Les gens commençent à lire entre les lignes !
Ce que le public ignore, c’est que pour être reconnus “professionnels” (et avoir une carte de presse), les journalistes doivent impérativement veiller à ce que l’information et l’opinion soient dominés par les sources officielles.
Prenez n’importe quel numéro du New York Times par exemple, mais c’est aussi le cas en France, et vérifiez ses sources, en national comme en international – vous y constaterez la prédominance du gouvernement, de puissants lobbys, dont le méga-lobby sioniste et les grosses multinationales.
C’est l’essence même du journalisme dit professionnel.
Cela ne veut pas dire qu’il n’y ait jamais eu ou qu’il n’existe pas de journalisme indépendant, disons plutôt qu’il y fait singulièrement figure d’exception.
Regardons le rôle qu’a joué la majorité de la presse occidentale dans la préparation médiatique de l’invasion de l’Irak.
La promotion du projet d’invasion, intégralement fondé sur des mensonges, reposait uniquement sur les dires des médias, toutes les informations différentes étaient taxées de “négationnistes” et leurs auteurs systématiquement discrédités, voire poursuivis pour antisémitisme !!!!
Il y eut, dans ce sens, des émissions célèbres visant a démolir tous ceux qui s’écartaient de la ligne “officielle”…
Pour autant, la façon de répéter les propos des sources officielles ou de milieux proches du pouvoir, ne différait en rien des méthodes de nombre de très grands reporters du Times, à l’instar du vénéré W. H. Lawrence, qui contribua de son mieux à ce que soient passés sous silence les véritables effets des bombes atomique larguées sur Hiroshima et Nagasaki en août 1945 : “Pas la moindre radioactivité dans les ruines d’Hiroshima“, titrait son article !
On n’a pas toujours à l’esprit l’importance qu’a prit ce gouvernement invisible.
En 1983, une cinquantaine de grandes firmes, américaines pour la plupart, détenaient la majeure partie des grands médias internationaux.
En 2002, elles n’étaient plus que neuf !
Aujourd’hui plus que cinq.
Rupert Murdoch a annoncé qu’il ne resterait bientôt que trois de ces géants de la communication (dont sa propre entreprise, bien entendu).
Cette concentration de pouvoir n’est bien sûr nullement l’apanage des USA.
La BBC a annoncé son intention d’étendre ses programmes aux USA car il lui semble que les Américains sont en attente d’un journalisme respectueux de certains principes, objectif, neutre, tout ce qui fait la réputation de la BBC. Ils ont donc lancé BBC America.
La BBC a été crée en 1922, juste avant que la presse ne devienne une véritable industrie aux Etats-Unis.
Son fondateur était Lord John Reith, un homme pour qui l’impartialité et l’objectivité étaient l’essence même du professionnalisme.
Cette année là, l’establishment britannique était assiégé de toutes parts.
Les syndicats avaient appelé à une grève générale et les patrons des grosses firmes étaient terrifiés à l’idée qu’on ne s’achemine finalement vers une révolution.
La toute nouvelle BBC vola à leur secours.
Dans le plus grand secret, Lord Reith rédigea pour le Premier ministre, Stanley Baldwin, des discours anti-syndicalistes, réactionnaires, qui furent très largement diffusés.
Dans le même temps, et en violation du fameux droit de réponse, il refusa aux représentants des syndicats toute possibilité de faire valoir leurs vues tant qu’ils n’auraient pas mis fin à la grève.
L’impartialité est un principe… qui est suspendu à la moindre menace visant l’establishment.
Et comme tel, ce principe n’a jamais été remis en cause depuis.
Prenons l’invasion de l’Irak.
Deux études sont parues sur la couverture du conflit par la BBC.
La première montre que le point de vue des opposants à la guerre représentait à peine 2% de la couverture du conflit par la BBC.
A peine 2% !
C’est moins que ce qu’on pouvait trouver sur le même sujet sur ABC, NBC et CBS.
La seconde étude, publiée par l’université du Pays de Galles, montre que pendant la période qui a précédé l’invasion de l’Irak, 90% des allusions aux armes de destruction massive sur la BBC suggéraient que Saddam Hussein en possédait effectivement, et que par voie de conséquence il était clair que Bush et Blair avaient parfaitement raison.
Nous savons aujourd’hui que la BBC, à l’instar d’autres médias britanniques, servait de relais au département MI-6 des services secrets britanniques, dans le cadre de ce qu’ils appelaient Opération Mass Appeal (Opération Appel de Masse ou Séduction de Masse), les agents du MI-6 balançaient de fausses informations au sujet des armes de destruction massive de Saddam, comme les stocks d’armement dissimulés dans les palais présidentiels ou dans des bunkers souterrains secrets.
C’était évidemment faux.
Mais en réalité ce n’est pas ça le problème.
Le problème c’est le résultat obtenu par cette gigantesque et planétaire opération d’intox.
Que disait le correspondant de la BBC à Washington, au lendemain de l’invasion, s’adressant aux téléspectateurs en Grande Bretagne et partout dans le monde anglophone ? : Il n’y a aucun doute que le désir de faire le bien, de porter les valeurs américaines au reste du monde et tout particulièrement aujourd’hui au Proche-Orient, est désormais de plus en plus indissociable de la puissance militaire américaine.
En 2005, le même reporter faisait l’apologie de l’architecte de l’invasion, le puant Paul Wolfowitz, le donnant pour quelqu’un qui croit passionnément au pouvoir de la démocratie et à l’épanouissement des masses.
On a vu de quelle manière.
Les infos de la BBC décrivent à présent l’invasion comme ayant été un mauvais calcul.
Non pas que ce soit une intervention injustifiée, illégale et basée sur des mensonges, simple
ment un mauvais calcul…
Pour la BBC, les termes de ratage ou d’erreur sont monnaie courante.
C’est comme insuccès, qui sous-entend que si l’attaque délibérée, préméditée, injustifiée et illégale d’un Irak dans l’impossibilité de se défendre, avait été couronnée de succès, il n’y aurait vraiment rien eu à redire.
Normaliser l’impensable…, car c’est précisément à ça que sert ce type de cliché, à rendre normal le côté inimaginable des destructions de la guerre, des membres arrachés, des enfants mutilés.
Cela me rappelle une blague anti-soviétique : c’est celle de ce groupe de journalistes russes qui faisaient un peu le tour des États-Unis.
Le dernier jour de leur voyage, leur hôte les interrogea sur leurs impressions : “Je dois vous avouer que nous sommes sidérés, après avoir jour après jour lu tous les journaux, regardé la télé, de voir à quel point ce qui y est dit au sujet de toutes les questions les plus cruciales reste strictement identique. Chez nous, pour obtenir un résultat pareil on menace d’envoyer les journalistes au goulag. Ici, rien de tout ça n’est nécessaire. Quel est votre secret ?”…
Quel est le secret ?
C’est une question qu’on se pose rarement dans les salles de rédaction, dans les écoles de journalisme ou dans les revues journalistiques.
Pourtant la réponse à cette question est cruciale, voire vitale pour des centaines de millions de personnes dans le monde.
Le 24 août de l’année 2006, le New York Times déclarait textuellement dans un éditorial : “Si nous avions su alors ce que nous savons aujourd’hui, l’invasion de l’Irak aurait été stoppée par un mouvement de protestation populaire”.
Qu’ils puissent l’admettre est ahurissant car ce que cela signifie en substance c’est que les journalistes avaient en réalité trahi le public en ne faisant pas leur boulot et en acceptant, en amplifiant et en répétant inlassablement les mensonges de Bush et de son gang, au lieu de les remettre en cause et de les démasquer.
Mais ce que le Times négligeait de préciser c’est que si le journal et tous les autres médias avaient effectivement dévoilé ces mensonges, environ un million d’Irakiens et 4.000 soldats Nord-américains seraient encore en vie aujourd’hui.
Bon nombre de journalistes de l’establishment connus pour leur ancienneté en sont convaincus, mais bien peu d’entre eux osent le déclarer publiquement.
Le correspondant de l’agence de presse soviétique Novosti m’a dit un jour : “Il y a un point sur lequel, nous, dans les dictatures, nous avons plus de chance que les autres à l’Ouest. Nous ne croyons rien de ce que nous lisons dans les journaux et rien de ce que nous pouvons voir à la télévision, parce que nous savons pertinemment que ce sont des mensonges et de la propagande. Contrairement aux citoyens de l’Ouest nous avons appris à regarder derrière cette propagande et à lire entre les lignes. Nous, nous savons que la vraie vérité est toujours subversive ! Dans les pays capitalistes, plus la presse ment, plus elle est crue”…
C’est ce qu’on appelle : subjugated knowledge (la connaissance soumise, ou le savoir de ceux qui sont assujettis).
L’un des plus vieux clichés de guerre qui soient, c’est que la vérité en est la première victime. C’est faux !
C’est le journalisme la première victime.
Après la fin de la guerre du Vietnam, le magazine Encounter publiait un article de Robert Elegant, correspondant distingué qui avait couvert le conflit : “Pour la première fois dans l’histoire moderne” écrivait-il, “l’issue d’une guerre s’est jouée non plus sur les champs de bataille mais sur les pages des journaux et bien plus encore sur les écrans des téléviseurs”…
Robert Elegant tenait les journalistes pour responsables de la défaite.
C’est eux qui avaient perdu la guerre en s’y opposant dans leurs reportages.
A Washington, on tint ce point de vue pour parole d’évangile et c’est toujours le cas.
En Irak, le Pentagone a inventé les “journalistes embarqués”, encadrés, informés et contrôlés par l’armée, ils suivent servilement les opérations exclusivement du point de vue de l’armée, parce qu’on restait convaincu que le journalisme critique avait fait perdre le Vietnam.
Et c’est en partie vrai.
En Irak comme au Vietnam, certaines stratégies, certaines politiques délibérées tenaient littéralement du génocide : au Vietnam, la déportation de force de millions de personnes et la création de free fire zones ou free strike zones (zones de feu à volonté : tir, mitraillage, bombardement ou pilonnage libre, sans nécessité de produire un rapport ou de faire preuve de modération)…, en Irak, un embargo mis en place par les USA, maintenu comme un siège médiéval pendant toute la décennie 1990 et qui, selon l’Unicef, fit au bas mot un demi-million de morts parmi les seuls enfants de moins de cinq ans soit la moitié du nombre total des victimes.
Au Vietnam comme en Irak (également au Liban et à Gaza), on a eu recours à des armes interdites contre des populations civiles, sciemment, à titre expérimental.
Au Vietnam, l’Agent Orange (pulvérisation aérienne de millions de litres de dioxine hautement concentrée sur des zones forestières et rurales) causa des malformations génétiques et eut un énorme impact sur l’environnement.
Les militaires avaient appelé ça l’Opération Hadès (Dieu des enfers ou de la mort dans la mythologie grecque).
Lorsque l’opinion internationale eut vent de l’affaire, l’opération fut rebaptisée d’un nom plus sympathique : Opération Ranch Hand (Opération Coup de main agricole) et on continua de plus belle.
La réaction du Congrès fut sensiblement du même ordre au sujet de la guerre en Irak.
Les pseudo-Démocrates l’ont d’abord vivement critiquée, puis renommée, puis étendue.
Les films de Hollywood qui suivirent la guerre du Vietnam étaient eux-mêmes une extension du journalisme, de cette normalisation de l’impensable.
Oui, certains films critiquaient assez ouvertement les tactiques des militaires, mais tous prenaient soin de rester centrés sur l’horreur vécue par l’occupant.
Le premier de ces films est désormais un grand classique, c’est The Deer Hunter (Délivrance). Le message qui sous-tend le film est que l’Amérique a souffert, que l’Amérique a été blessée, que les marines et autres GI’s ont néanmoins fait de leur mieux contre les barbares orientaux.
Ce message était d’autant plus pernicieux que le film était brillamment réalisé et interprété.
Je dois reconnaître que c’est l’un des rares films film que j’aie hué de toutes mes forces dans un cinéma.
On a dit que Platoon, d’Oliver Stone, qui a reçu de nombreux prix, était un film anti-guerre.
On y voit effectivement, très furtivement, des vietnamiens présentés comme des êtres humains.
Mais avant toute chose, on y voit les occupants américains comme des victimes.
Et jusqu’à présent, les USA ayant perdu la guerre sur le champ de bataille, veulent la gagner à travers Hollywood !
Initialement, je n’avais pas l’intention d’évoquer ici des films comme Les Bérets Verts, mais j’ai lu l’autre jour que John Wayne était l’acteur de cinéma le plus influent qui ait jamais vécu.
J’ai vu Les Bérets Verts…, je n’en reviens pas encore de l’absurdité de ce film.
Et pourtant cet héroïsme bidon de John Wayne a permis d’envoyer des milliers de jeunes américains se faire tuer au Vietnam, à la notable exception de George W. Bush et Dick Cheney, qui sont restés paisiblement planqués dans les jupes de leur mère.
En l’an 2004, au moment de recevoir son Prix Nobel de Littérature, le dramaturge Harold Pinter a donné un discours absolument remarquable.
Il y demandait : “Pourquoi la brutalité systématique, les exactions généralisées, l’impitoyable répression de la liberté de penser de la Russie stalinienne étaient parfaitement connues à l’Ouest, tandis que les crimes des Etats-Unis étaient à peine et superficiellement pris en compte, sans même parler d’être documentés”.
Pourtant, dans le monde entier, l’annihilation et les souffrances d’une multitude d’êtres humains pouvaient être directement imputés à la puissance effrénée de l’Amérique.
Mais, personne n’en parle jamais.
Ça ne s’est même jamais produit.
Rien de tout ça ne s’est jamais produit.
Même pendant que ça se passait, ça n’était pas en train de se produire.
Ça n’a strictement aucun intérêt !
La déclaration de Pinter tenait tout simplement du prodige.
La BBC, elle, passa tout bonnement à la trappe ce discours du plus grand dramaturge britannique.
La vérité subversive d’Harold Pinter, à mon avis, c’est qu’il faisait le lien entre impérialisme et fascisme (pareil que lorsque j’écris que nous vivons une “Nazification” de nos sociétés occidentales et que personne ne s’en offusque, tout comme les Allemands de 1933 ne se sont pas offusqués de l’accession d’Adolf Hitler au pouvoir, tout comme quasi personne ne s’offusque actuellement du massacre des populations Palestiniennes “selon la volonté de Dieu”)… et qu’il décrivait une bataille pour l’Histoire qui n’est littéralement jamais couverte par les médias.
C’est ça le grand silence de l’âge des médias.
Et c’est justement ça qui se dissimule au cœur de la propagande aujourd’hui.
En Grande Bretagne, le parti qui a dirigé l’Angleterre ces onze ou douze dernières années était une branche du Parti Démocrate, ou travailliste.
Blair, en tant qu’homme de gauche, a fait entrer le pays en guerre plus de fois qu’aucun autre Premier ministre de l’époque contemporaine.
Avant de tomber amoureux de Bush, son premier amour c’était Clinton, le président américain le plus violent de tout le vingtième siècle.
Quant au successeur de Blair, Gordon Brown, c’était lui aussi un fervent zélateur de Clinton et Bush, il avait même affirmé : “L’époque où l’Angleterre devait demander pardon pour l’Empire Britannique est révolue ! On devrait fêter ça”…
Comme Blair, comme Clinton, comme Bush, Brown (et maintenant Caméron) croyait en cette vérité libérale selon laquelle la bataille pour l’Histoire était d’ores et déjà gagnée ; qu’on finirait par oublier les millions de morts des famines provoquées délibérément en Inde par les Britanniques à l’époque coloniale et que les millions de gens qui sont morts dans l’Empire américain seront bientôt oubliés aussi.
Tout comme Blair, il ne doutait pas une minute que le journalisme professionnel était de son côté, parce que la plupart des journalistes sont plutôt des à-plat-ventristes.
C’est ça le libéralisme !
Mais si nous refusons de voir les dangers, de comprendre le projet dont est porteur le libéralisme et la nature formidablement délétère de sa propagande, nous nous privons nous-mêmes de tout droit à une véritable liberté.
Le libéralisme c’est une chose, la liberté en est une autre.
Le libéralisme était à l’origine le culte de l’élite, au XIXième siècle.
Or la liberté ce n’est pas le genre de chose dont les élites n’aient jamais fait cadeau.
C’est quelque chose qu’il faut toujours arracher de haute lutte.
Dans les années 1990, Clinton a largué une pluie de bombes sur l’Irak.
Dans le même temps, il imposait un siège médiéval baptisé sanctions économiques, qui a causé la mort de plus d’un million de personnes, dont 500.000 enfants, répertoriés.
Ce carnage a été littéralement occulté dans nos grands médias.
Ce qui, pour toute une génération, pourrait bien être le plus monstrueux cas de crime organisé n’était, comme disait Pinter, “jamais arrivé”.
Il y a plein de gens qui se considèrent comme de gauche et qui ont soutenu l’attaque de Bush contre l’Afghanistan (regardes ce faux-cul de Kouchner en France).
Personne n’a dénoncé le fait qu’Oussama Ben Laden (du temps ou il vivait), disposait du soutien de la CIA.
Littéralement personne ne sait aux Etats-Unis que l’administration Clinton a secrètement soutenu les Talibans, au point de leur communiquer les briefings de haut niveau de la CIA.
Les Talibans étaient les partenaires secrets du géant du pétrole, Unocal, pour la construction d’un pipeline à travers l’Afghanistan.
Je signale, en passant et pour ceux qui l’ignorent, que l’actuel président afghan, le fantoche Hamid Karzaï, était un conseiller d’Unocal !
Et lorsqu’un représentant de l’administration Clinton s’entendit rappeler que les Talibans persécutaient les femmes, il se contenta de répondre : On n’en crèvera pas !.
Il y a une montagne de preuves que Bush a pris la décision d’attaquer l’Afghanistan, non pas en réponse aux attentats préfabriqués du 11 septembre, mais deux mois plus tôt, en juillet 2001. Littéralement personne n’est au courant de ça aux États-Unis, officiellement du moins.
Même chose pour le nombre des victimes civiles en Afghanistan.
A ma connaissance un seul reporter d’un grand média, Jonathan Steele du Guardian, à Londres, a mené une enquête sur les victimes civiles en Afghanistan.
Son estimation tournait autour de 20.000 morts, et c’était il y a trois ans.
L’interminable tragédie de la Palestine est due en grande partie au silence et à l’aval tacite d’une soi disant gauche libérale américaine et européenne.
Le New York Times, Associated Press, le Boston Globe ou n’importe quel autre journal, tous renvoient à cette même idée pour enlever toute crédibilité au mouvement.
Or elle est fausse !
On ne rappelle pratiquement jamais que le Hamas (que je ne porte pas dans mon cœur) a appelé à un cessez-le-feu de 10 ans.
Pire, littéralement personne n’est au courant que le Hamas a pris ces dernières années un virage idéologique historique qui équivaut véritablement à une reconnaissance de ce qu’il appelle la réalité d’Israël.
L’université de Glasgow a publié une étude étonnante sur la couverture médiatique du conflit Israélo-Palestinien.
Ils ont interviewé un groupe de téléspectateurs qui regardent régulièrement les infos en Angleterre.
Plus de 90% étaient convaincus que les “implantations illégales” étaient des camps palestiniens !
“Plus ils regardent, moins ils en savent”, comme disait Dany Schechter.
En ce moment, le silence le plus dangereux concerne les armes nucléaires et le retour de la Guerre Froide.
Pour les Russes, il est parfaitement clair que le soi disant Bouclier de Défense américain en Europe de l’Est n’a pas d’autre but que de les humilier et de leur mettre le couteau sous la gorge. Mais si vous lisez les titres des journaux occidentaux, ils vous disent que Poutine nous entraîne vers une nouvelle Guerre Froide et ils occultent totalement la mise en place d’un ensemble d’installations nucléaires américaines dont l’objectif est de brouiller la distinction entre guerre conventionnelle et guerre nucléaire, une ambition qui ne date pas d’hier…
Dans le même temps, on critique, affaiblit et diabolise l’Iran, la presse de gauche occidentale jouant littéralement le même rôle que celui que celui qu’elle avait joué avant l’invasion de l’Irak.
Il en va de même des Démocrates américains.
Regardez à quel point Barak Obama est devenu le porte-parole du Council on Foreign Relations, l’un des principaux organes de propagande du vieil establishment libéral de Washington.
Obama raconte à qui veut l’entendre qu’il souhaite le rapatriement des troupes mais que : “nous ne devons pas exclure le recours aux forces armées contre des adversaires de longue date tels que l’Iran et la Syrie”.
Une autre version de l’Axe du Mal !
Lisez ça…, c’est Obama, l’homme de gauche, qui parle : “Dans les situations les plus périlleuses, au siècle passé, nos dirigeants ont veillé à ce que l’Amérique, par sa bravoure et l’exemple qu’elle donnait, conduise et élève le monde, à ce que nous nous engagions et que nous combattions pour la liberté que des milliards d’êtres humains recherchaient au-delà de leurs frontières”.
Textuellement !
Vous savez…, ça, c’est le cœur même de la propagande, une espèce de lavage de cerveau qui s’insinue dans la vie de chaque américain et de nombre d’entre nous en Europe, qu’ils soient de droite ou de gauche, qu’ils soient athées ou qu’ils vivent dans la crainte de Dieu.
Ce dont les gens sont le moins conscients, c’est que dans la seule seconde moitié du XXième siècle, les différentes administrations américaines ont renversé une cinquantaine de gouvernement, pour la plupart démocratiquement élus… et que dans la foulée une trentaine de pays se sont vus attaqués et écrasés sous les bombes avec un nombre de morts incalculable.
Qu’est ce qu’on devrait faire ?
Cette question si souvent posée par des gens apparemment bien informés, est en elle-même intéressante.
Les habitants de ce qu’on appelle les pays du tiers monde la posent rarement, parce qu’eux savent ce qu’il faut faire.
Et beaucoup l’ont payé de leur liberté et de leur vie, mais ils savaient ce qu’il fallait faire.
C’est une question à laquelle pas mal de gens de la gauche européenne n’ont toujours pas de réponse.
La véritable information, l’information subversive, reste l’arme la plus puissante qui soit.
Nous ne devons surtout pas tomber dans le piège d’imaginer que les médias parlent pour le public.
C’était tout sauf vrai dans la Tchécoslovaquie stalinienne et ça ne l’est pas davantage en Occident.
L’une des premières armes dont s’est doté Che Guevara dans la Sierra Maestra fut une radio, Radio Rebelde.
Elle a fait plus de dégâts à la dictature que toute une colonne de guérilleros.
Et Che Guevara était quelqu’un qui avait oublié d’être idiot !
Je n’ai jamais entendu parler d’une prise de conscience générale aussi rapide que celle à laquelle on assiste à l’heure actuelle grâce à Internet, mais aussi, un peu, grâce à GatsbyOnline lorsque j’ai un sursaut de ras-le-bol face à la bêtise ambiante et à notre “Nazification” commune dans l’allégresse !.
Certes sa direction et la forme qu’elle prend sont encore floues, notamment parce que les gens sont devenus très méfiants à l’égard des alternatives économiques mais aussi parce que la gauche est parvenue à embobiner et à diviser l’électorat de gauche… et cependant cette prise de conscience croissante d’un public de plus en plus critique parait d’autant plus remarquable lorsqu’on tient compte des proportions vertigineuses de l’endoctrinement subi, de la mystique de notre mode de vie supérieur des Occidentaux… et du climat de peur omniprésente qui est savamment entretenu ici.
Les gens commencent à lire entre les lignes…
Si l’Iran est attaqué (pour les Anglo-saxons il ne fait aucun doute que l’attaque sera alors nucléaire (L’aval de l’ONU, cette ambassade des États-Unis, sur le recours offensif aux armes nucléaires en cas de guerre préventive, date de 2006), il est impossible de prévoir la réaction et les bouleversements qui vont s’ensuivre.
Les directives concernant la sécurité nationale et celle de la patrie donnent à Barak Obama : les pleins pouvoirs en cas d’urgence, sur toutes les facettes du gouvernement.
La constitution sera suspendue, les lois déjà votées permettront d’appréhender des centaines de milliers de soi disant terroristes et ennemis combattants dans les fameux centres de la FEMA, déjà construits…
Ce n’est pas être parano que de comprendre ce que tout cela implique.
Je pense que ces dangers sont clairement compris du public, qui a fait pas mal de chemin depuis le 11 septembre… et pas mal de chemin depuis la propagande qui établissait un lien entre Saddam Hussein et al-Qaeda.
Les citoyens ont besoin de vérité… et les journalistes (à ne pas confondre avec les journaleux aux bottes des gouvernements) devraient en principe être les défenseurs de la vérité, non les courtiers du pouvoir.
L’idéal serait bien sûr qu’un cinquième pouvoir puisse vraiment exister sous l’action de mouvements populaires capables de surveiller, de déconstruire et de contrer l’industrie des médias.
Dans chaque université, chaque école de journalisme, chaque salle de rédaction, les profs de journalisme, les journalistes eux-mêmes devraient réellement s’interroger sur le rôle qui est désormais le leur dans ce bain de sang, au nom d’une objectivité bidon.
Un tel mouvement au sein des médias serait annonciateur d’une révolution comme on n’en a jamais vu.
Tout ça est parfaitement possible.
Les silences peuvent être brisés.
En Angleterre, le Syndicat National des Journalistes a pris un virage sans précédent et a appelé à un boycott d’Israël.
Le site web Medialens.org, après un bras de fer remarquable, a contraint la BBC à rendre des comptes.
Aux États-Unis, le net est peuplé d’esprits merveilleusement rebelles, sans oublier le merveilleux travail de FAIR, la meilleure couverture de ce qui se passe en Irak qui ne parait que sur le net : le courageux journalisme de Dahr Jamail et de reporters citoyens comme Joe Wilding, qui a couvert le siège de Fallujah depuis l’intérieur.
Au Venezuela, les enquêtes de Greg Wilpert ont fait chavirer la plus grande partie de la propagande dont Hugo Chavez est actuellement la cible.
Ne vous y trompons pas : c’est la trouille de la véritable liberté d’expression pour le plus grand nombre au Venezuela qui se cache derrière la campagne menée aux USA et en Europe, en écho à l’archi-corrompue RCTV.
Pour nous autres, le défi c’est de soulever cette subjugated knowledge (connaissance soumise), pour la faire passer des réseaux underground au commun des mortels.
Il n’y a pas de temps à perdre !
La Démocratie Libérale s’est transformée est une dictature d’entreprise qui a transformé les citoyens en consommateurs “nazifiés” et lobotomisés !
Il faut impérieusement un renversement historique auquel nous ne devons pas laisser les médias offrir une façade.
Ce renversement lui-même doit désormais devenir Le sujet brûlant qui concerne tout le monde.
Le grand dénonciateur de scandales qu’était Tom Paine avait prévenu que si l’on en venait à priver la majorité du peuple de la vérité et des idées de vérité, il était temps de mettre à sac ce qu’il appelait la Bastille des mots.
Ce moment, c’est maintenant !
Qui ose ?