A vingt ans la femme est légère, voire insignifiante. A trente elle est désirable, à quarante elle est resplendissante, mais dès quarante-cinq ans elle devient douteuse.
A cinquante ans, elle est devenue un fruit en voie de putréfaction.
Je les vois bien ces visages en fin d’épanouissement qui traversent les rues à l’heure de sortie des bureaux, ces corps femelles qui commencent à faner… Je les vois chanceler sur leurs souliers un peu plus épais, ces chandelles presque éteintes. Je les vois peser de plus en plus, ces traits empâtés qui sous le fard inutile annoncent déjà la décrépitude… Ce fard qui souligne la disgrâce naissante de la femme, trahit sa beauté dégradée, ce fard sans joie qui n’est que le dernier artifice de l’amour avant la tombe, l’illusion qui ne trompe plus personne.
Tandis que l’homme vieillit comme un vin exquis, grave et serein, comme un chêne, tout en force et hauteur, tout en charme et légèreté, beau et solennel qu’il est, la femme avec les ans hérite du masque de la pourriture.
En avançant en âge elle doit apprendre à regarder en face sa laideur. Les plus belles ne sont point épargnées (voir le cas douloureux de Brigitte Bardot).
Rares, très rares sont les femmes qui gardent intact leur éclat jusqu’aux portes de la soixantaine.
L’originelle flamme qui fait d’elles le centre du monde les quitte en général avant cinquante ans..
La femme de cinquante ans est morte au monde, sur le plan des charmes. Et plus elle vieillira, moins elle sera désirée, et souvent sera méprisée.
Chez l’homme on constatera exactement l’inverse.
Raphaël Zacharie de Izarra
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