Notre société tue tout ce qu’elle absorbe, la mort est son apanage, comme ce qu’elle entend combattre aujourd’hui, son propre reflet dans le miroir…., mais son suicide est programmé…, elle n’est pas réformable, il faut seulement qu’elle disparaisse d’elle-même…, c’est ce qu’elle veut faire d’ailleurs, par tous les moyens.
L’Europe, mais plus particulièrement “notre” France, est une nouvelle Amérique du Nord refaçonnée comme un quatrième Reich…, une presse démagogique secoue des masses consuméristes éberluées entre le drame et le spectacle…, des masses qu’un esclavage, qu’une féodalité économique, couvant comme la chaleur d’un feu l’arrogance et la peur, a fait se départir de responsabilité politique. À grands coups de pathos, les monarques sans couronnes et leur cortège de constituants dispensent des mots enflés comme on le fait pour les enfants, quoique trop las pour l’emphase, ils les marmonnent presque d’un ton désabusé de son propre talent pour le mensonge. Et le plus gras de tous, débordant de sous ses culottes phrygiennes “démocratie”, résonne dans le tohu-bohu des places publiques où le désintérêt de se gouverner côtoie l’envie de posséder…, c’est là, dans les entrailles dodues de l’Empire finissant, dans l’âcre confort de la vieille chair, que l’on craint désormais la mort comme une inconnue dans le lit d’un amant.
Aux bons élèves de l’ordre et de la raison, on a fait répéter “Je suis Charlie” comme on leur fait répéter “Je vous salue Marie” depuis des siècles. Au nom de la Défense, celle des guerriers de l’OTAN et celle, parisienne, des barbares de la finance, on a fait sortir de leurs trous plus de rats exquis que cent tabassages d’Amazigh ou cent fermetures d’usines ne le feraient. On a, pour cause, hissé la petite grande sœur de la grasse ‘Liberté’, que même ce frère trois-points colmarien de Bartholdi ne reconnaîtrait plus. Elle a la poitrine aussi généreuse qu’un pré de la fin de Mai… et qu’on promet à tous les étalons qui paissent dans son enceinte. Avec sa taille d’araignée, ses dents blanches et sa perruque blonde, elle affiche, c’est vrai, plus d’avantages que les spectres étourdissants d’Égalité et de Fraternité qui hantent encore du côté des Tuileries et dont on ne sait trop bien que faire. L’esprit Charlie, nouvel avatar de la pensée dominante et le laïcisme agressif qui est sa marque de fabrique dessine les contours d’une nouvelle religion, concurrente de toutes les autres…, une religion qui n’ouvre pas les portes du Paradis mais celles d’un monde où la seule liberté qui existe est de pousser son chariot de supermarché, de laver son cerveau avec la télévision et de se faire tondre à l’occasion…
Et pourtant la France est en guerre…, elle n’a, comme ces autres empires, peut-être jamais cessé de l’être. Ce qu’elle a pillé, elle pille légalement, et à grand renfort de tanks. Ce que matériellement elle a perdu dans l’effort de la guerre, elle se détermine à le gagner par l’industrie de la guerre. C’est ce que font et commandent de faire les enfants terribles de Washington et de Tel-Aviv : une guerre froide sans fin, une machine perpétuelle de conflits, de conflits lointains dans des contrées “sauvages” que la destruction et le mépris surplombent comme une seule épée de Damoclès. Injecté de sa propre suffisance, l’Empire écrase l’insecte… et s’étonne de la piqûre.Les métamorphoses ont commencé il y a longtemps, d’un côté celle de la société française et de l’Europe en des dystopies antidémocratiques à l’anglo-saxonne, de l’autre celle de l’agitation grandissante de tous ces peuples accablés en des représailles sanguinaires… qui en réalité ne représentent rien d’autre qu’une réponse violente à la violence. Cette spirale est aujourd’hui dans sa pleine inertie, et la tragédie consommée : il n’y aura d’issue que l’escalade meurtrière et la destruction de l’un ou l’autre camp. En ce lendemain du 11 septembre, que l’on appelle jour du souvenir aux États-Unis, voilà que se découvre cette vagabonde qui de ses plaintes faisait le quotidien des gens de l’Ouest : Amnésie
Et toujours nous en revenons à la philosophie et voyons qu’au sortir de l’aliénation le réveil est immensément douloureux… mais qu’il semble que les sorciers, maîtres de l’illusion et du langage, parviennent toujours à nous faire retrouver le sommeil. L’ennemi véritable, ce n’est pas l’État Islamique en Irak et au Levant…, l’ennemi, c’est la société du mensonge…, la société laissée aux mains de ceux qui, au nom des profits qui font les privilèges des classes régnantes, taillent dans les veines du monde…, ceux qui substituent le Spectacle et l’ignorance à la pensée critique…, ceux qui s’inspirent de l’oppression fasciste qui règne sous la bannière étoilée de San Francisco à New York…, qui terrorise le Moyen-Orient depuis Israël…, celle qui s’installe un peu partout en Europe…, à nouveau. L’ennemi de l’humanisme et des Lumières, c’est celui qui est “Charlie” et qui vend de par le monde de quoi tuer pour quinze milliards d’euros clinquants…, le plus grand terrorisme c’est l’irresponsabilisme. Avec les attentats qui ont endeuillé Paris le 13 novembre 2015, c’est le boomerang du soutien criminel occidental aux djihadistes islamistes maquillés plusieurs années durant en “combattants de la liberté” (Syrie, Lybie, etc.), qui revient aujourd’hui brutalement dans la figure des peuples dépolitisés et infantilisés des pays impérialistes, puissances qui sèment la mort et le chaos impunément aux quatre coins du monde sous de bien fumeux prétextes “démocratiques” !!!
Pour les peuples victimes des crimes de la bourgeoisie et de ses créatures incontrôlables, pas d’Union sacrée avec les pompiers- pyromanes ! Choc des civilisations : cui bono ? Le mot est lancé et il a le mérite de la clarté…, Manuel Valls qui avait réfuté l’expression très connotée de “guerre de civilisation” face au “terrorisme” à propos des attentats de Charlie Hebdo, a sauté le pas après celui de Saint-Quentin-Fallavier : “Nous ne pouvons pas perdre cette guerre parce que c’est au fond une guerre de civilisation. C’est notre société, notre civilisation, nos valeurs que nous défendons”, a déclaré le Premier ministre.Ce choix sémantique, fait référence au modèle néoconservateur qui fut celui de l’administration Bush dans ses heures les plus sombres. Il justifie la guerre contre le terrorisme à l’extérieur de nos frontières, les lois liberticides et discriminatoires à l’intérieur, alimente au passage le mythe d’une cinquième colonne tout en confortant les préjugés islamophobe d’une part (grandissante) de la population… et, hasard de calendrier, le tout au moment même où l’oligarchie européenne portait le coup de grâce à la Grèce coupable de vouloir choisir démocratiquement son destin. Le loup solitaire ne pouvait pas mieux tomber pour, une nouvelle fois : faire diversion.
Le scénario est désormais rodé : des jeunes radicalisés, en contact direct ou indirect avec la filière djihadiste syrienne, commettent un attentat. L’évènement est repris en boucle par les médias qui jouent habilement sur les peurs et les émotions, relaient les discours alarmistes des politiques et préparent l’opinion à un énième tour de vis pénal et policier. Comme les agressions de Bruxelles, de Créteil, de Toulouse, de Charlie Hebdo, celle de Paris ne fait pas exception…, les détails sordides font la une des journaux. Dans ce climat anxiogène, les propos de Bernard Cazeneuve jugeant que la menace terroriste était “extrêmement élevée” ou ceux de Manuel Valls estimant que la France n’avait “jamais fait face à une telle menace” ont reçu l’assentiment de l’opinion des français interrogés qui sont à 85 % à avoir le même avis. Nulle difficulté pour justifier ensuite le coût financier des guerres menées au Mali ou en Irak, et celui des mesures antiterroristes mises en place après les attentats de janvier dernier qui atteint près d’un milliard d’euros. Cette nouvelle agression tombe aussi à pic pour faire taire les voix critiques à l’égard de la très liberticide loi sur le renseignement et surtout le changement de la Constitution pour permettre la déchéance de nationalité…., mais rien de surprenant, la quasi-totalité des lois antiterroristes ont été votées en réaction à des attentats, démontrant a posteriori l’inanité de cette fuite en avant.
Le Choc des civilisations est une idéologie des élites mondialistes…, inutiles pour contenir le risque terroriste, les mesures prises par les gouvernements sont en revanche efficaces pour renforcer le système de domination en réduisant les libertés publiques et durcir la surveillance ou le contrôle des citoyens. Efficaces aussi pour faire diversion aux vrais problèmes économiques et sociaux en agitant la menace de l’ennemi intérieur socio-ethnique. Effet d’une accélération de l’histoire, Manuel Valls a sauté le pas en parlant pour la première fois de guerre de civilisation, faisant référence à la fameuse théorie britannique remise au goût du jour par Samuel Huntington au début des années 1990. Prenant acte de la décomposition de l’Union Soviétique, celle-ci considère que le conflit civilisationnel fondé sur le substrat religieux s’est substitué aux clivages idéologiques qui organisaient les rapports géopolitiques entre l’Est et l’Ouest…, conséquence de la chute du communisme, la civilisation occidentale serait désormais menacée le réveil d’un Islam radical et conquérant. Nouvelle idéologie dominante des élites mondialistes, cette théorie néoconservatrice a servi de justificatif idéologique aux guerres menées par l’Empire contre les peuples d’Orient catastrophiques pour les populations des parties en présence mais hautement bénéfiques pour l’oligarchie. Prophétie autocréatrice, elle a alimenté la menace même qu’elle prétendait combattre, la destruction militaire de pays comme l’Irak ou la Lybie, la déstabilisation en sous-main de la Syrie provoquant une montée en force du fondamentalisme djihadiste et justifiant en retour de nouvelles interventions militarisées et mesures antiterroristes.
Sur le front intérieur, le modèle néoconservateur fait du musulman un opposant de fait aux valeurs de la civilisation judéo-chrétienne. Le mythe de la “cinquième colonne islamiste” ou de l’ennemi intérieur socio-ethnique, repris en boucle par les médias, est partagé par l’essentiel de la classe politique à quelques voix dissidentes près. Il alimente un rejet de l’Islam de plus en plus sensible dans les sondages d’opinion, et prêche une “fusion” avec Israël… Comme toutes les idéologies, la guerre des civilisations présente une image schématique et falsifiée du réel qui masque les enjeux fondamentaux. La vision binaire qu’elle propose (civilisation judéo-chrétienne contre Islam barbare et conquérant ou “civilisation humaine” contre “barbarie” comme dit Bernard Cazeneuve) est trompeuse car faisant de l’Islam une menace par essence, elle empêche de comprendre les racines sociales, économiques et géopolitiques du terrorisme, pourtant le seul moyen de le faire reculer efficacement en évitant une fuite en avant aux coûts faramineux pour toutes les parties en présence. La mécanique du bouc émissaire sert avant tout les intérêts des dominants qui cherchent à diviser pour mieux régner.
Cette évidence rappelle que la fonction même de l’idéologie est de protéger le système de domination : l’oligarchie a évidemment tout à perdre d’une lecture des événements qui mettrait en cause la domination occidentale, les prédations néo-coloniales et les effets déstabilisateurs de la mondialisation financière dont elle est partie prenante. Depuis les attentats de janvier, et plus encore depuis ceux de novembre, la fenêtre est grande ouverte à toutes les régressions liberticides. Le phénomène n’est pas nouveau : la présidence Sarkozy s’était faite une spécialité de promulguer une loi sécuritaire en réponse à chaque fait divers violent et médiatisé. Mais il atteint depuis un an une ampleur inédite à tel point que les garde-fous constitutionnels constituent désormais des obstacles à lever. Si les réformes de la Constitution se poursuivent dans l’indifférence générale, elles sont pourtant lourdes de conséquences. Il s’agit de normaliser et pérenniser des mesures relevant du droit d’exception avec un objectif clair : renforcer le pouvoir exécutif au détriment du pouvoir judiciaire tout en fabriquant des inégalités juridiques entre « Français de souche » et personnes d’origine étrangère.
Derrière ce qui est présenté comme une simple mesure technique (faciliter la déchéance de nationalité des « bi-nationaux ») se cache en réalité un coup d’État juridique.La majorité des lois antiterroristes promulguées depuis 1986 l’ont été après un attentat. Si aucune d’elles n’a empêché la tragédie de se reproduire, elles ont en revanche permis au pouvoir de reprendre la main face à une situation de désordre. Décréter que le droit existant ne suffit pas à répondre à une situation définie comme exceptionnelle est le fait du Prince, d’après Carl Schmitt : “Est souverain celui qui décide de la situation exceptionnelle”… Et à situation exceptionnelle, droit d’exception…, les attentats de 2015 ont ouvert la porte à de telles aventures où l’enjeu réel est de restaurer un pouvoir politique mis à mal. Le résultat est bien là puisque la manipulation a fait regagner quelques points à un exécutif totalement discrédité…, mais les dégâts collatéraux sont considérables : la réforme de la Constitution qui pérennise l’état d’urgence a déjà permis au pouvoir de museler la contestation sociale en laminant les garde-fous juridiques et la réforme à venir de la déchéance de la nationalité, qui constitue le volet législatif du plan contre le terrorisme, est de la même veine.
Le droit existant permet de déchoir un individu ayant acquis la nationalité française (par droit du sol, mariage ou naturalisation) s’il est condamné pour certains crimes ou délits : avoir porté atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation ou s’être livré au profit d’un Etat étranger à des actes incompatibles avec la qualité de Français et préjudiciables aux intérêts de la France, notamment (Quid de Bernard Henri-Levy et Nicolas Sarkozy engageant “leur” France dans un massacre camouflé en conflit humanitaire créé de toutes pièces). Il est prévu que seules les personnes françaises depuis moins de dix ans peuvent être privées de la nationalité…, le délai est étendu à quinze ans si elles ont commis un crime ou un délit constituant “une atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation”. La loi permet même de déchoir un Français né Français s’il “se comporte en fait comme le national d’un pays étranger” (article 23-7 du Code Civil) afin de sanctionner les faits d’espionnage ou de collaboration avec l’ennemi (Quid de Manuel Valls, indéfectible ami d’Israël engageant “sa” France dans un massacre “ciblé” en Syrie et au Mali, pays souverains)…
La réforme de la Constitution a pour objectif d’étendre la déchéance de leur nationalité aux Français binationaux nés Français, et non plus seulement à ceux ayant acquis cette nationalité après leur naissance. Il nécessite la révision de l’article 34 de la Constitution qui définit la loi et délimite son domaine. Quand la mesure sera votée, il reviendra ensuite au Parlement de définir le champ des infractions concernées. La loi pourra même avoir un effet rétroactif (concerner des personnes déjà condamnées) au cas où elle serait inscrite dans le Code Civil.De l’aveu même du Premier Ministre : “l’efficacité de cette réforme n’est pas l’enjeu premier”. On s’en doute un peu : la déchéance de sa nationalité est sans doute le cadet des soucis d’un terroriste prêt à se faire exploser ! Il ajoute : “c’est une mesure à caractère hautement symbolique”… Symbolique de quoi ? D’une dérive autoritaire destinée à redonner du crédit à un exécutif mis en échec sur le front économique et social. L’enjeu est bien d’asseoir François Hollande en chef de guerre contre le terrorisme… et contre le djihadisme sur le territoire syrien (entre autres), les deux étant respectivement le front intérieur et extérieur d’une même guerre de civilisation.
C’est la discrimination ethnico-religieuse au service de l’Empire…, comme ce fut le cas des lois discriminatoires anti-voiles promulguées sous couvert de défense de la laïcité, l’enjeu de cette réforme est de créer deux catégories de Français : ceux à qui on peut retirer la nationalité (les binationaux qu’ils soient naturalisés ou nés Français) et les autres dont la nationalité française est définitivement acquise…, avec en ligne de mire, les éternels boucs émissaires : stigmatiser encore un peu plus l’Islam en associant binationalité et terrorisme, le tout au profit de la guerre de civilisation, afin de préparer l’opinion à une guerre militarisée de longue durée, objectif premier de la réforme.C’est un retour assumé au pétainisme…, comme le disait Marx ; “les grands événements se produisent toujours deux fois, la première fois comme une tragédie, la seconde comme une farce”. Bien sûr, François Hollande n’est pas le Maréchal Pétain… mais force est de constater que la seule fois où la France a dénaturalisé des Français, c’était par loi du 22 juillet 1940, sous le régime de Vichy, juste avant de voter une loi sur le statut des juifs.
Une mesure similaire prévue en Belgique a provoqué la charge d’un Ministre rappelant que la déchéance de la nationalité était l’arme de régimes autoritaires. Les mêmes causes produisent-elles les mêmes effets ? L’aggravation continue de la crise économique face à laquelle l’exécutif semble totalement impuissant n’est sans doute pas étrangère à la fuite en avant liberticide de la présidence Hollande critiquée même à droite par Alain Juppé. La réponse, dès lors, ne peut qu’être politique : appeler à l’unité nationale contre le terrorisme pour resserrer les rangs et mettre en suspens les revendications sociales, faire du musulman une victime de substitution pour faire diversion face aux problèmes réels, donner à l’exécutif les moyens de repérer, traquer et museler les opposants, tout en préparant l’opinion aux inévitables sacrifices de la “guerre contre le terrorisme”… A ce sujet, le “terrorisme” a bon dos…, faut-il savoir de quoi “on cause”…, a une époque (non révolue) c’est “le terrorisme” qui était l’arme des résistants dans la France occupée par les Nazis, c’était aussi l’arme utilisée par les sionistes pour obtenir un “Etat-Juif”… “Il n’est nul besoin de promulguer des lois liberticides pour se souvenir de l’abominable Holocauste, mais puisque les lobby’s sionistes s’y activent, hurlant à l’antisémitisme pour un oui ou un non, alors il faut remettre en mémoire ce qui a précédé la naissance de la nation Juive” (dixit Harry Trumann dans son livre : l’Etat d’Israël)…
Terrorisme, terroristes… Eretz Yisrael… La vraie histoire qu’on vous cache !