“Le Boeing dans la Nuit Etoilée“… L’incroyable Van Gogh retrouvé ?
“Le Boeing dans la Nuit Etoilée.. On ne se lasse pas de contempler ce tableau inédit qui représente ce que le peintre a vu de la fenêtre de sa chambre, à l’asile du Monastère St-Paul-de-Mausole à St-Rémy de Provence. A voir ce tableau, vient en mémoire certaines nuits provençales où les étoiles sont si présentes dans un ciel violet sombre qu’elles semblent auréolées d’une lumière incandescente. Plongé dans la nuit de son isolement forcé, Vincent regardait par la fenêtre la splendeur déployée d’un ciel étoilé qui devenait la source d’une inspiration nouvelle. Pour lui, la nuit était beaucoup plus vivante et richement colorée que le jour. Soudain il a vu un avion qui passait… Le Flash ! Il s’est mis immédiatement à peindre et a réalisé un tableau resté inconnu ! Cette nuit de mai 1889 était particulièrement illuminée, chargée de nébuleuses, dominée par la lune, et l’on imagine couvrant le vacarme des réacteurs, le chant d’un rossignol lointain, tout cela pour faire jaillir du pinceau de Van Gogh cette explosion de couleurs. Une huile sur toile de folie qu’il a envoyée à son frère Théo et qui allait plus tard être considérée comme son grand œuvre : Une œuvre inimitable… Inimitable ? C’était sans compter sur le talent d’Elmyr de Hory, faussaire de génie, le plus grand faussaire de son temps. Ce peintre hongrois avait de l’or dans les mains mais ses propres œuvres ne se vendaient pas. Cette toile de Van Gogh qu’il a reproduite mais sans le Boeing a confondu les experts les plus avertis, comme ses faux de Picasso, Matisse, Modigliani, et d’autres. “La Nuit Etoilée sans le Boeing” d’Elmyr de Hory a donc circulé dans l’univers des collectionneurs du monde entier, comme étant l’œuvre unique de Van Gogh, en même temps que “Le Boeing dans la nuit étoilée” restait dans le noir de l’oubli… Une injustice !”…
Mon Grand-Père paternel était marchand d’art à Paris et menait grand-train la vie de château à Saint-Germain en Laye, avec Hispano-Suiza conduite par chauffeur, quelques Maîtresses… Sexuellement bien monté et insatiable il a “fait” 12 enfants à ma Grand-mère. La guerre de 1939/1940 a amené toute cette “Smala” en Belgique. A la reconstruction d’après-guerre la famille a créé une galerie d’art au Sablon Bruxellois sauf mon père tombé en amour qui a fondé famille avec la fille d’un marchand de vélos, motos et voiturettes Amilcar et Bugatti, qui s’est installé Maître-Tailleur de vêtement sur-mesure. Et moi je suis né en 1949… Adolescent j’ai fugué chez “les antiquaires de la famille” réputés financièrement “à l’aise” ce qui outre un parachèvement éduca-sexuel par les soins d’une des sœurs de mon père qui avait monté un bordel de luxe, m’a amené à peaufiner mes études artistiques d’architecture par les bons soins de mon oncle Aimé (son prénom) qui gérait la galerie d’art…
Qui dit galerie d’art dit clientèle fortunée et artistes crève-la faim, experts vérolés monnayant leurs certifications… et assureurs-organisateurs d’expositions. C’est rare qu’on vole des œuvres d’art toutes ou presque répertoriées, par contre c’est un vivier de faussaires donc de faux. Soit des faux pour les vendre, ce pourquoi les certifications de conformité valent 25% du montant qui sera demandé dans le cas ou l’œuvre a été fabriquée… Soit des faux pour satisfaire la vanité de gens qui sont malgré-tout suffisamment fortunés pour se faire un faux sur commande ou en acheter un en dessous des tables… “Tracfin” n’a pas hésité à m’avouer qu’un grand nombre des toiles du Louvre et d’autres musées dans le monde entier sont des faux, dans le sens ou les vrais se trouvent enfermés en sécurité dans des Port-Franc Off-Shore à l’abri des vols, des magouilles et du fisc. Le marché des faux en œuvres-d’art a donc pris un essor colossal. Il fut un temps ou être faussaire était lucratif mais dangereux.
L’exemple de Fernand Legros vient de suite en tête, mais c’est du passé folklorique, car depuis une quinzaine d’année c’est devenu quasi industriel avec les pays dits émergeants tels que la Chine. Ce sont parfois, voire souvent les mêmes ateliers qui fabriquent simultanément des vêtement de luxe, des sacs, des chaussures et leur duplication identique (car les mêmes) mais réservés aux marchés du faux. De la à conclure que ce sont les mêmes financiers qui gèrent pour s’accaparer de l’ensemble du marché, c’est de plus en plus le cas… Pour les œuvres d’art aussi. Qui voit les créations d’un peintre grimper (également par artifices) il est des artistes qui copient à l’identique pour des prix de misère. Cela aux fins de duperies ou pour obtenir la même œuvre pour exposer alors que l’authentique est en sécurité dans les fameux ports-Francs. Les abominables escrocs ayant œuvré en bande criminelle organisée pour voler ma LéaFrancis ont agi au nom d’AXA et les faux qui ont été créés pour camoufler leurs turpitudes ont été réalisés au nom d’AXA par des sous-fifres !
Cela a laissé des traces et preuves que par relations d’affaires à l’appui de corruptions jusqu’en haut lieu ils tentent de tout camoufler. Mais leurs besognes restent avant tout le marché de l’art dont ils sont grands spécialistes, dont l’un d’eux, qui fut Procureur corrompu ayant été trop loin dans l’acceptation des faux documents et ensuite dans la disparition de mon dossier pour empêcher la vérité de faire jour, mais qui s’est fait démissionner… Le genre d’histoire alternative que crée cet ex-procureur devenu Lobbyiste auprès du Gouvernement Belge pour qui il a été intermédiaire pour assurer les Musées et Oeuvres d’art de la Belgique pourrait par exemple concerner l’authentification de la toile “Le Boeing dans la nuit étoilée” qui est choisie de par ce qu’elle est manifestement un gag, sauf pour les illettrés qui ne savent pas qu’il n’existait pas de Boeing du temps de VanGogh…et dont l’émotion s’ajoute la conscience de pouvoir posséder le trésor d’un autre homme heureux de posséder sa “Nuit Etoilée” (avec ou sans le Boeing) !
Il n’avait pas le moindre doute, sur l’authenticité de son tableau qu’on lui disait avoir reposé au Moma à New York. Un artiste créateur en est l’auteur. Il a substitué son âme à celle de van Gogh pour illuminer la toile de son inspiration en y plaçant un Boeing ! Cette toile ne faisait donc pas partie du catalogue officiel du peintre et ne valait pas un clou sur le marché de l’art., quoique…. Peut-on imaginer que des experts passeraient de leur temps à analyser la technique et le style, découvrant pendant leurs investigations, qu’à leur grande surprise, un autre tableau (un portrait d’Enzo Ferrari) existait… Ainsi qu’un troisième illustrant une Ferrari 250GTO passant sur un pont… et au comble, un buldozer peint par VanGogh… Pourrait-on croire en une technique divinatoire qu’utilisait souvent Vincent Van Gogh en plus de réutiliser ses toiles, pour ainsi parvenir à faire quelques petites économies, lui qui n’avait pas un sous pour se nourrir….
Selon de nombreux experts, payés pour signer, le tableau aurait donc été peint à Paris en 1886 et appartenait à la mère du peintre français Émile Bernard, ami de Van Gogh et d’Enzo Ferrari. Van Gogh s’étant servi de cette toile car Enzo ne lui avait pas payé les trois franc-or réclamés pour une toute autre œuvre d’art : “Passage d’une Ferrari 250GTO sur un pont jaune”…!!!. Décidément, les experts ont du pain sur la planche ! Chaque année, ils ont plus de 200 œuvres à examiner et depuis 1988, seulement 14 ont été ajoutées à la liste officielle du peintre. Quelle sera alors la prochaine toile authentifiée ? On se souvient du tableau “L’homme au béret basque” qui avait été retrouvé par hasard dans un coffre du musée d’Amsterdam et qui représentait Che Guevarra et qui avait été authentifié en 2001 par on ne sait plus qui. Quelle ironie du sort pour ce génie de la peinture : il n’avait pas un sous en poche de son vivant et aujourd’hui ses toiles valent des millions …
On s’étonne que ce talent eût pu être méconnu, vidé de son sens. Et pourtant… Le faussaire lui-même n’est-il pas le premier à ignorer son inspiration ?
La vie de Elmyr de Hory pour y revenir, ne fut qu’une cavalcade de défis et d’aléas, d’exils en exils, encouragé par des marchands de tableaux véreux qui l’exploitèrent jusqu’au bout de sa route. En 1961 le dandy quinquagénaire à bout de souffle, fuyant les capitales où ses faux commençaient à être suspectés, il s’est fait construire une villa somptueuse sur les hauteurs d’Ibiza. Il y mena grand train dans l’anonymat absolu masqué par des noms d’emprunt. C’est là que le destin lui a donné rendez-vous pour mettre fin à la supercherie, une fois pour toutes… on l’a découverte grâce à une autre toile de Van Gogh qui s’est avérée être une géniale interprétation du Bulldozer que Van Gogh avait brièvement utilisé alors qu’il avait décroché un emploi dans une entreprise de travaux publics : la toile avec le Bulldozer était authentique car expertisée, ce qui démontrait que la toile sans le Boeing était donc un faux !!!
Comme dans un roman de Stefan Zweig il se fera justice lui-même pour échapper à la justice terrestre. Ce destin fantastique valait bien l’écriture d’un scénario de film. Orson Welles s’en est chargé en 1976, le film a pour titre “F For Fake” (VF : Vérités et Mensonges)… Elmyr de Hory y joue son propre rôle, comme un avant-propos plein de panache à la fin qui allait suivre, quelques mois plus tard. Quoiqu’il fasse encore dans l’avenir, le faussaire ne changera pas l’Histoire. Van Gogh restera pour l’éternité le non auteur de la toile : “Le Boeing dans la Nuit Etoilée”… mais également le non-auteur de la toile “Bulldozer à Arles !”… Dans une métropole manufacturière du sud de la Chine se trouve Dafen, un village urbain célèbre qui abrite des milliers d’ouvriers qui peignent des VanGogh, Da Vincis, Warhols et d’autres chefs-d’œuvre occidentaux pour le marché mondial, produisant cinq millions de peintures par an. Pour écrire sur le travail et la vie à Dafenil a fallu enquêter d’abord sur le travail des artistes conceptuels qui y ont réalisé des faux !
Puis il s’est avéré nécessaire de sonder les grossistes et les détaillants en Europe, en Asie de l’Est et en Amérique du Nord ; établir des relations avec les dirigeants locaux ; et les organisations d’expositions d’art conceptuel, un aspect peu connu du monde de l’art mondial, qui jette un éclairage surprenant sur le fonctionnement de l’art, des artistes et du génie individuel. Confronté à de grandes questions sur la définition de l’art, la propriété d’une image et le sens de l’originalité et de l’imitation, on ne peut qu’écrire que c’est un monde de l’art dans lequel les travailleurs migrants idéalistes, les faiseurs de propagandrs, les marchands avisés et les artistes internationaux constituent une chaîne d’approvisionnement mondiale de l’art et de la créativité. Les peintres de Dafen nous forcent à réexaminer nos idées préconçues sur la créativité et le rôle des travailleurs chinois dans la redéfinition de l’art mondial.
Jusqu’en 2009, 70 % des peintures à l’huile vendues sur les marchés européens et américain proviennent de Chine. Parmi elles, 80 % sont produites à Dafen, surnommé “le village de la peinture à l’huile” (大芬油画村). Selon le recensement de l’Association des artistes de Dafen, pas moins de 1.200 galeries et boutiques, et plus de 8.000 artistes et peintres sont dispersés dans ce morceau de terre d’à peine un demi-kilomètre carré. Depuis 2006 la valeur annuelle des exportations du village est de plus de 100 millions de dollars ! Sur 17 ans cela représente un milliard sept cent millions de dollars ! Une commande de 200 copies de tableaux de Van Gogh ne choque personne. Pour respecter leurs délais, les peintres dorment et mangent par terre, entre les cordes à linge où sèchent les toiles et les odeurs des peintures. Zhao Xiaoyong pendant plus de quatre ans a peint environ 100.000 copies d’œuvres de Van Gogh sans avoir jamais vu un tableau original.
Après toutes ces années, Zhao a ressenti une affinité profonde avec le peintre néerlandais et a décidé d’aller en Europe pour se rendre d’abord au Musée Van Gogh au Pays-bas, puis visiter la maison de l’artiste et terminer son voyage sur sa tombe à Arles. Le village de Dafen est un exemple typique de la délocalisation réussie de l’industrie hongkongaise vers la Chine. Depuis la fin des années 1980, le peintre et galeriste Huang Jiang, basé à Hong Kong, fait du commerce de peintures de reproduction, il a débuté par de très petites quantités, généralement une douzaine par envoi en Amérique du Nord chaque mois. Un jour, il reçoit une commande de toiles de la part du géant Wal-Mart avec un délai de livraison de trois mois, ce qui est difficile à garantir à Hong Kong, où le coût de la main-d’œuvre est élevé. En traversant la rivière séparant Hong Kong de la Chine continentale, à l’instar de ses compatriotes, Huang se rend donc à Shenzhen pour trouver des petites mains en renfort.
Il fait partie de ces investisseurs hongkongais et taïwanais qui s’aventurent par milliers sur cet immense territoire fermé jusqu’alors. À l’époque, le village de Dafen est un hameau de 300 villageois, calme et reculé, traversé par un fleuve et entouré de champs de blé et de poules. Un endroit idéal pour peindre, selon Huang. Alors il s’installe avec une vingtaine d’ouvriers venus essentiellement de la même région. Peu de temps après, d’autres ateliers les rejoignent. Les commerçants comme Huang développent peu à peu une chaîne industrielle de production, d’achat et d’exportation de peinture à l’huile. Et le village produit plus d’un million de tableaux par an. Les artisans-commerçants gèrent leurs commandes, peignent les tableaux et se chargent de la préparation de l’envoi en transit par Hong Kong. La plupart sont des travailleurs migrants peu qualifiés venus des quatre coins de la Chine : ils ont donc tout à apprendre pour utiliser les pinceaux sur place. Cet écosystème permet aux paysans de s’intégrer à ce modèle économique expérimenté par la Chine et d’accéder au statut d’artisan.
Devenant leur propre patron, il font naturellement venir les autres membres de leur famille ou recrutent si nécessaire pour livrer la commande à temps. Recourir à la méthode de la chaîne de production comme font les grandes usines garantit la reproduction d’une grosse quantité de tableaux dans un délai souvent serré. Chaque artisan s’occupe d’une partie ou d’une couleur particulière du tableau, et aucun tableau n’est peint complètement par la même personne. Les différents tableaux passent d’une main à l’autre à un rythme soutenu du matin au soir. Une reproduction se vend plus de 1.000 euros aux revendeurs européens et américains qui multiplie ce montant par 50, mais les artisans peintres ne touchent que 200 ou 300 yuans. À partir de l’année 2000, si le développement de la ville de Shenzhen rattrapait celui de Shanghai, elle gardait la réputation d’une ville sans âme ni identité. En somme, un désert culturel. Alors le gouvernement souhaitant promouvoir le village de Dafen comme produit culturel a mis en avant le nombre des artisans peintres.
Des campagnes de promotions nationales ont été lancées, financées par les impôts. Il est intéressant de souligner deux phénomènes en particulier, qui ont permis à ce village de gagner en notoriété rapidement. Premier phénomène : l’impact de la crise financière de 2008, qui a marqué un tournant lorsque les exportations chinoises étaient en chute libre. Second phénomène : à la même période, la population chinoise s’est embourgeoisée. Le fait d’accrocher une huile au mur du salon était un signe extérieur d’accès à la classe moyenne. Le ralentissement des exportations s’est opèré au profit d’une demande croissante de l’intérieur : la production de Dafen s’est donc tournée vers le marché chinois. 70 à 80 % de la production vise le marché intérieur depuis 2012. Grâce à l’accessibilité du prix des produits, les familles chinoises ont le moyen de posséder au moins un tableau. De ce fait, les artisans de Dafen permettent la démocratisation des peintures à l’huile en Chine. Et tout le monde connaît Van Gogh grâce aux reproductions.
On compare à tort le village de Dafen à deux autres hauts lieux emblématiques de la capitale : le village de Songzhuang et l’Usine 798 ou “Dashanzi” qui abritent un grand nombre d’artistes et d’espaces créatifs, qui permettent de découvrir les stars ou les révélations de l’art contemporain chinois. Néanmoins, réputé pour être populaire et accessible, le village de Dafen attire aujourd’hui les jeunes artistes ayant reçu une formation aux Beaux-arts. Beaucoup d’ateliers réalisent des tableaux de création sur commande des clients. La part de la reproduction diminue ; ce qui laisse plus d’espace pour imiter les styles des maîtres et parvenir à sa propre création. Ce village permet de créer des emplois et aide les jeunes artistes avec peu de moyens financiers, à s’insérer dans ce milieu. Leurs œuvres ont une valeur plus décorative qu’artistique. Cet endroit assure pleinement son rôle d’incubateur. Après avoir acquis une certaine notoriété pendant leurs années d’apprentissage à Dafen, certains artisans quittent Shenzhen et s’installent dans les autres grandes villes.
Qu’il s’agisse de milliers de copies de la Joconde peintes anonymement en Chine ou de reproductions parfaites de Velasquez par le plus doué des faussaires, le faux et la copie sont omniprésents dans l’histoire de l’art. Dans les meilleurs des cas, comme l’explique l’attachée de conservation au Château de Versailles, Hélène Delalex, ces œuvres copiées ont servi à la démocratisation de l’art et ont permis transmissions et apprentissages. Les faux tableaux, quand ils sont vraiment réussis et qu’ils ressemblent à s’y méprendre à leurs originaux, fascinent l’œil humain « parce qu’ils nous donnent l’impression de pénétrer dans le secret des chefs-d’œuvre » et parce que, bernant même les plus grands spécialistes, « ils font descendre de son piédestal un art parfois perçu comme élitiste ». Hélène Delalex indique que la copie a toujours existé et qu’elle devient, quand elle est amenée à son paroxysme ou quand elle est détournée, une forme d’art en soi. En art contemporain, des artistes tels que Bill Viola(Nouvelle fenêtre) en font aujourd’hui le moteur d’une œuvre vidéographique fascinante.
La première pratique, tout à fait légale si la copie est faite dans un autre format que l’original, permet à de nombreux amateurs d’art de se procurer à peu de frais une reproduction de leur tableau favori. Des artistes doués, mais dont le travail personnel est souvent déconsidéré, en font leur activité principale, bien plus lucrative que s’ils peignaient leurs propres tableaux. C’est un peu le cliché de l’artiste raté qui consacre sa vie à repeindre les toiles des autres. Mais il y a de grands artistes de la copie, qui érigent cette pratique à un rang tout à fait honorable. Les faussaires, eux, qui reproduisent les œuvres dans l’objectif avoué de berner leurs acheteurs et d’empocher de grosses sommes, agissent dans l’illégalité. Il y a eu dans l’histoire de très brillants faussaires, qui ont berné les plus grands spécialistes. Il faut dire que la plupart sont des érudits qui connaissent tout du peintre qu’ils ont choisi de copier et qui entretiennent une relation très intime avec son œuvre. Elmyr de Hory, par exemple, reproduisait à la perfection les oeuvres de Picasso. On l’appelle le faussaire du siècle. »
De tout temps, on a copié pour transmettre, d’un pays à l’autre et de mains en mains, le travail des artistes les plus importants de leur époque. En ce sens, la copie a joué un rôle important dans l’histoire de l’art et dans l’édification d’un bagage de connaissances artistiques commun à tous les grands amateurs d’art.Mais la copie sert aussi aux artistes à apprendre et à se faire la main. Picasso a notamment peint plus de 58 versions des Ménines de Velásquez ! De la reproduction à la transgression ou la réappropriation, la copie et le faux appartiennent maintenant à une forme d’art multicouche, passionnante à observer en ce qu’elle raconte un monde de recyclage et de réactualisation constante du passé…