Overdose…
Voilà déjà plus de trois années qu’Alice n’a pas fait l’amour avec un homme.
Non pas par abstinence, ni parce que personne ne veut d’elle, mais simplement parce qu’elle s’en fout.
A 26 ans cette commerciale d’un grand groupe européen de réseau de banques possède une vie sexuelle quasi nulle.
Pourtant physiquement agréable, voire même “idéale”, elle n’éprouve ni le besoin, ni l’envie d’utiliser son corps afin d’obtenir un plaisir que la drogue lui fournit à un niveau bien supérieur.
Ça l’amuse même de voir à quel point certains hommes peuvent se rabaisser pour pouvoir enfoncer leur sexe tendu dans le vagin béant de ses collègues.
Elle, il faut aussi que quelque chose de dur, de tendu, entre en elle, que cette chose envoie son liquide chaud et bienfaisant au plus profond d’elle-même, au plus profond de ses veines.
Alors, et pendant plusieurs heures, elle est heureuse, elle jouit d’un plaisir que le sexe ne peut lui fournir.
Avant même que la seringue ne touche son épiderme elle se prépare au plaisir, elle sait ce qui l’attend lorsque l’aiguille laissera couler un flot pâle dans son sang rouge.
Avant, c’était trois fois par mois, maintenant c’est trois fois par semaine.
Elle boit la drogue, elle la boit par les veines.
Ça lui fait du bien chaque jour.
Même quand elle n’en prend pas, elle aime ça.
Elle voit les hommes autour d’elle, ces singes aux sexes poisseux qui déambulent entre les murs blancs des couloirs de son bâtiment.
Elle sait qu’ils la désirent, qu’ils la veulent.
Elle s’en fout, “qu’ils se branlent”.
Mais lui est différent.
Il est stagiaire, à peine 17 ans, même pas majeur.
Les plus obsédés normalement.
Mais pas lui.
Lui est sage.
Ça fait déjà trois mois qu’il travaille ici et jamais il n’a eu d’érection visible, même quand elle faisait tout pour.
Pâle, grand, mince, frêle.
Elle déteste les crânes rasés mais sur lui ça passe.
Il n’est pas beau, tout au plus mignon.
Pour la première fois depuis plusieurs années elle désire un homme en elle.
Pour la première fois depuis des semaines elle a passé quatre jours sans un fix.
Lorsqu’elle s’en est rendu compte elle s’est empressé de se piquer.
Mais elle l’a fait en pensant à lui.
En le voyant devant elle.
Et cette fois là, c’était encore meilleur.
Il est stagiaire.
Son patron le lui a dit, “c’est un stagiaire, 4 mois”.
Dans quinze jours c’est la fin.
Elle le veut.
Hors de question qu’il s’en aille.
Elle le veut.
Ça l’obsède.
Elle le veut.
Elle se pique, elle le veut.
Elle travaille, elle le veut.
Elle dort, elle le veut.
Elle l’appelle dans son bureau, un courrier à porter au bureau 253 du bâtiment à côté.
L’enveloppe est vide et blanche, aucune inscription.
Elle le veut.
Elle cache ses bras quand il entre, mais il sait.
Elle le veut.
Elle lui dit de le suivre, qu’elle va porter elle-même le courrier, mais qu’il la suive.
Il la suit, elle le veut.
Elle l’aime, elle le sait maintenant, elle avait tout monté dans sa tète avant, “s’il me suit, c’est que je l’aime, s’il ne me suit pas, c’est que je ne l’aime pas“.
Elle grelotte en sortant de l’immeuble pour traverser la cour qui sépare les deux bâtiments.
Elle ne pense qu’à lui derrière elle.
Elle le veut.
Bâtiment 2, étage 5, porte 3.
Le bureau 253 est fermé à clef.
Elle lui dit de le suivre, il la suit.
Elle se retourne de temps en temps pour voir s’il est toujours là, ses tennis ne font aucun bruit sur la moquette, ses vêtements ne frottent pas, il est silencieux.
Elle le veut.
Elle ouvre une porte sur un bureau vide.
Elle entre.
Il entre.
Il sait.
Elle s’arrête, elle le regarde, elle le prend par les mains, elle lui dit qu’elle l’aime.
Il lui demande de le lâcher.
Il sait, tout le monde dans le bâtiment le lui a dit, qu’elle se drogue, que ce n’est qu’une droguée.
Il le lui dit, que ce n’est qu’une droguée, juste une droguée.
Tout l’immeuble sait qu’elle est frigide, il le sait, on le lui a dit.
Elle regarde, il n’a même pas d’érection.
Elle pleure.
Il s’en va, il ferme la porte en s’excusant qu’il a du travail, qu’il est désolé.
Elle pleure.
Elle s’assoit sur le sol, les pieds sous les fesses.
Elle pleure.
Ses talons lui font mal aux fesses, elle s’allonge sur le sol.
Elle pleure et elle pense à lui.
Elle était heureuse.
Cette semaine aucune aiguille n’était entrée en elle.
Elle était heureuse.
Le temps d’une semaine, son seul plaisir était celui du désir.
Cela faisait plus de trois années qu’Alice n’avait pas fait l’amour avec un homme.
Non pas par abstinence, ni parce que personne ne voulait d’elle, mais simplement parce qu’elle s’en foutait.
A 26 ans cette commerciale d’un grand groupe européen de réseau de banques possèdait une vie sexuelle quasi nulle.
Pourtant physiquement agréable, voire même “idéale”, elle n’éprouvait ni le besoin, ni l’envie d’utiliser son corps afin d’obtenir un plaisir que la drogue lui fournissait à un niveau bien supérieur.
Ça l’amusait même de voir à quel point certains hommes pouvaient se rabaisser pour pouvoir enfoncer leur sexe tendu dans le vagin béant de ses collègues.
Elle, il fallait aussi que quelque chose de dur, de tendu, entre en elle, que cette chose envoie son liquide chaud et bienfaisant au plus profond d’elle-même, au plus profond de ses veines.
Alors, et pendant plusieurs heures, elle était heureuse, elle jouissait d’un plaisir que le sexe ne pouvait lui fournir.
Aujourd’hui, avant même que la seringue ne touche son épiderme elle se préparait au plaisir d’oublier la vie, elle savait ce qui l’attendait lorsque l’aiguille laisserait couler un flot pâle dans son sang rouge.
Overdose…
Elle le voulait !