Ce matin anniversaire, c’était beau temps, j’ai pu shooter quelques photos avec mon Samsung auto-explosif tandis que Blacky jouait au poseur magnifique…
Cordes bleues, filets rouges, vieille ancre… et un “machin” tout rouillé, m’ont inspiré… de possibles donc potentiels beaux objets décoratifs qui, par contre, sentent (ou puent selon la sensibilité) la marée et les poissons morts (crevés)…
A midi nous sommes allés déjeuner…
Avez-vous vu, dans les restaurants, les gros messieurs aux joues fesseuses qui bouffent des choses dégoulinantes et qui se lèchent chaque doigt, après chaque bouchée, pour n’en rien laisser perdre ?
Dites…, vous les avez vus, ces gentils ogres qui traînent leur graisse comme une croix et leur gourmandise comme une maladie incurable ?
A les voir se lichouiller pouce et médius, se pomper l’annulaire, se déguster l’auriculaire et se garder l’agile index pour la bonne bouche, on pourrait croire qu’ils sont devenus comestibles et autophages, les bons boulimiques.
J’ai toujours l’impression qu’ils vont finir par se croquer les salsifis, la main, l’avant-bras…, disparaître lentement à l’intérieur de leur grande gueule vorace.
C’est leur application, leur noble lenteur, surtout, qui confondent et impressionnent…, on dirait qu’ils sont assis sur le bidet du culte suprême, façon Robespierre… Leur caberlot se refroidit plus vite que le soleil… et pourtant, rien de plus incandescent (et indécent) qu’un crâne d’homme.
Des fois, au restaurant, je mate des tablées de gus…, ll me semble qu’une vapeur légère flotte au-dessus d’eux…, en regardant attentivement, on constate que leurs têtes fument, tel le fumier épandu dans les labours.
Tout est si précaire, si faillible, que ça vous fout la nausée d’y songer.
A quoi se raccrocher ?
On dérive en pleine misère, petits icebergs en train de fondre !
Tous plus ou moins self-merde-men… de temps à autre un petit coup de ce bel amour qui court les ruts et puis finit la comédie ! Ces considérations considérables pour cons sidérés vous donnent la température, tandis qu’au Grand-Nord Arctique (tout ce qui se trouve au nord d’Aix-en-Provence), malgré les nouvelles zones bleues, on prend le temps de se faire reluire… ça émoustille encore, l’adultère… la petite madâme Machin, avec le marchand de meubles… le garagiste et la crémière… la fleuriste et l’adjoint au maire… le pharmago-président du pénis-club avec un peu toutes ses dames.
Ici, c’est autre chose dans le pareillement identique, on vit à l’heure du slip dans les sous-préfectures… le jour de congé du docteur Faribol fait partie de la vie communale… les tenancières de petits hôtels, généralement fermés l’hiver, accueillent des personnages importants qui bousculent à leur guise les arrêtés préfectoraux.
Pfffffffffffffff !!!
V’là qu’il pleut…, d’un coup (sec)…, c’est détrempé, mouillé de partouzes comme rythmées par des sternes qui dessineraient un linceul (Les sternes sont des oiseaux appartenant à la famille des Laridae et répartis dans plusieurs genres : Gelochelidon, Hydroprogne, Thalasseus, Sterna, Sternula et Onychoprion. Les sternes sont également communément appelées hirondelles de mer ou mauves).
J’entend même un cri étouffé perdu dans les jappements d’un pygargue (Les Pygargues ou Pyrargues ,sont un genre de rapaces diurnes de la famille des Accipitridae qui se nourrissent majoritairement de poissons. Ils sont parfois appelés aigles pêcheurs, aigles de mer, haliètes, et plus anciennement huards ou orfraies)….
Les cache-gambettes des rares passantes s’envolent de rafales, mouillés de quelques gouttes, comme un parfum dissipé.
Les arbres torturés ondulent dans les bourrasques…, un vieux cacochyme aux cheveux rares parle des jours passés à un dogue à l’odeur fétide.
On rentre “at-home” pour une sieste réparatrice de toutes ces émotions typiques du sud…
Le temps passe…
Blacky et moi, somnolons et chacun regrette l’instant où il entrouvre une paupière.
Soudain…, je comprends tout : les végétariens, les végétaliens, le lsd, les antidépresseurs, l’alcool, les salles de fitness, l’obésité morbide, les excès de gras ou de vitesse, l’anorexie mentale, les dépressives shootées au sommeil, les travailleurs inconscients, le yoga, le bouddhisme, la zenitude, les grévistes plantés, les onanistes, la pétanque, les mondains, les demie mondaines et les demie molles, les punks, les clochards insoumis, les contrôleurs fiscaux, les racistes tolérants, les antiracistes intolérants, les raëliens ancrés dans le réel, les communistes, les socialistes, les “ceusses” de droite et d’extrêmes ainsi que des centres divers, les pollueurs, les écologistes, les sionistes, les illuminés, les révisionnistes, les terroristes, les inconditionnels de Houellebecq, les chtis de la télé-réalité, les pédophiles en famille, les pizza’s sans fromage, les pandas albinos, les collectionneurs, tous les cons… et les abrutis finis qui errent avec un but abscond.
Blacky re-dort et je re-somnole regrettant l’instant où j’ai entrouvert une paupière….
Je rêvasse : un vieux cacochyme aux cheveux rares parle des jours passés à un dogue à l’odeur fétide… les arbres torturés ondulent dans les bourrasques… les cache-gambettes des rares passantes s’envolent de rafales perfides… mouillés de quelques gouttes, comme un parfum dissipé…
Et c’est le cri étouffé perdu dans les jappements d’un pygargue, sous un ciel détrempé rythmé par des sternes qui dessinent un linceul d’été à un jour glacé qui m’a réveillé…
Si après ça vous trouvez que mon stylo se décalcifie, c’est que l’embrayage de votre caberlot patine.
Je vous conseillerais bien, en ce cas, d’aller consulter un psychiatre, mais vous risqueriez de tomber sur un vrai… et ça n’arrangerait pas votre problo.
On m’en a raconté un… qui psychanalysait un radiateur de chauffage central… il lui demandait combien de fois il faisait l’amour, s’il souffrait du complexe d’Œdipe et à quoi lui faisait penser la photographie du général Desaix (l’inventeur du veau Marengo).
Le radiateur se refusant obstinément à lui passer le moindre tuyau (et pourtant)… le psychique a diagnostiqué un accès de démence précoce, ce qui est rare, paraît-il, chez les radiateurs de cet âge-là…
J’use accessoirement d’anciennes mesures pour compenser l’abus des nouvelles… c’est que nos jours, les notions de contrôle chancellent… nous abordons l’ère de la confusion absolue… j’ai en effet lu dans un vieux mag’ qui trainait sous le canapé depuis au moins 30 ans, une publicité célébrant une voiture britannique ainsi libellée : “Vitesse : 2 litres”... sur la page suivante un chanteur-alors idolâtré demandait à une mini-conne en cucul-jupe si elle avait “écouté” son nouveau 30 centimètres… et je me suis dit que ce n’était pas étonnant que tout est parti en couilles et qu’il est “deviendou” coton de préserver le système métrique… dans un univers où l’on mesure la vitesse en litres et où l’on écoute les centimètres…
Vous connaissez mes théories sur le problo!
D’aucuns me jugent pompelard dans mon genre… ils ont raison… et je les emmerde… il faut toujours emmerder les gens qui ont raison de (ou contre) vous, c’est une tactique infaillible… la position de repli suprême… emmerder d’instinct et profondément, avec une rare ferveur, tous ceux qui ne sont pas d’accord… c’est ce que fait Blacky devant la porte de mes cons de voisins…
Ça “spermet” de ne pas entretenir de vilaines rancunes, de rester propre du dedans.
La plupart de mes contemporains aiment ou détestent, Blacky et moi, pas : on aime ou on emmerde… la nuance est capitale… pour haïr, il faut mobiliser sa bile, tandis qu’emmerder laisse paisible.
Ça n’empêche pas de dormir…, mieux : cela confère inexplicablement un sentiment de béate supériorité.
Être en position d’emmerdeur “spermet” de dominer toutes les situations, de braver toutes les mauvaises rencontres, de vaincre toutes les vicissitudes.
Ça préserve des autres, bref, c’est une forme de sagesse, car il faut dans le fond une belle sérénité d’âme pour emmerder les gens qui vous emmerdent.
Maupassant, mais passons les mots, trop de maux… !
Mon passé m’épaissit
J’arrive pas à décoller mes rétines de ce brillant sujet… que voulez-vous, on ne se refait pas…, d’ailleurs, pourquoi me referais-je, hmm ?
Voilà, il suffit de cesser de se plaindre, d’envoyer toutes les merdes à la merde et de commencer (enfin) à vivre autrement…
@ pluche…
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