Ces crapules qui nous gouvernent !
Crise systémique globale : 30.000 milliards de dollars d’actifs fantômes vont disparaître d’ici début 2013 et, courant 2012, nous allons subir l’accélération du processus de partition du marché financier mondial en trois grandes zones monétaires de plus en plus déconnectées : Dollar, Euro, Yuan…, ces deux phénomènes se nourrissant l’un l’autre.
Plus la crise s’aggrave, plus la quantité d’actifs-fantômes augmente, enclenché avec la crise de la dette grecque qui se traduit notamment par un dégagement rapide du système financier de l’Euroland hors du dollar.
Ce processus continuera jusqu’à ce qu’on retrouve un ratio actifs vs financiers/actifs réels compatibles avec un fonctionnement socio-économique soutenable, probablement autour des ratios des années 1950/1970.
Le fait que ce processus ait été initié à l’origine par Wall Street et la City pour “casser” la zone euro ne fait qu’illustrer à nouveau d’une part l’ironie de l’Histoire ; et d’autre part le fait que lorsqu’une époque se termine, toutes les actions des acteurs du monde qui disparaît se retournent in fine contre eux.
Et ce n’est que justice…, quoiqu’un triste individu comme Nicolas Sarkozy a tout fait pour que la France soit anéantie et termine sous la coupe de “l’Ordre Nouveau” de même que l’ensemble de l’Europe !
Son rôle de porte-serviette des USA, d’abord avec Georges W.Buch, puis avec Barak Obama… de pair avec l’hypocrite James Caméron, devrait lui valoir d’être traduit en justice pour avoir trahi la France et s’en être enrichi au delà de l’imaginable, filou, escroc, menteur il est l’un des principaux responsable de la catastrophe financière de l’Europe !
Nous arrivons vers la fin du second semestre 2011 et 15.000 milliards d’actifs-fantômes se sont bien envolés en fumée.
Et ce processus va se poursuivre au même rythme tout au long de l’année à venir !
Avec la mise en place de la décote de 50% sur les dettes publiques grecques, la crise systémique globale entre dans une nouvelle phase : celle de la décote généralisée des dettes publiques occidentales et de son corollaire, la fragmentation du marché financier mondial.
2012 va voir une décote moyenne de 30% de l’ensemble des dettes publiques occidentales (qui se montent à plus de 45.000 milliards de dollars en 2010 pour les seuls États-Unis, Japon, Royaume-Uni et Euroland), auquel s’ajoutera un montant équivalent de disparition d’actifs des bilans des établissements financiers mondiaux.
Ils vont notamment être à l’origine de la baisse de 30% de la devise US en 2012 (Même le Financial Times reconnaît désormais que le Dollar US est devenu plus fragile que l’euro. Source : FT, 04/11/2011), sur fond de forte réduction de la demande de dollars US et d’aggravation de la crise de dette publique US.
La fin 2011 va donc voir, comme prévu, le détonateur des dettes publiques européennes déclencher l’explosion de la bombe US.
Le sommet du G20 de Cannes s’est révélé être un échec flagrant puisqu’il n’a accouché d’absolument aucune mesure significative, se révélant incapable d’aborder les questions du changement de système monétaire international, de la relance de l’économie mondiale et de la réforme de la gouvernance globale.
Si la question grecque a pris une telle place au cours de ce sommet, c’est notamment parce que ce dernier n’avait aucun contenu.
Georges Papandréou a ainsi permis aux dirigeants du G20 de “faire comme si” la Grèce avait perturbé leurs travaux, alors qu’en fait, elle leur a permis de cacher en partie leur impuissance à définir le moindre agenda commun.
La seule chose qui a été perturbée sérieusement par la Grèce, c’est le plan de communication du président français Nicolas Sarkozy qui comptait faire des sommets européens et du G20 un double tremplin pour tenter de regagner de la crédibilité auprès des Français.
Or, en la matière, ce fut un double échec : loin d’avoir réglé la crise grecque comme il l’avait annoncé à la télévision, elle lui a explosé à nouveau à la figure à la veille du G20 ; quant au G20, un résultat nul donne la note de son organisateur : zéro !
Le candidat de l’UMP (Sarkozy ou un autre) ne peut pas être au second tour de l’élection présidentielle française de 2012 qui doit jouer entre le candidat du PS, François Hollande et la candidate du Front National, Marine Le Pen, avec l’espoir que l’intelligence des Français fasse qu’elle soit élue parce qu’elle seule a le programme pour enrayer la faillite de la France et sa domination totale par le Nouvel Ordre Mondial des banksters…
Parallèlement, les décisions du sommet européen de la semaine précédant le G20 illustrent désormais de manière officielle l’émergence de l’Euroland (doté notamment de deux sommets spécifiques chaque année… et on ne peut que constater que ce sont des décideurs du niveau européen (Mario Monti, ancien Commissaire européen, en Italie et Lucas Papademos, ancien vice-président de la BCE, en Grèce) qui, en Grèce comme en Italie, prennent les rênes du pouvoir consacrant là aussi l’intégration accélérée de la zone Euro y compris au niveau politique.
Cette situation va d’ailleurs renforcer l’urgence de réformes institutionnelles démocratiques pour la gouvernance de l’Euroland car les peuples n’accepteront pas plus d’une année encore une telle évolution dont ils ne sont que les spectateurs.
Il faut noter que la plupart des citoyens allemands, français, italiens, espagnols…, n’ont pas trouvé du tout aberrante la proposition de référendum grec sur les mesures anti-crises, contrairement à leurs dirigeants.
Sans s’en rendre compte Georges Papandréou a probablement fortement stimulé l’exigence d’un futur référendum trans-Euroland sur la gouvernance de la zone euro d’ici 2014/2015…
Les citoyens en affirment de facto la primauté décisionnelle au sein de l’UE.
Le Royaume-Uni en fait directement les frais, qui voit sa marginalisation confirmée et renforcée : il a perdu toute capacité d’influence sur l’Euroland.
D’ailleurs, signe des temps, Nicolas Sarkozy s’est permis de violemment rabrouer David Cameron en lui disant que les dirigeants de la zone Euro en avaient assez de l’entendre donner ses conseils pour la bonne gestion de l’euro alors qu’il est fondamentalement contre la devise européenne.
Nicolas Sarkozy n’étant fort qu’avec les faibles, l’indice de force de Cameron est donc tombé bien bas !
La pression de la crise a également permis en quelques jours de renforcer les capacités politiques de l’Euroland à progresser sur le chemin d’une intégration accrue, préalable à toute évolution positive vers le monde d’après la crise.
L’ensemble de l’UE est en fait déjà entré en récession (comme les USA d’ailleurs), car le défi du désendettement public reste ouvert même si les outils se multiplient pour traiter le problème (y compris de nouvelles décotes de dettes publiques) et car la colère populaire (comme ailleurs dans le reste du monde) est en train de s’amplifier en tout cas dans les pays où aucune alternative politique crédible ne paraît possible (Sources : Le Monde, 17/10/2011 ; Libération, 18/10/2011 ; La Tribune, 07/11/2011 ; ANSA, 08/11/2011 ; Spiegel, 11/11/2011 ; Les Affaires, 10/11/2011)…
Ainsi un gouvernement d’unité nationale s’est enfin mis en place en Grèce, où il faut littéralement construire un État moderne doté d’un cadastre, d’une administration efficace et permettant aux Grecs d’être des citoyens normaux de l’Euroland et non pas des sujets d’un système féodal où grandes familles et église se partage la richesse et le pouvoir.
Trente ans après son intégration sans conditions dans la Communauté européenne, la Grèce va devoir passer par une phase de transition de cinq à dix ans comme l’ont connue les pays d’Europe centrale et orientale avant leur accession à l’UE : douloureux, mais inévitable.
Ainsi, l’Italie est enfin parvenue à se débarrasser d’un leader typique du monde d’avant la crise caractérisé par son bling-bling, son affairisme, son rapport sans scrupules à l’argent, son autosatisfaction tout aussi récurrente qu’infondée, sa mainmise médiatique, son eurocriticisme récurrent et son nationalisme de pacotille, et bien entendu sa libido débordante.
Les deux tendances vont généralement ensemble chez les leaders politiques : leur euroscepticisme est la plupart du temps un habillage idéologique d’une réalité bien terre-à-terre : leur volonté de continuer à utiliser leur pouvoir comme bon leur semble dans leur pays.
De Vaclav Klaus en République Tchèque aux eurosceptiques conservateurs au Royaume-Uni en passant par l’eurocriticisme récurrent berlusconien et les élites eurosceptiques suédoises, un grand point commun : laissez-nous faire ce qu’on veut dans notre pays et ne venez pas perturber nos citoyens avec des idées venues d’ailleurs. Pour faire passer la chose devant leur opinion publique, il suffit de changer le “nous” majestueux par un “nous” collectif, et on fait croire au peuple que c’est son propre pouvoir que l’intégration européenne remet en cause !
Et ça fonctionne bien en général : regardons actuellement le nombre de citoyens qui à juste titre s’indignent de l’absence de débat démocratique sur les mécanismes financiers mis en place au niveau de l’Euroland pour gérer la crise et qui crient haro sur l’Europe derrière les leaders eurosceptiques de leur pays…, alors qu’ils n’ont aucune idée de comment fonctionnent ces mêmes mécanismes dans leur propre pays.
Prenons l’exemple de la France où ceux qui dénoncent la main-mise des banques privées sur le processus d’endettement des États depuis le Traité de Maastricht, ignorent que c’était déjà le cas en France depuis 1973 !
Les scènes de joie dans les rues italiennes montrent qu’il n’y a pas que du mauvais dans la crise systémique globale !
2012 sera pour l’Euroland l’année de transition permettant d’entamer la construction du monde d’après… et non pas seulement de subir la déconfiture du monde d’avant la crise.
Ainsi le Royaume-Uni est tout simplement définitivement mis à la porte des réunions de l’Euroland.
Et les autres pays membres de l’UE hors zone euro se sont à nouveau regroupés derrière l’Euroland en refusant de soutenir la proposition britannique d’un droit de véto des 27 sur les décisions de l’Euroland.
La dérive du Royaume-Uni connaît donc un coup d’accélérateur illustré par les tentatives accrues des eurosceptiques britanniques (qui sont généralement les fantassins de la City pour tenter de couper au plus vite le maximum de liens avec l’Europe continentale.
Loin d’être une preuve du succès de leur politique, c’est au contraire un aveu d’échec complet !
L’échec programmé du British Sonderweg entraînera d’ici 2020 l’Angleterre à suivre les chemins de l’Ecosse et du Pays de Galles qui eux refuseront de suivre ce chemin qui ne mène nulle part, même pas en Amérique !
D’ailleurs, même dans un média eurosceptique comme le Telegraph, où la qualité des analyses parvient à contrebalancer assez souvent l’idéologie, on est bien obligé de constater qu’en cas d’échec de l’Euroland, le Royaume-Uni sera emporté dans une crise encore plus grave que celle qu’il connaît aujourd’hui (Source : Telegraph, 09/11/2011)…
Après vingt ans de tentatives ininterrompues, ils n’ont pas réussi à briser le processus d’intégration européenne qui reprend de plus belle sous la pression de la crise.
Ils tentent donc de larguer les amarres par crainte (fondée d’ailleurs) de voir le Royaume-Uni obligé de se fondre dans l’Euroland d’ici la fin de cette décennie.
Cette hystérie britannique devant l’intégration de l’Euroland (appelée outre-Manche “la crise de l’euro”) s’illustre par des fantasmes délirants publiés dans la presse grand-public, mêlant nostalgie de la victoire de 1945 avec un sentiment de vulnérabilité sans précédent de la Grande-Bretagne, l’axe franco-allemand devenant une machine de guerre anti-britannique.
Dans le genre, l’article publié le 31/10/2011 dans le Daily Mail est un must !
Et même le Telegraph ne peut résister qui titre le 22/10/2011 sur le nouvel empire européen.
Sur le fond, c’est une fuite en avant désespérée qui, comme le souligne Will Hutton dans un article remarquable de lucidité paru dans le Guardian du 30 octobre 2011, ne peut conduire le Royaume-Uni qu’à l’éclatement, avec une Écosse qui veut revendiquer non seulement son indépendance
L’ancien chef de l’armée britannique en est même désormais à ouvrir le débat sur le potentiel des futures forces armées écossaises dans la perspective du référendum sur l’indépendance prévu d’ici 2 à 3 ans (Source : GoogleNews, 18/10/2011), mais également son ancrage européen… et à une situation socio-économique de marché financier off-shore sans protection sociale, ni base industrielle : en résumé, un Royaume-Désuni à la dérive…, avec un chômage massif et une jeunesse abandonnée à elle-même sans éducation, travail ni perspective d’avenir (Sources : Guardian, 14/11/2011 ; Telegraph, 14/11/2011)…
Et l’allié américain étant dans un état aussi désespéré, la dérive peut s’éterniser pour le plus grand malheur du peuple britannique qui se montre de plus en plus agressif avec la City…, qui continue d’ailleurs à décliner rapidement au hit-parade des économies les plus importantes de la planète.
Le Brésil est en passe de dépasser le Royaume-Uni cette année… et la crise financière s’aggravant, le déclin de la City va réduire très fortement la taille de l’économie britannique qui dépend tellement de ce centre financier mondial. (Source : Telegraph, 31/10/2011)…
Pour se consoler, les financiers britanniques pourront se dire qu’ils détiennent la plus grande proportion d’actifs publics japonais hors Japon… mais au moment où le FMI met en garde de plus en plus fermement le Japon sur le risque systémique de sa dette publique qui dépasse les 200% du PIB, est-ce bien une consolation ?
Même les anciens combattants commencent à rejoindre le mouvement Occupy the City : visiblement, sur ce point, il y a une étonnante convergence de points de vue entre l’Euroland et le peuple britannique !
Puisque nous parlons d’endettement public, il est temps de revenir aux États-Unis.
Les toutes prochaines semaines vont en effet rappeler au monde que c’est bien ce pays, et non pas la Grèce, qui est l’épicentre de la crise systémique globale.
Dans une semaine, le 23 novembre, la supercommission du Congrès en charge de réduire le déficit fédéral US devra avouer son échec à trouver les 1.500 milliards de dollars d’économies sur dix ans.
Chaque parti affûte déjà ses arguments pour faire porter la faute de l’échec sur l’autre camp.
Quand à Barack Obama, en-dehors de ses minauderies télévisées avec Nicolas Sarkozy, il contemple passivement la situation tout en constatant que le Congrès a mis en pièce son grand projet de plan pour l’emploi présenté en fanfare il y a à peine deux mois.
Et ce n’est pas l’annonce complètement irréaliste d’une nouvelle union douanière du Pacifique (sans la Chine) à la veille d’un sommet de l’APEC où Chinois et Américains s’affrontent de plus en plus durement, qui va renforcer sa stature de chef d’Etat et encore moins ses chances de réélection.
Outre l’absence de la Chine d’un tel projet, l’annonce se fonde sur une déclaration d’intention sans aucune base détaillée, renvoyant les aspects concrets à plus tard.
Mais c’est promis, juré : dans un an, il y aura cette union douanière.
Les scénarios des films hollywoodiens sont souvent peu réalistes, mais là on touche au conte de fée !
Cet échec prévisible de la supercommission, qui ne fait que refléter la paralysie totale du système politique fédéral américain, va avoir des conséquences immédiates et très lourdes : une nouvelle série de dégradation de la note de crédit des États-Unis.
L’agence chinoise Dagong a ouvert le feu en confirmant qu’elle allait à nouveau baisser cette note en cas d’échec de la supercommission.
S&P va probablement faire baisser encore d’un cran la note US et Moody’s et Fitch n’auront plus d’autres choix que de se mettre au diapason puisqu’elles avaient donné un répit jusqu’à la fin de l’année sous condition de résultats en matière de réduction du déficit public.
Au passage, pour essayer de diluer l’information négative pour les États-Unis, il est fort probable qu’il y aura une tentative de relancer la crise de l’endettement public dans la zone Euro en abaissant la note de la France pour affaiblir le Fonds Européen de Stabilisation Financière.
Même les voix les plus modérées, comme Jean-Pierre Jouyet, président de l’Autorité française des Marchés Financiers, reconnaissent désormais qu’il y a bien la guerre entre le dollar et l’euro (Source : JDD, 12/11/2011)…
Cela aura pour conséquence, par ordre d’importance croissante, de réduire encore plus les perspectives électorales pour Nicolas Sakozy, d’accélérer l’intégration financière et fiscale de l’Euroland et de faire avancer l’idée d’un grand emprunt public eurolandais pour se dégager, une fois pour toutes, des marchés financiers anglo-saxons.
Cette dernière option sera mise en place d’ici le premier semestre 2013.
Tout cela prépare une fin d’année très mouvementée sur les marchés financiers et monétaires et va entraîner des chocs violents dans les systèmes bancaires occidentaux et, au-delà, pour tous ceux qui sont détenteurs de Bons du Trésor US.
Mais au-delà de l’échec de la supercommission à réduire le déficit fédéral, c’est toute la pyramide de l’endettement US qui va être à nouveau auscultée, dans un contexte de récession mondiale et bien entendue américaine : chute des recettes fiscales, poursuite de l’augmentation du nombre de chômeurs et en particulier des chômeurs qui ne reçoivent plus d’indemnités, poursuite de la chute des prix de l’immobilier…
Deux faits s’imposent : l’année dernière à la même époque 75% des chômeurs étaient indemnisés contre seulement 48% aujourd’hui ; et plus de 26 millions d’Américains entrent désormais dans la catégorie des personnes sous-employées (un record historique : Sources : CNBC, 05/11/2011 ; Business Insider, 20/10/2011)…
Gardons à l’esprit que la situation de l’endettement privé US est nettement pire que celle de la Grèce !
Et que dans ce contexte, nous sommes à un doigt de la panique générale à propos de la capacité des États-Unis à rembourser leur dette autrement qu’avec des Dollars dévalués.
Cette fin 2012 va donc conduire nombre de détenteurs de la dette américaine à se poser sérieusement la question de cette capacité et du moment où elle sera soudainement mise en doute par les opérateurs.
Que peuvent proposer les États-Unis après un échec de la supercommission ?
Pas grand-chose en fait, surtout en année électorale. D’une part car elle a été créée parce que le reste ne fonctionnait pas ; d’autre part car la question n’est pas tant le montant que l’aptitude à entreprendre une réduction significative dans la durée.
Et l’échec de la supercommission sera justement perçu comme l’incapacité des États-Unis à affronter le problème du déficit.
Pour ce qui est du montant, un rapide calcul permet de constater à quel point les efforts de réduction budgétaire envisagés actuellement sont ridicules par rapport aux besoins:
Si l’on considère le budget fédéral des États-Unis comme celui d’un ménage, les choses s’éclairent.
Il suffit d’enlever 8 zéros pour avoir un budget qui signifie quelque chose pour chaque citoyen :
Revenu familial annuel (impôts sur le revenu) : + 21 700
Dépenses familiales (budget fédéral) : + 38 200
Nouvelles dettes sur la carte de crédit (dette nouvelle) : + 16 500
Bilan des dettes passées sur la carte de crédit (dette fédérale) : + 142 710
Réductions budgétaires déjà réalisées : – 385
Objectif de réduction budgétaire de la super-commission (pour une année) : – 1 500
Comme on peut facilement le constater, la supercommission (tout comme le Congrès dans son ensemble en Août dernier) ne parvient même pas à s’entendre pour réduire de 10%… l’augmentation annuelle de la dette fédérale.
Car il s’agit bien de cela : contrairement à l’Europe qui, en quelques mois, invente de nouveaux mécanismes et réduit très fortement ses dépenses et son endettement futur (sauf en France où Nicolas Sarkozy, avec son premier ministre François Fillon, continue à dégrader les finances publiques, en multipliant les mesurettes sans efficacité de long terme dans l’espoir de servir sa réélection. La Commission européenne a d’ailleurs tiré la sonnette d’alarme à ce sujet)…, .les Etats-Unis continuent à s’enfoncer à pleine vitesse dans un endettement croissant.
D’ailleurs, pour le semestre à venir, Washington prévoit d’émettre 846 milliards de dollars de Bons du Trésor, soit 35% de plus que l’année dernière à la même époque (c’est trois fois la totalité des dettes publiques de la Grèce avant décote ! Source : ZeroHedge, 01/11/2011).
On a vu avec la faillite du fonds d’investissement MF Global comment les maîtres de Wall Street pouvaient s’effondrer d’un seul coup du fait de leurs erreurs de stratégie sur l’évolution des dettes publiques européennes.
Jon Corzine n’est pas Bernard Madoff.
En terme de sens moral, il doit certes en être proche mais, pour le reste, rien de comparable.
Madoff était un franc-tireur de Wall Street alors que Corzine c’est la grande aristocratie : ancien PDG de Goldman Sachs, ancien gouverneur du New Jersey, principal donateur de la campagne Obama pour 2012, pressenti pour remplacer Tim Geithner au poste du Secrétaire d’Etat au Trésor en Août dernier… et de facto l’un des créateurs d’Obama en 2004.
On touche ici au cœur de la relation incestueuse Wall Street/Washington que dénonce désormais une majorité d’Américains.
Et cette faillite montre que tout continue à se passer à Wall Street comme avant 2008, malgré les soi-disant mesures de contrôle du secteur financier adoptés par les autorités US.
Cette affaire va avoir un impact politique profond sur le contexte électoral 2012 aux Etats-Unis (Sources : CNBC, 01/11/2011, USAToday, 18/10/2011)…
Ainsi, en août encore, il apparaissait comme un intouchable au sommet de Wall Street ; et pourtant il s’est trompé entièrement sur l’évolution des événements.
Il a cru que le monde d’avant continuait et que, comme toujours, les créanciers privés seraient remboursés rubis sur l’ongle.
Résultat : des pertes énormes et une faillite qui fait perdre beaucoup d’argent à ses clients et met 1.600 employés à la rue.
Nous entrons dans la phase de décimation des banques occidentales.
Cette phase a donc bien débuté et les clients de l’ensemble des opérateurs financiers (banques, assurances, fonds d’investissements, fonds de pension, doivent dorénavant se poser des questions sur la solidité de ces institutions.
Par exemple, ABP, le plus important fonds de pension des Pays-Bas, va devoir réduire ses versements aux retraités du fait des pertes de ces derniers mois.
C’est une conséquence très concrète de la disparition des actifs-fantômes.
Et comme le montre le cas Corzine, ils ne doivent surtout pas supposer que parce que ces institutions ou leurs dirigeants sont connus et dotés d’une solide réputation, elles sont a priori plus solides que les autres.
Ce n’est pas la bonne connaissance des règles du jeu financier d’hier (qui a fait leur réputation) qui compte désormais, c’est l’aptitude à comprendre que les règles du jeu ont changé qui est devenue déterminante.