Mer du nord…
Désert débile, espaces échancrés, platitudes profondes, mer vague, azurs arrondis, rêves irréalistes, toits ténus tentants et sommets satisfaisants…, tout est possible, même pour les chiens que nous sommes.
Merde du nord, je suisse là en touriste, 10 euros le café, la faune habituelle pérore, mecs-mics-macs et bimbos devisent… (en double sens) !
Les mecs-mics-macs affichent un air blasé de circonstance et matent les bimbos en se caressant les couilles au travers des grandes poches de leurs pantalons…
Les Bimbos, elles, affectent en permanence un air détaché, cette fausse désinvolture calculée de certaines filles de riches…, fausse désinvolture censée marquer de sa présence l’appartenance à une classe supérieure.
Elles ont une petite bouche en cul de poule surmontée, telle une ouverture sur le vide sidéral, de grands yeux de poupées, une plastique d’enfants bien nourris et bien éduqués, une dentition parfaite qui s’affiche tout azimut à chacun des sourires commercialement sexuels dont elles ponctuent leurs phrases, quand elles n’oublient pas de fermer leurs bouches sur des préoccupations à deux cents d’euro.
Tout cela n’arrive, malgré tout, pas à cacher ces conversations de dindes qui les prédestinent à la ponte… (façon Mathilde), et leurs troubles narcissiques qui se manifestent par une surabondance de déhanchements savants et d’attitudes minutieusement étudiées devant leurs miroirs de vanités…
Leurs bouches, qu’elles gardent très souvent légèrement ouvertes (comme un appel à de savantes fellations), ainsi que de longs cheveux (blonds) qui leurs tombent sur les épaules…, leurs confèrent ce zeste d’air enfantin imbécile, à la fois rassurant et provocateur.
Bienvenue en belgitude patrie, coté fric…, c’est chic !
Au milieu des gnous en famille qui se goinfrent en sandwichs préparés la veille, qui traînent et déambulent dans cet endroit touristique qu’est Knocke-Mazout…, place m’as-tu-vu…, en ce début d’hiver…, pour échapper à la belgitude patrie des moules et frites (chers), des terrasses chauffées (très chères) et partiellement couvertes, tels des condoms destinés à protéger le monde du haut de toutes les maladies…, sont vautrés les ceusses que la plèbe regarde, tels des stars de magazines people…
Le gratin…, les crèmes des pots de nuit, le top, les nantis…
J’ai soif, je m’installe, je suis chez moi partout, je suis moi, eux sont eux…
Bienvenue dans le fief des insupportables et des bimbos…
Je demande la carte.
Une bimbo blonde qui pépillait de loques et de hardes en charpies (en français…), me dit, alors que la charmante serveuse me sourit : “Vlaams spreken…“.
Ben ça alors, c’est nouveau !
Je reste poli, courtois en toutes circonstances, je lui fais un grand sourire carnassier et lui tend ma carte : www.GatsbyOnline.com !!!
Elle la regarde (contrairement aux apparences les bimbos savent lire), pousse un cri, se lève et fonce sur moi…
Abasourdi !
Dans une crise hystérique, la bimbo blonde me flanque une claque…
Elle commence un esclandre, concernant un de mes articles sur la belgitude patrie…
Je me lève à mon tour, politesse oblige, je m’excuse auprès des clients-beaufs-mecs-mics-macs et clientes-bimbos, on sort, je l’attire derrière une roulotte de plage, elle me re-flanque une claque… et pour la calmer je l’allonge et la coinçe jusqu’à ce qu’elle se calme.
Elle me sussure : “Viens dans la villa de mes parents, ils sont en Australie…”
Je la suis, entre dans sa mini grise et me laisse conduire au bout de la nuit…
Toute la nuit, en fait !
Une bimbo masochiste, les pires…
Ahhhhhh, que de souvenirs, la flandre profonde… : “En douceur et profondeur” comme le chante Arno en meilleure copie que l’original d’Adamo…
Tout en copulant, je me suis pris une litanie logorrhéique de menaces, du genre : “Tu iras en enfer, wallen buiten, fais-moi jouir quand même“…
Puis je m’en suis retourné à Bruxelles…
J’aime la Flandre, surtout les bimbos masochistes flamandes à l’accent inimitable…
Ahhhhhh, Bruxelles…, en belgitude patrie, nombril du centre du monde…
On lui consacre des émissions, on y trimballe des hordes de flamands et flamandes (mais pas les bimbos masochistes) du fond du Limbourg, des braves gens auxquels on raconte leur passé : l’histoire de la capitale… de la Flandre !
Les touristes flamands forment des grappes au coin des petites rues en tournant leurs plans francophones dans tous les sens.
Les journalistes flamands interrogent Marie-aux-escargots qui a 1000 anecdotes en spirales dans sa mémoire, entre-autres qu’un gros broc antiquaire sponsorise l’émission Place Royale… et depuis que Johnny Halliday ne veut plus être belge, la belgitude patrie tient “Une Fois” de plus le haut du pavé !
La Belgique francophone a toujours connu les Maroles, du fin fond des Ardennes jusqu’à Knocke-tampon (qui est francophone à 99,999%…), c’est un vieux fantasme identitaire Belge qu’on tente de réactiver pré-électoralement, la trouille séparatiste au ventre…
Pourtant, les vrais cafés Bruxellois sont en voie de disparition, on a ainsi perdu Ploegmans, chez Alex, le Rio Grande, le meltin’pot…, la boucherie Peter a été revendue à des antiquaires et le cordonnier de la rue des Capucins a arrêté didjoume, tandis qu’au café Le Renard, comme tous les samedis soir, on danse au son de Johnny sur le juke-box …
Devant la porte, sur le trottoir, en contrejour, un couple s’étripe bruyamment : “Salope, smerlap, fils de pute, retourne chez ta mère“…, la rue s’échappe, entre deux invectives bruxelloises profondes et la litanie de noms d’oiseaux reprend de plus belle dans le silence de la nuit.
Le pourquoi ?
Une pétition typiquement belge…, signée, excusez du peu, par plus de 100.000 personnes.
Forte de ce premier succès, Marie-Claire Houard, la dame à l’origine “officielle” de cette plaisanterie, a lancé une campagne de publicité dans tout le pays sur le thème “I want you for Belgium“, envoyée par la poste dans tous les foyers de la belgitude patrie…, dont coût total 658.000 euros, financés on ne sait trop comment, mais on aimerait beaucoup le savoir.
Le journal satirique Pan signale le soutien du parti politique CDF, dont on apprend au passage qu’il existe encore mais dont on sait que, même gavé des beaux restes de la bourgeoisie catholique, il aurait du mal à financer seul une somme pareille…
2,1 millions d’autocollants réalisés pour 30.000 € et distribués par les Agences et Messageries de la Presse pour 8.000 €…, une campagne d’affichage en abribus, pas moins de 2.900 affiches pendant 7 jours pour la bagatelle de 170.000 €…, une pétition imprimée à 10 millions d’exemplaires pour 50.000 € et distribuée par la Poste pour quelque 400.000 € !
Au total donc, la note s’élève à 658.000 € !
Les explications de Madame Houard à ce sujet, toujours selon le journal Pan, sont des plus comiques : les fonds proviendraient à l’en croire de dons des signataires “à l’exception des 400.000 € demandés par la Poste, encore à récolter par tranches d’1 € symbolique“…
Résumons, calculs faits : Madame Houard, qui n’est que “simple” fonctionnaire de l’état belge…, aurait réussi à obtenir en dons la somme exorbitante de… 250.000 €, soit 2,5 € en moyenne de chacun des 100.000 et quelques signataires, ce qui fait de sa pétition une authentique killer-application de la net-économie, une petite start-up membre du club extrêmement fermé des sociétés au taux de rendement à 3, 4 voire 5 ou 6 chiffres !
Mais pourquoi, se demande-t-on alors, investir tout cet argent dans une campagne de pub mal fagottée ?. Bref, en spéculant un peu, on pourrait presque s’attendre à ce que la pétition de Madame Houart soit introduite sur le Nasdaq d’ici peu !
Le reste du business plan n’est pas moins étonnant puisque Madame Houard attend sans rire que 4% de la population belge verse un écôt d’un euro par tête à la noble cause.
Pour quelle raison tabler sur pareil élan, probablement inédit ?
Tout simplement, nous explique laborieusement une entête à la pétition, parce que : “À l’instar de grands projets gratuits comme wikipedia ou firefox, nous pensons que le public peut apporter son soutien à de tels projets“…
On n’en saura pas plus et l’on restera à méditer sur l’audace indéniable de cette comparaison entre le meilleur navigateur, ou la plus grande encyclopédie du monde et une campagne de publicité JCDecaux. Notez que Madame Houard a organisé en suite, une manifestation “tricolore” et “apolitique“, ça va sans dire, même si ça ne veut rien dire, pour l’unité du pays (un match Standart-Anderlecht attire deux fois plus de monde)…
J’espère qu’aucun banquier n’a commis la forfaiture de consentir à Madame Houard un prêt 500.000 euros et le reste sur la foi de son plan financier fantaisiste.
Je serais fort affligé de la savoir endettée jusqu’au cou pour pareille chimère.
Car, et c’est l’objet de ces quelques lignes (il semble nécessaire de le préciser), la Belgique n’est pas une fin en soi.
Faire l’économie de la réflexion sur ce qui est en question pour sauter, pieds joints, dans la tarte à la crème belgicaine, c’est prendre une position dangereuse qui pourrait notamment mener à accepter n’importe quoi sur le plan éthique ou socio-économique pour maintenir à tout prix l’unité du pays.
C’est aussi, comme souvent quand les bons sentiments éclipsent toute vue politique ou stratégique, une position qui ne pèse en rien sur le débat politique, faute d’une revendication effective.
Les petits Belges veulent de la Belgique.
Et après ?
On va en rester là…
Platitude et belgitude patrie…
La cruelle réalité ne laisse plus de place au virtuel : Faut-il sauver le navire en perdition sur lequel tout un peuple galére aujourd’hui ?
Je suis un des seuls qui ose dire : chers amis, chères amies, chers tousses…, le bateau ne prend pas l’eau : il coule…, cessez de nier la réalité en faisant attention que vos vêtements aient l’air propre : le bateau coule, piting !…
Faut changer de bateau…
A me lire, certains/certaines, muni(e)s de titres et de salaires mirobolants, savent qu’ils/elles ont tout eu tout cuit dans le bec et que ça continue plus ou moins.
La belgitude patrie est un village, “ils” et “elles” savent mon “sale caractère“, ma double nationalité Franco-belge, et que je me démène pour survivre en attendant d’y voir clair sans concession qualitative…
Je fais valoir , j’ose faire valoir publiquement, mes rages… et hurle en écrits divers qu’il faut aussi des courageux et courageuses qui cessent de rouler des mécaniques belgicaines afin de faire passer le gros projet révolutionnaire de l’abandon de la Monarchie…, afin que triomphe enfin la démocratie…
Le formateur à vie, Yves Leterme, l’a bien compris, chantant “enfin” la Marseillaise en tant qu’hymne national belge….
L’actuelle belgitude patrie n’est constituée que de très riches couronnés (l’héritage de Léopold II suite à l’holocauste Congolais qui a fait 10 millions de morts et torturés, presque le double de l’abominable holocauste Juif)…, constituée aussi de moins riches, mais quand même très riches qui veulent conserver leur gagne-pain…. et d’autres, divers fauchés lobotomisés qui veulent conserver leur misère tout en essayant à tout prix de sauver les apparences… : pour sauver la face devant leurs clients qui font comme eux (sauf les Flamands), pour papa et maman qui y ont cru, pour leurs enfants, pour survivre eux-mêmes de l’intérieur au désastre…, pour être pris pour des cons avec des préoccupations accessoires du genre : payer moins d’impots grâce à l’air miséreux…, ou pour une pompe à fric dépourvue de coeur.
Barrez les mentions inutiles.
Mais pour fuir le bateau qui coule, vous ne pouvez pas partir, vous devez régler vos comptes d’abord…
Exit.
Pour le bateau qui coule : que des démissionnaires…
Les grandes idées et projets , ça n’est pas cela qui paye cash.
La Belgique n’est plus d’aucune utilité, sauf pour la Royale Famille, ses ouailles, ceusses qui en tirent profits et gloires (pourtant les décorations c’est pas que ça coûte cher à fabriquer), tout comme ceusses qui y sont sangsues…, pour le populo, non… et vous m’ excuserez j’espère si je m’en réjouis, j’aime pas les cons, c’est l’explication…
Bon…, c’est pas tout ça, mais je continue ma balade…
De Knocke-mazout à Bruxelles…, de Bruxelles à Brussels…
Tout est plat, mais en ce samedi 24 novembre 2007, le soleil couchant offre un spectacle magnifique, une féérie, un feu d’artifices d’adieux éternels…
Au revoir, adieu, a demain…, belgitude attitude !
Je vous remercie tous de m’avoir tenu compagnie dans ce mini-trip aux photos volontairement de circonstance, morbides…, ultime et seul refuge provisoire d’un monde réel qui m’a complètement désavoué tous azimut pendant de nombreuses années.
C’est le début de mon retour à la surface.
A partir de dorénavant, j’écris utile.
Ca prends un temps con et ça rapporte pas un radis non plus.
C’est trop…
Je jouis !