Il parait que le grand Krach est là, encore une fois…, il y avait eu celui de 1929, celui de 2008, maintenant c’est la grande révolution du Krach…, et on regarde ça, tous, blafards, terreux, hépatiques ou cyans, tous autant que nous sommes au beau milieu du monde, sous le soleil qui nous crame à tour de rôle, nos hémisphères et la vie aussi, sauf exception rare, condamnés à la gravité, aux piafs moqueurs et aux vacances sous terre.
La toile nous offre encore un substitut d’étoile, un ciel qu’on zieute en commun d’un tropique à l’autre, malgré les satellites embouteillés et les déchets par tonnes, les pluies acides et le trou de la couche d’ozone, la déforestation, le sida, la peste le choléra les kamikazes, les jeunes qu’on assassine, la peur des autres, la fin du monde, etc.
C’est pourquoi je vous offre, ici, encore, profitez-en avant qu’on ferme…, entre les coins de ma lucarne, un peu de fantaisie, humour en sus pour le même prix.
J’ai lu un internaute, exprimer un point de vue très lucide sur le système capitaliste.
S’appuyant sur l’exemple du film “La Planète Interdite”, de Fred Wilcox, sorti en 1956, il comparait notre société à une sorte de monstre, non plus réel mais virtuel, qui absorbe toutes les attaques dont il est l’objet et s’en accommode en quelques secondes.
Tel est le monde que nous laissent nos pères : une sphère phosphorescente et polymorphe, qui a fait de l’idée de Révolution son principe actif, le moteur de ses transformations… et qui n’offre pas d’autre alternative que le retrait, l’ascèse, ou la lutte armée.
Nous parlons beaucoup, ces temps-ci, j’entends par là depuis le début de ce mois de mai, de la Révolution.
Sans doute est-ce l’exemple de la Grèce en décomposition financière, qui a cru il y a quelques temps aux fallacieuses promesses de la Communauté Européenne, de l’Euro et de la stabilité financière…
Que nenni, ce qui s’en est suivi c’est la pire des tromperies…
Vous deviez pourtant vous en douter, bandes d’abrutis qui avez cru aux promesses des politiciens vérolés concernant le vote pour la constitution européenne, celui qui a été revoté jusqu’au moment où c’était “oui” pour tout le monde…
Un bazar comme ça, aussi peu démocratique qu’un vote National-Socialiste, tous en chemise brune, la main tendue, ça ne pouvait pas déboucher sur autre chose !
Maintenant que le système contrôle tout, qu’y a même l’espion fiscal Xénon qui enregistre tout, vos mails, vos déclarations d’amour, vos photos de vacances, les objets que vous mettez en vente, vos rêves et délires, vos crises et mensonges…. Tout décortiqué, analysé, au nom de la sécurité anti-terroriste…, d’aucuns en appellent au changement, que c’est rupture, mais peu importe, c’est toujours le même désir qui est aux commandes, l’envie de tout foutre en l’air.
Je n’ai pas très envie de parler du Président en ces pages, je l’ai déjà évoqué plus bas, et je suis persuadé que d’autres s’aventurent bien mieux que moi sur ce terrain.
Je veux parler de vos pères, de ceux-là même qui voulaient, à 20 ans, faire la révolution, vers mai 68, et qui sont aujourd’hui bien placés dans de grandes entreprises du secteur tertiaire, du moins ceux qui criaient bien fort derrière les barricades.
C’est bien normal : toute idée de révolution porte en elle une volonté d’hégémonie.
Il suffit de se référer aux deux grands modèles, la révolution française (avènement de la Bourgeoisie en Europe) …, la révolution américaine (naissance du libéralisme outre atlantique).
Je ne dénigre pas les avancées de ces deux révolutions, bien au contraire…, mais je constate seulement que les révolutions, parfois, s’arrêtent trop vite sur leurs acquis, se reposent trop vite sur leurs lauriers, et ce pour des raisons qui sont le plus souvent générationnelles.
Je m’explique.
Sur le général, d’abord : les ambitieux prennent le visage des opprimés pour se débarrasser des oppresseurs, dans le seul but de jouir à leur tour des avantages…, que dis-je, des privilèges réservés aux oppresseurs (qu’on peut appeler à l’envi puissants, propriétaires, seigneurs, et toute la vulgate marxiste va dans ce sens).
Je pose ce principe en prémisse de syllogisme.
La mineure, c’est que les petits parisiens du joli mois de mai’68 se prenaient, eux aussi, pour des opprimés.
Ils soutenaient les ouvriers en grève, ils étaient pour la libération des peuples colonisés, contre la guerre, contre les bonnes moeurs… et répétaient les grandes phrases de Rimbaud “L’imagination au pouvoir” et tutti quanti.
Et ils ont réussi !
Leur révolution, mai 68, ils l’ont réussie, ils l’ont gagnée !
De Gaulle est parti, Giscard a ouvert les vannes de l’image libre… et nous y voici, mai 68 réalisé, “L’imagination au Pouvoir”, le XIXème aussi a eu ses Lumières, ses Illuminations.
Tant mieux.
Les spectacles sont plus attrayants et plus diversifiés aujourd’hui.
Et ils rapportent un maximum d’argent aux trotskystes, maoïstes, marxistes, léninistes, situationnistes (plus rares cela dit), ils “occupent le terrain”, ils ont combattu ferme pour avoir leur place au chaud.
Et répété une fois de plus le grand Carnaval de la Révolution.
Tout ça pour une place au chaud.
Mais ont-ils donc oublié “Changer la vie”, “Transformer le monde” ?
Ces pensées-là disparaissent-elles du corps partir d’un certain âge ?
Le pire, c’est qu’ils pensent qu’à présent, c’est fini, que l’idée de révolution est aujourd’hui dépassée, morte dans œuf, et qu’à partir du moment où ils l’ont faite, nul n’a besoin de la faire.
Mais ce n’est pas fini !
Loin de là !
Un obstacle se dresse sur notre route…
On est tous dans la merde complète, le grand Krach est bientôt de retour !…