Le grand roman de ma vie…
ACTE 5
Je me meurs enfin, il était temps ! C’est parce que j’ai de plus en plus souvent du mal à respirer, que ni asmathique, ni malade, ni envie de m’étendre sur un divan, j’ai besoin de me libérer du quotidien et de raconter comment j’en suis arrivé là (c’est à dire ici), car n’oubliez jamais qui vous êtes ou étiez… pour ne pas disparaitre à vos propres yeux… et à ceux des autres ! Je dois avouer que cette saga en 5 actes est pour le moins fantaisiste… et que j’ai moi-même, beaucoup de mal à m’y retrouver, même en double-sens (je vais d’ailleurs la stopper à la fin de cet acte 5)… C’est dire, qu’écrire, c’est pousser de la voix pour mieux entendre les silences…
Je vais donc répondre à une question très intéressante que strictement personne ne m’a posé sur la différence entre la “voix” et le “point de vue“. Je crois que la réponse est assez simple, finalement. Beckett disait toujours : “J’écris pour une voix“. Ce qui en laissait certains sans voix… Il y a une inlassable voix qui nous accompagne dans toutes nos actions, qui commente nos gestes, nos émotions, ainsi que tous les spectacles gratuits du séjour. Une voix intérieure, qui n’a rien à voir encore avec la conscience, un miaulement qui cherche sa grammaire, un cri sublime qui ne demande qu’à sortir, un murmure qui voudrait imiter le frôlement des feuilles d’arbres et les derniers soupirs de ceux qui meurent… et pour finir sur cette voix je citerais Artaud qui voulait : “Faire entendre le son bouleversant de la matière” !
Le point de vue, ça n’a rien à voir, ou plutôt si, le point de vue se déplace d’un sens à l’autre, de l’ouïe à la vue. Le point de vue c’est ce que l’on pense de ça et ce qu’on a à dire dessus, après minuit (pardon je parle lacanien). C’est l’idée absurde que l’Auteur est responsable de ce qu’il écrit. Mais cette idée me plait.
L’auteur a quelque chose à dire, il a le monde à faire découvrir tel qu’il le voit et tel qu’il l’entend. Dans les bureaux des diffuseurs et des créateurs de tendance… on appelle ça la “quête de sens“, l’auteur doit mettre du sens dans le chaos. Il y a différentes manières de le faire, le tout est d’observer, de vivre, de comprendre ce qui nous met debout et ce qui nous arrive quand on se couche et que l’on dort !
Le point de vue c’est la perspective morale de l’œuvre, ça peut être une invitation au massacre ou à l’orgie globalisée, peu importe, l’auteur engage sa responsabilité dans ce qu’il écrit. Donc les deux choses sont assez distinctes. S’il fallait finir sur un mauvais jeu de mot, je dirais que l’auteur est celui qui montre la voie (le point de vue) avec sa voix (la musique), comme les troubadours sur les routes moyen moyenâgeuses qui chantaient l’amour et les guerres.
Ecrire, c’est la plus belle chose du monde. C’est le plus beau cadeau que l’humanité peut faire à l’humanité. Je vous invite à continuer et à croire de toutes vos forces dans ce que vous écrivez.
Le psychanalyste hongrois Fiodor Horváth établit dans son ouvrage de référence : “Esthétique de la castration“, que l’activité littéraire proprement dite n’est que l’actualisation inconsciente, déportée à l’échelle de l’individu, du rituel de sacrifice tel qu’il était pratiqué dans les sociétés primitives, relevant simultanément de la purgation (il utilise, de manière fallacieuse, le mot “catharsis“, qu’il faut cependant replacer dans le contexte de destruction ironique du carcan aristotélicien) et de l’offrande (préférant ici le mot “gift” à la terminologie Maussienne de la donation). Son analyse très précise des textes posthumes de certains auteurs disparus, nourrie d’exemples empruntés à la peinture de Gustave Moreau, étayée par son expérience des peintures rupestres…, établit, dans la dissertation n°3, que : “l’écrivain est celui qui reste dans la grotte avec les femmes“, définition audacieuse, à l’intersection du mythe et de la préhistoire, qui jette un éclairage nouveau sur l’activité littéraire.
L’impossible, ais-je écrit dans mon “Précis d’Aliénation Volontaire“…, c’est la fiction. Je m’étais, en effet, dans ma jeunesse (dont les dates sont encore floues pour certaines, mais que certains topographes se plaisent à localiser du côté d’une ville aujourd’hui engloutie), violemment opposé à toute forme de dramaturgie et j’avais, dans mon existence même, tenté par tous les moyens d’échapper à la structure du conte, proposant au contraire de développer : “une fiction débarrassée de tout conflit dans la vie même“, comme je pense l’écrire, peut-être, dans un futur et émouvant recueil de poésies en prose, car avec la conception, commence l’impossible. Mon goût pour les métaphores étranges m’a définitivement rayé de la liste des auteurs en vue de mon époque.
Je me suis épuisé dans des métiers éprouvants, mais j’ai confié dans mon journal (dont les feuilles brûlées seront partiellement réhabilitées grâce à une méthode de déchiffrage extrêmement pointue) : “Je continuerai toute ma vie de travailler parce que l’oisiveté est une dangereuse gangrène et surtout nous devons toutes et tous êtres solidaires de tous les travailleurs si l’idée de révolution a une valeur à nos yeux“…
Lors d’un récent colloque, un entomologiste, dans une remarquable intervention, a considéré que “Quelqu’un” pouvait être “Quelqu’un d’autre“, tout en étant une sorte de négation de lui-même affirmée et niée. Cette réflexion a suscité un vif émoi dans la communauté des spécialistes. Un médecin légiste à qui j’ai demandé un avis impartial, m’a dit que si j’étais mort, mon oeuvre serait sans intérêt… et que si je continuais à vivre après avoir écrit tout ce que j’ai écrit (sic !), mon oeuvre en aurait encore moins… alors que si j’étais vivant et mort à la fois, on pourrait lire mon oeuvre en diagonale… Il a conclu que le plus intéressant pour l’humanité, serait que je n’ai jamais existé. J’ai alors décidé d’être un vivant en sursis…
Mes parents m’ont donc foutu dans une sacrée merde… et ce, pour les raisons suivantes :
1°) Ils m’ont mis au monde. Je leur ai suffisamment reproché toute mon adolescence durant, mais ça ne coûte rien de le rappeler… et puis, ça économise une séance de psy.
2°) Exactement comme leurs propres parents, mes parents m’ont rebattu les oreilles à coups de jérémiades sur la guerre, les tickets de rationnement, le travail obligatoire et les Fritz. Moi, j’avais moins de 20 ans en Mai 68, j’ai vécu la construction de l’Europe, la loi sur l’avortement et l’abolition de la peine de mort. Et tout ça n’a servi à rien ! L’Europe est une dictatucratie… Maintenant que les femmes peuvent avorter il y a le Sida… Alors que Badinter s’est battu pour que la peine de mort soit abolie… cette même peine de mort a été rétablie par l’Union Européenne pour mater les révolutionnaires, “ceusses” qui revendiquent… et les “terroristes” qui n’aiment pas les “valeurs” occidentales… Mine de rien… une loi cachée en corps 6 entre deux autres formant une diarrhée de mots que personne ne lira jamais…
J’ai été bercé d’illusions : le monde allait progressivement connaître le bonheur éternel… la guerre allait être définitivement enterrée dans les livres d’histoire… nous allions nous aimer éternellement et chanter ensemble grâce à la contre-culture. La réalité, après le Rock-and-roll…, c’est un monde pourri et pollué. Nos corps sont des marchandises, le monde est toxique… et on n’a de cesse de nous culpabiliser avec l’écologie et la préservation de l’environnement.
A l’instar du “grand vainqueur des européennes“, on est passé du rouge au vert, rouge comme l’amour et la fraternité, vert comme les printemps de mai, la forêt amazonienne. Disons plutôt rouge sang… et vert de décomposition. Tout enorgueillis de nos bêtises, on a laissé une poignée de crétins prendre le pouvoir et plonger le monde dans un immense désastre anthropologique, aussi appelé crise, condamnant chacun d’entre nous à l’angoisse et à la veulerie la plus insoutenable.
Ici ou là des voix se font entendre pour dénoncer cette odieuse manipulation. Mais déjà les tenants du pouvoir s’accrochent à leurs privilèges, n’hésitant pas à faire usage de la force pour faire taire les séditieux. En 2001 a commencé l’ère paradoxale du Real : Real TV, Real Politik. L’adjectif Real peut être traduit de différentes manières : à la fois réaliste (dans son acception allemande) et vrai, réel (dans son acception anglaise), l’adjectif prend en français le sens de “pragmatique”, quand il concerne la conduite politique à adopter notamment dans le domaine des affaires étrangères (Kouchner, roi de l’ingérence, obligé d’avaler son chapeau estampillé Droits de l’homme)… et le sens de réalité dans le domaine de la télévision et de la fiction : ainsi traduit-on “real TV” par : “télé réalité“. La télé réalité est bien plus qu’un concept. Le 11 septembre 2001 a marqué l’avènement de la réalité télé, dans la mesure où le moindre événement réel, la moindre in-formation, est en même temps dé-formation… et dans une certaine mesure fiction. Les nombreux documentaires sur le 11 septembre, montrant qu’il s’agissait d’un complot effroyable digne d’un mauvais roman d’espionnage, le montrent de manière évidente : la réalité est devenue suspecte sitôt qu’on a entrepris de la montrer.
C’est à une véritable confusion des genres que nous assistons à l’ère du Real, car cette réalité, censée surgir comme telle du prisme de la virtualité, qui ne serait qu’un calque innocent posé sur le vrai monde, nous est “en réalité” de plus en plus inaccessible. C’est donc en revenant aux sources mêmes de la fiction (tout en se réclamant de cette “real politik” qui consiste à affronter les problèmes tels qu’ils viennent, sans présupposé idéologique, comme si la chose était possible)… que le Politique (vu, ici, comme instrument du pouvoir) a réussi à retrouver sa raison d’être. De manière grossière, lorsque le journal de 13 heures de TF1, le jour même du deuxième tour, nous montre un pauvre petit vieux rossé par on ne sait quelle bande de voyous, larmoyant devant sa maison (fruit d’une vie toute entière de labeur!) ; de manière admirable, lorsqu’un candidat noir, tout droit sorti de la série 24 heures (première série post 11 septembre) se présente dans le camp démocrate pour devenir président des Etats-Unis… et qu’il y parvient en se présentant sous les traits d’un héros des temps modernes (c’est à dire largement relayé par les médias du monde entier et le Net), engagé dans une magnifique aventure humaine. Quelques années plus tôt Sorderbergh avait tenté de démonter le concept dans une real politik TV, “K-Street”, qui se déroulait notamment dans les coulisses d’une boîte de communication travaillant majoritairement pour des hommes politiques.
Nous découvrons maintenant, que l’ère du Real, comme nouvel avatar du mensonge, touche à sa fin. La crise financière a achevé de montrer la virtualité du monde et de ses richesses. Nous entrons maintenant dans l’ère du Wrong, de l’erreur humaine, qu’elle soit militaire (la guerre en Irak et en Afghanistan), économique (la crise des subprimes, une “erreur de jugement” de la part des acteurs du marché), ou politique (voir sur ce point la déclaration célèbre d’Obama : “I screwed up“, le jour où il découvre que Tom Daschle son secrétaire d’état à la Santé a oublié de payer ses impôts). Rappelons enfin qu’Obama, si intègre et si talentueux qu’il était, n’avait qu’une ambition : maintenir l’hégémonie américaine dans le monde. Aux chars sonnants et trébuchants de Bush succèdait la diplomatie militaire et le “soft power” d’Obama. Au moins Trump n’a pas créé de nouvelles guerres !
Quelques éléments de réponse : `
1°) Gainsbourg, à qui l’on demande ce qu’il pense du socialisme (en 1981) – “un immonde travelo” – il est vrai que le communisme (chinois notamment) n’est rien de plus qu’un capitalisme d’état.
2°) Règles élémentaires du commerce triangulaire (ou comment coloniser les peuples en douceur) : se rendre dans un pays avec quelques bibelots, les offrir à une tribu de ce pays, demander au chef de cette même tribu de capturer les membres de la tribu ennemie pour en faire des esclaves. Maintenir les citoyens dans un état de terreur constante, leur donner à rêver de temps en temps…
Voilou…
Nous avons toutes et tous un cerveau, sauf quelques exceptions célèbres qu’on rencontre généralement en politique… Les hommes et femmes politiques sont toutefois et malgré-tous équipés d’un cerveau, lequel est organisé chez eux en deux parties parfaitement distinctes. Il y a la partie noble et la partie voyou ! La noble : c’est le siège du combat politique, de l’idéal, du projet, du rêve, de la volonté sincère d’embellir nos vies. C’est le lieu de l’ambition, mais de la noble ambition, celle de servir le monde, le pays, sa région, son bled… Cette jolie partie du crâne explique que la plupart des hommes/femmes politiques, bousillent soirées, nuits, week-ends, santé et vie de famille à réunionner, débattre, écouter, militer, coller, convaincre, étudier, consulter… C’est dans cette partie noble qu’ils puisent l’énergie pour interpeller au Parlement des ministres qui ne répondront pas, pour éplucher des documents budgétaires qui n’intéressent personne, ou pour défiger des propositions de loi qui ne seront jamais adoptées ! Cette belle partie du cerveau est aussi le siège de la responsabilité et du courage qui engage parfois l’homme/femme politique à braver l’opinion et oser l’impopularité.
La partie voyou, là, c’est tout à fait autre chose… (allez jouer dehors les enfants)… C’est le siège de l’angoisse de ne pas être réélu ! Et cette inquiétude conditionne la vie de nos “responsables” qui ne sont juridiquement jamais responsables de rien… Elle explique le manque de courage, le report à plus tard, les demi-mesures, la langue de bois et celle de vipère. Elle explique les lâchetés devant l’opinion, les mensonges, les initiatives bidon visant juste à faire parler d’eux et d’elles et plaire à leur président qui est celui (ou celle) qui peut en faire des ministres. Cette mauvaise moitié du cerveau explique les coups bas et tordus, les peaux de banane et toutes les stratégies visant à être éclairé au mépris des adversaires politiques, fussent-ils (et elles) du même parti.
Contigües, les deux parties du cerveau agissent de conserve, admettant que la partie noble agit en début de législature et que l’autre, passablement handicapante pour la gestion publique, s’active au fur et à mesure qu’un scrutin s’approche. Ou il y a fusion, c’est pour les rétributions et les pots de vin pour des services à rendre ou des sévices rendus (envers d’autres), l’un allant avec l’autre ! Dernier avatar de nos chers politiques, l’affaire des vaccins :
Quand on sait que les firmes pharmaceutiques versent 15% du chiffre d’affaire obtenu grâce aux complaisances dans le milieu hospitalier (en sus des vacances gratuites sous prétexte de séminaires, des cartes d’essence et autres plaisirs de la table et automobile) à des médecins décideurs/euses…, on ne peut qu’être béats devant les montants astronomiques que les décideurs et décideuses politiques ont reçu de manière totalement anonyme sur des comptes cachés et numérotés dans des paradis réservés aux bénéficiaires de ces pratiques qui aident à sauver l’industrie pharmaceutique de la grande crise… qui elle-même a contribué à des “return” tout aussi mirifiques à d’autres décideurs/euses de la manne financière destinée à sauver un monde qui n’a été mis en péril que par la Stratégie de la peur imaginée par les têtes du Nouvel Ordre Mondial et dont le premier acte fut joué le 11 septembre 2001… Une idée du pépère Bush, reprise par son fiston, vendue par Tony Blair aux chefs de gouvernement des pays “amis” acceptant de combattre le mal qui veut s’en prendre aux vraies “valeurs” de l’Amérique (et du monde occidental) … Vous écoutez les chefs de gouvernements Européens et vous en confluerez ce que vous voulez… Fin de la saga, vous pouvez éteindre votre ordinateur et passer à autre chose… Moi aussi !