Dialogue avec mon Cocker Blacky…
-La portée de l’absurde ? Elémentaire Mon Blacky ! Si un homme porte uniquement à gauche ou à droite, l’absurde, lui, porte partouze, et dans tous les sens.
-Partouze ? C’est sexuellement vécu ?
-Oui, partouze ! C’est sextextuel, une contraction des sens, cela spermet de tourner en dérision n’importe quelle circonstance, n’importe quel humain et n’importe quoi aussi, surtout lorsque le côté absurde est bien utilisé.
-Alors pourquoi s’en priver ?
-Parce que certains ne trouveront pas ça marrant !
-Ce n’est pas une raison.
-En voudrais-tu en trouver une que ressentirai en toi la sensation d’un échec cuisant qu’on ne retrouve que dans les aboiements de chiens !
-J’ai trouvé une nouvelle source de fascination pour moi : le bruit que produit la plomberie et le glouglou de l’eau qui disparait dans le drain.
-Elle s’écoule dans le sens des aiguilles d’une montre, comme partout dans l’hémisphère Nord. Ce mouvement est connu sous le nom d’effet de Coriolis. Je me dis qu’il me faudrait aller vérifier si effectivement l’eau s’écoulerait à l’inverse des aiguilles d’une montre dans l’hémisphère sud ! Je pense m’y rendre bientôt avec toi. Mais je me demande ce qu’il en est à la jonction des hémisphères. A hauteur de la ligne d’équateur. Ça me stresse d’avance.
-L’insolite étrangeté de cette curieuse bizarrerie potentielle me plonge dans une perplexité qui m’intrigue. Si je me fiais à ma première impression, j’émettrais bien l’avis que d’instinct, je n’aperçois pas l’ombre d’une hypothèse de supposition. J’ai soif ! Ma gamelle d’eau est vide !
-Il est aussi inutile de mettre plusieurs épithètes à un même mot que pour toi de lécher plusieurs fois la même gamelle vide.
-On ne soulignera jamais assez l’importance des détails. Ce sont eux qui donnent du corps, le rendent plus vivant et plus personnel.
-Au fait, j’ai une réflexion qui me turlupine l’occiput !
-Dis-le ! Wouaffff !…
-Il n’y a rien de tel qu’un violon d’Ingres pour faire passer un violoniste pour un con.
-Je constate que ton savoir est une sorte de braguette ouverte par laquelle tout le monde s’engouffre et voit l’intime, le petit bout de l’âme, le presque peu qui te fait vivre et chacun se dit à quoi bon, tant d’insistance, tant d’impuissance ! Je cours te chercher un miroir, ça va te donner à réfléchir.
-Tout d’abord, filtrons un peu tous ces ceusses-là qui s’imaginent pouvoir s’immiscer parmi tout un chacun comme le premier venu se mêlerait à tout le monde !
-Mon âme de Cocker poète s’effrite en particules consternées sous le poids de ton matérialisme !
-Tes particules consternantes sont des attroupements incompatibles avec le recueillement qui m’est nécessaire à devoir supporter d’avance les gens susceptibles de m’acclamer, on me porterait en triomphe, on me ferait signer des contrats… Et ça me lasse d’avance tout ça, ça me lasse… Car la recrudescence tranquillement exponentielle des imbéciles dus – entre autres – à leurs lectures truffées de sournoiseries médiocres que déversent par mégatonnes des firmes tentaculaires toujours plus avides d’argent, s’enrichissant sur le dos de familles indigentes ployant sous le poids de dettes sans fin, tandis qu’une bonne partie de la planète perd le gout des belles lettres et d’indifférence générale au savoir, agonisant de carences sextuelles…
-Wouafff !
-Quant à ceux qui ont la chance de survivre c’est pour être décapités par de peu recommandables fanatiques !
-C’est à perdre la tête !
-L’éradication prochaine de notre civilisation entraînera, par un amusant jeu de dominos dont je t’épargne les détails, l’extinction pure et simple de la race humaine à échéance risiblement proche, si celle-ci ne s’est pas entre-temps auto décimée à coups d’armes thermonucléaires ou par la création accidentelle d’un virus farceur responsable d’une pandémie impossible à endiguer.
–Le Covid19 ?
-Touché, coulé ! Tu serais une vraie lumière si on avait ouvert l’interrupteur ! Donc, brossons ces préoccupations sidérantes de notre esprit avec le plumeau de l’indifférence et passons aux choses sérieuses.
-J’ignore d’ue patte hautaine, les allusions malveillantes de ton esprit vulgaire et lourd que mes dons artistiques canins éclaboussent de mépris. .
-Il y a des Cockers qui ont le génie de gâcher les meilleures soirées rien qu’en existant !
-Je savais qu’il existait déjà des sculpteurs de saindoux, des essayeurs d’allumettes, des ramoneurs de périscope, mais toi alors, c’est la totale… Tu n’es plus que l’ombre de ton reflet !
-Cours de droit ! Cours de psychologie ! Cours de criminologie ! J’ai tant gratté avec ma plume que mes doigts n’ont plus la force d’appuyer sur une détente…
-Qu’entends-je ? Ignores-tu donc qu’avec l’oisiveté, la boisson et les bandes-dessinées, l’ignorance est la mère de tous les vices chez les humains ? Je prends un cas par hasard : Toi. Eh bien, malgré tous tes dons naturels, tu eu été, sans instruction, moins brillant. Si,si ! De nombreuses connaissances pratiques te font défaut…
-Sache que j’ai vécu dans l’obscurantisme, sans savoir que l’isoplexis était un arbuste à feuilles persistantes… Que le symbole du boehmite est A12 O3 H2O… Ou encore que le makouke est une monnaie angolaise… Que Véronèse vécut de 1528 à 1588…. Et que le chaunacanthe est un protozoaire actinopode… Bref, je n’eus pas été moi-même…
-A te voir, je me dis qu’il devient impossible, de nos jours, de poser mes pattes dans la nature sans buter sur des agglomérats de bipèdes inesthétiques et repoussants. Plus on s’isole, plus c’est la foule !
-Dites-moi, mon cher machin… Heu, chose… Indispensable ami Blacky, Cocker… J’ai ici un petit problème, pas moyen de mettre la main surun chien sage et fidèle, alors je m’aperçois que tu es là…
-Une mission, à moi ?Tu ne le regretteras pas ! De quoi qu’il s’agisse, c’est avec un entrain de feu que je mets à ton service, l’impétuosité communicative de mes facultés dilatées par la foi.
-Tant pis, j’essaye quand même.
-L’opprobre me submerge quand je médite des choses pareilles, mais comme j’ai une volonté granitique, je me domine et refoule ma honte.
-Oui, astu toujours eu des instincts violemment artistiques ?
-Il devrait y avoir une loi contre ce genre de questionnement ! Les Cockers ne sont pas protégés !
-Cher Blacky, l’indécision me ronge ! Esthète comme je le suis, ton choix d’un nouveau coloris pour ta couverture m’emplit d’appréhension ! Il m’apparaît de plus en plus clairement que les motifs ténébreux de ton caractère ombrageux, parfois lumineux, je l’avoue, s’enrobent d’un mystère opaque assez peu propice aux interprétations… Une sensation s’éparpille en moi. Comme un effroi bruyant. Diagnostic indiscutable : Ce n’est pas une couleur harmonieuse !
-Il est de notoriété publique que tu es un cuistre, génial sans doute. Je ne le soulignerai donc pas. Mais je vais t’asséner une révélation… Parfois, tes texticules couillus, certes, vibrent autant de poésie qu’un pied de marmite en fonte ! Et encore ! Il faudrait imposer un handicap à la marmite…
-Valérie a dégotté un annonceur potentiel qui a du répondant quoique pour l’avoir en ligne, c’est comme attraper un poisson dans un volcan ! C’est un assureur !
-C’est classique ça, et que couvre-t-il ?
-L’explosion des veines sous le coup de la colère, les dégâts mobiliers résultant des conversations politiques, la floraison printanière des jambes de bois et les caries dentaires de tous les poissons exotiques ! Le bris de tous les objets en béton ! Les courts-circuits dans les moulins à poivre ! Les accidents de travail le 15 août ! La dévaluation des fromages de tête ! Les pannes de machine à traire ! La chute des poils de brosse à dents ! Les grèves des techniciens de la guillotine ! Un abattement considérable est consenti sur les augmentations de prime après chaque période de quatre cents mois passés sans accidents ! Tout ça sur 1/8ième de page… Payable dans un an…
-Ta taquinerie coagule ma volonté pâteuse, figée à zéro dans tes trop douilletes chaussettes .
-Tu es ramolli par un confort tentaculaire et sournois qui enfonce le Cocker que tu es deviendou pernicieusement dans ton fauteuil moulé de tant de pusillanimité, cela me déséquilibre et me panique…
-Je suis toujours fasciné par la titanesque puissance cérébrale que tu mets en batterie pour remplir les pages de Gatsby, de sujets qui n’ont de rapport avec quoi que ce soit que dans la mesure où tes propos sortent de tout sujet étranger à l’ensemble des matières qui s’écartent des thèmes voisins de tout embryon d’étude sur le moindre dossier digne de publication. Je le dis comme je le pense. Wouafff !
-Lao-Tseu s’est épuisé à me le dire avant-toi : Celui qui méprise l’improbable est comme la chenille qui, s’élançant à travers le sentier, refuse de croire qu’on en aura fait une autoroute avant qu’elle n’atteigne l’autre côté.
-Il connaissait les autoroutes, Lao-Tseu ?
-Il s’agit d’une théorie de l’improbable…
-Billevesées et grotesqueries ! Psychose caractéristique des pusillanimes et des rachitiques moraux que la simple idée du plus anodin des coups de langue de vipère !
-Le jus de navet coule à flots dans les veines de mes contemporains, voilà le vrai drame…
-Je ne veux même pas entendre tes explications saugrenulles et dilatordues ! Donnes-moi ton sale texte, j’irai moi-même le remettre…
-Bon sang de bonsoir de malédiction ! Je croyais pourtant bien que j’eusse tout vu et que je m’étais tordu les bottes dans toutes les avanies que Jupiter peut répandre sur cette garce de Terre… Mais toi ! Piting !
-Il me faudra deux mois de vacances pour m’en remettre ! Sache que le poids de ta littérature donne à la balance de mon estime une vertigineuse inclinaison.
-En bref, j’apprécie ; je t’entraînerais bien dans un débat inutile sur les mérites comparés de l’acculé et de celui qui accule, mais il se trouverait sûrement une personnalité quelconque pour nous faire saisir nos avoirs… Je suis fâché, c’est fou ce que ça me contrarie d’être contrarié comme ça ! Si je ne craignais pas de m’offrir en spectacle je crois que bien que j’irais jusqu’à manifester un soupçon de mauvaise humeur.
-Oui, je comprends : En fait, une cabale de jaloux a empêché l’émouvant aboutissement de ton labeur titanesque dont les racines plongent tout droit dans l’océan secret des sentiments tumultueux qui me secouent jusqu’aux antipodes. De nos jours, un des éléments essentiels à la promulgation irradiante des facteurs suggestionnels d’agressivité des masses réside dans le potentiel énergétique d’influence magnético-persuasive sur la mémoire rétinienne. Es-tu d’accord ?
-Soulevé par le coup de massue de cette révélation, l’orphelin, je trempe mes doigts dans mon clavier d’ordinateur comme dans le vieil encrier familial débordant de larmes de mon enfance, une plume émoussée mais vibrante trace mes mots sur l’écran…
-Ahhhh ! Du moment qu’on revient à temps aux choses importantes, c’est très stimulant, de tâter un tout petit peu de l’absurde, ça ouvre l’esprit, je trouve !
-En fait, tu donnes ton avis sur des problèmes dont tu ne comprends pas le premier mot. Je te vois plongé dans mes ouvrages avec une vigueur telle que tes méninges tressautent comme des marrons pétant sous la cendre, et je m’interroge… Quid ?
-Découverte éblouissante et retentissant choc moral ! Je suis sidéré de tant de sidérations sidérantes !
-Je lis effectivement dans mes rares moments éperdus un livre dû à la plume fracassante d’un certain nain connu qu’il me tarde de connaître ! Il s’intitule : “Art et tactique du bon usage et de la politesse suractivée”. C’est une somme et un sommet. La méfiance et le scepticisme s’empoignent violemment en moi quand je lis cet ouvrage. Je suis conquis et bouleversé. Le soleil de la vraie politesse perce les nuages de mon horizon moral. C’est toutefois très incomplet, on ne dit rien de la façon de siphonner les abrutis… L’auteur est internationalement célèbre pour la poésie de son oeuvre… Dix-sept fois titulaire de hautes récompenses… Dix-sept fois récupéré au sommet de la cheminée de son immeuble, on le dit un peu timide…
-Aaaah !… Wouaah Wouahhh ! On a beau dire, ce livre a surement été écrit pour les âmes discrètes qui savent encore savourer la poésie du bitume des grandes villes abandonnées…
-L’insolite étrangeté de cette curieuse bizarrerie me plonge dans une perplexité qui m’intrigue. Si je me fiais à ma première impression, j’émettrais bien l’avis que d’instinct, je n’aperçois pas l’ombre d’une hypothèse de supposition. Miracle sans précédent !
-Le titan de l’apophtegme patoisant trahi par sa propre glotte excédée, déverse enfin sur tout le quartier la pluie bienfaisante d’un silence opaque et réparateur.
-C’est tout de même contrariant tout ce temps qu’on perd dans la vie à devoir matraquer sauvagement les forces brutales de l’hostilité pour aplanir les obstacles les plus anodins au marteau-pilon de la volonté pacifique !
-Pour ma part, je remonte subrepticement la pente chaotique et savonneuse d’un rétablissement moralement acrobatique !
-Il y a ceux qui écrivent l’histoire et ceux qui ont besoin de lunettes pour la lire !
-C’est la première fois que je vois un type se battre avec lui-même. Toi !
-Si tu veux mon avis c’est le comble du fond de l’agressivité que tu touches ! Tu as soif ?
-Je ne désire pas de rafraîchissement : je m’abreuve de ta philousophie ! Je swisse l’horodateur le plus torrentiel de la profession réduit à des onomatopées de klaxon mal réglé !
-Pffrrrrt ! Le roi des Cockers mis hors-jeu de mots comme aux échecs !
-Le moulin à paroles bat de l’aile ! Il y a une justice !
-Tu connais la grande loi de notre bel apostolat ? Les rotatives ne s’arrêtent jamais ! Affamées de dessins, de photos, de taches et de fautes d’orthographe, elles nous supplient à deux genoux, douze mois sur vingt-quatre heures de publier des conneries… Par mon initiative, les lecteurs, enfin libérés de la connerie contraignante des auteurs de Nitro magazine qui les guidaient vers le puits sans fond de la bêtise inhumaine, comme des bébés, découvrent avec Gatsby l’échappée totale !
-Un léger nuage d’incertitude flotte avec persistance dans l’azur habituellement immaculé de mon assurance naturelle.
-Une voix mystérieuse, au plus profond du dedans de moi-même, me susurre que pourraient bien jaillir des évènements saisissants. Tu ne les connais pas encore mais c’est normal, il faut être instruit !
-Je suis promis à un plan d’austérité auprès duquel la disette chez les nomades du désert fait figure de ripaille délirante.
-Je garde mon calme dans des circonstances où les moines contemplatifs des lamaseries les plus reculées du Tibet se mettraient à mordre rageusement les murs. Puisque tu abordes ce sujet, remarque que nous, chez Gatsby n’obligeons personne, car nous avons le Corpore Sano autour d’une Mens Sana.
-On ne lutte pas contre la sélection biologique naturelle. Mais ne viens pas te plaindre quand tu seras éteint, toi et ceux de ta bande de pusillanimes…
-Si tu es dépourvu de la moindre volonté, que tu as le muscle blafard et le grand flemmard hypertrophié, on ne saurait te le reprocher : c’est de toute évidence la lente dégénérescence d’une consternante lignée de Cockers pantouflards qui aboutit en toi a l’inévitable faillite. En revanche, prend mon cas : aucun mérite. Paf : dès le berceau, voilà que je me suis retrouvé de ceux qui vont fouiner dans les volcans ou faire des trous dans la banquise, histoire d’ajouter quelques anecdotes au patrimoine de l’humanité. Il y en a qui écrivent l’histoire et d’autres qui ont besoin de petites lunettes pour la lire.
-C’est comme ça.
-Je vais te dire, Blacky, tu es si sensible qu’une belle carrière de thermomètre aurait pu t’attendre si tu n’avais de surcroit été trop mou. Note que je suis là à rire parce que c’est dans le tempérament expansif de tous les chiens énergiques, mais on a failli s’inquiéter de la prolifération des échantillons de ta sorte qui annonceraient la disparition de l’espèce. Heureusement, la technologie est là et demain, tout un tas de machines fortes combleront ta déficience…
-Pas de panique, sur le plan social aussi, la France prend chaque jour de nouvelles responsabilités. Les actifs et les florissants veillent déjà sur les pensionnés, les veuves et les orphelins, les politiciens et les handicapés… Donc les Cockers suivent !
-On finira bien par protéger aussi les inopérants et vous serez sauvé. Et puis, je ne suis pas loin. Chaque fois que la terreur te gagnera parce que le baromètre annonce une brise, souviens-toi qu’il y aura toujours un bol de croquettes pour toi en compensation naturelle, je ne suis pas de ces privilégiés qui écrasent ceux qui n’ont aucune chance.
-Tu pourrais être le Nouvel astronaute de l’imagination, plongeant avec ivresse dans l’espace virginal du non-être où tout devient possible !
-Certes ! Après L’antimatière et la contre-révolution, notre époque indomptable me redécouvre avec mon sens aigu de l’humour littéraire ainsi que d’un important sac d’auto-dérision-par-inadvertance, servant régulièrement (pour peu qu’on me lise) diverses élucubrations et de superbes trouvailles linguo-stylisées ! J’ai horreur de m’imposer, mais le sens du devoir n’est pas toujours celui de la modestie. J’interviens. Je me moque de tout dans des proportions qui te donneraient une idée de l’infini.
-Un léger nuage d’incertitude flotte, me semble-t-il, avec persistance, dans l’azur habituellement immaculé de ton assurance naturelle. Les murmures d’incrédulité qui t’agitent me beurrent le cœur de gratitude. Admirable, calme, mais granitiquement résolu.
-L’absurde a t-il un sens ?
-Nous disions tout à l’heure : droite ou gauche. Et si on se place en trois dimensions, forcément, il y aurait aussi haut et bas. Mais grève de plaisanteries. Il ne faut pas prendre l’absurde au sérieux ce serait une erreur grave. -Effectivement. C’est une mesure de l’intelligence et de notre capacité d’abstraction ! C’est le garde-fou de tous les honnêtes hommes et chiens face à la bêtise des autres !
-C’est drôle, ce qui est une raison tellement suffisante que je m’autorise à citer ce point sans même le développer davantage. Peinard. C’est une automesure de mon intelligence et de ma capacité d’abstraction !
-Souvent mal interprétée par ceux avec lesquels tu n’as pas d’affinité particulière, une réponse absurde à une question simple peut vite te mettre dans un embarras au point que même une aiguille dans une meule de foin trouverait ça classe. Mais la personne que tu n’as jamais vu auparavant et qu’on vient de te présenter risque de tiquer, de ne pas comprendre, ou pire, de te demander de répéter ce qui te mettrait dans l’embarras dont je parlais à l’instant, puisqu’une blague est en général pertinente au temps et perd vite de sa superbe lorsqu’on doit la répéter ou l’expliquer.
-Le cuistre que je suis selon toi a donc pensé : “Quel con celui-là !” et “Pourquoi dois-je supporter un clown pareil ?” ou encore “Bon et bien ce n’est pas le tout, mais j’ai des choses plus intéressantes à faire”. Mais le cuistre se met le doigt dans le nez. Il aurait dû réagir au quart de tour, l’abruti, si la moitié de son intelligence abstractive valait le tiers de la tienne !
-Le garde-fou de tous les honnêtes hommes face à la bêtise des autres est atteint alors que la marée monte !
-Avoir de la capacité d’abstraction est bien utile lorsque le dernier recours est épuisé alors qu’on argumente avec un con de Cocker !
-Au lieu d’avoir une conversation logique, il aurait mieux fallu faire abstraction de toi-même !
-C’est drôle, ce qui est une raison tellement suffisante que je m’autorise à citer ce point sans même le développer davantage.
-Nous arrivons à la fin !
-Je tiens à faire remarquer à ceux et celles qui nous lisent encore, que si vous n’avez pas lu le début, ce qui serait biscornu mais que je conçois tout à fait si vous vous êtes retrouvé sur ce sujet, j’ai dit que ce point n’avait pas besoin d’être développé plus en détails. Je ne le développerai donc pas plus en détails. Surtout qu’expliquer pourquoi l’absurde est drôle m’embarquerait dans un long récital de raisons plus suffisantes les unes que les autres et ma démonstration percutante sonnerait le naufrage de votre éventuel contre-argumentaire sur l’iceberg de votre ignorance !
-Tout simplement bien écrit car l’absurde casse les liens classiques de l’humour et surprend en créant d’autre liens moins évidents (sauter du coq à l’âne par exemple)…
-Au passage remarquons l’absurdité de cette expression, car on ne voit pas pourquoi on s’amuserait à sauter d’une volaille orgueilleuse à plumes et à deux pattes, à un humble mammifère têtu à fourrure et à quatres pates.
-Effectivement ! Rien à voir.
-Donc, sans t’embarquer plus loin dans une démonstration auto-suffisante et pour enfin en terminer sur un point positif, garde à l’esprit que si l’absurde ne te fait pas titiller, cela ne signifie pas que tu n’as pas d’humour pour autant. Ton humour est moins noble, c’est tout !