Mes tranches de vie obscènes avec Benoit XVI et mon épopée sexuelle expiratrice…
J’ai encore fait un rêve érotique cette nuit, un rêve où je couvrais le cher souverain pontife, Benoît, le XVIème du nom, de mes plus tendres attentions.
Mes mains caressaient avec ferveur sa frêle houppe albâtre alors que j’inondais son front de milliers de baisers passionnés.
Las, mes yeux plongeaient dans l’azur de son regard et mon cœur embrasé d’un feu inextinguible, irradié par la lumière effervescente de l’aura du saint homme, impulsait dans tout mon être, au moindre battement, la foi en son divin message.
D’une vigueur emprunte d’impatience et d’envie, je retirais sa noble calotte et la projetais au loin. Ses cheveux en bataille éveillaient alors en mon imaginaire, les plus inavouables désirs.
D’une secousse, il ôtait sa soutane et, dans la continuité de son geste, empoignait mes habits, les arrachant avec véhémence, assurance et envie.
Nos corps nus, perlant de désir, chutaient, comme happés par les lois de l’attraction universelle, ils s’enchevêtraient alors, pris d’une insatiable frénésie.
Leur chaleur, leur moiteur se confondaient, indissociables, en une émulsion fluctuante pourtant, troublant nos sens et nos certitudes, comme si nos chairs bouillonnaient.
Quant à nos âmes, elles carillonnaient de concert, exemptes d’impureté, affranchies de nos enveloppes terrestres, sublimées par la proximité l’une de l’autre.
Nous avions alors l’impression de goûter, un bref instant, à un échantillon d’éternité et d’absolu. Ennivré d’affection à mon égard, Benoît portait ses lèvres à mes oreilles… et, entre deux feulements, me susurrait dans un ricanement complice presque imperceptible : Aimez-vous les uns les autres…, comme disait l’autre.
J’avais alors compris son petit manège et ce qu’il attendait de moi derrière ses allusions à peine voilées.
Et c’est en chantonnant, guilleret : Aimez-vous les uns dans les autres…, que je l’enculai dix fois de suite en tapant sa tête sur le parquet, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de capotes dans la boite.
En me réveillant en sueur, un profond dégout me gagnait.
Je me répétais en boucle que tout cela n’était qu’un horrible cauchemar mais ça ne suffisait pas.
Je m’enfermai alors une heure dans les toilettes pour y vomir jusqu’à ce que je sois vidé de toute la bile en mon être, comme pour me purger de toute cette pourriture qui me gangrénait, incompatible avec la morale que je m’étais choisie et indépendante de toute ma volonté.
Tout cela n’était tellement pas moi.
Comment pouvais-je secréter inconsciemment de telles pensées infectes ?
Oh, le pape et l’homosexualité, en rêve, ça pouvait encore aller, mais tout ce miel, tous ces bons sentiments, toutes ces attentions mues par un pseudo romantisme puant à deux balles… et ce coté fleur bleu bidon que je ne souhaiterais pas au plus crétin des puceaux en manque…, c’était bien plus que je ne pouvais en supporter.
Il y avait cette nana qui m’intriguait tant au café de la gare.
Çà faisait de cela plusieurs mois que je l’observais sans rien dire.
Immanquablement presque tous les matins, elle prenait son petit serré en terrasse avant de s’engouffrer dans la bouche menant au quai C.
Toujours bien sapée, sa tignasse blonde rassemblée en chignon, tailleur, petites lunettes noires, impeccable BCBG, un brin trop sûre d’elle-même, soit, mais cette part d’ombre s’ajoutait au mystère auréolant sa personne, ce qui ne manquait pas de m’émoustiller.
Il fallait que je me change les idées.
Ce matin là, je décidai de lui déballer in extenso tout ce que j’avais à lui dire.
Je m’en allai la rejoindre à sa table et, entrelaçant ses mains, me lançai dans une longue tirade : Mademoiselle, voyez-vous, l’amour est un mythe, ou tout du moins la manière dont il est communément présenté. Certains y voient du beau, de l’absolu, la quintessence de leur être même. Je n’y vois qu’un mécanisme de la survie du groupe, un process optimal fruit de la sélection des espèces, un leurre de la nature pour nous pousser à nous reproduire. L’amour, c’est basiquement biologique. Oh, je ne conteste pas qu’on puisse construire autour de cet état de fait des tas de repères et de mensonges pour rendre nos existences un peu plus supportables, mais je pense sincèrement que ceux qui veulent y voir fondamentalement autre chose, ont une vision anthropocentrique, voire égocentrique, de la vie. De plus, les recettes biologiques de l’amour sont bien connues à présent : une poignée de phéromones par ci, quelques pincées d’hormones par là, une dose de neurotransmetteurs… et le tour est joué. Il n’y a rien de romantique, rien de fleur bleue, là dedans. Et ça n’est pas tant la mièvrerie intrinsèque à ces modes de pensées qui m’incommode, mais leur fâcheuse tendance à s’appuyer sur le déterminisme, la destinée, alors que culturellement, bien qu’athée, tous mes fondements proviennent de la pensée catholique : je crois au libre arbitre, je crois que suis le seul à être maître de mes actions… et je me lève fièrement en tant que responsable de mes actes et de leurs conséquences même si le jugement dernier me laisse absolument indifférent et que la crainte qu’il devrait m’inspirer ne pèse en rien dans mes choix…
La jeune femme, prise au dépourvu, ébaudie, s’emmura dans un silence qui, somme toute, fut le bienvenu.
Qu’aurait-elle pu m’invectiver ?
A la fin de mon monologue, simplement, elle laissa quelques pièces sur la table, se leva me lançant un grand sourire, puis sans mot, en me fixant du regard, elle recula, troublée jusqu’à la bouche la menant au quai C où elle disparu.
C’est serein, en suite de mon épopée expiatrice, que je poursuivis ma journée, pensant m’être définitivement débarrassé de mes obsédantes pensées impures.
J’étais loin de me douter qu’il ne s’agissait que d’un prélude au mal qui allait me gangréner plusieurs mois durant.
Si ça ne m’était arrivé qu’une seule fois, je m’en serais bien plus amusé qu’autre chose.
Cependant ces pensées cauchemardesques ne cessèrent de me hanter tout le long de la semaine qui suivit.
De plus en plus persistantes, de plus en plus précises.
Le souverain pontife y avait toujours une place de premier ordre, mystérieusement.
Les tranches de vie rêvées étaient quant à elles bien différentes à chaque fois cependant.
Tantôt nous étions en groupe, tantôt seuls, tantôt utilisant des reliques religieuses en lieu et place de jouets sexuels.
Ces tranches de vie donc obscènes voire pornographiques de prime abord, étaient en réalité, empruntes d’un romantisme dégueulasse, enrobées d’une mièvrerie à donner la nausée.
La honte était vraiment insoutenable.
Il fallait que je trouve un moyen de m’en défaire avant de péter un câble.
Je crois que tout à commencé le jour où j’ai vu dans son intégralité cette conférence de presse du 17 mars 2009, lorsqu’un journaliste a posé cette question un peu taquine au Pape : Saint-Père, parmi les nombreux maux dont souffre l’Afrique, il y a en particulier la propagation du sida. La position de l’Eglise catholique sur les moyens de lutter contre le sida est souvent considérée irréaliste et inefficace. Allez-vous aborder ce thème durant votre voyage ?
Et Benoît de répondre dans son incommensurable mansuétude : Je dirais le contraire. Je pense que l’entité la plus efficace, la plus présente sur le front de la lutte contre le sida est justement l’Eglise catholique, avec ses mouvements, avec ses réalités diverses. Je pense à la communauté de Sant’Egidio qui fait tellement, de manière visible et aussi invisible, pour la lutte contre le sida, je pense aux Camilliens, à toutes les sœurs qui sont au service des malades… Je dirais que l’on ne peut vaincre ce problème du sida uniquement avec des slogans publicitaires. S’il n’y a pas l’âme, si les Africains ne s’aident pas, on ne peut résoudre ce fléau en distribuant des préservatifs : au contraire, cela risque d’augmenter le problème. On ne peut trouver la solution que dans un double engagement : le premier, une humanisation de la sexualité, c’est à dire un renouveau spirituel et humain qui implique une nouvelle façon de se comporter l’un envers l’autre, et le second, une amitié vraie, surtout envers ceux qui souffrent, la disponibilité à être avec les malades, au prix aussi de sacrifices et de renoncements personnels. Ce sont ces facteurs qui aident et qui portent des progrès visibles. Autrement dit, notre effort est double : d’une part, renouveler l’homme intérieurement, donner une force spirituelle et humaine pour un comportement juste à l’égard de son propre corps et de celui de l’autre ; d’autre part, notre capacité à souffrir avec ceux qui souffrent, à rester présent dans les situations d’épreuve. Il me semble que c’est la réponse juste, l’Eglise agit ainsi et offre par là même une contribution très grande et très importante. Nous remercions tous ceux qui le font.
Effectivement, ça n’est pas le discours en lui-même, somme toute assez classique de la part d’un officiel de l’église, qui ma choqué.
C’est, en tout cas, ce que j’ai cru dans un premier temps.
Toute cette tactique des mass-médias visant à n’extraire qu’un seul bout de phrase de ce discours : on ne peut résoudre ce fléau en distribuant des préservatifs : au contraire, cela risque d’augmenter le problème… et à répéter cet extrait de citation en boucle, c’est ce qui m’a profondément marqué.
Ce caillassage en règle, cette lapidation publique, à porté la figure du pape en mon inconscient à coté de celle d’autres martyrs de la connerie humaine, car j’ai fini par le comprendre, rien de tout cela n’était orchestré ou prémédité.
Nous ne sommes que des crétins réactionnaires… et propager les rumeurs mécaniquement, c’est inscrit dans nos réflexes de survie.
Quoi qu’il en soit, cette prise de conscience n’a en rien résolu mes problèmes.
L’autre soir je me suis surpris en pleine lutte pour ne pas être terrassé par le sommeil.
J’en étais arrivé au point d’appréhender mes cauchemars stupides, et je souffrais de fait d’importantes crises d’insomnie.
Toute l’horreur qui m’habitait n’y put cependant pas grand-chose.
Après quelques clignements des paupières, je sombrai finalement vaincu par le manque de repos.
C’est alors que j’eus à subir un piètre monologue, un rêve où, en dépit de toutes mes précautions, je côtoyais le Saint-Père comme je le redoutais : Pauvre Benoît, tu es bien sot…
J’étais nu à quatre pattes devant le Souverain Pontife : Assez sot pour tendre aux medias la perche qui va te percer le cœur…
Ma tête se relevait humblement pour plonger dans son captivant regard teuton : Assez stupide pour tendre l’autre joue…
Les paumes serrées dans le prolongement de ma génuflexion : Ô mon cher et tendre, tous ces vautours avides de spectacle se sont pressé de déchiqueter ton noble discours, de ne mettre en avant que des bribes insignifiantes, sorties de leur contexte…
Je tenais son sceptre turgescent au creux de ma prière : Au lieu de tous ces gardes Suisses, inutiles et ridicules, pourquoi ne t’entoures tu pas, au Vatican, d’experts en communication ?
Et alors sur le point de gober son sexe d’un seul tenant, je me réveillai en sursaut et vomis à même ma couche.
Toute éducation est bonne si elle sert de rampe de lancement, de référentiel à l’enfant pour appréhender le monde à sa manière.
C’est comme cela que je me suis écarté de la foi, c’est comme cela que j’ai renié la religion qu’on m’a inculqué de force, sans faire de vague, avec les outils de la raison, petit à petit, sans fracas ni scandale.
Je ne serai jamais assez reconnaissant envers mes parents.
Ils m’ont offert l’opportunité d’avoir une tête bien pleine et la liberté de faire ce que bon me semblait de toutes ces connaissances.
Je me suis replongé dans la bible.
Il y a des intuitions qui ne trompent pas.
C’était indubitablement une invitation de mon subconscient.
Au cours de mes recherches, cependant, je pense avoir franchi un cap supplémentaire dans ma détestation de la condition humaine, voire de l’humanité au sens large.
J’ai de nouveau ressenti le besoin de partager mes pensées vagabondes avec cette fille du café de la gare.
J’ai senti une profondeur impressionnante en cette personne la fois dernière et même si mes confessions n’ont pu m’apporter la paix intérieure, le sourire de ma confidente muette à égayé ma journée.
Elle n’a pas semblé surprise quand je me suis approché de sa table en terrasse et elle n’a pas plus bronché lorsque j’ai enlacé ses mains, agrippant par là-même sa tasse.
C’est en perçant son regard que je me suis de nouveau jeté dans le vide : Mademoiselle, j’ai compris que l’amour n’est pas le seul leurre de la nature favorisant la survie du troupeau aux dépends de celle anecdotique de l’individu. La plupart des actions auxquelles nous voulons bien donner un sens profond et louable, s’inscrit dans la même logique implacable. Prenons l’empathie ou l’amour de notre prochain, quoi de plus noble me direz-vous ? Je suis désormais convaincu que derrière cette grandeur d’âme que l’on associe à la compassion, il n’y a rien d’autre qu’un mécanisme biologique créant une force de liaison entre les hommes pour pérenniser l’humanité , accroitre statistiquement les chances de survie du groupe par l’asservissement latent de l’individu . Il n’y a aucune grandeur d’âme associée à l’empathie par défaut, il n’y a que celle que nous voulons bien lui attribuer afin de nous placer au centre de l’univers. Au plus basique des niveaux, l’empathie, c’est juste bêtement machinal. De la même manière qu’on se met à bailler lorsqu’on aperçoit un alter ego le faire, de même qu’un haut-le-cœur nous étreint quand on surprend quelqu’un qui vomit, on souffre face à une personne qui a mal, on compatit avec celui que la douleur terrasse, simplement parce que l’identification pousse à la précaution, et qu’il est bon pour l’intelligence collective de tirer des enseignements de ses erreurs par quelques actions réflexe. C’est un phénomène de mimétique inconsciente, de résonance neuronale, d’harmonique cérébrale, un programme héréditaire induit par un automate à un autre, un signal envoyé par un émetteur, capté par un récepteur et enclenchant un enregistrement. Je parle ici du déclanchement et non de toute la vanité qui en découle, fruit des circonvolutions qui nous habitent, ces feux en nous qui nous laissent à penser que nous sommes uniques. Que nous pouvons être pathétiques à vouloir nous entêter à sublimer dans l’erreur ce qui pourrait nous révéler sous notre vrai jour. Nous souffrons d’un vital complexe de supériorité doublé d’un puissant syndrome d’auto-persuasion, deux verrous nous interdisant à jamais de nous concevoir tels que nous sommes en réalité, de simples objets au milieu d’autres objets, des conglomérats de matière régis par à peine un peu plus de lois que les corps dits inertes. Ne voyez-vous pas tous ces sacs de viande protéiformes qui nous entourent ? Ne voyez vous pas l’absurdité de nos vies ?
Encore une fois, l’intrigante demoiselle avait reproduit le même rituel que la fois précédente.
Elle s’était faufilée respectueusement après avoir attendu la fin de ma tirade, esquissant le même sourire et m’offrant donc la même récompense que la fois précédente, celle-là même que j’étais venu rechercher cette fois-ci.
Car je m’étais pris à mon propre jeu.
Moi qui voulais susciter un choc, la première fois, moi qui voulais me servir de cette personne, pour évacuer toute la mièvrerie qui commençait à peine à me hanter à l’époque, en exposant brutalement qu’elles étaient les vraies lois de la nature, quels étaient les mensonges sur lesquels étaient battis les fondements de nos sociétés et de nos égos, j’étais, in fine, le seul dupe dans l’histoire.
Et j’avais reçu en pleine poire le backdraft du feu que j’avais sciemment déclenché.
Mes hantises redoublèrent en fréquence et en intensité aussi je me promettais de ne plus jamais tenter de revoir cette insolente petite trainée.
Seules les Saintes écritures pouvaient me sortir de ce traquenard.
C’était devenu une certitude.
C’est alors que j’ai repris les commandements divins.
Je voulais les revoir à ma sauce car tout y est question de lecture, d’interprétation et d’état d’esprit.
Si nous laissons de coté la vanité humaine, celle qui nous pousse à créer un dieu pour mieux nous sublimer en le décrivant à notre propre image, avec nos qualités, nos défauts, ceux là même qu’on exhorte en réalité, ce qui nous déifie de fait, si on fait fi de cette subjugation vitale que nous avons de nous même et de nos pairs… et qu’on lit le décalogue au travers du prisme du scepticisme et avec le cynisme de circonstance, qu’y découvrons nous ?
Il n’y a aucune noblesse dans nos actes maladroits et médiocres.
Le libre arbitre de chacun est dilué dans le libre arbitre collectif, a tel point qu’il ne pèse plus grand-chose, à tel point que nos champs d’action si restreints réduisent nos choix à un ensemble fini et dénombrable de réflexes de survie.
On pourrait même pour chaque individu établir une loi locale en fonction de son entourage pour anticiper quel est l’ensemble de ces choix et à chaque instant faire intervenir une fonction aléatoire pour isoler quels sont dans cet ensemble, les choix les plus à même d’être pris.
Voila ce que j’ai compris dans le décalogue, le contraire même de ce que toute mon éducation et mes convictions me laissaient à penser : La fatalité existe, c’est une fonction statistique.
Nous ne sommes que des opérateurs mathématiques auto reprogrammables baignant dans leur propre simulation d’une dualité fantasmée, des machines de Turing en mode exploration, des automates en mode introspectif, exécutant des bouts de séquences pré codées.
Toutes mes obsessions m’ont inexorablement conduit à lire et à interpréter le décalogue tel qu’il apparait dans l’Exode 20 2-17.
Je ne sais plus si je crois, si je ne crois pas, je ne sais plus si je crois ne pas croire, ou si je ne crois pas croire.
J’exécute.
Il y a d’intrigantes ressemblances en tous cas entre les commandements de Dieu à l’Homme… et ceux d’un Operating System à un thread qu’il viendrait de lancer.
Il y a d’étonnantes notions mathématiques intrinsèquement contenues dans les commandements, cela leur donne une portée universelle.
J’ai décidé d’une chose : Voici le dernier choix que je ferai dans ma vie, reformater mon esprit corrompu en lançant le programme d’initialisation contenu dans le décalogue.
–REBOOT * * *
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—
–Launching GOD 1.0
.
20.02 Je suis l’Éternel, ton Dieu, qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte, de la maison de servitude.
20.03 Tu n’auras pas d’autres dieux devant ma face.
=> programming paradigm DEFINED
.
20.04 Tu ne te feras point d’image taillée, ni de représentation quelconque des choses qui sont en haut dans les cieux, qui sont en bas sur la terre, et qui sont dans les eaux plus bas que la terre.
20.05 Tu ne te prosterneras point devant elles et tu ne les serviras point ; car moi, l’Éternel, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux, qui punis l’iniquité des pères sur les enfants jusqu’à la troisième et la quatrième génération de ceux qui me haïssent.
20.06 Et qui fais miséricorde jusqu’en mille générations à ceux qui m’aiment et qui gardent mes commandements.
=>object oriented language ACTIVATED
=>priority handler ACTIVATED
.
20.07 Tu ne prendras point le nom de l’Éternel, ton Dieu, en vain ; car l’Éternel ne laissera point impuni celui qui prendra son nom en vain.
=>bug tracking system ON
.
20.08 Souviens-toi du jour du repos, pour le sanctifier.
20.09 Tu travailleras six jours, et tu feras tout ton ouvrage.
20.10 Mais le septième jour est le jour du repos de l’Éternel, ton Dieu : tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bétail, ni l’étranger qui est dans tes portes.
20.11 Car en six jours l’Éternel a fait les cieux, la terre et la mer, et tout ce qui y est contenu, et il s’est reposé le septième jour : C’est pourquoi l’Éternel a béni le jour du repos et l’a sanctifié.
=> multitask alternated control ON
.
20.12 Honore ton père et ta mère, afin que tes jours se prolongent dans le pays que l’Éternel, ton Dieu, te donne.
=>hierarchy handler ACTIVATED
.
20.13 Tu ne commettras point d’assassinat.
=>destructor handler ACTIVATED
.
20.14 Tu ne commettras point d’adultère.
=>constructor handler ACTIVATED
.
20.15 Tu ne déroberas point.
=>global and local values DEFINED
.
20.16 Tu ne porteras point de faux témoignage contre ton prochain.
=>logical system LOCKED
.
20.17 Tu ne convoiteras point la maison de ton prochain ; tu ne convoiteras point la femme de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne, ni aucune chose qui appartienne à ton prochain.
=>inheritance handler ACTIVATED
=>attributes and methods DEFINED
.
.
.
[PROGRAM 10.551]
Notre Saint Père, qui êtes aux cieux ;
Que votre nom soit sanctifié ;
Que votre règne arrive…
Benoît pose ses yeux sur ma personne.
Il me caresse les cheveux avec la plus tendre des attentions.
Mes genoux sont en sang.
Une évidence s’impose et occupe bientôt tout l’espace aseptisé dans lequel nous baignions.
Que votre volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donnez-nous aujourd’hui notre pain quotidien…
Mes paumes se desserrent.
Mon regard est attiré par une bible jonchant le sol que je n’avais pas remarqué jusqu’alors.
Je m’en saisis.
Pardonnez-nous nos offenses, comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés.
J’ouvre une page au hasard.
Ne nous laissez pas succomber à la tentation.
Mais délivrez-nous du mal.
J’y lis Romains 13-9 Les commandements se résument à cette parole : Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
Ainsi soit-il…
Je rabats violement les deux imposantes parties du livre ouvert sur les saints bijoux de famille de Benoit.
[PROGRAM 10.728]
J’inocule.
Tu inocules.
Il inocule.
Nous inoculons.
Vous inoculez.
Ils inoculent.
Je suis allé retrouver la fille au café de la gare.
Cette fois-ci j’ai voulu mettre les choses au point.
Je suis directement allé la rejoindre à sa table et j’ai envoyé sa putain de tasse valdinguer, alors j’y ai pris les mains et les ai porté sur mon cœur, tout en lui gueulant à la face : Wohhooouu. J’suis un guedin dans ma chetron. Comment qu’j’en ai rien à battre d’avoir un comportement à risque. Rien à battre, je serre tout qu’est ce qui passe. J’me tape tout qu’est ce qui se laisse pécho. D’la meuf, du keum, du jeune, du ieuv, rien à battre, moi, j’suis à donf dans mon ketru. portnawak, portnawou, portnacomment, rien n’me résiste. J’t’en plie des dizaines et des dizaines par jour… téma ouam la forme d’athlète de ouf que j’tiens. Le virus ? Ben çà fait longtemps que je l’ai en dedans de moi, hein. Si, quant même… Si j’ai conscience du péril ? Si j’ai pas peur de contaminer ? Ben non, qu’est ce tu crois ? Rien à branler. Je donne sans compter moi, j’file de l’amour gratos à tous ceux qui n’en veulent… et pis même j’vais t’l’avouer. J’serais super content que ceux à qui j’refourge la camelote, ben y t’en choppent 3,4, des comme eux, et même qu’çà recommence encore et encore. Plus on est de fous, plus on rit. J’prévois d’aller en Afrique hein, même, c’est qu’j’étends mon terrain d’chasse, qu’est ce tu crois ? J’vais m’lacher, c’est qu’y a du monde là-bas, du client potentiel. TaKataKaTakATAKAta ! A la chaine que j’vais me les faire. C’est le cureton qui croit en moi, hein. J’suis un bon VRP qu’y me dit, un bon zouaille. C’est important pour la quête, vous savez… Et pis missionnaire, c’est ma passion. La conversion des autres, c’est mon dada. Ben ouais, qu’est ce que tu croyais, ma truie ? C’est pour t’inoculer la foi que j’t’ai fait tout ce petit manège jusqu’à présent. C’est pour te convertir à toutes mes croyances de merde, en mon dieu sauveur, à sa miséricorde dans ton cul salope !
C’est la dernière fois que j’ai vu la fille.
La dernière image que je garderais d’elle est celle d’une pétasse affolée se cassant la gueule dans les escaliers du passage conduisant au quai C.
[PROGRAM 11.665]
Avec Philou, on a fait une petite descente en Afrique pour leur montrer comment humaniser leurs relations sexuelles et comment tenir la main aux malades en train de crever.
Parce qu’ils ne savent pas le faire tous seuls, Philou, me l’a avoué.
Il pense aussi que ce sont des putains d’animaux, qu’ils n’ont probablement pas d’âme, mais qu’on marquerait plein de points pour aller au paradis en répandant la bonne parole ici en terrain vierge.
On avait nos guns.
Y avait tous ces connards qui te leur balançaient des capotes par flopées à la gueule.
Ils scandaient leurs slogans démoniaques en plongeant leurs mains dans leurs grands sacs estampillés ONG.
Ils te choppaient de grosses poignées de capotes dès qu’ils trouvaient un petit africain et ils te les lui faisaient bouffer en maugréant des : Fous ta capote, mon pote… ou encore des : Si t’es pas un âne, cellophane ta banane…
C’est Philou qui a shooté le premier.
D’ailleurs il s’est gouré et a fait sauter la tronche du gamin.
Ça a laissé le temps aux deux humanitaires de se tourner vers nous et de nous attaquer en propageant aux quatre vents des : Si t’es un homme, met la gomme…
Y en a un que j’ai calmé net, en le visant au ventre.
Il est parti dans un long râle : Le plastooooc t’évite les cloquuuees… argh…
En me retournant, j’ai vu que Philou était en mauvaise posture.
L’humanitaire l’avait plaqué au sol et tentait de le désarmer.
Mon canon s’était enrayé, manque de pot.
C’est là que j’ai choppé un préservatif qui trainait par terre et que j’ai rapidement déballé d’un coup de dents.
C’était du king size.
Loués soient les standards du coin, sans qui je ne serais plus là.
J’ai enfilé la tête du gars dans la capote comme si c’était une cagoule puis je lui ai filé un grand coup de pied dans l’arrière train.
Il se tortillait dans la poussière en faisant des roulés boulés mais n’arrivait pas à se défaire du condom.
Il est mort rapidement, étouffé.
C’est alors que Philou s’est pointé en se massant le cou et qu’il lui a lancé : Tu vois bien que la capote, ça t’empêche pas de chopper la crève ?
[PROGRAM 11.712]Ce qu’il y a de terrifiant quand on vit en suivant les règles de sa nature profonde, c’est-à-dire celles d’un automate, d’un robot qui a su transcender l’hypocrisie ancestrale qui voit en l’Homme la finalité de la création, c’est qu’on ne sait plus trop bien ce qui est rêve et ce qui est réalité.
Tout se confond.
Tout est simulation.
La frontière entre l’intérieur et l’extérieur s’amenuise au point de disparaitre au bout d’un temps assez long.
Dans mon cas de figure, je pense que c’est ce qui me sauvera.
Tout s’arrangera plus tard.
On a fait un petit bivouac à l’entrée du désert. A la tombée de la nuit, on s’est engouffré sous la tente.
J’ai enculé Benoît à sec toute la nuit durant, jusqu’à ce que ça commence à fumer, jusqu’à ce que des braises ne se forment et que ça amorce un petit foyer dans son cul.
Une combustion par friction s’est opérée.
Une chaleur emprunte d’amour s’est répandue dans tout mon être et le sien.
Je crois que c’est à ce moment qu’il a jouit.
Il s’est alors levé, les flammes s’étaient propagées dans tout son corps.
Il a dansé un petit moment avant de vomir ses organes dans ses cendres.
Ça sentait le caoutchouc brûlé…
Amen !