La dictatucratie au chevet des putes de l’info !
Depuis 2005, en France (et dans le monde entier), les ventes de journaux et magazines diminuent !
5% chaque année !
Et simultanément un même pourcentage de marchands de presse papier ferment boutique.
15 années à 5% chaque, c’est 75% de ventes évaporées…
En feu d’artifice (2019/2020) le diffuseur Presstalis spécialiste de la cavalerie financière et autres, fait faillite (estimation basse 1 milliard et demi d’Euros) ce qui plombe d’autant plus les comptes et décomptes de la presse qui en est à 75% de ventes/lecteurs en moins et à 85% de publicités en moins qui ne sont pas toutes honorées d’un paiement !
La grande apothéose suit avec le Covid19 et les directives d’un monde global (confinement généralisé) qui amènent à un bouquet final pré-apocalyptique amenant les putes de l’info à ne plus (difficilement) vendre les 25% indiqués mais seulement qu’entre 5 à 10% des chiffres d’il y a 15 ans !
90% de chiffre en moins, c’est la fin !
Le Canard Déchainé à fait le point : “La situation économique des titres les plus connus a de quoi faire frémir le plus optimiste des comptables.
Le Point, le magazine d’actualité qui se vend le mieux en kiosques, a dû procéder, au début de cette année 2020, à une augmentation de capital de 13 millions.
L’Équipe annonce une perte record, due à la pandémie et à la suspension des rencontres sportives.
Les Échos et Le Parisien, propriétés du groupe LVMH, sont dans le rouge depuis 2019 et 2020 sera pire (encore plus rouge).
L’Express ne retrouve pas ses ventes d’hier et encore moins celles d’avant-hier.
Les ventes au numéro de L’Obs sont désormais inférieures à 20.000 exemplaires.
Les finances de Libé sont plus que fragiles.
L’Huma quotidien (Huma Dimanche, La Terre) passe en redressement judiciaire.
Le groupe Figaro, propriété de la famille Dassault se déconfiture peu à peu.
Le groupe Michel Hommel est en liquidation judiciaire.
Mieux vaut s’arrêter là pour ne pas désespérer totalement lecteurs et journaleux donneurs de leçons… surtout les putes de l’info qui ont créé avec Google, Facebook et autres Microsoft (qui financent à coups de milliards) un concept destiné à débusquer les “Fake-News”.
Un peu (beaucoup) comme les très chers antivirus créés par les inventeurs de virus informatiques” !
Un virus en appelle un autre, d’informatique on passe à une variante de la solution finale, le Covid19 !
Pour tenter de compenser ces 90% de chiffre d’affaire en moins, et des pertes abyssales y consécutives, les journaux et magazines ont eu recours à un premier expédiant : la hausse continue du prix de vente au numéro.
Il y a trente ans, Le Monde valait, en kiosques, 4 francs (0,61 euro), il coûte aujourd’hui 3 euros (19,67 francs) : soit, en tenant compte de l’inflation, un prix multiplié par 3.
Et les hebdomadaires, tel Le Point, affichent un prix de 5 euros…
Divers plans sociaux plus ou moins avoués se multiplient au sein des rédactions et le recours à des pigistes (des journalistes moins protégés par la convention collective de la presse) est devenu fréquent.
A l’image de leurs confrères américains, les plus grands titres de la presse quotidienne nationale ont cru trouver la martingale en investissant la Toile.
A l’instar du Monde qui a dû se refinancer en souscrivant un prêt garanti par l’Etat de 17 millions d’euros (en échange d’une dévotion affichée) et a eu recours à un crédit de 10 millions accordé moitié-moitié par ses banques et par son principal actionnaire, le patron de Free, Xavier Niel (au demeurant un spécialiste de gestion d’entreprise en déficit constant).
Las ! Cela ne leur permet pas de résoudre leur équation économique : la publicité numérique, en effet, les a fuis pour aller enrichir Google et les Gafa car les géants du numérique captent 100 % de la croissance du marché de la publicité digitale.
L’exemple des États-Unis, où le New York Times compte désormais plus d’acheteurs de sa version numérique que de son édition papier, n’est pas totalement reproductible dans l’Hexagone.
Le nombre de lecteurs anglophones potentiels est dix fois plus important que celui des lecteurs francophones et les quatre heures de décalage horaire entre l’Est et l’Ouest américains favorisent le numérique (accès immédiat à l’information).
Le bilan des aides publiques à la presse, indique que sont les plus riches qui ont fait main basse sur les plus grands titres de la presse quotidienne nationale, qui se partagent la plus grosse part des aides directes de l’État ce qui permet à ces mêmes milliardaires de doubler désormais les profits d’un autre scandale car ces mêmes milliardaires, absorbent une bonne part des aides privées qu’offrent Google, Facebook et la fondation Bill Gates en contrepartie de chasser les opinions qui dérangent surnommées “Fake-News” en créant des“Real-Fake-News” encore pire !
Jusqu’en 2013, le détail de ces aides était soigneusement tenu secret par l’État, mais devant cette opacité de plus en plus contestée, l’Etat à du diffuser les chiffres en les rendant publics.
Leur publication n’échappe pas à l’indignation car on y découvre que ce sont les mêmes milliardaires qui se partagent le gâteau !
Sur les 79.657.023 euros d’aides publiques directes à la presse, on trouve :
-Bernard Arnault pour Aujourd’hui en France (7,9 millions d’euros) ;
-Patrick Drahi pour Libération (6,3 millions d’euros) ;
-Serge Dassault pour Le Figaro (5,7 millions d’euros) ;
-Matthieu Pigasse et Xavier Niel pour Le Monde (5 millions d’euros).
Mais, les services statistiques en regroupant les titres selon leurs propriétaires permettent ainsi non plus un chiffrage d’aide par titre mais un globale pour le groupe !
Dans cette présentation, les chiffres prennent une résonance encore plus stupéfiante :
-Bernard Arnault, (domicilié en Belgique) première fortune française, avec un capital de 46,9 milliards d’euros, touche pour ses journaux (Le Parisien, Aujourd’hui en France, Les Échos) : 12,3 millions d’euros soit 15 % des aides publiques directes.
-Patrick Drahi (domicilié en Israël) qui, via SFR, contrôle Libération, tous les titres du groupe L’Express, BFM Business, BFM-TV ou encore RMC : lui à qui les banques ont prêté près de 50 milliards d’euros pour se lancer dans une folle boulimie d’achat, notamment dans les télécoms, reçoit de l’État plus de 7 millions d’euros.
-6,3 millions d’euros pour le groupe Dassault (épinglé par l’utilisation des paradis fiscaux),
-1,9 million pour Lagardère,
-0,8 million pour François Pinault.
-Quant à la banque le Crédit mutuel, qui possède tous les grands quotidiens régionaux de la façade est de la France, de Metz jusqu’à Avignon, en passant par Lyon et Grenoble, elle empoche 4,7 millions d’euros…
Un total de 39,1 millions d’euros qui résume la situation de la presse française : sept milliardaires et une banque qui ont tous pour point commun de ne pas être des industriels professionnels de la presse empochent à eux seuls 49 % des aides publiques.
Mais plus encore… l’Etat devenant impécunieux, est dans l’obligation de diminuer les subventions… et les grands titres de la presse papier et numérique déclinant à vive allure, demandent encore plus l’aumône…
Mais, au lieu de tendre la sébile seulement vers l’État, la presse a aussi sollicité les géants américains de l’Internet ou de la nouvelle économie, lesquels, pour des raisons loin d’être désintéressées, se sont prêtés au jeu.
Le premier de ces géants est Google, objet de très vives critiques en France parce qu’il n’y payait quasiment pas d’impôt et d’une très vive pression exercée par l’administration fiscale, le groupe a fait une galipette formidable : il a acheté la complaisance des plus hautes autorités de l’État en créant un fonds, doté initialement de 60 millions d’euros, pour l’innovation numérique de la presse !
La singularité de ce fonds tient au fait qu’il fonctionne exactement comme les aides publiques : il est d’abord conçu pour avantager la presse des milliardaires français, le fonds est en effet géré par Google avec l’Association de la presse d’information politique et générale (AIPG), cette association a été créée de façon à exclure les journaux et magazines uniquement en ligne !
Au conseil d’administration du fonds Google (AIPG), on trouve des représentants du géant informatique et des représentants de la presse des milliardaires (Les Échos, Le Figaro, Lagardère, etc.) et aucun représentant de la presse uniquement en ligne.
Les subsides fournis par le fonds Google viennent donc accentuer les effets pernicieux des aides publiques.
Au total, le Fonds pour l’innovation numérique de la presse distribue très exactement 12.823.514 euros chaque année. Sur ce montant, les richissimes hommes d’affaires suivants apparaissent en bonne place :
-Matthieu Pigasse pour Les Inrocks (264.376 euros) ;
-Matthieu Pigasse et Xavier Niel pour L’Obs (179.117 euros), Courrier international (192.395 euros) et Le Monde (256.408 euros) ;
-Arnaud Lagardère pour Paris-Match (130.242 euros) et Europe 1 (316.584 euros) ;
-Patrick Drahi pour L’Express (237.705 euros), Libération (192.900 euros) et BFM-TV (243.590 euros et 119.395 euros) ;
-François Pinault pour Le Point (396.900 euros) ;
-Iskandar Safa pour Valeurs actuelles (517.252 euros) ;
-Bernard Arnault pour Les Échos (897.600 euros)
-Le Groupe Dassault pour Le Figaro (189.297 euros).
Comme Google, le groupe de Mark Zuckerberg (Facebook) a mis d’immenses moyens sur la table pour circonvenir la presse française.
Le marché est simple : en échange d’une certaine somme, le partenaire doit produire massivement des contenus à haute valeur ajoutée sur la plateforme : vidéos, Facebook Live, reportages à 360°, “instant articles”…
En Europe, les grands médias français participent par exemple à cette manœuvre de séduction à grande échelle.
TF1, Le Figaro, Le Parisien ou les titres du groupe Le Monde font également partie des éditeurs qui touchent de l’argent pour produire des contenus vidéo pour Facebook… et les sommes donnent le tournis, entre 100.000 et 200.000 euros par mois sur des périodes renouvelables de six mois !
Dans le tour d’horizon des subsides privés que la presse française (les putes de l’info) empoche, il faut encore mentionner les sommes considérables que la fondation Bill-et-Melinda-Gates apporte chaque année au Monde pour le site Le Monde Afrique.
Son objectif est d’encourager une couverture plus complète du continent et la mise en place d’une communauté d’intérêt en France et dans le monde francophone sur les thématiques de l’innovation, de la santé et du développement en Afrique.
La vérité, que n’affiche pas Le Monde, est donc la suivante : le multimilliardaire Bill Gates ne s’est pas borné à aider au lancement du Monde Afrique ; il le finance entièrement !
La totalité des financements du site provient des largesses de Bill Gates, ce qui soulève une cascade de questions : comment Le Monde peut-il omettre d’apporter cette précision à ses lecteurs ?
Et comment peut-on revendiquer une liberté éditoriale intégrale lorsque l’on est dans une situation de dépendance financière… totale ?
Toute la presse est près du coma financier !
Il n’est donc guère difficile de comprendre pourquoi la plupart des grands journaux se sont résolus à vivre en quémandant en permanence des aides à l’État et, maintenant que celui-ci est devenu impécunieux, aux géants américains de l’Internet… et les milliardaires qui les ont rachetés veulent s’en servir dans des logiques d’influence, mais n’ont aucune envie de mettre eux-mêmes la main au portefeuille pour les renflouer.
D’où ce paradoxe : sans ces aides publiques et privées, tous ces groupes seraient en situation de faillite.
Les aides ont pour utilité de les maintenir en survie artificielle et en aucun cas de préparer l’avenir.
La grande presse est maintenue sous tente à oxygène, pour le plus grand profit des milliardaires qui la contrôlent et en tirent influence, de là viennent les petits et gros arrangements, diffuser des “news” orientées avec le label garantissant qu’elles sont fraîches comme les poissons de la semaine… passée !
Contre mesure “à la Goebbels” qui avait déjà été reprise par les USA, affirmer que les vraies vérités dérangeantes sont des fausses-nouvelles…
La morale de ce système opaque et démocratiquement très contestable, c’est la Cour des comptes qui la dresse dans un chapitre très intéressant qu’elle consacre aux aides à la presse dans son rapport annuel, publié le 7 février.
La Cour des comptes ne s’intéresse, bien sûr, qu’aux questions qui ont trait aux finances publiques.
“Les aides à l’imprimé représentent à elles seules 77 % des aides comptabilisées. Pour ce qui concerne les aides à la numérisation (11,2 millions d’euros) du Fonds stratégique pour le développement de la presse, elles profitent au premier chef à la presse traditionnelle, la presse “tout en ligne” n’en bénéficiant que marginalement (650.000 euros, soit 5,8 % du montant des aides), alors même qu’elle se développe à vive allure. Dès lors que les transformations induites par la numérisation de la presse se sont accélérées ces dernières années et que tout indique qu’elles sont appelées à se poursuivre, il pourrait être opportun de repenser globalement l’action publique en faveur du pluralisme des médias dans la perspective de leur convergence” !
Critiquant les aides directes, la Cour des comptes formule une critique majeure à l’encontre de la puissance publique, celle de favoriser la presse papier des milliardaires, même si elle ne formule pas les choses de manière aussi énergique et de tourner ainsi le dos à un principe démocratique majeur, celui de la neutralité de l’action publique » ! Source ; Laurent Mauduit, Médiapart