La zombification de la France (et du monde)…
Je déconseille la lecture de cette chronique (assassine) aux “ceusses” qui sont politiquement-corrects, ahuris, abrutis, émotifs, ignares, débiles, pissouteux, chieurs (et chiants), dévots des infos TV et merdiatiques et crédules de tous les discours dictatucratiques de notre gouvernement ! Pour les quelques autres qui restent, achetez Gatsby magazine en kiosques, chez les buralistes et dans les grandes-surfaces et surtout abonnez-vous à www.GatsbyOnline.com !
Depuis que la télévision est entrée dans les habitations, tout le monde s’est habitué à manger avec des cadavres. Sur le coup de treize heures avec redite à vingt heures, c’est à dire pendant que le peuple se nourrit à table ou au fond du canapé familial, toutes les chaines se relaient pour présenter “à-la-une” des images de corps déchiquetés, écrasés, brûlés, en guenilles, martyrisés, d’hommes, de femmes, de vieux, d’animaux tués avec imagination et génie quelque part dans le monde, des scènes entrecoupées de commentaires roboratifs en sourires niais des présentateurs/présentatrices… Pas de répit car entre ces moments d’ahurissements indigestes, la moindre sortie pour des besoins vitaux de survie se heurte au glauque civilisationnel des qui se vautrent publiquement dans la luxure des biens de surconsommation, certains bellâtres imbéciles n’hésitant pas à se pavaner dans des engins quasi prohibés, des quatre/quatre surconsommateurs des sens et de produits pétroliers hors de prix, certains équipés de quatorze phares, d’une boussole, de trompettes, d’ailerons et d’un pare-buffle ! Il faut protéger nos buffles qui se promènent en liberté dans nos villes et diminuer la consommation !
Depuis l’affaire du Covid19, en paroles gouvernementales, tout est constamment détourné, chaque banalité semble cacher des intentions de violence et de menace et suggère l’existence d’une unique vérité-vraie en laquelle il faut croire faute de quoi on est traité de complotiste (parfois d’antisémite !!!) car membre d’une organisation secrète d’assassins au service du crime organisé dirigé par un professeur charlatan marseillais, consistant à le suivre dans la mise en doute des multiples affirmations péremptoires et contradictoires gouvernementales ! Cette complexité apparente doit tirer sa source autre part, dans un médium plus niché. C’est peu dire que de constater combien notre monde est en voie d’implosion. L’ensemble de la planète est sous le contrôle total de cinq multinationales tentaculaires face auxquelles la plupart des gouvernements et des Etats ont capitulé. De partout affluent des migrants venant grossir les rangs des déshérités de tout bord qu’on appelle en hauts-lieux : les “rebuts”, tandis que dans les contrées les moins avancées, du point de vue financier ou technologique, les populations proliférantes se zombifient et sombrent dans la spirale mortifère de la loi du plus fort et de sordides jeux de télé-réalité.
À une époque où la très grande majorité des productions cinématographiques destinées à un large public sont des adaptations, des dérivés, des reboots ou empruntent inévitablement à un univers fictif déjà connu, le réflexe d’associer un langage guerrier de jeux vidéos à un discours est justifié. Pour le dire autrement : «Our President are pretty much all sequels now».
L’intuition et notre enthousiasme déçu sont révélateurs, nos actes de consommation de la culture sont coincés entre un avant, qui découle de la constitution de nos encyclopédies personnelles qui dirigent nos habitudes et un après, qui laisse les interrogations continuellement ouvertes, sans réponses “vraies”, leurs indéterminations ayant toujours la possibilité d’être comblées par un récit ultérieur. Congédié le règne de l’individu et du libre arbitre ! Les paraboles high tech des Big Data se confondent à des discours bibliques d’une rationalité épistémique/ prométhéenne la plus inhumaine ou méta humaine qui soit ! Sous couvert d’un plein débat philosophique possible sur le transhumanisme on nous interroge (sans qu’on puisse répondre) sur le prix (éthique) à payer pour assurer la survie, sinon de la planète entière, du moins des individus les plus aptes à survivre ! Diantre, on cause de 7 milliards d’êtres humains à supprimer sur 8 milliards afin de sauver le consumérisme !!!
Nos “Zélus” s’appliquent de concert, créant une structuration des dynamiques de lecture et d’écriture sérielles en continuité avec les nombreuses études sur le sujet autour d’oppositions dont la relation dialogique influence la manière dont nous vivons entre la standardisation des ensembles et la singularité des récits qui s’y inscrivent ; entre la culture de la marchandisation et la culture participative motivée par une logique d’appropriation et de distinction au centre d’interactions complexes entre plusieurs instances ! On recontextualise ces pratiques à travers l’histoire de ses mutations afin de retracer les opérations de transformation des codes et des supports. La sédimentation de ces mutations compose le contexte de production et de réception contemporain. L’essai resitue ainsi les pratiques éditoriales associées à l’émergence des technologies numériques dans une longue tradition qui s’intensifie depuis le début du XIXe siècle. Les séries transmédiatiques, les relations transfictionnelles entre les textes et la vente de produits dérivés doivent par conséquent être pensées en fonction des pratiques et des contextes qui influencent le “populaire” depuis plus de deux-cents ans. L’appréhension des dynamiques de cette culture sérielle qui est aussi une culture médiatique et, plus spécifiquement, une culture de la marchandisation permettant alors la modification comportementale des individus. On entre dans ce monde de “Fictions merdiatiques à la Chaîne” comme on entre dans l’univers d’Harry Potter, un monde déjà construit qui va saturer chaque coin obscur de cette fiction.
Tout comme une marque de commerce est essentielle à la reconnaissance de l’appartenance du consommateur à un univers fictif disséminé, le discours mondialiste, par sa transmédiagénie (terme conceptualisant la capacité d’adaptation d’un élément fictif à plusieurs plateformes médiatiques) doit fonder un lien qui unit l’œuvre mondialiste à un ensemble archi-textuel qui va influencer la réception des discours. Un personnage fortement transmédiagénique, peut garantir cette reconnaissance pour établir un dialogue entre l’archi-texte, et don discours sera consommé. Parallèlement, les supports (journaux, magazines chaines TV) très largement généreusement subsidiées en milliards, doivent en contrepartie porter en eux-mêmes un principe de sérialité ; au fil de l’évolution des discours, la structure épisodique va ainsi se transformer afin de relancer continuellement l’acceptation de tout et rien (confinements, vaccins, saisie des avoirs financiers). Les codes et, plus particulièrement, les contraintes matérielles et mercantiles étant associés aux supports médiatiques affectant la création et la réception des discours et messages ! D’abord, en lui-même, par sa matérialité, sa périodicité ou son mode de diffusion, la presse impose des systèmes de représentation. Mais cet effet n’est atteint que parce qu’il est relayé par des pratiques qui ressaisissent les médias suivant des logiques sérielles les dépassant, les précédant souvent, et les réarticulant en système. Une relation métonymique s’installe alors. La logique d’adaptation derrière le processus de dispersion médiatique des univers fictifs constituant en ce sens une « négociation entre les différents modes d’expression », entre les différentes médiativités. La prise en compte du rôle tenu par la presse permettant de «comprendre comment ces contraintes sont reformulées en termes créatifs transmédiagénique qui peuvent s’adapter à la syntaxe sémiotique de chaque média. Les similitudes thématiques prendront ainsi différentes formes en fonction des conventions visuelles du cinéma, des conventions linguistiques et actantielles de la littérature ou des conventions interactives des jeux vidéo, par exemple. De cette manière, les genres s’organisent comme des encyclopédies transmédiatiques qui s’érigent en archi-textes favorisant la circulation des récits entre les médias. Plus encore, la logique sérielle des supports, qui accompagne celle des stéréotypes des genres, pousse la population à imaginer de la narration là où elle n’est que latente. L’acte de production n’est pas un acte créatif, mais un processus d’adaptation et de transformation des discours, qui instaure, en outre, par le biais des médias, une logique polyphonique dans un espace où dialoguent fictions, nouvelles mondaines et faits divers. Or, ce n’est pas toujours en accord passif avec les discours stéréotypés. Chaque lecteur et lectrice possède son propre système de signification déterminé par sa situation sociale et culturelle qui forge le contexte de réception. Ces communautés interprétatives divergentes aménagent des espaces favorables à l’appropriation individuelle des discours, à ces usages. S’instaure ainsi une dynamique entre les marges (hybrides, ouvertes à la contamination et à la mutation) et le centre (conventionnel, figé et fort de ses codes stéréotypes) qui permet un renouvellement des formes sérielles. C’est l’œuvre originale et transgressive qui amorce ainsi la transformation des genres.
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