La vie ne vaut rien, mais rien ne vaut la vie
Un jour, dans une ruelle d’Internet city, tandis que je m’étais éloigné du groupe de pseudos-touristes avec lesquels je visitais une paisible communauté, j’observais un drôle de pseudo qui m’expliqua ceci par geste, car il n’écrivait pas un mot de notre langue virtuelle….
Une année qui s’achève sur le « Web », c’est un peu comme un grand mur qu’on aurait construit jour après jour, depuis le premier janvier, et sur lequel on poserait la dernière pierre virtuelle le 31 décembre à 23 heures 59 et 59…..
Chaque minute a été une de ces briques que nous avons scellées avec le mortier de nos joies et de nos peines.
Du matin au soir, nous avons empilé, moellons, adobes et parpaings, seul ou en famille avec nos pseudos jetables, avec frénésie ou pondération…
Mais un jour, inévitablement, survient l’envie, face aux contrariétés de l’existence sur ce site, de rebrousser chemin.
Ce jour-là, contemplant l’ouvrage accompli, on se rend compte que le ciment a durci plus vite que les cœurs et que le mur est trop épais, trop solide et résolument trop élevé pour l’enjamber de conviviales rencontres virtuelles…
En outre, on s’aperçoit qu’on n’y a construit aucune porte permettant de le franchir.
Les plus prévoyants y ont bien aménagés quelques fenêtres “Windows98” à travers lesquelles il leur sera possible de jeter un coup d’œil sur leur passé….mais…..
Tandis que l’apprenti maçon se pose toutes ces questions sur sa vie, son oeuvre, les minutes, elles, continuent à s’égrener et les briques à s’empiler à ses pieds.
Deux solutions s’offrent à lui : soit il ramasse le seau et la truelle et, en un tournemain, rattrape le temps perdu à chatter papoter jaser pour rien dire/écrire, soit il continue à chercher la brèche, la lézarde ou la faille qui lui servirait à rejoindre son passé.
S’il s’obstine dans cette vaine prospection, le tas de briques qu’il retrouvera devant lui deviendra tellement imposant qu’il sera bientôt comme un autre mur, infranchissable.
Le pauvre bougre se retrouvera, alors, encerclé d’une muraille de pierre d’incompréhension et il dépérira comme une fleur privée d’eau et de lumière….
Je restais là, impressionné par ce que ce pseudo m’avait gesticulé, lorsqu’un autre pseudo s’approcha de mon écran d’ordinateur et m’écrivit:
“Ne restez pas là, Quelqu’un, il y a des choses plus intéressantes à regarder sur le « Web » que des pseudos névrosés qui tentent de régler la circulation en agitant leur bâton…”
Voilà, mes chers faux amis pseudos & cocos, je vous conseille de relire ce texte avec en fond musical la dernière chanson d’Alain Souchon …
La vie ne vaut rien
Alain Souchon a fait “La vie ne vaut rien” en conduisant sa Twingo noire à fond de ballon, 155 km dans une heure et, selon lui, il sentait qu’il était sur un gros coup musical.
Il a eu du mal à trouver l’atmosphère avec Renaud Létang qui est un “génie comme Alain” . Et puis, il a trouvé car il est très malin et je crois que les gens aiment bien cette ritournelle qui ne lui a pas donné trop de mal et qui part d’une phrase d’André Malraux, “La vie ne vaut rien, mais rien de vaut une vie“.
Il y a rajouté l’histoire des petits seins de son amie……
Il a tourné sa vie dans tous les sens
Pour voir si ça avait un sens
L’ existence
Il a demandé leur avis à des tas de gens ravis
Ravis de donner leur avis sur la vie
Il a traversé les vapeurs des derviches tourneurs
Des haschich fumeurs
Et il a dit
La vie ne vaut rien rien
La vie ne vaut rien
Mais moi quand je tiens tiens
Mais moi quand je tiens
Là dans mes deux mains, éblouies
Les deux jolis petits seins de mon amie
Là je dis rien rien rien
Rien ne vaut la vie
Il a vu l’ espace qui passe
Entre la jet-set, les fastes, les palaces
Et puis les techniciens de surface
D’ autres espèrent dans les clochers, les monastères
Voir le vieux sergent pépère
Mais ce n’ est que Richard Gere
Il est rentré comme un insecte sur site Internet
Voir les gens des sectes
Et il a dit
La vie ne vaut rien rien
La vie ne vaut rien
Mais moi quand je tiens tiens
Mais moi quand je tiens
Là dans mes deux mains, éblouies
Les deux jolis petits seins de mon amie
Là je dis rien rien
Rien ne vaut la vie
Il a vu manque d’ amour, manque d’ argent
Comme la vie c’est détergent
Et comme ça nettoie les gens
Il a joué Jeux Interdits pour des amis endormis,
la nostalgie
Et il a dit
La vie ne vaut rien rien
La vie ne vaut rien
Mais moi quand je tiens tiens
Mais moi quand je tiens
Là dans mes deux mains, éblouies
Les deux jolis petits seins de mon amie
Là je dis rien rien rien
Rien ne vaut la vie
Rien rien rien, rien ne vaut la vie (X2)