Piting… j’ai joui !
Les hommes semblent éprouver un grand effroi, absolument insupportable de se trouver un beau matin, tout seuls, absolument seuls, devant le vide, la queue érigée en main et que plus rien ne sort…, les plus audacieux, les plus téméraires se raccrochent, malgré tout, à quelque trame usagée, bienvenue, classique, éprouvée, qui les rassure et les relie aux choses raisonnables, acceptées, à la foule des personnes convenables…, on dirait que le froid les saisit, il n’y a que la vue de quelques culs qui les réchauffent…
Les damnés de la Terre d’un côté, les bourgeois de l’autre, ils n’ont, au fond, qu’une seule idée, jouir, devenir riches et le demeurer, c’est du pareil au même, l’envers vaut l’endroit, la même monnaie, la même pièce, dans les coeurs aucune différence, c’est tout tripe et compagnie, tout pour le buffet et les couilles…, seulement il y en a des plus avides, des plus agiles, des plus coriaces, des plus fainéants, des plus sots, ceux qu’ont la veine, ceux qui l’ont pas…, tout comme il y en a qui l’ont longue et d’autres courte…, question de hasard, de naissance, mais c’est tout le même sentiment, la même maladie, même horreur…
Le peuple il n’a pas d’idéal, il n’a que des besoins…, c’est qui “aye” plus de jouissance, plus d’orgasmes et gratos si possible… et plus de chômage en double sens, qu’il trouve un boulot, qu’il “aye” la sécurité, qu’il se trouve assuré contre tout, le froid, la faim, l’incendie, qu’il “aye” les vacances payées, la retraite, la considération, la belote et le pousse-café, plus le cinéma et le bois de rose au cul en gratouillis, un vache smoking de tempérament et la bagnolette dorée pour les virées en famille…, c’est un programme tout en matière, parfois fécale, en bonne boustiffe et moindre effort…, c’est de la bourgeoisie fermière d’ouvrier fonctionnaire embryonnaire qu’a pas encore trouvé son blog.
Les plus terribles bouleversements vont pas lui changer son programme, c’est du rêve de décontenancé, de paysan qu’a plus sa vache, plus de terre, plus de châtaignes, plus de couilles, qui se raccroche à tout ce qu’il trouve, qu’a peur que le monde lui manque, que tout lui flanche entre les doigts, même sa queue…, tout ça, il se dit que c’est fantastique, que ça pousse tout seul, que ça érectionne, que ça durera pas…, bordel, foutre, il en faut…, retraite ou mourir…, la sécurité ou la mort !
La Panique c’est toujours vilain, car il faut prendre les choses comme elles sont…, tout ça ne serait pas si abominable que si ça pourrait très bien s’arranger…, que si des atroces profitaient pas pour forniquer leurs saloperies…, les occultes cultiveurs de haines, qui démordent jamais, enveniment, disposent les traquenards, bouzillent, torturent à plaisir…., c’est l’Abîme, c’est l’Apocalypse, avec tous ses monstres déchaînés, avides, dépeceurs jusqu’à l’âme, qui s’entrouve sous les petites gens.
Ça suffit pas la misère pour soulever le peuple, les exactions des tyrans, les grandes catastrophes, le peuple il se soulève presque jamais, sauf en cortèges pour tout casser, il supporte tout, même la faim, jamais de révolte spontanée, il faut qu’on le soulève, avec du sexe et du pognon…, pas d’or pas de révolution, pas de sexe et c’est l’ébulition !
Les damnés pour devenir conscients de leur état abominable, avant maintenant il leur fallait une littérature, des grands apôtres, des hautes consciences, des pamphlétaires vitrioleux, des meneurs dodus francs hurleurs, des ténors versés dans la chose, une presse hystérique, une radio du tonnerre de dieu, autrement ils se doutaient de rien, ils roupillaient dans leur belote.
Maintenant, ils sont hébétés, ahuris devant leur sainte TéVé… et ce ne sont pas les conneries Druckerisantes qui vont changer le monde…, tout ça se paye, lui plus que les autres, l’hélicoptère, le yatch, les propriétés, les maîtresses…, c’est pas gratuit, c’est des budgets hyperboliques, des tombereaux de pognon qui se déversent sur le trèpe pour le faire fumer.., il faut étaler les factures, et qui c’est qui dèche ?
La révolution ce sera pour plus tard, loin…, pas de pognon pour la débouler, pas de fifres, pas de grosses caisses, pas d’émeutes par conséquent…, pas d’or, pas de révolution…, pas de sexe et c’est l’ébulition…, plus de sperme laiteux que de beurre en branche, pas plus de bateliers que de caviar…, c’est cher les ténors qui vibrent, qui vous soulèvent les foules en transe… et les chuchoteries de portes cochères à cinq cents bourriques par carrefour ?
Vous pensez soudain à Pierre Bellemarre, le bateleur, que nenni, il est mort de mort, fini, le zouave se payait sur la frénésie des ceusses qui achètent tout et n’importe quoi, et il ne vendait pas de révolution !
Qui d’autre ? La moumoutte de TF1 ? Non plus, l’a fait déjà sa révolution à Cuba en interviewant l’ombre d’un fidèle… et ça fait des années qu’il est parti voir ailleurs s’il n’y était pas resté…, reste qui ? Personne !
Ça revient à des sommes astronomiques ! C’est du spectacle, faut mettre le prix, les frais d’émeute ça cube, ça ruine ! pour amener le trèpe à plein délire, qu’il secoue ses chaînes, la marmite, le pot-au-feu, que tout ça culbute et le tyran, qu’on étripe tout ça dans la joie, la fraternité reconquise, la liberté de conscience, le Progrès en marche, que c’est une autre vie qui commence !
Ah ! ça alors c’est dispendieux ! Au prodige ! Tout un monde de petites bourriques à gaver, festoyer, reluire, des poulets de tous les plumages au picotin plein les Loges, de limaces à redondir, grassoyer, tiédir, mignoter, que tout ça vermoule l’édifice, chuinte et corrode à prix d’or…, ce sont des notes à n’en plus finir.
C’est hors de prix de préparer une Révolution, la pullulation d’émissaires, asticoteurs de griefs, des mille rancoeurs à la traîne, retourneurs de fiels…, toutes et tous à poil et qu’on jouisse, piting !
Et c’est encore que le premier acte, les prémices du drame, les exposés de la comédie, les rassemblements tapageurs…, faut pas en promettre des subsides, faut les amener luxurieusement, c’est un gouffre d’insurger le fretin… et il faut du sexe aussi, jamais de trop !
Comme c’est passif le pauvre monde, oublieux…, le baratin du damné, voilà du tintouin infernal, lui auquel le gros rouge suffit faut lui donner la soif du sang, qu’il puisse plus tenir dans son malheur, que sa condition le rende maboule, atrocement fauve, anthropophage, masturbateur…, lui qui demande qu’à rester tel quel, grognasseux, picoleux, fainéant…, il veut se plaindre mais pas autre chose…, il faut que tout lui tombe sur un plat… pardon alors !
Maldonne…, c’est là qu’il se fait drôlement relancer par les ardents à tant par jour, les fonctionnaires de la Révolte…, pas d’or pas de révolution, pas de sexe et c’est l’ébulition…, c’est pour ça qu’il y a la télé, les chiasseries ritournelles, les hommages aux morts qui coûtent plus rien, qui encaissent plus mais qui rapportent, y a d’la joie…
Dans ce genre d’arnaque on avait fait un concert pour la dette du tiers monde, le tiers monde y “n’en na” jamais vu la couleur du pèze, l’arnaque totale en chansons pour les cons…, le charognard ingénieux, roi du hold-up miséreux en a reçu une médaille pour le flatter d’être devenu milliardaire et de ne pas faire révolution…
Le damné qui avale tout ça en bavant, il est commode faudrait qu’on l’éclaire et bougrement pour qu’il s’élance aux barricades, qu’il commence à faire le fou, comme moi qui rue dans les brancards…, le damné, lui, préfère la vie de famille, l’autobus et le meeting baveux…, au fond il aime pas les histoires…, il est conservateur fini, il est de la terre, faut pas l’oublier.
Voter ça devrait bien suffire, et encore mieux si ce sont les autres qui votent comme lui pense…, voilà ce qu’il imagine intimement…, il tient pas aux sacrifices, aux piscines de sang…, il y tient même pas du tout…, il faut pour ça qu’on l’enfurie, qu’on le picadorise à mort, qu’on le sodomise, oui mais, le damné il aime se faire enculer, profond, il aime aussi enculer les autres, tout ce qui bouge en fait…, c’est un tintouin du tonnerre…, il est gueulard mais pacifiquement branleur, quoique parfois il déconne et viole, mais alors il étripe et cache le cadavre…, plus mendigot que fracasseur…, il veut bien encore des violences mais si c’est les autres qui dérouillent, tant qu’il bande et joui…, il veut sa voiture, son bois de rose au cul, sa retraite de vieillard à trente ans, toutes des raisons pour pas mourir…, la pêche à la ligne…., qui dit mieux ?
Il veut pas mourir du tout…, sagesse d’abord…, à quoi bon changer l’ordre social pour que les autres se régalent et qu’on “soye” soi-mêrdasse, morts et martyrs…, victoire…, c’est vite dit, mais pas d’omelette sans casser d’œufs… et pas de bonnes victoires pour les morts…, chacun réfléchit forcément : quelles garanties ?
Chacun se demande “in petto” si c’est bien sérieux ?
Va-t-on mourir pour le confort ?
Que les autres crèvent si ça leur chante !
On verra bien comment ça tourne…
C’est là le hic, le point sensible, le “ne-pas-se-mouiller” paysan, c’est là qu’il faut pousser au crime.., à plein orchestre…, qque l’or entre en transe et comment !
L’arrière-petit-fils de Louis XIV serait encore à l’Élysée, Marie-Antoinette révérée par tous les enfants des écoles, patronne de l’élevage des agneaux, si Pitt avait pas insurgé les petits scribouilleux de l’époque, pourri la noblesse à gaga, versé les ronds à pleines hottes, soudoyé la cour et les champs, les mères abbesses et les bourreaux….., sans or les idées ne sont rien…, il faut verser l’or à foison, à boisseaux, à tonnes, pour soulever le peuple…, qui n’en a pas n’insurge personne…., pas plus aujourd’hui qu’autrefois.
Tout d’abord un commanditaire, c’est la condition du spectacle… et point petit cave chichiteux…, quelque hagard effaré comparse ? Pouah ! Quelle horreur ! Quelle insolence ! Non !
Le plus coûteux des opéras ! Y songez-vous ? L’Opéra des Insurrections ! Avec Déluges et Choeurs symphoniques ! Oh ! la ! la ! Si ça vous entraîne ! Tâtez-vous avant d’y toucher ! Vous en avez ? Z’en avez pas ? Quelle est votre banque ? Vous êtes raides ?
Alors taisez-vous ! Caltez ! emmerdez personne ! Branlez-vous… Vous êtes qu’un petit impertinent ! un mâle embouti ! Allez donc apprendre la musique ! Ça vous disciplinera l’esprit ! On n’insurge qu’avec des espèces et pas du semblant ! des pichenettes ! Non ! Non ! Des trombes ! Cyclones de pèze ! Guillotine est fille de Guichet.
Les hurluberluteries saoules, les vociférations du genre, les tonitruements romantiques, tous les ours creux de la ménagerie qui ne font peur qu’aux petits enfants…, ils voulaient bien des petits congrès qui ne font de mal à personne, pour dire comme ça qu’on a de la troupe… et bien soumise, qu’on est écouté en bas lieux, des rassemblements de minables, des agités de l’injustice, des pelliculeux de l’oppression, des inanitiés de la grande cause, tous les sous-nutris de brouets sales, les cancrelats du café-crème, les intraits enfiévrés de mistoufle, de bile et de bafouillage…
Il en faut pour le prurit, l’exaspération de la connerie, le baratin vaseux des masses…, des orateurs qui puent de partout, le chien mouillé because pardingue, des crocs because la carie, des nougats because ils sont deuil, de la gueule because l’estomac, tout ça qu’est dans la chtourbe rance, qui sort d’un hospice pour un autre, d’un cornet de frites pour la Santé il en faut pour envenimer le trèpe.
Ah ! Ce sont les martyrs de la cause !
Ah ! Ce sont des choses qu’il faut connaître, que ça mord, grinche et puis dégueule sur le morceau, ingrats, infidèles, prétentieux, dès que ça déjeune un petit peu because ça n’a pas l’habitude.
Trouver un commanditaire c’est le début de toute grande chose, le rêve de toute personne sérieuse, sans commanditaire point d’essor, le génie lui-même tourne à vide, bouffon bientôt, s’épuise en onaniques mirages…, rien ne peut réussir sans or, rien ne s’achève, n’aboutit, tout s’évapore au premier souffle…, au moindre méchant vent contraire, la première petite cabale, tout se dissipe et disparaît.
Pour retenir les hommes ensemble, les posséder en franche meute, il faut leur garantir la soupe, l’écuelle régulière et copieuse, autrement ils prennent plusieurs maîtres et votre meute n’existe plus , vous êtes fini pour l’aventure, la chasse est bien fermée pour vous.
Oh ! la grossière catégorie !
Oh ! la très rebutante clique, pour les personnes d’entreprise qui veulent pas crever champignols, engloutis sous projets foireux, embarbouillés dans les palabres, perdus dans les lunes, les promesses…, la rhétorique c’est pour les foules, aux chefs il faut du répondant, le vrai répondant c’est la Banque…, c’est là que se tiennent les clefs de songe, le petit Nord et le grand secret, les Souffles de la Révolution…, pas de banquiers pas de remuements de foule, pas d’émotion des couches profondes, pas de déferlements passionnels, pas de Cromwell, pas de Marat non plus, pas de fuite à Varennes, pas de Danton, pas de promiscuité, pas de salades et plus de Macron.
Pas un Robespierre qui résiste à deux journées sans bourse noire…, qui ouvre les crédits, mène la danse…, tout est crédit, traites validées, surtout dans les moments critiques où les reports sont épineux…, pas de chichis…, pas de badinettes…, les affiches se collent pas toutes seules… les afficheurs font pas crédit…, ils présentent leur note le soir même…, pour eux tous les soirs c’est le grand soir…., voilà les humbles servitudes, tout est mesquin dans la coulisse.
Je veux bien qu’il y ait de la force majeure, des mals nécessaires, des mécaniques dans certains cas, des trolleybus, des Cyclo-pompes, des calculatrices à moteur, je comprends les sciences exactes, les notions arides pour le bien de l’Humanité, le Progrès en marche…, mais je vois l’homme d’autant plus inquiet qu’il a perdu le goût des fables, du fabuleux, des Légendes, inquiet à hurler, qu’il adule, vénère le précis, le prosaïque, le chronomètre, le pondérable.
Ça va pas avec sa nature…., il devient crétin, il reste aussi con…, il se fabrique même une âme chimique avec de l’alcool à toutes doses, pour réagir contre l’angoisse, se réchauffer les aciers, se duper au monotone, il se délabre, cafouille, s’étiole, rote, on l’emporte, on l’incarcère, on le radoube, on rambine vitesse, il revient, tout est à recommencer…, il tient plus huit jours à la vie super-intense des cent mille grelots à la fois tressaillis dans du vitriol. Et de plus en plus convaincu d’alésages au polycompteur, de précipices à la corde, virés au 3/5ème de poil, d’engouffrant phénomènes de trombes, halluciné à mort de Vide, osmotique des riens, métaphysique de sottise, hypnotisé de précisions, myope de science, taupe de jour.
On l’éberlue de mécanique autant que les moines de mômeries nos pères les crasseux, il fonce dans le moderne, il charge, du moment qu’on lui cause atomes, réfractions cosmiques ou quanta, il croit que c’est arrivé dur comme fer…, il est en or pour tous panneaux. Il donne dans le prestige des savants comme autrefois aux astrologues, il s’est pas encore rendu compte que d’additionner des pommes ou de mettre en colonnes des atomes, c’est exactement semblable, c’est pas plus sorcier, c’est pas plus transcendant l’un que l’autre, ça demande pas plus d’intelligence.
Tout ça c’est de la vaste escroquerie pour bluffer le populo, l’appauvrir, le dégoûter de son âme, de sa petite chanson, qu’il “aye” honte, lui couper son plaisir de rêve, l’ensorceler de manigances, le tripoter, le conditionner trépied de machine, qu’il renonce à son cœur, à ses goûts, muet d’usine, moment de fabrication, la seule bête au monde qu’ose plus du tout sauter de joie, à son caprice, d’une patte sur l’autre, d’une espièglerie qui lui passe, d’un petit rythme de son espèce, d’une fredaine des ondes.
Tout homme ayant un cœur qui bat possède aussi sa chanson, sa petite musique personnelle, son rythme enchanteur au fond de ses 36°8, autrement il vivrait pas…, la nature est assez bourrelle, elle nous force assez à manger, à rechercher la boustiffe, par tombereaux, par tonnes, pour entretenir sa chaleur, elle peut bien mettre un peu de drôlerie au fond de cette damnée carcasse…, ce luxe est payé…, les lézards aveugles, les morpions, les crotales furieux de venin, ils ont leurs moments spontanés, d’improvisation, d’enchantement, pourquoi on serait nous les pires sacs, les plus emmerdés de l’Univers ?
Tous les animaux sont artistes, ils ont leurs heures d’agrément, leurs phases de lubies, leurs périodes de rigodon, faridon, les pires bestioles biscornues, les moins engageantes du règne, les plus mal embouchés vautours, les tarentules si répugnantes, tout ça danse, s’agite, rigole, le moment venu !
On parle toujours des têtards, ils se marrent bien eux, ils frétillent, ils sont heureux toute la journée…, c’est nous qu’on est les pires brimés, les calamiteux de l’aventure…, que le corps reprenne goût de vivre, retrouve son plaisir, son rythme, sa verve déchue, les enchantements de son essor…, l’esprit suivra bien !…
L’esprit c’est un corps parfait, une ligne mystique avant tout, le détour souple d’un geste, un message de l’âme, mieux à surprendre, à recueillir au bond, à l’envol de danse que sous accablants grimoires, marmonnerie de textes, contextes, bâfrerie d’analyse de poux, découpages de cheveux en mille, sports assis, migraines, remigraines et la suite, à dégueuler ce noir bastringue, noir sur blanc, tripes et boyaux morfondus de gravité, d’horreurs apprises immangeables, titubants malheureux navrés de bibliothèques, enlisés, suffoquant, affreux, sous glu de savoir, sous calcifiants amonts de fouasse, culturelle.
Ah ! la pourceaude pataugerie ! Ah ! qu’ils sont mornes à regarder ! à secouer ! à comprendre !… Glués de la sorte, que voulez-vous qu’il en advienne, sans ailes, sans émoi, sans ferveur ?
Brutes ou goujats, mufles partout, sournois d’usine, de cancres en boutique, ivrognes aux labours, bêtes à lucarnes télévisuelles, passifs partout, de plus en plus ennuyeux, ennuyés, croulants, accablés, masturbateurs ? En chacun rêve d’enculer l’artiste ! lui rendre la clef du ciel en spermatant !
L’adorable c’est qu’à cent pas de ces connasseries terribles, rutilent, flamboyants, en pleine prospérité, gloire, les “Hyperevues” à la Drucker, mâtinées de Bruel, y a d’là joie à vomir tout ça…, leur fourbi c’est bazar sans aucune prétention artistique, mais alors directement sadiques, catégoriquement érotiques, lupanaresques, cruellement onaniques…, furieuses Kasbahs sèches à 50 cents d’euros le pissouli rapide en crevant de chips et saucisse à regarder tout ça, même qu’il a tenté un samedi soir de sauver le Footebaule puis le Tour de Franchouille pourri de drogue et de tralalères faldabas crassières, l’or du tour doit être sauvé, surtout si la télé allemande préfère bouder ces boudineries fumesques, dont le client est viré, bousculé hors, par la prochaine enculade télévisuelle, effaré, langue pendante, queue perdue, sperme en poison.
Si être Druckérisé et Bruélisé n’est pas suffisant, alors après les Beckams putassiers et la Paris Hilton qui se sodomise toute seule…, après les frasques à la Jhonny qui est devenu la momie du Rock’n’roll…, les déboires d’Ophélie au couvent et la petite culotte retrouvée d’Emmanuel…, toutes choses en boucle, partout pour que le peuple en soi gavé comme des oies engraissées de conneries, il y a le traquenard à la miche folle, le chantage au cul bouillant.
Comme spectacle c’est pas difficile, on comprend tout de suite, ça consiste rien qu’en coïts, mais mimés, des eaux à la conasse fougueusement simulées par des artistes typiquement splendides, des créatures bouleversantes, bandatoires à mort (faut reconnaître), des brunes, des blondes, des longilignes, des rouquines, des menues, des trapues, des langoureuses, des chichiteuses, des sauvages, des dodues, des vampiriques, des fulgurantes, tous les goûts…, pas de dégoût.
Un assortiment diabolique de carnations éblouissantes…, du sex-appeal vertigineux, le tout en convulsions égarantes, ondulatoires…, offrandes, reptations, trémulations, extases hypnotiques…, en musique toute cette fantasia, insistante, baratinante, impitoyable…, comble de la Tentalerie, ces stupres ne nous sont offerts qu’après d’interminables, très réticents déshabillages, allées, venues, voltes, échappées, revenez-y de croupes, gigoteries de fessiers, fricoteries vibratoires, effrénésies de charmes, écartement de toisons, délires de moules, tribulations merveilleuses de tous les trésors au pavois…
Le peuple, lui, après tout ça, il pète et rote, heureux de sa masturbation, il remet la révolution à pluche, faut turbiner un peu, dormir avant, penser aux congés payés à crédit et au p’tits boulots en noir pour arrondir et payer la bagnole et les vacances dans dix ans…, y a pas de fin à c’t’aventure…, sauf qu’après on finit par mourir…
Piting… j’ai joui !