No Future…
Il en existe finalement peu, qu’on les dise d’hier ou d’aujourd’hui (combien sont-ils ?), parvenus dans leur vie à un tel degré d’exigence.
Généralement ignorés ou mis de côté en raison de leur radicalité totale, pourtant source d’inspiration chez les plus grands, leurs écrits livrent des œuvres massives, mais d’une puissance inégalée, des cauchemars hallucinés, sur la déliquescence d’une société maudite et avilie où certains et certaines, sans l’être…, se suicident à une mort de trop de vie inutile…, tandis que des âmes damnées alentours d’eux, valsent à n’en plus finir sur un air d’accordéon entêtant.
Nourris de tous les clichés propres à effrayer la masse grand public, ils tentent pourtant à une forme de pureté, d’essence même de l’écriture, les poussant hors d’eux-mêmes, dans leurs derniers retranchements, jusqu’aux limites consumées de leur style d’écriture improbable, ou la fin d’un monde, enjeu essentiel, prend une résonance intime, plus évidente.
Hanté par le fantôme de Nietzsche qui, après avoir enlacé un cheval d’attelage qui venait d’être brutalisé par un cocher, a sombré dans la folie, passant les dernières années de sa vie en état quasi végétatif… je cauchemarde de vivre dans un monde de consommation effrénée, ou les loisirs se confondent avec les “courses”; les achats obligés et répétitifs dans les Grandes-surfaces qui ont tué les commerces de proximité et la majeure partie de la classe moyenne devenue une classe paupérisée dont les membres gangrenés finissent par survivre, reclus dans d’infâmes taudis ou de vieilles masures au fond de quartiers d’épouvantes… et dans le plus strict dénuement.
Et pendant qu’ils se laissent ainsi mourir, refusant de manger ou de sortir, l’Apocalypse dehors fait rage : brume pénétrante, bourrasques effrénées, sols et verdure desséchés…, mais surtout taxes augmentées, impôts alourdis, libertés supprimées…, devoirs, obligations et soumissions ayant remplacé les libertés…, une apocalypse prête à engloutir le monde d’un éternel linceul de ténèbres.
Tout comme tant d’autres qui savent et peuvent encore penser, j’observe patiemment… et dans un pessimisme total…, le lent désagrégement de l’humanité, scandé par une litanie obsédante, funèbre, faite d’orgues et de violoncelles…, dont les derniers représentants sont des zombies à qui on demande de voter “OUI” sans penser, à tout et n’importe quoi…, Europe, Taxes, Impôts, Terrorisme, CIA, Mossad, Lois liberticides, ONU, Gaza, Liban, Libye, Syrie, Afghanistan, Irak, Iran, Serbie, Géorgie…, entre leur consommation obligée et leur laborieux quotidien, qui ne sont, chacun à leur façon, qu’un inéluctable châtiment !
Même en essayant d’y échapper, fuyant leurs offices dans une tempête financière de plus en plus terrifiante, traînant avec elle poussières et feuilles d’impôts comme des tourbillons de cendres, les gens lambda encadrés par leurs fonctionnaires de toutes mauvaises natures, fiscards et flicards en tête de gondole…, finiront par revenir plus tard vers leur seul havre, leur seul lieu d’attache…, le même…, incapables de révolte, de lutte, d’acharnement plus fort que l’abîme, acceptant de fait la mort prochaine et leur nature poreuse.
La notion du temps réel finit par se diluer, par se perdre et se désagréger ! Même l’exemple de la Grèce et de la révolte des dupés de notre société, n’empêche nullement celles et ceux disposant d’un rien de plus que les autres, à aller se faire ensevelir dans une avalanche… de vacances…
Les gestes de nos existences hypocrites, sans cesse répétés, deviennent hypnotiques…, sont une transe d’un autre âge : vêtements que l’on met, que l’on défait puis que l’on remet, aliments industriels que l’on dévore, eau en bouteille plastique…, paysages dévastés de villes délabrées qu’on regarde par des fenêtres hermétiques aux suppliques, pour cause d’air con… (ditionné)…
Cette régularité métronomique de la bêtise humaine, déréglée par les signes précurseurs de l’Armageddon, est de surcroit rongée, jours et nuits, par des fonctionnaires nazifiés qui trahissent les éléments vitaux de la vraie vie.
Leur quête se terminera dans l’obscurité totale, angoissante, prophétique, de l’obscurantisme général du Nouvel Ordre Mondial…, ramenant sans ménagement au vide et à l’ignominie !
Appréciez, chers tousses, que je vous offre l’humble révérence d’un alchimiste des mots, qui travaille depuis longtemps la glaise de l’existence et ses dérives en ses rythmes douloureux.
Vous allez me dire que je raconte ma vie…
Mais non…, c’est la vôtre….
La mienne, c’est le sort de tout les gribouillons qui placent quelques choses… sur une feuille de papier ou dans mon cas : sur ordinateur… !
La votre, c’est le sort des esclaves qui croient être libres…
La (dé)réalité du quotidien ne mène qu’à des chemins où la folie guette, patiente… et pousse dans les derniers retranchements, à l’affût du moindre faux pas, ou d’une spectaculaire sortie de route…, derrière les dorures et les poignées de mains serviles, lâches ou hypocrites.
Les hautes sphères auxquelles vous croyez encore, toutes et tous, sont troubles, dysfonctionnelles, évoluant en milieu carnivore où chaque prédateur tient autant à sa condition qu’à sa petite gloire…, avec ses fausses amitiés, ses compromissions, ses trahisons, ses intérêts, ses influences : vous inspectant au microscope !
C’est un monde qui vous est profane, qui décortique l’humain derrière le pouvoir et le pouvoir derrière l’humain.
Et vous, simples citoyens, simples mortels de simple rang, beaufs, gnous, clowns de l’existence…, la mort ou peu d’égards, broyés (littéralement), ignorés par un système qui place l’homme sans majuscule au plus bas de n’importe quelle considération sociale par le biais de la mécanique froide de l’autorité gouvernementale…
C’est une machine implacable réduisant des hommes qui espèrent encore à certains idéaux, à de petits exécutants impuissants, figures fantoches, interchangeables selon des arrangements de postes ne menant à rien, à nul engagement, nulle réforme, nul changement fondamental dans la pratique de la démocratie et dans les rudiments d’une société encore à construire (du moins à faire évoluer).
En politique, tout n’est que mots (et le restera), plutôt qu’actes.
C’est un univers de la parole, un univers clos de l’allocution, du dénigrement, dits ou écrits (discours, communiqués, interviews, entretiens, sms…)…, une valse continuelle d’échanges et de verbiages qui ne concrétisent jamais quoi que ce soit…, abandonnant l’avenir… et même les points de notre présent, à des lendemains indécidables… et à des fonctionnaires minables…
Regardez, pour 2012 en France, c’est gris souris et vert “macht”, gauche et droite identiquement mièvre ne laissant par avance aucun espoir de lendemains qui chantent !
Les seuls et seules valables ont été diabolisés, vendus, assassinés, par le biais de journaleux aux ordres d’un système, dont ceux qui le dirige sur base de protocoles, s’ingénient à vous lobotomiser…
Comment vous aimer, vous qui aimez tant vous vautrer dans l’adoration de tout ce qui brille… ?