Les bijoux de famille façon : Y’en a au moins 300 grammes…
La virilité est-elle innée ?
Peut-être…, allez savoir…
Mais elle n’est en rien garantie, car il est dans la nature de l’homme d’organiser sa domination, sa virilité…
Dès l’antiquité, la puissance masculine s’est imposée avec ses codes et ses traditions…, elle est rapidement devenue une vertu fondamentale structurant les valeurs de la société…, mais au XXième siècle, elle s’est effilochée, la brosse de fer est devenue brosse à dents.
Sur le plan militaire, le retour des vaincus du Vietnam a dévirilisé l’Amérique triomphante… et…, actuellement, le rapport à l’argent dominant change avec la crise : les champions cousus d’or du CAC 40 et de la City font davantage figure de vilains canards que d’aigles de la finance.
Et que dire des stars masculines du X, refroidies par le home-porn…
Tout f… l’camp, bordel !
Moi, pauvre gnouf au milieu d’autres bien pires…, j’ai grandi avec le culte de l’homme viril : Humpfrey Bogaert, Franck Sinatra, Henry Fonda, Lee Marvin, Lino ventura, Jean Gabin, Jean Paul Belmondo et surtout Steve McQueen, un acteur qui a repris tous les clichés et poncifs du genre…, principalement les bagnoles musclées…
Terminé, maintenant c’est foutu…, tout ce folklore qui m’a tenu en haleine et que j’ai repris à mon compte, comme d’ailleurs une quantité phénoménales de mecs virils…, c’est terminé…, basta…, mort…, tout cela périclite aux yeux des jeunes branleurs au profit de fluets efféminés comme Justin Bieber…
C’est la fin…
Les grandes valeurs d’avant, les bagnoles musclées, style Shelby GT350, Cobra 427s/c, Corvette 7litres et autres Camaro Z28 et Dodge HemiCuda… : poubelle…
Lorsqu’un mâle, un vrai.., si, si…, sort son Aston Martin vanquish V12, ou sa Barracuda, voire son Hot-Rod 8litres à double compresseur…, ou son Excalibur…, plus grand monde ne le regarde avec envie…, les seules paroles entendues étant : “Ca doit bouffer à mort c’te machin à-la-con”… ou “Si c’est-y-pas malheureux de gaspiller ainsi ses ronds”… et “Salaud d’frimeur ki bouf’l’pain des pôv’s”…
C’est la fin (bis !)…
Ce ne sont là que quelques-uns des éclats d’une carrosserie mondiale minée par la rouille du temps Mossad qui passe et f… tout en l’air.
Même les shows de bagnoles du genre n’attirent plus personne en dehors des conducteurs venus exposer leur bête et leur passagère (souvent attifée comme un arbre de Noël)…
Tout f…’l’camp…, c’est rapé comme un vieux gruyère oublié depuis plusieurs années sous sa cloche !
La domination mâle sur la société, à commencer par la famille, s’est ankylosée sous les à-coups de la modernité et du féminisme, puis des mouvements gay et lesbien venus tailler des croupières à l’hétérosexisme…
Plus d’un vrai mâle en reste traumatisé.
Jusqu’au bout des seins…
Y-a-d’la faute aux nippons aussi…, leurs casseroles roulantes qui sont les reines du Tuning-à-la-con…, y sont pour beaucoup…
Lorsqu’une Impreza 4 portes berline ,4 cylindres Boxter, est la reine des rallye…, y-a-plus d’place pour une Mustang qui se fait ridiculiser…
Sauf dans un film d’imaginaire, comme : “Un homme et une femme”…, dont les jeunes ignorent tout…, la mustang n’a jamais rien gagné d’autre que les grands-prix des feux rouges ainsi que les coupes de la frime…
Triste…
C’est vrai, en y réfléchissant bien, que dépenser le coût de l’Empire State Building pour faire une poignée de secondes sur 400 mètres départ arrèté, c’est con et débile, j’avoue…, même si j’ai moi-même couru en dragster et contribué à introduire ce “sport” en europe…
Tout ça pour quoi, en finale ?
Même les femmes sont devenues des championnes de dragster…
De tout temps, il y a eu des femmes viriles : Jeanne d’Arc, Rosie the Riveter, George Sand…
Le genre ne se borne pas à agir en garçons manqués.
La revendication politique est là.
Au début du XXième siècle en France ainsi, une certaine Madeleine Pelletier élabore une véritable théorie de la virilisation des femmes : c’est la seule voie, selon elle, pour arriver à l’égalité des sexes et à l’estime de soi, ce qui suppose aussi le refus des relations sexuelles et des codes de la séduction hétérosexuelle !
Une telle théorie ont ébranle l’establishement et il s’est trouvé des doctes pour psychologiser, sinon pathologiser…, cette aspiration féminine à la virilité.
Pour eux, la femme virile est une déviante…, ils lui préfèrent les déguisements du Chevalier D’Eon.
Leurs réticences n’empêchent pas les Garçonnes de brouiller les repères dans les années ’20. L’opinion s’alarme alors de l’explosion de l’homosexualité.
Simone de Beauvoir publie son Deuxième Sexe en 1941 qui incite les femmes à l’émancipation.
Le féminisme a décidé de cogner la société masculine au bas-ventre !
La virilité mâle et traditionnelle souffre toujours plus…
Aux Etats-Unis, le mouvement gay et lesbien pousse le puritanisme aux fesses.
Le Drag King voit des lesbiennes s’emparer d’une masculinité parodique : la virilité débande !
Aujourd’hui, où est la domination, cette expression première de la virilité ?
Dans le rap mâle le plus brut de décoffrage… ou dans la fantasmagorie cuir d’une Lady Gaga ?
Faudra voir à y réfléchir, les keums.
De toute ma bande de copains, j’étais le dernier marié… et ils se moquaient tous de ma fiole en me répétant les mêmes âneries…
Maintenant, on est tous célibataires… et les nananas qui viennent de temps à autre pour des galipettes, nous chantent :
Ah ! c’est pas beau à regarder
Un homme qui traîne dans la maison
En pyjama, pas rasé,
Parfumé au Saint Emilion
Ah ! j’ te r’garde de face et même de profil
Je n’ vois plus l’homme qui a su me plaire
T’as des bourr’lets, sur ton nombril
Et des valises sous tes paupières
Ah ! elle avait raison ma mère
Qui t’app’lait « chef-d’œuvre en péril ».
Quand nous dînons chez des amis
Il faut qu’ t’épate la gal’rie
Tu es l’ génie, tu es l’ plus fort
En politique ou bien en sport
Tu fais l’ clown, tu bois comm’ un trou
Tu dépasses la mesure en tout
Je m’ force à rire, j’ suis très gênée
Tu t’ laisses aller, tu t’ laisses aller !
Tu n’es plus tendre, tu n’as plus d’âme
Tu n’as plus d’ cœur, tu n’as plus d’ larme
Pourtant je pense bien souvent
Que malgré tout je suis ta femme
Si tu voulais faire un effort
Notre vie serait différente
J’sais pas moi, au lieu d’en parler, fais du sport
Refais tes muscles, perds ton ventre
Redeviens un homme élégant
Et souviens-toi, mon cœur t’attend.
Tu t’laisses aller, tu t’laisses aller…
En s’en f…, mais bon, on se pose des questions quand même…
Pour déceler les répulsifs de la virilité, tout ce qui tue l’Eternel masculin, j’ai interrogé mes amis : Patrick 1, Guy… et Patrick 2…
– Patrick 1 c’est celui qui m’a entrainé dans l’écriture d’un livre qui ne m’a attiré que des emmerdes avec des fanatiques d’une secte religieuse…
Jaloux, brutal et chauviniste, il doit se jeter comme une bête sauvage sur Sheena, la reine de la jungle, pour prouver sa virilité aux yeux du monde.
Le spermatozoïde aux aguets, il se tient prêt à bondir sur les petites ménagères aux seins robustes et au derrière démesuré.
Ce super-héros au sexe tordu se pose en conquérant pervers de la femme objet.
Il pilonne les filles sans sagesse qui ne prennent préalablement conscience de sa force de pénétration, qu’en mesurant la tente que son mât turgescent forme sous le drap.
Il a la Capote qui tue !
– Guy c’est mon pote d’automobiles qui de temps à autre se paie une voiture étrange “à-la-con” qu’il finit toujours par revendre à 50% de sa valeur supposée…
La toute-puissance de ce guerrier de l’amour en slip kangourou se mesure au degré de relaxation de ses bijoux de famille, joyaux de la symphonie amoureuse…
Grand fou de nature et de femmes, toujours prêt à remplir la marmite fumante du sexe féminin, voilà pourquoi il prétend aux femmes que son pénis se croque comme un tronc d’arbre : bien nervuré, plein de relief, dressé comme un symbole de fertilité…, un gros radis ou, mieux, un fameux concombre de mer, capable de s’insinuer dans toutes les anfractuosités.
– Patrick 2 c’est mon copain mécano qui s’amuse à entretenir mes bagnoles…
Fier de son zizi sexuel, il vénère son anguille comme un objet magique et sacré, qui lui donne l’énergie de transformer le monde et d’entrer dans l’intimité des choses.
Ni conquérant ni dominateur, il aime casser le cul des coquines…, mais sans être dans la performance.
Jamais frustré, il a le sexe burlesque et est fier de marier masculinité et normalité.
– Il y a moi-aussi…, je me suis gardé pour la fin parce que je suis celui de nous quatre qui cherche la profondeur chez les femmes.
Merveilleusement gentleman, je rend les colombes volages.
Mince, musclé, les cheveux grisonnants, les yeux verts, forcément élégant, je suis (parait-il) une bête de sexe convaincue que si Dieu a créé l’homme avant la femme, c’est parce qu’il faut toujours faire un brouillon.
Autant vous l’écrire d’emblée : en la matière, l’imagination n’est pas au pouvoir… et si les attitudes aphrodisiaques m’ont été rapportées à la brouette par mes 3 amis, aucun d’eux ne m’a servi ses tue-l’amour…, ou alors des banalités façon : ma copine m’a un jour dit qu’un manque d’hygiène fait fuir les femmes… et autres clichés : il faut éviter les sonorités intestinales…
Comme disait ma grand-mère : il y a un couvercle pour chaque pot…
Mais il existe toutefois des ébréchures qui rendent le dit pot peu présentable.
Donc, terminé les slips kangourou si confortables…
Le slip (to slip, “glisser” en anglais) se dit aussi caleçon ou bobette (au secours !)…
S’il est blanc et si ses élastiques sont distendus (comme ceux de Guy), il engendre à tout le moins le rire, sinon la pitié.
Il est associé à des générations de potaches boutonneux se rendant à la visite médicale ou affrontant le médecin militaire (Reiser en a fait l’attribut vestimentaire de certains de ses personnages, c’est tout dire).
Ceci dit, chacun est libre de ses choix et il y en a qui aiment, comme Guy, un inconditionnel….
Le slip kangourou a su se remettre en question :
En 2002, deux sociétés versées dans sa confection se sont affrontées devant le tribunal de commerce de Marseille, l’une reprochant à l’autre d’avoir lancé un shorty similaire à son nouveau produit dont l’originalité était une ouverture centrale et horizontale présentant l’avantage de pouvoir extraire très facilement ce qui doit être extrait, de la main gauche ou droite…
L’adversaire avait fait valoir que le slip à ouverture horizontale existait déjà dans l’Égypte antique.
Il a perdu.
A la poubelle les chemises à manches courtes…
Pourtant, elles ne révèlent nullement dans notre groupe d’amis célibataires : un bronzage de maçon…, sauf Patrick 1, dont les bras brun chocolat contrastent violemment avec un torse blanc yaourt à 0 %.
Ce con (j’assume, Coco…), ferme ses chemises jusqu’au dernier bouton (les vrais virils comme Guy et moi, savent que les deux boutons supérieurs doivent impérativement être ouverts), l’attitude de Patrick le conduit au sommet de la ringardise quand il met une cravate pour avoir l’air “chic” (je n’en porte plus jamais)…
Une veste en sus peut cependant tout sauver, sauf que Patrick 1 ne porte que des vestes en cuir…
Attention à la raie du camionneur…
Je me souviens de mes incessants voyages dans toute l’Europe avec ma Jeep Gr-Chéro tractant une remorque porte-voiture ou tronait à tour de rôle diverses gloires automobiles dont plus personne ne veut…
Vous avez tous vu le long des routes ces routiers remplaçant une roue de leur camion, le pantalon happé à mi-fesses par la conjonction de la position et de l’effort.
Et bien ce fut mon cas également…
Je rappele que ces deux hémisphères constituent le fondement de l’homme, la raie du camionneur n’est toutefois pas l’apanage de cette profession, loin de là.
On peut la voir virtuellement là où le métier impose de se mettre à genoux, face pratiquement contre terre, c’est-à-dire un peu partout.
La bassesse morale abîme plus sûrement son homme qu’un manque passager d’élégance.
Terminé de mettre des chaussettes blanches dans les chaussures…
Maintenant Patrick 2 les porte grises ou noires…
Les chaussettes blanches, surtout si l’élégant porte une barbe en collier, façon instituteur communiste première époque Mitterrand…, on lui a tous dit : c’est terminé, fini !
Mais, il y a mieux : des chaussettes dans des mocassins sur la plage, comme Patrick 1…
Ça vous casse un homme, une déception particulièrement cruelle quand l’homme a joué la carte du costume sombre (la seule fois de sa vie car il revenait du tribunal)…
Chers tousses, pour vous aider à comprendre, c’est un peu comme une nana en jupe dont on devinerait la pilosité sous les collants (c’est une pique concernant la copine de Patrick 1)…
Qu’ajouter ?
Cul serré, collet monté…
Femme qui rit à moitié dans le lit, dit le dicton, rapport à la copine de Guy…
A contrario, un type qui ne rit pas aux blagues des dames, fussent-elles foireuses, voit sa cote s’écraser.
Un peu comme s’il était incapable de s’abandonner à un moment de légèreté ou de faire simplement plaisir.
Un psychorigide quoi, dans un monde qui l’est déjà trop (désolé, Guy, mais tu l’as cherché)…
Il faut y ajouter parfois des circonstances aggravantes : L’homme a les yeux revolver, la voix grave et les mains viriles… et soudain c’est le drame : de sa bouche délicieusement sensuelle s’échappe un rire à la Vincent Mac Doom après l’opération.
Finalement les femmes préfèrent encore qu’il ne rie pas du tout…
Manger la bouche ouverte…
Le bruitage en direct de la mastication et de la déglutition transforme ce type d’homme (Patrick 1 en l’occurence)…, en Labrador bâfrant dans son écuelle.
Un homme n’est pas un animal… que je lui dis souvent lorsqu’on va “bouffer” entre potes à l’italien en face de son magasin….
Quoiqu’il fut un temps où il prétendait que ça symbolisait sa virilité…
Mais rien ne dit qu’il mangeait vraiment comme un cochon…, ou que ses bonnes manières lui servaient alors de sésame dans la société particulière qu’il fréquentait alors assidûment…
Une époque n’est pas… n’est plus… l’autre.
L’hygiène…
A éviter, les ongles rongés, les petites peaux qui s’arrachent et les rugosités sur la paume, l’haleine de chacal ou de hyène.., les doigts dans le nez…, les poils qui s’échappent du tarin et des pavillons….
Toutefois, le débat entre : faut-il être poilu ou faut-il être épilé…, fait toujours rage…, aucun de nous quatre n’y échappons !
L’égocentrisme…
“Il a une belle voiture avec des spoilers”… (Moi)…
“Il revient d’un rallye en Chine”…, à moins que ce ne soit de Saint-Amand-les-eaux… (Guy)…
“Il a une collection magnifique de sabres japonais”… (Patrick 1)…
“Il possède 4 smartphones”… (Patrick 2)…
C’est gonflant…, le contraire de tout ça, un beau ténébreux qui ne pipait mot, gardait le mystère d’une pochette Panini.. et qui est parti avec la copine de Patrick 1….
Mais il n’avait aucune conversation !
Il faisait des fautes de français énormes !
Genre “Si j’aurais su”…, ou “Je mourirais pour vous, Mariette. Pardon, Juliette”…
A faire causer d’abord !
La pince molle…
Parce qu’une main molle en général, sans vouloir tirer sur l’ambulance, cela n’annonce rien de fameux pour l’avenir…
Pas d’autres commentaires…, je ne dirai pas de qui il s’agit…
Plier ses habits avant de se coucher…
C’est Guy…, un malade du genre, mais sa copine fait pareil que lui…
Franchement, vous n’avez rien d’autre à faire, là, vous deux ?
La bijouterie…
Dans les différents sens du terme : Jean’s étroit, moulant, les bijoux de famille façon “Y’en a au moins 300 grammes”…, étalement de gourmettes, chaînettes et autres chevalières.
C’est un genre que Patrick 1 aime depuis longtemps….
Faut aimer…, mais c’est parfois génant, surtout en club de nudiste…, aussi dans les clubs échangistes !
Bien sûr, tout ça…, ce n’est pas la panacée.
Plus fondamentalement, la virilité est une manière d’être qui a ses codes en fonction des époques, des milieux, des professions, des classes sociales, etc.
On peut être viril à un moment donné et passer pour un paillasson à un autre.
On peut avoir l’illusion de la virilité et jouer en réalité les caricatures.
On peut être fragile et être perçu comme viril parce qu’on s’accepte comme tel sans verser dans la crimosa.
Compliqué, tout ça.
Guy s’est levé un beau matin particulièrement fier de lui lorsqu’il a découvert ce petit mot dans son bol à céréales : “Quelle nuit fantastique, mon chéri ! En espérant que tu sois un jour aussi viril à la verticale qu’à l’horizontale”…
Tout à son triomphe nocturne, Guy n’a pas tout de suite saisi la perfidie du propos.
Mais, lorsqu’il s’est retrouvé devant son café tel un George Clooney en préchauffage, son franc est tombé : à lire le mot doux d’Andreia, sa petite amie quasi transsexuelle, sa virilité n’aurait jamais débordé de leurs ébats.
Le reste du temps, sa vigueur revendiquée n’avait donc que la verticalité d’un chicon cuit.
Un grand vide s’est alors installé en lui, qui s’est senti dégonfler par le caoutchouc poreux de son ego.
Il s’est jeté dans une librairie comme on se jette à la mer pour en dévaliser la presse féminine, mais aussi pour faire cette trouvaille nommée Histoire de la virilité, un ouvrage replet bourré d’attitudes mâles antiques et contemporaines, susceptibles de lui attirer envie et considération. Une admiration incompressible, un cri triomphal, voire primal : Ça, c’est un homme !
Le plus parfait du masculin de nous quatre est assurément Patrick 1…
Il affirme que c’est toutefois assez difficile de passer pour viril sans afficher bosses, ecchymoses et cicatrices : “Etre transpercé de toutes parts lors d’un combat m’ouvre le panthéon de la virilité”.
Heureusement, cette conception a évolué.
Il y a cent manières d’être viril, même si le culte de la force guerrière a continué à traverser les siècles pour arriver jusqu’à nous.
Viril, on peut l’être par l’attitude, la morale, le poil, le geste, le sport, la paresse, la découverte, la manière de porter le chapeau (dans tous les sens du terme), l’appartenance déclarée à une classe sociale, la braguette et l’estomac, la jambe et même le mollet.
Patrick 2 est tout le contraire, c’est un philosophe du corps : “Pour moi, la virilité n’a rien à voir avec une attitude naturelle. C’est plutôt une attitude de genre, un choix, un style d’existence, un mode de vie, et qui n’est donc pas lié nécessairement à un sexe ou à une biologie. Il y a une autre conception qui s’est mise à l’avant, qui est une virilité plus “écologique”, davantage fondée sur l’engagement, le courage, l’opiniâtreté, l’humanitaire. Il s’agit d’une “virilité sociale” qui bat en brèche la “virilité individuelle… Du coup, les gringalets qui ne sont pas valorisés dans les salles culturistes et sur les plages, trouvent des modes de valorisation différents”…
A écouter notre philosophe du corps, le geek qui passe sa vie derrière son ordi au risque de la scoliose, ne développe guère que les muscles de son index à force de cliquer, est susceptible de se transformer en un archétype d’une nouvelle virilité !
“L’héroïsation n’a pas disparu avec Facebook et Twitter”…, confirme Guy…, “On va s’y vanter d’avoir fait un certain nombre de choses. Cette virilité plus “écologique” est aussi celle des réseaux, où on va s’associer à d’autres individus pour apparaître plus fort par rapport à des causes. Je pense notamment aux révoltes arabes, aux Indignés, ce qui se passe au Canada aujourd’hui. Tous ces mouvements collectifs où le corps individuel prend des attitudes d’affrontements virils avec les forces de l’ordre, mais au service d’un idéal plus grand que lui”…
Ceux qui pensent que la puissance et la domination sexuelles constituent les seules marques de virilité, chose que pourrait laisser accroire aujourd’hui la banalisation de la pornographie, peuvent donc aller se rhabiller.
Leurs arguments sont d’ailleurs à la baisse !
La société ne valorise plus forcément l’érection comme un signe de cette virilité.
Les femmes elles-mêmes ont acquis une certaine autonomie dans les modes de satisfaction et l’homme qui pensait trouver simplement dans son sexe l’expression de sa virilité est en crise.
Il est obligé de la déplacer vers d’autres domaines, qui sont classiquement la réussite sociale, l’argent, l’apparence, etc…
Autant de signes remis en cause par une autre crise, économique et financière celle-là.
On n’est jamais sûr de rien.
La virilité ne passe pas que par le physique et les apparences, loin là : Marilyn Monroe écrivait ainsi dans son journal que la virilité de l’esprit et la vivacité intellectuelle peuvent mettre le corps entre parenthèses pour se retrouver dans le geste de l’artiste, du créateur, de l’ingénieur ou de l’artisan…
Les préjugés ont toutefois la vie dure.
Etre viril sous le diktat du jeunisme passe souvent par l’obligation d’être ou de rester jeune.
Aucun fabricant de blockbusters ne songerait aujourd’hui à réaliser un James Bond avec un Roger Moore, alors la soixantaine sonnante et bedonnante, comptant fleurette à de jolies espionnes sorties de l’œuf.
Et pourtant, on peut être vieux et viril, en dépit de la fuite en avant des testostérones.
Sexologues et psychologues s’accordent à dire qu’au crépuscule de l’homme, la qualité dans l’intensification va s’imposer lors de l’acte sexuel, moment où la force physique et/ou morale s’exprimera dans un moment bref et très intense.
La jeunesse, elle, cherche la multiplication des ébats, la force étant alors disponible en quantité…
Mais, à nouveau, que valent ces expressions de la virilité face à la détermination et à la fragilité d’un Clint Eastwood dans Impitoyable (72 ans lors de la sortie du film)… et à la force morale d’un Nelson Mandela (94 ans).
Qu’on se rassure : pour paraphraser Andy Warhol, chacun aura droit à ses quinze minutes de virilité.
C’est quoi alors, un homme viril ?
A quoi ça ressemble, en vrai ?
Lancez la perche au milieu d’un essaim de filles, genre lors d’un barbecue et, entre la première brochette pas cuite et la dernière partie de Time’s Up, s’esquissera un portrait-robot des plus surprenants.
L’homme viril, parfois, il a des cheveux.
Parfois pas.
Soit libres, ondulés, mi-longs, plus Federer que Chabal.
Soit le joli crâne bien profilé d’un Bruce Willis.
Ça dépend des fois.
Ça dépend pour qui.
Parfois il est blanc, très blanc, nordique même comme Viggo Mortensen.
Parfois peu importe d’où il vient, pourvu qu’il ait la peau sombre, un maillot moulant et un 100 m à courir en moins de 9 sec 63.
Parfois il est mort, parfois pas.
Parfois il a une femme, parfois mille.
Mille, oui parce qu’attention, il ne faut pas confondre homme viril et homme idéal.
Tout le monde sait que l’homme idéal fait la lessive, la vaisselle et le repassage.
L’homme viril, au mieux, fait la cuisine, joue au tennis, au foot, au hockey.
Pas au golf.
De l’avis de toutes, il a un grand front droit, des yeux rieurs mais qui transpercent.
Le nez de Javier Bardem.
Le menton de Clooney.
Le sourire de Patrick Dempsey (angélique) ou de Bradley Cooper (carnassier), selon les jours.
Et puis évidemment le torse de Russel Crowe, les fesses de Nadal, les cuisses et les bras des nageurs olympiques, même si apprendre qu’ils font tous pipi dans la piscine fait plonger leur taux de virilité bien au-dessous de zéro…, les poils de Gerard Butler, la voix de Springsteen (pas facile de se mettre d’accord sur la voix : Stuart Staples, Bono, Marc Lavoine, Lenny Kravitz, Bon Jovi ?), l’accent d’Antonio Banderas, le lasso d’Harrison Ford, les pistolets de Clint Eastwood, les 900 chevaux de Lewis Hamilton…
Vers la fin de la soirée, quand on a vidé les cubis de rosé, une de nos copines s’est écriée, debout, nue…, en frappant sur la table : Maaaaais on s’en fooooout, de la virilité ! Ressuscitez Patrick Dewaere ! Clonez Adrien Brody ! Et on sera heureuses…