Le Sens commun où le sens du Commun ?
Etudier les codes du luxe selon les circonvolutions des différents champs scientifiques nécessaires à son déploiement, de l’esthétique aux dispositifs sociotechniques d’information de désinformation et de communication, démontre que le luxe n’est qu’un système de significations diverses, au niveau du langage, de l’habitus et de l’esthétique, un ensemble de codes visuels et sémiotiques dont je voulais décrypter le mécanisme des mutations qui transforme un cabas populaire en sac à main puis en objet d’art par le biais d’un concept d’artification des pratiques qu’un processus entraîne vers le passage à l’art et à l’acte. Grâce aux mutations des relations entre le luxe et l’art, l’analyse du développement des nouveaux médias du luxe dans un système artistico-économique global, concourt à l’artification, qui n’est qu’une auto-proclamation des prétendues sciences de l’information et de la communication qui ne sont que des désinformations.
De manière plus lapidaire, l’industrie du luxe s’est-elle payé l’art tout en se payant la tête des gens dans une sorte d’abrutissement global ? Cette mainmise du luxe sur l’art est devenue hégémonique des manœuvres de divers collectionneurs/prescripteurs ayant la double casquette des trois premiers collectionneurs français Bernard Arnault (LVMH), François Henri Pinault (Kering), et Laurent Dumas (Hermès), qui sont à la fois acheteurs d’art et aux manettes des géants du luxe qui se payent l’art. Parcourir les Ghettos du Gotha en quête de repères est tellement socialement sensible, qu’on est submergé sous des vagues de préjugés. Vivre à Saint-Tropez/Côte d’Azur au contact puis en immersion dans le luxe très particulier de la région, des propriétés de multi-milliardaire aux régates, concours d’élégance et sorties “m’as-tu-vu” induit une approche particulière du secteur du luxe, décomplexée. Le luxe de la Côte d’Azur revendique en effet un caractère unique très différent même, à l’heure de la mondialisation, de celui de Paris, de Moscou ou de Rio.
Sur ce territoire limité, (la Côte d’Azur historique s’étend seulement de Hyères à Roquebrune Cap Martin, le luxe s’est épanoui hors des conventions ou plutôt à travers de nouvelles conventions des loisirs, de classes sociales privilégiées affichant une oisiveté comme symbole d’une dispense des préoccupations matérielles offerte par la fortune. L’insouciance et la légèreté de leurs loisirs, de leurs mémorables coucheries, dépenses, fantaisies, leurs façons d’être et de vivre, de leurs fête, s’ajoutant à l’exiguïté d’un territoire à peine aménagé et ce dans un capharnaüm de retours d’ascenseurs, dessous de tables, rétro-commissions “à-la-Zeelinsski” (à l’Ukrainienne), ont rendu des rapprochements possibles dans une certaine “mixité sociale” pour utiliser un terme d’actualité. De simples pointus côtoient dès le début du 20ième siècle, les élégantes embarcations des plaisanciers. Qui peut et ose passe ainsi du ravaudage des filets à la barre d’une goélette de milliardaire, tandis que les anecdotes stupéfiantes racontées par leurs employé(s)s, bercent le temps qui passe dans une proximité avec l’opulence qui m’a permis d’en connaître la plupart des usages à travers leurs récits, échappant ainsi à la tyrannie de “l’habitus de classe” à ne pas confondre à la tyrannie de “l’habitus des crasses” comme forme incorporée de la condition de classe et des conditionnements qu’elle impose !
Le fait d’éditer à Saint-Tropez laisse supposer qu’on dispose quasi professionnellement du luxe avec la pratique de la voile et de l’automobile couteuse en obtenant, grâce à diverses baiseries (coucheries) et déjeuners hors de prix, une notoriété suffisante d’excentrique fortuné pour être sollicité à offrir gratuitement magazines et abonnements illimités “à-vie” à www.GatsbyOnline.com, pour montrer que c’est un passe-temps aussi anodin que compter ses tableaux, ses voitures, ses propriétés et ses maîtresses et/ou amants car le temps est aux transgenres communicationels, le sponsoring s’inscrivant au maximum dans un carré de 3 centimètres en bas de page d’accueil. La pub est un sujet tabou car par exemple, en voile, nulle retransmission en direct n’optimise la visibilité d’une marque de charcuterie ou d’une compagnie d’assurances même mes amis d’AXA qui freinent des 4 fers pour ne plus apparaitre comme co-responsables de l’escroquerie du vol de ma voiture de collection Léa-Francis “au nom d’AXA”, il est vrai que les multiples rebondissements mouillent grand-nombre de belges et pas que leurs slips…
Seuls de riches propriétaires possèdent des yachts de course, chefs d’orchestres célèbres, banquiers, industriels et hommes politiques s’affrontent sur l’eau, dans un entre-soi rassurant et embarquent quelques régatiers doués entre embruns, yachts clubs de Méditerranée et baiseries diverses qui amènent des transferts de fluides et de compétences, parfois 9 mois plus tard de ce que les ordures affirment être des tentatives d’escroquerie… Quelques années plus tard, dans un processus que les experts en management appellent “le transfert de compétences”, des couples se forment pour développer diverses qualités démontrées et spermettre d’accéder à des postes qui obligent à la non-divulgations des pires secrets (interdits). Pris dans le réseau des relations, on sort presque sans s’en rendre compte ni rendre des comptes qualifiés de contes et d’escroqueries par des conditionnements différenciés et différenciateurs qui sont associés aux différentes conditions d’existence.
Beaucoup doivent donc plus au luxe qu’à l’égalité républicaine d’avoir attrapé l’escalier tortueux et escarpé de l’ascension sociale en intégrant peu à peu les usages les plus quotidiens du luxe, ce que l’on appelle “avoir les codes”, autrefois appelés “les bonnes manières. Cependant l’usage d’une certaine distance par rapport à l’environnement préfigure tout positionnement ultérieur intégrant les usages du luxe, les vivre pleinement mais avec un certain détachement amusé sans oublier les origines. Une longue pratique exerce à une observation attentive de l’environnement et de son agencement social et sociétal, esthétique ainsi qu’au décryptage permanent des messages dans une certaine distance par rapport aux observations : bref, comment séparer, en évitant trop de critique sociale ? C’est le Sens commun où le sens du Commun ?
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