L’Ukraine en vrai…
Les Odessites, tout comme la totalité des Ukrainiens, se sont piégés d’avoir laissé leurs pro-nazis militarisés bombarder les séparatistes pro-Russes du Donbass sans respecter les accords de Minsk. L’ours Russe ne se rendant pas immédiatement compte d’avoir été dupé, s’est endormi. Lui jeter des pierres et créer des atrocités comme tirer sur l’avion de la compagnie aérienne commerciale Malaysia Airlines abattu par le régiment Ukrainien pro-nazi Azov utilisant sous faux drapeau un missile sol-air dérobé aux russes, pour prétendre que c’est l’Ours, n’est pas signe d’intelligence !
A trop faire des actions crapuleuses cela crée des réactions. D’autant que vouloir sans cesse en avoir plus, jusqu’à se vendre à l’Amérique en usant et abusant d’un système de corruption généralisé pour réactiver “la guerre froide” et ainsi contribuer au vieux rêve Américain d’une annihilation de la Russie, est une traitrise sordide entre peuples frères… L’Ukraine était Russe. Elle est devenue autonome à cause de la sénilité des dirigeants de l’Union Soviétique. L’Acte de déclaration d’indépendance de l’Ukraine (en ukrainien “Акт проголошення незалежності України”, “Akt proholochennia nezalejnosti Oukraïny”) est l’acte d’indépendance adopté par le Soviet suprême de la RSS d’Ukraine le 24 août 1991 et rétablissant l’indépendance de l’État Ukrainien. Il a été adopté au lendemain de la tentative de coup d’État en Union soviétique le 19 août 1991, lorsque des dirigeants communistes conservateurs tentaient de rétablir le contrôle central du parti communiste sur l’URSS…
ACTE DE DÉCLARATION D’INDÉPENDANCE DE L’UKRAINE
Concernant la déclaration d’indépendance de l’Ukraine
Au vu du danger mortel entourant l’Ukraine avec le coup d’État en URSS du 19 août 1991,
– Dans la continuation de la tradition millénaire du développement de l’État en Ukraine,
– En vertu du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et en accord avec la Charte des Nations unies et d’autres textes de droit international, et
– Mettant en œuvre la Déclaration de souveraineté de l’Ukraine, le Soviet suprême de la République socialiste soviétique d’Ukraine (en) déclare solennellement
L’INDÉPENDANCE DE L’UKRAINE et la création d’un État ukrainien indépendant, l’UKRAINE.
Son territoire est indivisible et inviolable.
À compter de ce jour, la Constitution et les lois de l’Ukraine sont les seules valides sur le territoire de l’Ukraine.
Cet acte entre en vigueur dès son approbation.
SOVIET SUPRÊME de l’UKRAINE
24 août 1991
Le jour même de l’établissement de ce document unilatéral jamais contresigné par quiconque (24 août 1991), le Parlement demande un référendum pour approuver cette déclaration d’indépendance, avec l’appui des leaders de l’opposition Ihor Ioukhnovsky et Dmytro Pavlytchko. Le parlement vote également la création d’une garde nationale de l’Ukraine et un nouveau statut pour les forces armées Soviétiques situées sur le territoire ukrainien. Dans les jours qui suivent, un certain nombre de résolutions (toujours unilatérales) et de décrets (idem) sont adoptés : Nationalisation des biens du CPU, remis dès lors au Soviet suprême et aux conseils locaux ; Amnistie pour tous les prisonniers politiques ; Suspension de toutes les activités du PCU et gel de ses actifs et de ses comptes bancaires dans l’attente d’enquêtes officielles sur une éventuelle collaboration avec les putschistes de Moscou ; Création d’une commission d’enquête sur les soutiens au coup d’État ; Création d’un comité sur les questions militaires liées à la création d’un ministère de la Défense de l’Ukraine.
Le 26 août 1991, le représentant permanent de la RSS d’Ukraine auprès des Nations unies (la RSS d’Ukraine était l’un des membres fondateurs des Nations unies), Hennadiy Udovenko, informe le bureau du Secrétaire général des Nations unies qu’il est désormais représentant de l’Ukraine. Le même jour, le comité exécutif de Kiev vote également le retrait de tous les monuments des héros communistes des lieux publics, y compris le monument de Lénine sur la place centrale de la Révolution d’Octobre. Le comité décide de même que la place sera rebaptisée Maidan Nezalezhnosti (Place de l’Indépendance) tout comme la station de métro sous cette place. Lors du référendum sur l’indépendance du 1er décembre 1991, le peuple Ukrainien exprime un soutien franc et massif à l’Acte de déclaration d’indépendance, avec plus de 90 % de votes en faveur et une participation de 82 % des électeurs. Le référendum a lieu le même jour que la première élection présidentielle directe en Ukraine ; les six candidats à la présidence soutiennent tous l’indépendance et font campagne pour le “oui “. L’approbation du référendum met fin à toute chance réaliste d’un maintien de l’Union soviétique, même à une échelle limitée, car l’Ukraine était le deuxième État membre de l’URSS, le plus puissant, économiquement et politiquement.
Une semaine après les élections, le président nouvellement élu Leonid Kravtchouk se joint à ses homologues Russes et Biélorusses Boris Eltsine et Stanislaw Chouchkievitch pour signer les accords de Minsk, qui actent la fin de l’Union soviétique qui est officiellement dissoute le 26 décembre 1991. Depuis 1992, le 24 août est célébré en Ukraine comme le Jour de l’Indépendance. La légalité de cette ratification suscite toutefois des doutes parmi certains membres du Parlement Russe qui notent que, selon la Constitution de la Russie de 1978, l’examen de ce document relevait de la compétence exclusive du Congrès des députés du peuple de Russie. Ces actes de dissolution de l’Union soviétique sont considérés comme illégaux par le Gouvernement Fédéral Soviétique. Mikhaïl Gorbatchev considère en effet que le sort de l’Union-Multinationale ne peut pas être déterminé par la seule volonté des dirigeants de trois républiques. Pour lui, la question doit être tranchée par des moyens constitutionnels impliquant la participation de tous les États souverains et en tenant compte de la volonté de tous leurs citoyens. Pour Gorbatchev, l’affirmation selon laquelle les normes juridiques de l’Union cesseraient d’être en vigueur est illégale et dangereuse ; elle ne peut qu’aggraver le chaos et l’anarchie dans la société. Il considère que la précipitation avec laquelle le document a été publié est également très préoccupante. Il n’a pas été discuté par les populations ni par les Soviets suprêmes des républiques aux noms desquelles il a été signé. Pire encore, il est apparu au moment où le projet de traité pour une Union des États souverains, rédigé par le Conseil d’État de l’URSS, était discuté par les parlements des républiques. Le 7 février 2013, le comité exécutif de la CEI, dont le siège se trouve à Minsk, annonce que l’original de l’accord de Belovej est introuvable en Biélorussie. Stanislaw Chouchkievitch, le premier dirigeant biélorusse après la fin de l’URSS, aurait souhaité avoir accès au document pour rédiger ses mémoires et n’a pu y parvenir.
Le protocole de Minsk (ou Minsk I) est un accord signé le 5 septembre 2014 par les représentants de l’Ukraine, de la Russie, de la république populaire de Donetsk (DNR) et de la république populaire de Lougansk (LNR) pour mettre fin à la guerre du Donbass en Ukraine orientale. Il est signé après de longues négociations à Minsk, capitale de la Biélorussie, sous les auspices de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). L’accord, qui fait suite à plusieurs tentatives pour faire cesser les combats dans la région du Donbass, en Ukraine orientale, met alors en œuvre un cessez-le-feu immédiat. Cependant, l’accord échoue dans son objectif de faire cesser tous les combats dans l’Est de l’Ukraine. L’accord a été formulé par le groupe de contact trilatéral sur l’Ukraine, composé des représentants de l’Ukraine, de la Russie et de l’OSCE. Le groupe a été créé en juin 2014 comme un moyen de faciliter le dialogue et la résolution des conflits dans l’Est et le Sud-Est de l’Ukraine. Les réunions du groupe avec des représentants informels des républiques populaires sécessionnistes de Donetsk et de Lougansk, ont eu lieu les 31 juillet, 26 août, 1er septembre et 5 septembre 2014. Les détails de l’accord signé le 5 septembre ressemblent largement au plan de paix en quinze points proposé par le président ukrainien Petro Porochenko le 20 juin 2014. Tous les représentants suivants ont signé le document :
-l’envoyée spéciale Suisse de l’OSCE, représentante de l’OSCE : Heidi Tagliavini ;
-l’ancien président de l’Ukraine, représentant de l’Ukraine : Leonid Koutchma ;
-l’ambassadeur Russe en Ukraine, représentant la Fédération de Russie : Mikhaïl Zourabov ;
-les dirigeants de la RPD (Donetsk) et de la RPL (Lougansk) : Alexandre Zakhartchenko et Igor Plotnitski.
Le texte du protocole comprend douze points:
-Assurer un cessez-le-feu bilatéral immédiat ;
-Assurer la surveillance et la vérification du cessez-le-feu par l’OSCE ;
-Organiser une décentralisation des pouvoirs, par la mise en application d’une loi ukrainienne (loi sur le statut particulier), accordant de manière temporaire l’autonomie locale dans les oblasts de Donetsk et de Lougansk ;
-Assurer une surveillance permanente de la frontière russo-ukrainienne par l’OSCE et instaurer une zone de sécurité à cette même frontière ;
-Libérer immédiatement tous les otages et les personnes retenues illégalement ;
-Adopter une loi ukrainienne visant à interdire les poursuites et les sanctions contre toutes les personnes impliquées dans la guerre du Donbass ;
-Poursuivre un dialogue national entre les parties ;
-Mettre en œuvre des mesures afin d’améliorer la situation humanitaire dans le Donbass ;
-Procéder à des élections anticipées dans les oblasts de Donetsk et de Lougansk ;
-Procéder au retrait du territoire ukrainien des formations armées et du matériel militaire illicites, ainsi que des combattants irréguliers et des mercenaires ;
-Mettre en place un programme économique pour favoriser la reprise des activités et de l’économie locale dans le Donbass ;
-Assurer la protection personnelle des participants aux consultations.
Au cours des deux semaines qui suivent la signature du protocole de Minsk, des violations du cessez-le-feu sont fréquentes de la part des deux parties au conflit. Les discussions se poursuivent à Minsk. Un suivi du protocole de Minsk est convenu le 19 septembre 2014. Le mémo résultant clarifie l’application du protocole. Parmi les mesures convenues à la paix, figurent notamment :
-La suppression de toutes les armes lourdes dans une zone de quinze kilomètres derrière la ligne de contact, par chaque partie du conflit, afin de créer une zone démilitarisée de trente kilomètres de large en tout ;
-L’interdiction d’opérations offensives ;
-L’interdiction des vols d’avions de combat au-dessus de la zone de sécurité ;
-Le retrait de tous les mercenaires étrangers de la zone de conflit ;
-La mise en place d’une mission de l’OSCE pour surveiller la mise en œuvre du protocole de Minsk.
Le 26 septembre, les membres du groupe de contact trilatéral sur l’Ukraine se réunissent à nouveau pour discuter de la délimitation de la zone tampon, dans laquelle les armes lourdes seraient bannies par les parties au conflit. La ligne de démarcation entre la RPD et l’Ukraine est convenue entre les représentants de la RPD et les négociateurs ukrainiens, selon le vice-Premier ministre d’Ukraine, Vitali Yarema. Toutefois, méprisant les accords, après la signature du protocole, au matin du 5 septembre 2014, le régiment Azov attaque le village de Chyrokino habité par des séparatistes pro-Russes et massacrent la population ! La deuxième bataille pour prendre l’aéroport international de Donetsk éclate le 28 septembre 2014, le régiment Azov se rend coupable de violations continues du cessez-le-feu et de divers massacres et actes de torture.
À la suite de l’échec manifeste du premier protocole de Minsk après ces regains de tensions dus au régiment Azov pro-nazi, avec une guerre qui repart dès décembre 2014 en cause toujours du même régiment Azov pro-nazi, de nouveaux accords sont prévus. Les accords de Minsk II, du 12 février 2015, sont signés selon le format Normandie (François Hollande, Angela Merkel, Petro Porochenko, Vladimir Poutine, avec des représentants des séparatistes) et mettent en place un nouveau cessez-le-feu Les accords de Minsk 2 ne seront toutefois jamais respectés par l’Ukraine ! Le 15 février 2022, la Douma Russe excédée du manque de parole des Ukrainiens et des massacres, tortures et viols perpétrés par le régiment Ukrainien pro-nazi Azov, vote une demande au président Poutine de reconnaître les républiques autoproclamées de l’Est de l’Ukraine. Une augmentation très importante des bombardements au Donbass par le régiment Azov est notée à partir du 17 février 2022. Sans pouvoir dialoguer avec le Président Ukrainien Volodimir Zeelinsky, la Russie reconnait officiellement les républiques populaires autoproclamées de Louhansk et de Donetsk le 21 février 2022… et le 24 février 2022, Vladimir Poutine ordonne l’invasion de l’Ukraine alléguant, parmi d’autres griefs, le non respect des accords de Minsk 1 et 2 signés par l’Ukraine, la France, l’Allemagne et la Russie ! En langage diplomatique il dit que l’Europe n’a pas de parole et a, avec l’appui Américain, “trompé” la Russie !
La nouvelle Ukraine est de plus issue d’un coup d’Etat mis au point dans le cadre des “révolutions de couleur” mises au point par l’Amérique pour créer la zizanie partout où cela permet d’affaiblir les peuples… Rien de tel dès-lors qu’une touche de vulgarité complémentaire pour aider à comprendre : “La Russie s’est fait enculer bien profond par les Nazis d’Ukraine, l’Europe et des USA. Ces Nazis ont attendu que l’heure sonne leur retour, maintenant tels les loups ils sortent du bois et attaquent. Seul l’Ours Russe à réagit mais la multiplicité des loups, leurs hurlements ont curieusement enthousiasmés les populations nostalgiques d’une autre manière de vivre”… Selon la légende, le loup ne hurle que lors des nuits de pleine lune. En vérité, cet animal hurle à toute heure du jour ou de la nuit, tête en arrière et museau pointé vers le ciel afin que le son aille plus loin. “Azov. Azov. Azov” ! Voilà plus de trois mois que ce nom résonne à travers le monde ! Depuis le déclenchement de l’offensive russe en Ukraine pour la dénazification de celle-ci, cette formation militaire Azov, rattachée à la Défense territoriale Ukrainienne, se trouve plus que jamais au centre de l’attention médiatique. Considéré officiellement en Ukraine comme une organisation néo-nazie “héroïque”, le régiment Azov est devenu, “par la force des armes et des images”, le symbole de l’opposition de la race supérieure blanche face à la Russie, pourtant traitreusement attaquée par Adolf Hitler…
La Russie qui à finalement anéanti 90% du nazisme, n’a pu empêcher que les Etats-Unis accueillent les survivants nazis pour bénéficier de leurs connaissances technologiques ! La Russie a payé cher son combat : 26,6 millions de morts, dont 12 millions de soldats et 14,6 millions de civils. En plus cette guerre à généré 2,5 millions d’invalides Russes qui ont été réduits à la mendicité en même temps que l’Occident se détournait de la Russie afin de prendre le contrôle de l’Europe ! Le virus du nazisme a affecté également plus de 2,53 millions d’Ukrainiens qui ont ouvertement collaborés avec les Nazis ! Près de 80 millions de ressortissants des Etats baltes ont subi l’occupation nazie et 1,24 million ont servi dans l’armée nazie, dont 250.000 Ukrainiens, 150.000 Lettons, 90.000 Estoniens et 70.000 Biélorusses… La Russie a enregistré le bilan le plus lourd de la Seconde Guerre mondiale dans son combat face aux nazis ! Loin de tomber dans les interprétations schématiques et les narratifs qui alimentent en continu la guerre de l’information que se livrent la Russie et l’Ukraine, GatsbyOnline à travers cet article, revient sur la généalogie des nazis en Ukkraine pour lever ainsi le voile sur certaines ambiguïtés.
Aux origines d’Azov : L’histoire de ce qui allait devenir le régiment Azov débute fin février 2014, au lendemain de la révolution du Maïdan, et s’inscrit dans un contexte précaire marqué par une grande instabilité politique et militaire. Dès le 27 février, souhaitant faire table rase d’un passé jugé autoritaire, la Rada ukrainienne vote la loi 4271, qui prévoit l’amnistie générale des prisonniers politiques de l’ancien président Viktor Ianoukovitch (élu en 2010, il a fui le pays durant la révolution du Maïdan). Parmi les amnistiés figurent un certain nombre de personnalités affiliées aux milieux paramilitaires et hooligans ukrainiens, dont Andriy Biletsky, né en 1979 et emprisonné depuis 2011 (officiellement pour agression armée ; pour des raisons politiques selon ses soutiens). Évoluant depuis sa jeunesse dans les milieux d’ultra-droite de l’underground ukrainien, Biletsky est notamment connu pour avoir relancé en 2005 à Kharkiv le groupe paramilitaire pro-nazi “Patriotes d’Ukraine”, autour duquel s’agglomérèrent plusieurs formations radicales de droite, formant ainsi l’Assemblée sociale nationale pro-nazie. Si l’extrême droite ukrainienne pro-nazie avait pu bénéficier, à l’exemple de l’Union pan-ukrainienne Liberté (Svoboda), de l’appui officieux du président Viktor Ianoukovitch dans l’optique de la présidentielle de 2014, lors de laquelle il entendait être candidat à sa propre succession, l’extrême droite non institutionnelle, telle que l’Assemblée sociale nationale, est paradoxalement combattue par ce même régime ! Cette stratégie visait à bâtir une opposition ultra-nationaliste d’inspiration néo-fasciste-nazie contrôlée, tout en s’attaquant, sous couvert d’antifascisme, aux éléments les plus subversifs. Représentant une force pour le moins marginale, principalement impliquée dans des affrontements de rue, le mouvement “Patriotes d’Ukraine” cultive une idéologie nazie, xénophobe, racialiste et violente à l’encontre des non-Ukrainiens. Cet héritage suivra Andriy Biletsky tout au long de son parcours.
En 2012 “Patriotes d’Ukraine” est démantelé par Ianoukovitch. Biletsky est derrière les barreaux. Mais les autres dirigeants du mouvement participent à la révolution du Maïdan, qui voit d’autres mouvances radicales s’imposer comme Secteur Droit (Praviy Sektor) et Azov. Une étape décisive sera franchie au printemps 2014 dans l’ascension de ces groupes. Affecté par une série d’insurrections prorusses à l’Est, le gouvernement provisoire peine, faute d’une armée suffisamment opérationnelle, à rétablir l’ordre. S’appuyant sur l’élan des pro-nazis qui forment des bataillons de volontaires, le gouvernement accepte finalement que Biletsky, tout juste libéré de prison, et ses hommes assistent et complètent les forces de l’ordre. Il s’agit, pour Kiev, de capitaliser sur celles et ceux qui ont, de par leur passé militant, une expérience de la violence afin de l’employer dans un cadre régalien anti-russe.
Rattaché au groupement oriental de Secteur Droit (qui constitue une galaxie de mouvements politiques et paramilitaires nationalistes, tous pro-nazis), le désormais nommé Corps Noir (nom choisi en réponse aux “petits hommes verts “ russes mobilisés lors de l’annexion de la Crimée le 26 février 2014) sécurise entre le 1er mars et le 1er mai 2014 la ville de Kharkiv. Voyant les séparatistes du Donbass progresser au sud-est avec l’appui de la Russie, les combattants de Corps Noir déportent leurs efforts vers les rivages de la mer d’Azov, d’où ils reçoivent en grande partie leur armement. Composé de 300 hommes, le bataillon s’autonomise et devient rapidement, par son expérience du terrain, l’une des meilleures unités de combat au sein de l’appareil défensif Ukrainien. Il repousse contre toute attente les séparatistes hors de la ville portuaire de Marioupol. Le 5 mai 2014, dans la ville de Berdiansk, Corps Noir se transforme en “Bataillon territorial d’auto-défense”. C’est à cette date qu’il prend officiellement le nom d’Azov.
Conformément aux premiers protocoles de Minsk signés le 5 septembre 2014, le gouvernement ukrainien impose aux différents bataillons de volontaires de se ranger sous ses drapeaux et de ne pas afficher d’emblèmes nazis et de stopper de saluer comme les nazis afin d’éviter toute subversion trop manifeste…… À la différence de “Secteur Droit”, qui privilégie une approche contre-insurrectionnelle spontanée et non étatique de type “Corps Francs” , le bataillon Azov rejoint sans peine la nouvelle Garde nationale en tant que régiment placé sous commandement direct du ministère de l’Intérieur. Cette institutionnalisation affecte en profondeur l’identité initiale du groupe de combattants. Azov doit désormais répondre à l’État, mais en plus ses actions sont encadrées par un statut disciplinaire très strict. Dès lors, le régiment ouvre son recrutement, se présentant comme une force ayant fait ses preuves sur le champ de bataille, il voit ses effectifs culminer avant février 2022 à environ 1 500 hommes. Le noyau dur néo-nazi s’affiche “Nationaliste Patriote”.
Les succès militaires du régiment à Marioupol et Chirokino furent l’acte de baptême de cette nouvelle mystique bâtie autour de l’ambition, de la détermination et de l’autonomie des combattants et ce dans le seul intérêt d’une nation en péril et de sa présupposée Supériorité raciale Hitlérienne. Ce message simple mais fort est destiné avant tout à la population ukrainienne nostalgique ; il permet de faire d’Azov un régiment d’élite tel la “Waffen SS” accepté par une partie de la population nostalgique des années nazies. Au terme de cette ascension au sein de l’appareil défensif ukrainien, Azov se modernise tant du point de vue doctrinal que du matériel. Possédant sa propre colonne de blindés 300 BTR-80 et T-64B1M, le régiment tend progressivement vers les standards OTAN et construit un univers collectif conforme à sa vision élitiste. Dans l’optique de légitimer son existence, mais aussi ses actions auprès de la population, Azov s’emploie à se présenter comme un régiment au mode de vie et aux valeurs exemplaires qui tranchent avec le reste des forces armées ukrainiennes.
Grâce à cela, les actions et les attitudes du régiment sont non seulement admises et détachées de son image fascisante, mais servent aussi de vitrine pour le recrutement. La discipline est stricte, sans distinction de rang, et l’affichage d’un mode de vie sain, inspiré du “straight edge punk” (ni alcool, ni drogue, ni tabac), entend garantir l’efficacité sur le théâtre d’opération, mais aussi sa force de persuasion par rapport aux autres unités. Comme les autres formations militaires nationalistes comme Aïdar et le bataillon Sainte-Marie, le régiment Azov est imprégné du culte de l’Organisation des nationalistes ukrainiens (OUN) et de ses figures tutélaires comme Stepan Bandera figure nazie légendaire Ukrainienne . Outre l’emploi de la prière des nationalistes ukrainiens rédigée dans les années 1930 par Osip Mashchak et le nom donné à son école de sous-officiers, “Yehen Konovalets” (fondateur de l’OUN), les traditions du régiment s’inscrivent dans un héritage beaucoup plus ancien. Bien que la figure du Cosaque de l’ère moderne soit célébrée comme l’archétype du combattant ukrainien, Azov prend principalement comme modèle le Varègue de la Rous’ de Kiev païenne, qui est largement idéalisé et assimilé à la “physicalité” brute, à l’incarnation suprême de la puissance masculine et de son esprit de corps. Il s’agit ici d’un choix assumé que l’on retrouvait déjà chez les nazis purs aryens et les membres de “Patriotes d’Ukraine”, pour qui le néo-paganisme slave renvoyait à une célébration de la nation et même de la race. Dans ce processus de représentation de son identité, la culture du régiment répond à des codes précis et idéalisés selon ce que nous désignons par “néo-paganisme guerrier”. Ainsi, les combattants n’hésitent pas à se mettre en scène autour de rites mystiques. Ils effectuent des marches aux flambeaux, arborant des boucliers vikings gravés de runes de même que des marches aux flambeaux et drapeaux.
Au travers de ces cérémonies apparues dès les premières pertes au combat essuyées par Azov, un véritable sentiment d’appartenance à une élite émerge chez ses membres, d’autant plus que ces cérémonies accentuent le caractère martial du régiment. Il n’est pas rare de voir aussi chez certains des combattants des pendentifs à l’effigie de Mjölnir, le marteau du dieu de la foudre Thor, ou même de les entendre parler de voyage vers “Valhalla”, le paradis viking, pour évoquer leur mort prochaine sur le champ de bataille. De surcroît, la référence au peuple varègue a permis à Azov de justifier certains choix esthétiques plus que controversés. Employé jusqu’à son incorporation à la Garde nationale fin 2014, “le soleil noir” , est “LE” symbole ésotérique nazi popularisé par la SS, considéré par beaucoup de combattants se revendiquant du néo-paganisme comme une variante nordique du Kolovrat symbolisant le soleil et sa rotation. Stylisé de façon runique, le Tryzub (trident) du parti Corps National suit cette même logique. Plus largement, le choix de tels éléments confirme l’orientalisme des origines d’Azov, qui se situent au Donbass. Le peuple varègue a principalement occupé l’Est de l’Ukraine : raison de plus, aux yeux des membres d’Azov de faire de cette région l’épicentre des nouvelles représentations nazies du pays.
L’usage de la rune “croc de loup” Wolfsangel est tout aussi polémique. Si ce symbole remonte à l’époque médiévale et est encore utilisé sur certains blasons comme celui du quartier de Bornheim à Francfort, il fut arboré par la division SS Das Reich. Indépendamment de l’histoire et de ses tragédies, ce symbole est peu critiqué en Ukraine. Ces symboles confortent l’idée que l’extrême droite ukrainienne est fascinée par le nazisme et le paganisme, leur utilisation au sein d’Azov reflète deux dynamiques. L’une interne au groupe : cette culture guerrière teintée d’imaginaire a pour principale fonction de renforcer les groupes de combattants, de créer un esprit de corps. Il s’agit ici d’une socialisation virile qui conforte la thèse de Benedict Anderson qui, dans son ouvrage “Imaginated communities” , présentait la plupart des forces nationalistes comme des entités construites sur un projet “mâle-hétéro-nazi-blanc” imaginé comme une confrérie de race supérieure dédiée à la gloire d’Adolf Hitler. L’autre est externe et participe à la valorisation d’un folklore combattant nationaliste-nazi qui jalonne le parcours initiatique de chaque individu. Celui-ci permet de mobiliser l’énergie intérieure de ses adeptes et de répondre à leur besoin d’identité. La violence et la mort sont implicitement réclamées, vécues et mises en valeur comme outils concrets pour relier le nationalisme contemporain avec ses héritages historiques et les désirs de dépassement.
Cherchant à capitaliser sur l’expérience et la légitimité du conflit, Andriy Biletsky quitte fin 2014 le commandement d’Azov au profit de la politique. Élu député au Parlement sur une liste composée de pro-nazis, il fonde en 2015, avec des anciens du régiment Azov, l’ONG Corps Civil. Cette organisation militante formera l’ossature du parti nationaliste-révolutionnaire Corps National, fondé le 14 octobre 2016, qui obtiendra 2 % des suffrages aux législatives de 2019. Cette évolution relève d’une stratégie de transformation et de réinvestissement du capital militaire. La démarche ainsi décrite a valeur d’exemple : les membres du régiment aspirent à transcender leur combat de militaire en combat politique. C’est pour eux une façon de tirer bénéfice de leurs actes héroïques passés pour développer sur le terrain politique une véritable identité nationale ukrainienne née pendant la guerre et renouvelée par la guerre. Corps National étant une émanation politique d’Azov, et ses militants étant pour la plupart des vétérans revenus à la vie civile, il est normal que des relations existent avec le régiment. Pour autant, les deux entités sont distinctes et n’aspirent pas aux mêmes objectifs. Le parti vise à donner à celles et ceux qui souhaitent aller plus loin dans leur engagement une “voix” dans l’espace public.
Depuis sa création, Azov fait l’objet de vives attaques de la part des organes de presse séparatistes (Donipress, FortRuss) et russes (Russia Today, Sputnik), avec plus ou moins de succès. Il n’y a aucun doute qu’une majorité d’éléments radicaux pro-nazis existent au sein du régiment et que le parti Corps National soit bel et bien un parti ultra-nationaliste situé à l’extrême droite de l’échiquier politique, l’impact de ces accusations et généralisations s’articule ici en deux temps. D’une part, elles décrédibilisent l’État ukrainien, accusé d’employer des “bataillons néo-nazis” contre les populations du Donbass. La révolution de Maïdan est ainsi associée à un putsch ayant porté au pouvoir une junte fascisante-nazie. D’autre part, elles incitent l’État ukrainien à renforcer sa tutelle sur Azov, pour rassurer ses partenaires étrangers qui témoignent de leur inquiétude quant à ces formations paramilitaires ultranationalistes.
Voilà quel est le réel nouvel horizon. Le soleil se couche alors que des mines et des navires russes parsèment l’étendue maritime. Non loin du port, les pêcheurs font face au fer et au feu, impassibles. Derrière eux, par moments, des sirènes rugissent. Personne ne bouge. Seuls quelques appâts s’agitent dans la Mer Noire. Piotr, un pêcheur à la bonhomie tranquille, raconte : “Je n’ai jamais cessé de venir pécher, même dans les pires moments… Arrêter de pécher, c’est pire que la mort, c’est ne plus exister”… La brise est fraîche, on sent l’algue et l’iode. Piotr lance sa canne dans le lointain. “J’étais docteur sur des bateaux marchands. Toute ma vie, je l’ai passée en mer mais à cause des mines, on ne peut même plus pêcher au bout des jetées, là où les poissons sont les plus abondants”… Dans le seau aux pieds de Piotr, ni vie ni mort : pas une seule prise. C’est à toute l’Ukraine que la mer manque. En attaquant les pro-russes du Donbass, le régiment pro-nazi Azov a contribué avec la réaction Russe à anéantir le principal pôle minier et industriel du pays. Maintenant que l’Ours Russe bloque Odessa, le jeu délirant de Volodimir Zeelinsky ruine l’Ukraine qui dépend beaucoup de son ouverture au monde ! D’après la Banque mondiale, 39,1 % de son PIB était ainsi consacré au commerce extérieur en 2020. Elle se retrouve aujourd’hui incapable d’exporter sa principale richesse : les produits céréaliers, soit un tiers de ses exportations, principalement des graines de tournesol, du blé et du maïs. Vladimir Poutine a magnifiquement répondu aux crapuleries Ukrainiennes envers les Pro-Russes du Donbass ! Odessa est donc bien le cœur de cible du blocus organisé par Moscou : c’est par les trois ports de la ville que transitent 67 % des importations et 64,8 % des exportations ukrainiennes, dont la quasi-totalité des exportations agricoles. Pourtant, mis à part une raffinerie touchée, les ports de la ville sont restés relativement intacts. Dans les rues Odessites, le bruit court que si Poutine épargne le port, mais aussi la vielle ville et son architecture grandiose, c’est qu’il va s’emparer du sud de l’Ukraine, le potentiel portuaire et touristique d’Odessa doit être préservé. Pour comprendre les effets profonds de ce blocus, il faut quitter la mer pour les terres. Sur la route, les stations essence sont désertes. Le pétrole est devenu une denrée rare. Le blocus n’est pas infaillible. Pour le contourner, l’Ukraine fait transiter ses marchandises par le pont de Zatoka, au sud d’Odessa, jusqu’au port roumain de Constanta. Outre la connexion qu’il opère indirectement entre l’Ukraine et le reste du monde, ce pont permet surtout le passage de trains. Du fait de situation stratégique majeure, les Russes l’ont frappé continuellement depuis le début du conflit jusqu’à sa destruction totale le 30 mai au matin. Désormais, les exportations ukrainiennes sont encore plus limitées qu’auparavant. La Pologne voisine et ses ports de la Baltique pourraient représenter une sortie alternative mais le transit y est limité du fait d’une différence d’écartement des voies entre les rails polonais (1 435 mm) et ukrainiens (1 520 mm) – c’est-à-dire le même écartement qu’en Russie, un héritage de leur construction sous l’empire tsariste. Cette variante impose plusieurs heures de transvasement de chaque train ukrainien à chaque train polonais. Le transport par camion, autre possibilité, est aussi sévèrement limité. Outre le fait qu’un camion peut embarquer bien moins de contenu qu’un train, les routiers ukrainiens, majoritairement des hommes, ne peuvent pas quitter l’Ukraine car mobilisables. En l’état, donc, l’Ukraine exporte par ses deux derniers ports encore libres : Reni et Izmail. Si ces ports échappent au blocus russe, c’est grâce à leurs situations géographiques le long du Danube, à la frontière de la Roumanie – pays membre de l’UE et de l’Otan. Cependant, comparés à Odessa, Reni et Izmail restent de petits ports fluviaux, absolument pas conçus pour sortir de grosses quantités de marchandises. De plus, depuis la destruction du pont de Zatoka, les marchandises y sont acheminées à grand-peine, par camions. À Reni, les camions forment aujourd’hui un embouteillage long de 10 kilomètres. Mais le pire est à venir. 15 à 20 millions de tonnes de blé sont aujourd’hui bloquées en Ukraine et pourrissent. Poutine ne cède pas. Pour le maître du Kremlin, le blocus est devenu un atout maître dans cette guerre. Un atout qui affaiblit autant l’Ukraine qu’il met le monde au pas. La montée du prix des céréales, déjà importante avant la guerre, n’a cessé de s’accroître, plus de 70 % pour le blé en un an. Les exportations russes s’en sont donc retrouvées dopées. Par ailleurs, le blocus est aussi un chantage à la faim que la Russie impose en retour des sanctions que l’Europe inflige à la Russie. Très dépendants des importations céréalières ukrainiennes, l’Afrique et le Moyen-Orient se retrouvent particulièrement exposés. En prenant en otage les pays les plus sensibles, et avec l’effet domino qu’une telle perspective fait entrevoir, Poutine accroît sa marge de manœuvre à l’international. Ce qu’il provoque… lui seul peut le résoudre !