lettrés.
J’insiste et le répète : uniquement lorsqu’elles émanent d’érudits avisés, d’esthètes avertis, de beaux esprits et non d’ignares, d’illettrés, du vulgaire.
A la plèbe sottement railleuse que je viens de citer, je réserve une fausse rumeur que je ne dévoillerait pas ici, destinée à lui faire honte.
C’est donc moi-même qui répands cette rumeur afin de piéger mes nombreux détracteurs.
Je les pousse à m’injurier, si possible publiquement, puis je leur fais éclater la vérité à la face, il faut bien se rendre à l’évidence, nulle part on ne trouve d’équivalent à ma plume.
Sur votre tombe, si par malheur vous nous quittiez un jour, que verrait-on à la pointe de l’épée ?
<< En cette terre repose celui par qui ma mu-Muse s’exprima de la plus belle des façons.
Il fut leur porte-parole, le confident des anges, l’ami des astres. Il rêvait de chevauchées célestes, d’essor cosmique, poursuivant sans cesse les étoiles, épris des hauteurs incorrompues. Et d’amour pur. Il aimait la compagnie des femmes, chantant les vierges beautés, fut aimé de ses pires ennemies les laides, les acariâtres et les déflorées qu’il raillait sans remords. Il fut proche de Vertu, fuyant vice, gueusaille, mollesse. Il éprouva des passions charnelles pour des bonnes soeurs, des naïves fortunées, des servantes de sa maison qui lui en furent toutes reconnaissantes. Il n’aimait pas les enfants, ni les chiens, ni les engrossées. Narcisse fut son frère d’arme. Harpagon son conseiller financier. La Camarde sa hantise pour laquelle il succomba finalement, cédant vers la fin de sa vie à ses avances, toujours en quête d’aventures inédites… >>
Quel est le bon mot que vous avez enfanté de votre plume dont vous tirez la plus grande satisfaction ?
Il y en a au moins cent et je ne les ai pas en tête, ma mon expression qui passera à la postérité est “Piting“…
Par quoi voulez-vous terminer cette interview ?
J’ai été ravi de répondre à vos questions.
Je les ai trouvées intelligentes, drôles, spirituelles.
Mais c’est l’heure de me concerter avec ma mu-Muse.
Terminons sur ces mots pleins de promesses, voulez-vous ?
J’ai envie de bouffi puis de jouir, piting !