Mon manège à moi, c’est toi
La vie ne serait-elle qu’un trou gigantesque dans lequel on brûle à petit feu, jusqu’à la cendre, les décombres de nos personnalités pour calciner les émotions et emplir le vide de l’existence par des débris d’histoires qui voletteront dans les mémoires ?
Débris d’histoires…
Les histoires sont la passion des fils qui voudraient comprendre les pères.
Leurs débris sont ce qu’ils en comprennent, toujours trop tard !
Gamin, “on” nous pousse à posséder le monde, à cueillir des pommes qu’on dit belles et nécessaires mais souvent percées des vers du mécontentement et de notre imaginaire contrarié.
Pourtant notre destin ne permet que de faire de la compote avec les pommes de l’espoir…
A l’inverse de la routine indigeste, de la fonctionnarisation des cœurs et des idées qui mènent au “politiquement correct”, foulant des pieds le chagrin pudique des illusions perdues qui aboutit au pays du Grand Jamais, on peut se nourrir d’épectases heureuses que l’on savourera jusqu’à la fin de la bouteille pour n’en pas laisser une seule goutte à la Camarde lorsqu’elle viendra…
Prenez mon cas qui vous exaspère tant et tant que vous en tournez au délire !
Je me maintien à l’écart du monde, de manière quasi absolue, et parfois exaspérante.
Je ne livre de moi-même, que des boutades, un humour parfois triste et provocant.
Il y a un côté moine en moi, un aspect bouddhiste de la dérision qui fait peur aux internautes, je dérive sur l’océan de notre société en appelant les tempêtes et, si j’ai l’air vague, ce sont des clapotis mélancoliques qui nous font tanguer…
L’univers a besoin d’humains qui sont des points fixes, paratonnerres marginaux et émetteurs qui signalent les récifs qui feront exploser les coques de noix de nos suffisances et insuffisances.
Cela ne me fait pas éprouver l’énorme besoin d’être aimé, je m’en moque tant qu’à jouissance quotidienne, préférant la tendresse piquante et l’amour vache !
C’est une sagesse portée par les excès plus que par la routine indigne des aventuriers immobiles….
Si vous souffrez moralement d’être mis de côté, exclus de la vie, si vous êtes déjà morts avant d’avoir rendu le dernier souffle à cause d’une résignation ambiante, essayez l’audace, la fantaisie, coupez votre cravate dessous le nœud, teignez vos cheveux en bleu et rouge, roulez en tricycle dans Paris, et surtout. , surtout…, profitez de tout et rien, de ceux que vous aimez, dites-leur, même si c’est difficile, pour vous éviter de plus tard penser de manière lancinante comme un couteau mille fois retourné dans votre plaie ; “Pourquoi ne profite-t-on pas des gens quand ils sont là ?“.
Parce que sinon, vous deviendrez des peurs de mourir et peurs de vivre n’ayant même pas gardé comme le vieux filou que je suis, une bille de vos jeux de jeunesse dans une main serrée, pour l’emmener là où les anges chantent d’amertumes et regrets en regardant un sein pas saint…
“Mon manège à moi, c’est toi….”