O FORTUNA…
Le soleil frappe fort… et je suis là, le visage à l’ombre, tandis que Blacky s’amuse à quelques mètres de moi : un arbre de plus est ainsi marqué… C’est réellement de circonstance de profiter de tout et rien, étant donné l’état de joyeux délabrement mental dans lequel notre société se trouve, à écouter les Cassandres… bientôt… dans quelques heures jours, mois, il y aura l’apocalypse… et nous irons voir ailleurs si l’horizon est plus bleu/blanc/rouge (il s’avérera bien sûr que non)….
J’avais grandement sous-estimé l’imagination de nos chefs, qui, entre deux rictus cyniques, savent si bien prendre au dépourvu les plus sceptiques, mais maintenant je connasse leur tactique : des “zinfos”, des “sur-zinfos”, des “dé-zinfos”, comme des drogues, des kilos, des tonnes de drogues, de toutes les formes, de toutes les sortes et de toutes les couleurs… qui envahissent nos esprits pour nous lobotomiser.
Et nous voilà lancés Blacky et moi sur les chemins de nulle part, semant des morceaux de cervelle un pneu partouzes, en beuglant “WouahWouah” pour lui et “la Marseillaise” pour moi… poussés à diverses pitreries par les “zinfos” qui sont semblables à des dérivés opiacés, cocaïne bien sûr, morphine, chanvre indien, laudanum, éther, chloroforme, chloroquine… toutes substances qui absorbées, fumées, injectées les unes après les autres dans un chaos orchestré savamment dévastateur, confèrent à nos discussions passionnées, d’inédites tournures.
Tandis que Blacky gardait la Bentley, je suis entré dans un supermarché à la con et j’ai acheté tout ce qui me passait sous la main, m’attardant au rayon “Vins” pour y gouter un maximum des breuvages exposés…
J’ai, en cette suite, commencé à parler aux emballages de fromages du rayon frais… et j’ai vu des dauphins qui passaient de congélateurs en congélateurs…
Je me souviens bien du magasin et de ses longues avenues de planches, de shorts moulant en lycra et de posters de gros nénés…, les caissières m’avaient regardé avec des grands yeux vitreux, où se mêlaient, dans le désordre : bêtise, bâtardise et apathie.
J’ai pris tout le nécessaire…, je suis prêt : deux planches de surf en fibre de verre (une pour Blacky, une pour moi), des litres de Rosé-Pamplemousse, deux barils de Rhum, quelques centaines de citrons verts, deux buvards d’acides à l’effigie de BHL ainsi que son livre cul-te : “Comment je t’aime mon pays qu’on n’aime pas” sous-titré “Farces et attrapes Moyen-Orientales” (deux milles pages de délires putrides sur tout et n’importe quoi, incluant un chapitre “masturbationnel” d’une centaine de pages consacré au corps d’Arielle)…, un manuel de survie en milieu radioactif écrit par Alain Fiel-kenkrote (“Anal Passion”, un pamphlet politique sur l’avortement masculin…, un monument), deux combinaisons de velcro fluos, une caisse entière de foie gras, un toaster, deux cent tranches de pain de mie, des flûtes à champagne, l’intégrale de la “Divine Comedie Franchouille” et de Talk-Talk en DAT…, une caméra digitale, trente paires de lunettes de soleil jetables, un baril de poudre à canon, un service à thé complet, un générateur, trois lampes de poches, des masques antipollution, 6 caisses de croquettes pour chien adulte, deux djellabas… et des jumelles (deux putes issues de Nice-nord)…
Avec les derniers évènements .., j’ai imaginé un “Rituel” destiné à renverser la vapeur…, je ne l’ai pas encore testé , car j’attends la pleine Lune pour le faire !
Matériel :
Une Bougie Blanche – Une Bougie Violette – Une Bougie Verte – Une Bougie Bleue – Une Bougie Noire – De l’encens de jasmin – ma boisson préférée (un litre de Mojito), un cercle Magique et une photo des Maîtres du monde réalisée lors du dernier CAC40…
Rituel :
Allumez l’encens de Jasmin, faite vôtre cercle magique autour de vous et placez les 5 bougies pour former un pentagramme dans l’ordre suivant : Au Nord la Bougie Blanche, à l’Est la Bougie Violette, au Sud Est La Bougie Verte, au Sud Ouest la Bougie Bleue, à l’Ouest la bougie Noire.
Placez-vous devant la Bougie Blanche, allumez-là et dites, en vous masturbant sans relâche (c’est important de prévoir un peu d’huile sainte) : “Oh Emmanuel Macron, je t’invite à rejoindre ma célébration, pour recevoir mes dons cachés dont la Franchouille à grand besoin, ainsi soit-il”…
Placez-vous devant la Bougie Violette, allumez-là et dites, en vous masturbant sans relache (c’est important de prévoir un peu d’huile sainte) : : “Oh Bernard Henri Levy, toi qui gouverne les vies antérieures et futures, je t’invite à rejoindre ma célébration, pour recevoir mes dons cachés, ainsi soit-il”…
Placez-vous devant la Bougie Verte, allumez-là et dites, en vous masturbant sans relache (c’est important de prévoir un peu d’huile sainte) : :“Oh Lotto, Euromillions, tiercé, vous qui gouvernez la chance et la richesse, je vous invite à rejoindre ma célébration, pour recevoir mes dons cachés, ainsi soit-il”…
Placez-vous devant la Bougie Bleue, allumez-là et dites, en vous masturbant sans relache (c’est important de prévoir un peu d’huile sainte) :“Oh Donald Trump, toi qui gouverne la la connerie humaine sacrée, je t’invite à rejoindre ma célébration, pour recevoir mes dons cachés, ainsi soit-il”…
Placez-vous devant la Bougie Noire, allumez-là et dites, en vous masturbant sans relache (c’est important de prévoir un peu d’huile sainte) :“Oh FMI, toi qui gouverne l’au-delà des finances, je t’invite à rejoindre ma célébration, pour recevoir mes dons cachés, ainsi soit-il”…
Une fois ces Dieux invoqués, dites, toujours en vous masturbant sans relache (c’était TRES important de prévoir un peu d’huile sainte) : “Oh mon Papou, mon papounet, je t’invite a me prêter ta bénédiction pour ce rituel, ainsi soit-il”…(Selon vos religions, vous pouvez remplacer “mon Papou, mon Papounet” par “mon Larbin”, “mon Rabin”, “mon Mollhas”, “mon Ullémas” et même “ma Crémière” si vous êtes “fan” de produits laitiers… ou “mon Boucher” eu rapport aux saucisses)…
Si à ce moment, c’est irrité…, c’est que les dieux n’étaient pas à votre écoute (comme ça rend sourd c’est con et préhensible)…, rangez tout et recommencez un autre jour…
Mais si vous jouissez (à gros et grands jets, hommes, femmes et transsexuels confondus) c’est que c’est déjà ça de gagné ! De plus vous pouvez continuer le Rituel…
Méditez quelques instants (jouir est toujours un grand moment de bonheur même si c’est mieux avec une petite main supplémentaire), tout en vous concentrant sur vôtre désir d’avoir un max de pépètes… et quand vous vous sentirez prêt, dites 3 fois : “Oh mon banquier préféré, spermets-moi d’avoir les dons que j’ignore, qui me permettront de faire le bien et lutter contre le mal, donne-moi accès au royaume de l’inconnu, afin que je puisse m’aider et accessoirement aider-celles qui en ont besoin en échange de mes jouissances. Spermets-moi d’avoir un max de pognon, permets-moi d’avoir des dons…, je saurais en faire bonne chair et usage, donne-moi un max et qu’il en soit ainsi”…
Buvez ensuite vôtre boisson préférée à la santé des dieux invoqués.
Dites ensuite au revoir à tout le monde en commençant dans le sens inverse que vous avez allumé les bougies !
Placez vous devant toutes les Bougies en vous grattant l’anus… et dites : “Oh, chers tousses, merci de m’avoir apporté votre aide bénéfique à ce rituel , au revoir ainsi soit-il”
Vous soufflez ensuite toutes les bougies après avoir ré-invoqué Emmanuel Macron en disant : “Oh Emmanuel, merci de m’avoir masturbé les neurones, ton aide bénéfique à ce rituel me fut précieuse, au revoir, ainsi soit-il”…
Fermez le cercle magique et placez O FORTINA dans le lecteur DVD de votre salon, ensuite, vous reprendrez vos occupations et vos masturbations !
O fortuna… Velut luna… Statu variabilis… Semper crescis… Aut decrescis… Vita detestabilis… Nunc obdurat… Et tunc curat… Ludo mentis aciem… Egestatem… Potestatem… Dissolvit ut glaciem…Sors imanis… Et inanis… Rota tu volubilis… Status malus… Vana salus.. Semper dissolubilis… Obumrata… Et velata… Michi quoque niteris… Nunc per ludum… Dorsum nudum… Fero tui sceleris…Sors salutis… Et virtutis… Michi nunc contraria… Est affectus… Et defectus… Semper in angaria… Hac in hora… Sine mora… Corde pulsum tangite… Quod per sortem… Sternit fortem… Mecum omnes plangite…
O Fortuna est un poème en latin médiéval écrit au début du XIIIe siècle qui a été intégré dans Carmina Burana…, une cantate scénique composée par Carl Orff, en 1935-1936. Son nom complet, en latin, est Carmina Burana : Cantiones profanae cantoribus et choris cantandae comitantibus nimbus instrumentis atque imaginibus magicis…
Carl Orff a mis en musique un recueil de poèmes et de chansons datant des XIIè et XIIIè siècles… et découverts en 1803 dans un monastère bénédictin, au couvent de Benediktbeuren.
Pièces profanes, ces œuvres sont tantôt d’inspiration dionysiaque (la nature, l’amour), tantôt satiriques (mœurs).Le mouvement le plus célèbre est le chœur “O Fortuna” qui sert d’ouverture et de conclusion aux Carmina Burana…, il met en scène la déesse romaine Fortuna, maîtresse du destin, entre les mains de laquelle l’homme demeure impuissant.
Découper le hasard en quatre acceptions : le hasard comme cas fortuit ou risque (casus), le hasard comme volonté divine (fortuna), le hasard comme chance (alea) et le hasard comme sort aveugle (fors)… Un découpage en quatre catégories : l’ordre du monde (jeux de compétition qui impliquent une prise de risque), le sort des rêves (jeux de hasard et notamment de divination), le plaisir d’être ensemble (jeux de masques et d’illusion qui reposent sur l’intuition, donc sur la chance) et la magie des objets (le mystère des origines).
Plus concrètement, cette typologie dégage quatre époques qui rythment l’histoire humaine et à chacune desquelles on attribue plus spécifiquement un hasard dominant : l’homme hasardeux (casus) de l’Antiquité, auquel succède l’homme de destin (fortuna) à l’époque chrétienne qui s’efface à la Renaissance devant l’homme improbable (alea) pour laisser sa place, à partir d’Hiroshima, à l’homme téméraire (fors).
Cependant, cette belle construction est plus permissive qu’il n’y paraît, puisque le moindre événement fait sens, le hasard est partout… et si le hasard est partout, alors il n’est nulle part en particulier.
En outre il peut sembler vain de s’émerveiller de trouver du hasard tout autour de nous… puisque, depuis la définition de Lactance (Les institutions divines, livre vi, chapitre ix, IIIe siècle après J.-C.) qui consacre le hasard comme “l’ignorance des causes” (in : John Cohen, 1963 : 101), son périmètre est infini.
Il est donc pour le moins normal que le hasard soit décelable en tout temps et en tout lieu, sans, pour autant, que nous en apprenions davantage sur lui…, en effet : reconnaître le hasard n’est pas le connaître davantage, a fortiori le faire connaître.“Hasard” vient de l’arabe “jeu de dé”… et “aléatoire” dérive d’un sens équivalent en latin, quant à la chance (cadentia), c’est la chute des dés de la main du joueur.
Chaque fois que l’occasion de penser le hasard pour lui-même apparaît, quelques visionnaires imaginent d’appliquer cet embryon qu’est alors l’analyse des hasards à d’autres domaines que le jeu…, ils marquent sans le savoir le début d’une révolution redoutable. Passe encore de calculer des chances dans un jeu, mais s’intéresser à la vie même en se basant sur les mêmes principes, c’est stupéfiant…, le hasard échappe à la pensée, comme le brouillard à la vue…, soit il nous empêche de voir en même temps qu’il nous interdit de le percer, soit il est dissipé et c’est précisément son absence qui le met hors de notre portée.
Et c’est bien là tout le problème : les conséquences et les effets, le hasard n’existe pas en tant que tel puisqu’il n’est qu’un regard – humain – porté sur des causes invisibles qui échappent à notre perception…, pourtant, par cela-même, ce hasard dont nous avons l’intuition et que nous ne pouvons concevoir est le fruit de notre pensée, donc un phénomène qui ne peut être conçu que par elle.
Penser l’impensable…, penser le flou et la confusion sans en passer par leur résolution…
@ pluche…